ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
Previous page
Page 15:73
de Toulouse & d'Usès, qu'ils avoient perdues en
507. après la bataille de Vouillé, environ à trois
lieues de Poitiers.
Ce changement est attesté par les souscriptions du
concile tenu à Narbonne en 589, sous le regne de
Rocarede, & par celles de plusieurs conciles d'Espagne, auxquels assisterent, comme sujets des Goths,
le métropolitain, & les sept suffragans qu'on vient
de nommer. Les souscriptions du concile assemblé à
Orléans en 511, prouvent qu'au tems de la mort de
Clovis, la monarchie françoise n'étoit plus bornée
que par la Septimanie & par le royaume de Bourgogne.
La Septimanie fut soumise aux Goths tant que leur
domination subsista au - delà des Pyrénées; mais la révolution
qui dépouilla leur roi Roderic de toute l'Espagne, leur fit perdre en même tems ce qu'ils possédoient
dans les Gaules. Les Sarrasins, ministres du
ressentiment d'un seul particulier, détruisirent tout - à - la - fois en 714, & l'empire des Goths, & la nation
même presque entiere.
L'entrée de la France leur étant ainsi devenue libre,
ils l'inonderent souvent d'armées formidables,
& pénetrerent par l'Aquitaine jusqu'au centre du
royaume. Charles Martel gouvernoit alors les François en qualité de maire du palais; il réprima les incursions
des Sarrasins, & arrêta leurs progrès, par la
victoire qu'il remporta sur eux en 732 entre Tours
& Poiticrs. Cependant cette défaite, qui avoit couté
la vie à leur chef Abdérame, & qui auroit épuisé un
peuple moins nombreux, ne les ayant pas empêchés
de passer le Rhône; Charles les força après un long
siége de sortir d'Avignon, que le duc Maurontus leur
avoit livré. Il les poursuivit encore en Septimanie,
& reprit enfin sur eux en 737, toutes les villes qui
avoient autrefois appartenu aux Goths, à la réserve
de Narbonne qui leur resta. Cette place ne fut réduite
qu'en 752, depuis la proclamation de Pepin.
(D. J.)
SEPTIMIANE porte
SEPTIMIANE porte, Septimiana porta, (Topogr. de l'anc. Rome.) porte de Rome entre le Tibre
& le Janicule; elle fut ainsi nommée de Septimus
Severus, selon Spartian; cet empereur l'anoblit encore
en y faisant construire des bains pour le public.
(D. J.)
SEPTIMINICIA
SEPTIMINICIA, (Géogr. anc.) ville de l'Afrique
propre: elle est marquée dans l'itinéraire d'Antonin,
sur la route d'Assurae à Thenoe, entre Madassuma &
Tablata, à vingt - cinq milles du premier de ces lieux,
& à vingt milles du second; c'étoit un siége épiscopal. (D. J.)
SEPTIMONTIUM
SEPTIMONTIUM, (Antiq. rom.) fête des sept
montagnes de Rome, qu'on célébra au mois de Décembre, après que la septieme montagne fut enfermée
dans la ville; on offroit aux dieux ce jour - là
sept sacrifices en sept différens endroits, mais non
pas constamment sur ces montagnes; ce même jour
les empereurs faisoient des libéralités au peuple.
(D. J.)
SEPTIQUE
SEPTIQUE, s. m. & adj. terme de Chirurgie, concernant
la matiere médicale externe, remede topique
qui corrode les chairs. C'est un escharotique putréfiant,
tel que la pierre à cautere. le beurre d'antimoine.
Le mot septique est grec; il signifie putréfiant,
qui a la vertu de dissoudre & de faire corrompre; du
verbe SH/PW, putrefacio, je fais pourrir. Voyez Caustique, Escharotique.
M. Pringle, de la société royale de Londres, &
médecin des armées britanniques, a donné à la suite
de ses observations sur les maladies des armées dans
les camps & dans les garnisons, des mémoires excellens,
lus à la société royale, sur les substances septiques & anti - septiques. Ses expériences prouvent
qu'il y a beaucoup plus de substances qui résistent à
la putréfaction, qu'il n'y en a qui la favorisent: l'eau
de chaux & le quinquina sont d'excellens anti - septiques, au point que des morceaux de chair à demi-pourrie,
mis en macération dans une infusion de
quinquina, ont ren du à cette chair son premier état.
Voyez Quinquina, Gangrene. (Y)
SEPTIZONE
SEPTIZONE, s. m. (Architect.) nom du mausolée
de la famille des Antonins, qui selon Aurélius
Victor, fut élevé dans la dixieme région de la ville
de Rome. C'étoit un grand bâtiment isolé, avec sept
étages de colonnes, dont le plan étoit quarré: au - dessus
étoient d'autres étages qui faisoient une large
retraite; ce qui donnoit une figure pyramidale à ce
bâtiment terminé par la statue de Septime Severe,
qui l'avoit fait construire. Ce mausolée fut appellé
septizone, du latin septem, & zonoe, c'est - à - dire à sept
ceintures ou rangs de colonnes.
Les historiens font encore mention d'un autre
septizone plus ancien que celui de Septime Sévere,
& près des thermes d'Antonin. (D. J.)
SEPTUAGENAIRE
SEPTUAGENAIRE, adj. & s. m. qui a atteint
l'âge de soixante & dix ans: on ne peut ni faire mettre,
ni retenir en prison un septuagénaire pour dette
civile.
SEPTUAGÉSIME
SEPTUAGÉSIME, (Théolog.) terme de calendrier
qui signifie le troisieme dimanche avant le carême.
Ce dimanche & les deux suivans qu'on nomme sexagésime & quinquagésime, l'Eglise exhorte ses enfans
à la pénitence, pour les préparer à la mortification
du carême qu'elle va bientôt commencer.
Quelques - uns croient que la septuagésime a pris son
nom de ce qu'elle est environ 70 jours avant Pâques,
& que le pape Télesphore fixa à ce jour le commencement
du careme. Voyez Carême.
En Angleterre, les lois du roi Canut ordonnoient
que les tribunaux seroient fermés, & l'exercice de
la justice seroit suspendu depuis la septuagésime jusqu'à quindena Paschoe, c'est - à - dire la quinzaine de Pâques.
Le droit canon défend la célébration des mariages,
depuis la septuagèsime jusqu'après les octaves de Pâques; mais aujourd'hui cette défense ne commence
qu'au mercredi des Cendres.
SEPTUMANI
SEPTUMANI, (Géogr. anc.) peuple de la Gaule
narbonnoise, selon Pline, lib. III. ch. iv. Comme il
leur donne la ville Bliteroe ou Bilteroe, on voit que ce
sont les habitans du diocèse de Béziers. Pomponius
Mela, lib. II. ch. v. écrit aussi Septumani. Le pays de
ces peuples est appellé Septimania, par Sidonius Apollinaris, par Eginhart & par Aimoin; & ce nom lui
avoit été donné à cause que la septieme légion y avoit
eu ses quartiers. (D. J.)
SEPTUM LUCIDUM
SEPTUM LUCIDUM, (Anat.) ou cloison transparente; elle sépare les deux ventricules supérieurs
du cerveau; elle est ainsi appellée à cause de sa transparence.
Voyez Cerveau.
SEPULCHRALE, colonne
SEPULCHRALE, colonne, (Archit.) c'étoit
anciennement une colonne élevée sur un sépulchre
ou tombeau, avec une épitaphe gravée sur son fust.
Il y en avoit de grandes qui servoient aux tombeaux
des personnes de distinction, & de petites pour ceux
du commun; celles - ci étoient appellées par les Latins stetoe & cippi. On donne aujourd'hui le nom de
colonne sépulchrale à toutes les colonnes qui portent
des croix dans les cimetieres, ou qui servent d'ornement
aux mausolées. (D. J.)
SEPULCHRAUX
SEPULCHRAUX, s. m. (Hist. ecclés.) hérétiques
qui nioient la descente de J. C. aux enfers quant à l'ame,
& disoient qu'il n'y étoit descendu que quant au
corps, donnant au mot enfer, le nom de sépulchre.
SEPULCHRE
SEPULCHRE, s. m. (Gramm. & Hist.) sepulchrum; tombeau ordinaire destiné à enfermer les
morts, ou les os & les cendres des corps morts, lors<pb->
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the
French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et
Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division
of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic
Text Services (ETS) of the University of Chicago.
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.