Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Pièces de largesse, Pièces d'or et d'argent que les hérauts jetaient parmi le peuple, au sacre des rois et aux autres grandes cérémonies.

LARGEUR. s. f. Étendue d'une chose considérée d'un de ses côtés à l'autre, par opposition à Longueur. La largeur d'un fossé, d'une rue, d'une rivière. Cette toile a tant de largeur.

LARGO. adv. T. de Musique emprunté de l'italien. Ce mot, placé en tête d'un morceau, indique qu'on doit le jouer d'un mouvement très-lent.

LARGUE. adj. m. T. de Marine, usité principalement dans cette locution, Vent largue, Le vent qui s'écarte au moins d'un quart de vent de la route que l'on tient. Aller vent largue. Avoir vent largue.

Il est aussi substantif, et signifie, La haute mer. Prendre le largue. Tenir le largue. On dit plus ordinairement, Le large.

LARGUER. v. a. T. de Marine. Lâcher une manoeuvre, lâcher ou filer le cordage qui retient une voile par le bas. Larguer l'écoute.

LARGUÉ, ÉE. participe

LARIGOT. s. m. Espèce de flûte ou de petit flageolet, qui n'est plus en usage, et qu'imite un des jeux de l'orgue qu'on appelle Le jeu du larigot.

Prov. et pop., Boire à tire-larigot, Boire excessivement.

LARIX. s. m. (On prononce l'X.) Voyez MÉLÈZE.

LARME. s. f. Goutte d'humeur limpide qui sort de l'oeil, par l'effet d'une impression vive, soit physique, soit morale. Il a souffert l'amputation sans jeter une larme. Il ne lui est pas tombé une larme des yeux. Il l'en conjura la larme à l'oeil, les larmes aux yeux. Répandre, verser des larmes. Arroser de larmes les mains de quelqu'un. Les larmes sortaient, coulaient de ses yeux avec abondance. Les larmes lui en sont venues aux yeux. Des larmes roulaient dans ses yeux. Il tira les larmes des yeux de toute l'assemblée. Le visage baigné, mouillé de larmes. Des yeux noyés de larmes. J'aurais voulu pouvoir renfoncer mes larmes. Elle eut peine à retenir ses larmes. Son sort arracherait des larmes au plus insensible. Être touché, attendri jusqu'aux larmes. Ce crime mériterait d'être pleuré avec des larmes de sang. Un ruisseau, un torrent de larmes. Rire aux larmes. Larmes feintes. Larmes de joie, de tendresse, de fureur, de rage, d'admiration. Les larmes de la pénitence, du repentir. Cette faute lui a coûté bien des larmes, des larmes bien amères. Son retour m'a fait verser de douces larmes.

Fig., Pleurer à chaudes larmes, être tout en larmes, fondre en larmes, se noyer dans ses larmes, Pleurer abondamment.

Fig., S'abreuver de larmes, vivre dans les larmes, vivre de larmes, Pleurer sans cesse, vivre dans la douleur, dans l'affliction.

Fig., Sécher, essuyer ses larmes, Se consoler. Essuyer les larmes de quelqu'un, Calmer son affliction, le consoler. Mêler ses larmes à celles de quelqu'un, Partager sa douleur, s'affliger avec lui.

Avoir recours aux larmes, Pleurer pour fléchir, pour attendrir celui qu'on supplie.

Fam., Avoir toujours la larme à l'oeil, S'attendrir très-facilement, ou affecter une grande sensibilité.

Avoir le don des larmes, Pleurer à volonté.

Prov. et fig., Larmes de crocodile, Larmes hypocrites que répand une personne dans le dessein d'en tromper une autre, comme le crocodile feint, dit-on, de gémir pour attirer sa proie.

LARME se dit aussi d'Un ornement, figurant à peu près une larme, qu'on fait entrer, comme un symbole de tristesse, dans la décoration des catafalques, des mausolées, etc. Un drap mortuaire semé de larmes.

LARME se dit, par similitude et familièrement, d'Une goutte, d'une petite quantité de vin ou de quelque autre liqueur. Une larme de vin. Il n'a pris qu'une larme de vin. Je n'en veux qu'une larme.

Il se dit également, surtout au pluriel, Du suc qui coule de plusieurs arbres ou plantes, soit naturellement, soit quand on les taille. Les larmes de la vigne, du sapin. Manne en larmes.

Larmes de cerf. Voyez LARMIÈRES.

Larme-de-verre, ou Larme batavique, Goutte de verre fondu en forme de larme, et qui, dès qu'on en rompt la pointe, se réduit en poussière.

Larme-de-Job, Plante graminée à feuilles de maïs, dont les semences ont la forme d'une larme.

LARMIER. s. m. T. d'Archit. Partie saillante au haut d'un édifice, d'un ouvrage de maçonnerie, destinée à éloigner l'eau de pluie, à la faire tomber en gouttes à une distance convenable du pied de l'édifice, etc. Le larmier de la corniche. Le larmier d'un mur de clôture.

Il se dit aussi d'Une pièce de bois mise en saillie au bas d'un châssis de croisée, de porte, pour empêcher l'eau de pénétrer dans l'intérieur.

LARMIÈRES. s. f. pl. Fentes qui sont au-dessous des yeux du cerf, et d'où sort une liqueur jaune qu'on nomme Larmes de cerf. Quelques-uns disent, Larmiers.

LARMIERS. s. m. pl. T. de Médecine vétérinaire. Parties qui, dans le cheval, répondent aux tempes de l'homme. Saigner un cheval aux larmiers.

LARMOIEMENT. s. m. Écoulement de larmes involontaire et continuel. Le larmoiement est un des symptômes de la rougeole.

LARMOYANT, ANTE. adj. Qui fond en larmes. On la trouva toute larmoyante.

Il signifie aussi, Qui est propre à faire verser des larmes; et il ne s'applique, en ce sens, qu'à un genre de comédies plus attendrissantes que gaies. Le comique larmoyant. La comédie larmoyante.

Il s'emploie quelquefois substantivement, au masculin, dans cette acception. Le mélange du comique et du larmoyant forme un genre de comédie réprouvé par les critiques d'un goût sévère.

LARMOYER. v. n. (Il se conjugue comme Employer.) Pleurer, jeter des larmes. Il ne fait que larmoyer. Il est familier.

LARRON, ONNESSE. s. Celui, celle qui dérobe, qui prend furtivement quelque chose. Fin, subtil larron. C'est un larron. C'est une larronnesse. Le larron a été découvert. On a pris le larron. Les chiens aboient au larron.

Prov. et fig., L'occasion fait le larron, Souvent l'occasion fait faire des choses répréhensibles, auxquelles on n'aurait pas songé.

Fam., Donner la bourse à garder au larron, Confier la garde de l'argent, le soin de la dépense à celui dont on devrait le plus se défier. On dit proverbialement, dans le même sens, Au plus larron la bourse.

Prov., Ils s'entendent comme larrons en foire, Ils sont d'intelligence pour faire quelque chose de blâmable.

Prov., Il ne faut point crier au larron, se dit Quand une marchandise n'a été vendue que ce qu'elle vaut.

LARRON se dit particulièrement Des deux voleurs qui furent mis en croix avec Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST, quoiqu'on n'entende pas ordinairement par ce mot Un voleur de grand chemin. Notre-Seigneur fut crucifié entre deux larrons. Le bon larron. Le mauvais larron.

LARRON en termes d'Imprimerie, Pli qui se trouve dans une feuille de papier mise sous la presse, et qui cause une défectuosité dans l'impression. Il se dit aussi d'Un petit morceau de papier qui, se trouvant sur la feuille à imprimer, reçoit l'impression, et laisse un blanc.

Il signifie, en termes de Librairie, Le pli d'un feuillet qui n'a pas été rogné, quand on a relié le livre. Le relieur a laissé plusieurs larrons dans ce volume.

LARRONNEAU. s. m. Petit larron, qui ne dérobe que des choses de peu de valeur. Il est familier.

LARVE. s. f. T. d'Entomologie. L'insecte dans l'état où il est en sortant de l'oeuf, et où il passe un temps plus ou moins long avant ses métamorphoses. La chenille est la larve du papillon.

LARVES. s. f. pl. T. d'Antiq. Nom que les poëtes donnaient aux génies malfaisants, aux âmes des méchants, qui, selon la croyance superstitieuse, se montraient, revenaient, sous des figures hideuses, pour tourmenter les vivants.

LARYNGÉ, ÉE. adj. T. d'Anat. Qui appartient au larynx. Muscles, nerfs laryngés. Artères laryngées.

En Médecine, Phthisie laryngée, Phthisie dont le siége est le larynx.

LARYNGIEN, ENNE. adj. T. d'Anatomie, synonyme de Laryngé. Muscle laryngien.

LARYNGOTOMIE. s. f. Voyez BRONCHOTOMIE.

LARYNX. s. m. T. d'Anat. Partie supérieure de la trachée-artère. Le larynx est un des organes de la respiration, et le principal instrument de la voix.

LAS. Interjection plaintive Hélas! Las! qui pourrait le croire? Las! que j'ai souffert de peines! Il est du style naïf et familier.

LAS, ASSE. adj. Fatigué, qui éprouve le sentiment de la lassitude. J'ai bien fait du chemin aujourd'hui, j'ai beaucoup travaillé, je suis las, bien las, fort las. Être las de marcher. Las de travailler. Reposez-vous, si vous

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