Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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Lune, de Mars, etc. Les cieux des Planètes. = 2°. Il se prend pour l' air: le ciel est serein, il est clair; le ciel est obscur: la rosée du ciel, les oiseaux du ciel. = 3°. Le séjour des Bienheureux. Lucifer fut précipité du Ciel: le bonheur, le chemin du Ciel; le Royaume des Cieux. = 4°. Il se prend pour Dieu même. Le couroux du Ciel; le Ciel irrité; grâces au Ciel; le Ciel l'a voulu. = 5°. Climat, pays. On a beau changer de ciel, on ne change point d'esprit. = 6°. Le dais, sous lequel on porte le Saint-Sacrement, le jour de la Fête-Dieu. Porter le ciel. Acad. — Le haut d' un lit, le ciel de lit: le ciel de ce lit n'est pas assez haut. = 7°. En termes de Peintûre, la partie du tableau qui représente l'air: Ce Peintre fait bien les ciels.
   Ce mot fournit à quelques expressions, dont la plupart sont du style familier. — Elever un homme jusqu'au ciel, le louer excessivement. — Remuer ciel et terre; faire jouer toute sorte de ressorts, chercher de tout côté des apuis, pour faire réussir une afaire. — Être dans le troisième ciel; être dans une grande dévotion. "Les veuves vous sont aquises, et sur la terre, et dans le troisième Ciel. Sév. — On dit, d'une chôse qui nous arrive, sans que nous sachions d'où elle nous vient: qu'elle nous est tombée du ciel, ou des nûes, "Cette Duchesse vouloit mettre ces mille écus entre les mains de Beaulieu, afin que je les trouvasse tombés du Ciel. SÉV. — On dit aussi, de deux chôses bien diférentes, qu'elles sont aussi éloignées, que le ciel l'est de la terre; dans une grande obscurité, qu'on ne voit ni ciel, ni terre; de celui qui prend des précautions superflûes, qu'il voudrait étayer le Ciel; de celui qui invective contre les Puissances, quand on crache contre le Ciel, il nous retombe dessus. — Les mariages sont fait au Ciel, sont arrangés par la Providence.
   Rem. La Touche prétend qu'on ne doit pas dire ciel de lit, mais fond de lit. Il se trompe: l'usage universel est pour le 1er; le 2d se dirait plutôt des planches qui soutiènent les matelas, que du haut du lit.

CIERGE


CIERGE, s. m. CIERGIER, s. m. [Cièr-ge, gié; 1er ê ouv. 2e e muet au 1er, é fer. au 2d.] Cierge, est une chandelle de cire à l'usage de l' Eglise. Il difère de bougie, et pour sa forme, et pour son usage. = On dit proverbialement, d'un homme qui est, ou qui se tient extrêmement droit, qu'il est droit

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