ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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losophie d'Epicure, sur la formation du monde. Il y joint beaucoup d'autres choses si jolies, que les échos des vallées, frappés de ses accords, les porterent jusqu'aux astres. Elien, de son côté, recite une conversation que Silène eut avec Midas sur ce monde inconnu, dont Platon & quelques autres philosophes ont tant parlé.

Voilà donc Silène qui, dans sa figure grotesque, étoit tout ensemble buveur, capitaine, chantre & philosophe. Après tout, Lucien paroît être celui qui en a fait le portrait le plus naif, & c'est aussi d'après son tableau que Silène est représenté dans les monumens antiques; entr'autres sur une belle agathe, expliquée par Scaliger & par Casaubon. (D. J.)

Silènes

Silènes, (Mythol.) les plus considérables & les plus âgés d'entre les satyres, étoient nommés Silènes, au rapport des anciens historiens, qui les désignent souvent au pluriel; mais il y en a un principal célebre dans la fable, & à qui les poëtes ont crû devoir donner plusieurs qualités. Voyez Silène, c'est son nom par excellence. (D. J.)

SILER

SILER, s. m. (Botan.) nom donné par quelques botanistes qui ont écrit en latin, à la plante séséli. Voyez Séséli.

Cependant le siler des auteurs romains désigne une plante toute différente, je veux dire, un arbrisseau qui vient dans les lieux marécageux, & qui porte des verges dures, coriaces, flexibles, & propres à toutes sortes d'ouvrages de vanniers. Les poëtes en font souvent mention avec les épithètes de molle & lentum. Les critiques modernes qui croient que le siler des Romains, est notre souchet, se trompent, car quoiqu'il soit vrai que le souchet naisse dans les marais, ce n'est point un arbrisseau; le siler des anciens est encore moins le saule, car ces deux arbustes sont souvent nommés ensemble par les mêmes auteurs, comme étant des plantes différentes. Il faut néanmoins qu'elles se ressemblent à divers égards. (D. J.)

SILESIE

SILESIE, (Géogr. mod.) en allemand, Schlesien, contrée d'Allemagne, avec titre de duché, l'un des plus grands de l'Europe. Elle est bornée au nord par le marquisat de Brandebourg & par la Pologne; au midi, par la Moravie & par la Hongrie; au levant, par la Pologne encore; & au couchant, par la basse - Lusace & la Bohême.

Sa longueur est d'environ 60 milles germaniques, & sa largeur 20. L'Oder la partage en Silésie orientale, & Silésie occidentale; ce duché est presque tout environné de montagnes, d'où sortent plusieurs petites rivieres poissonneuses, & qui après avoir fertilisé le pays, se rendent dans l'Oder.

Il y a dans cette contrée plusieurs grosses villes outre Breslaw sa capitale; entre ces villes, les unes sontremarquables par leur force, les autres par leur beauté; tout le pays est fertile en blé, en grandes forêts pleines de gibier, & en pâturages, où l'on nourrit plus de bétail qu'en aucur endroit d'Allemagne. On y trouve aussi quelques mines, & l'Oder facilite le commerce de toutes ses denrées.

La Silésie, après avoir été possedée par les Quades & les Sarmates Lechides, resta long - tems unie à la Pologne, en formant une espece de république qui avoit ses privileges particuliers. Elle devint ensuite un fief mouvant de la couronne de Bohème, & a été possédée par la maison d'Autriche depuis l'an 1339, jusqu'en 1740; & c'est assurément un des meilleurs pays qu'elle ait eu sous sa domination.

Après la mort de l'empereur Charles VI, un jeune prince qui fera long - tems parler de lui par son génie supérieur. & par ses grandes victoires, Fréderic II. roi de prusse, reclama ses prétentions sur une partie de ce pays, & par le traité conclu à Dresde, le 25 Décembre 1745, l'impératrice reine de Hongrie & de Bohême, céda à ce prince la haute & basse Silésie en toute souverainete.

On a recueilli les écrivains de l'histoire de ce pays, Silesiacarum rerum scriptores; ils forment trois volumes in - fol. publiés à Leipsick en 1729.

D'autres savans ont donné l'histoire naturelle de la Silésie. Tels sont Schwencfeld (Gasparus); Tritophoeum Silesioe, Lignicioe 1603. in - 4°. Hennefeld, Silesiographia, Lipsioe, 1704. 3 vol. in - 4°. Wolckmannus (Georg. Anton.), Silesia subterranea, en allemand, Léipsick, 1720. in - 4°. (D. J.)

SILEX

SILEX, s. m. (Hist. nat. Minéral.) ce mot qui est latin, a été adopté par les naturalistes françois, pour désigner en général le caillou ou la pierre à fusil, & particulierement la pierre à fusil noire, qui se trouve par masses informes & détachées dans les couches de la craie. On a déja parlé de plusieurs propriétés de cette pierre à l'article Caillou; l'on y a rapporté différens sentimens sur son origine & sa formation; cependant on a cru faire plaisir au lecteur en lui mettant ici sous les yeux des observations plus récentes qui ont été faites sur le silex; elles contribueront à jetter du jour sur la nature de cette pierre importante, dont la terre sert de base à l'agate, au jaspe, au quartz & aux pierres précieuses. Voyez ces differens articles.

Le silex est très - abondamment répandu dans presque toutes les parties de notre globe; il ne forme jamais de couches suivies ou de bancs, comme la pierre calcaire, les ardoises, &c. mais il se trouve par masses de grandeurs inégales, détachées les unes des autres. C'est surtout dans les couches de craie que l'on rencontre une grande quantité de ces pierres; elles y sont répandues par masses irrégulieres & de toutes sortes de figures. Ces sortes de silex sont communément noirs à l'intérieur; à l'extérieur ils sont comme enveloppés d'une croute blanche qui se distingue par sa dureté de la craie qui les environne. Ces circonstances ont fait conjecturer qu'il devoit y avoir de l'analogie entre la craie & le silex ou caillou; delà quelques auteurs ont pensé que la craie n'étoit produite que par la décomposition du caillou; d'autres au contraire ont regardé le caillou comme une production de la craie. Ces sentimens sont tous deux fondés sur des raisons spécieuses; nous allons voir pour lequel il paroit plus naturel de se décider.

Le silex ou le caillou ne se dissout point, lorsqu'on y verse de l'acide, malgré cela si un fragment de silex, qui est communément tranchant & d'une couleur noirâtre à l'extérieur, demeure pendant long - tems exposé aux injures de l'air, ses angles tranchans s'émoussent à la longue, & la partie noirâtre se recouvre d'une espece de peau blanche qui à la fin ne laisse plus paroître de noir. Cette expérience prouve d'une maniere incontestable que l'acide de l'air, qui n'est autre chose que l'acide vitriolique, a agi sur cette pierre; il faut croire que la nature aidée des tems, & sachant donner à cet acide le degré d'activité qui lui est nécessaire, vient à bout de cette dissolution à laquelle le chimiste ne peut parvenir en se servant des acides ordinaires, qui sont des produits de l'art. Dans le liquor silicum on voit qu'il se fait une dissolution de la partie du caillou qui avoit été combinée par la fusion avec le sel alkali fixe. Voyez Liquor silicum. Ces expériences prouvent que la nature & l'art peuvent venir à bout de dissoudre le silex, & que cette pierre n'est point inattaquable par les dissolvans, comme quelques auteurs l'ont prétendu.

Lorsque l'on considere attentivement le caillou, on y trouve des caracteres qui indiquent d'une maniere sensible que cette pierre dans son origine a dû être molle, & avoir un degré de fluidité. En effet on trouve souvent dans le sein de la terre des coquilles dans l'intérieur desquelles on rencontre des cailloux

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