Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

RECHERCHE Accueil Aide-Mémoire GEHLF ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page C770b

VACANCES. = Chambre des Vacations, qui administre la justice dans les Parlemens pendant les vacations.

VACARME


VACARME, s. m. [Dern. e muet.] Tumulte, grand bruit de gens, qui se querellent ou qui se batent. = Vacarme, Tumulte, (synon.) Le 1er emporte l'idée d'un plus grand bruit, et le 2d, celui d'un plus grand désordre. Une seule persone fait quelquefois du vacarme: mais le tumulte supose toujours qu'il y a un grand nombre de gens. Girard, Synon. — On peut ajouter que vacarme n'est que du style familier, et que tumulte est de tous les styles.

VACATION


VACATION. Voy. VACANCES.

VACHE


VACHE, s. f. VACHER, ÈRE, s. m. et f. VACHERIE, s. f. [2e e muet au~ 1er et au dernier, é fer. au 2d, è moy. et long au 3e.] Vache est la femelle du taureau. Vacher, Vachère, celui, celle qui garde les vaches, qui les mène paître. Vacherie, lieu destiné à retirer les vaches. Celui-ci ne se dit qu'en certaines provinces. = On apèle, proverbialement, la terre, le plancher des vaches, par oposition à la mer et aux vaisseaux qui y naviguent. "M. de Revel trouvera M. de Seignelai dans son bord; M. le Maréchal d'Étrées sur le plancher des vaches. SÉV. Il ne devait pas comander la flote. = Vache à lait, persone dont on tire beaucoup de profit. "Mrs. les Médecins ont en vous une bone vache à lait. MOL. Malade Imaginaire. — Manger de la vache enragée, avoir bien de la peine, et souvent pour avoir eu peu de conduite. On le dit sur-tout des jeunes gens. — Le diable serait aux vaches; c. à. d. il y aurait bien du chagrin et du vacarme. "Ils n'auront point le dégoût de voir venir les troupes de Normandie à leur secours. Dieu veuille qu'ils n'en aient aucun besoin; car comme nous conoissons la femme et le mari, le diable seroit aux vaches. M. de Coul. Voy. GARDER, RUER. — On dit d'une femme qui a trop d'embonpoint, que c'est une vache, une vraie, une grôsse vache.

VACILLANT


VACILLANT, ANTE, adj. VACILLATION, s. f. VACILLER, v. n. [Vacillan, cil-la-cion, cil-lé: on dit, dans le Dict. Gramm. qu'on mouille les ll: c'est une erreur; on les prononce toutes les deux sans les mouiller. Richelet pensait aparemment qu'on n'en prononçait qu'une, puisqu'il écrit, vacilant, vacilation, vaciler.] Ils expriment l'action de branler, chanceler. {C771a~} "La main lui a vacillé. "La langue vacille aux ivrognes. = Figurément, cet acusé a fort vacillé dans ses réponses: il a répondu tantôt d'une façon, tantôt d'une aûtre. "Pied vacillant, main, démarche vacillante. — Fig. Esprit vacillant: témoins vacillans dans leurs dépositions. "Les hommes ne sont inconséquens dans leurs actions, que parce qu'ils sont vacillans dans leurs principes. Duclos. — "La vacillation d'une barque. — Fig. "Vacillation dans les sentimens, dans les projets. "La vacillation des témoins.
   Rem. Suivant l'Auteur des Réflexions (Andry) ces mots ne se disent guère dans le propre; mais ils sont assez usités dans le figuré: c'est un esprit vacillant: la doctrine des hérétiques est vacillante: ses résolutions ne vacillent plus. — Selon l'Académie, ils se disent fort bien dans le propre: "La main lui a vacillé; la langue lui a vacillé. L. T.

VACQUER


VACQUER: vieille ortographe. Voyez, VAQUER.

VAGABOND


VAGABOND, ONDE, adj. et subst. [3e lon. le d final ne se pron. point au 1er. — Plusieurs prononcent vacabond, mais mal.] Qui erre çà et là. "Homme vagabond; femme vagabonde.
   Je ne puis plus soufrir cette humeur vagabonde;
   Et vous ferez tout seul le voyage du monde.
       Le Méchant.
= Subst. "C'est un vagabond: les fainéans et les vagabonds. = On le dit, au figuré des chôses. "On s'est proposé de fixer l'imagination vagabonde des concurrens, de les asujétir tous à ne s'ocuper que d'un sujet déterminé. Linguet. "Des eaux la course vagabonde. L. RAC. = M. l'Abé de Lille a dit, des crins vagabonds, pour exprimer les crins flotans du cheval; mais des crins sont flotans, sans être vagabonds: la chevelure d'une Bergère peut être flotante: mais une chevelure vagabonde ferait rire. Journ. de Mons. = Vagabond, Libertin, Bandit (synon.) Le Libertin pèche contre les moeurs: le Vagabond manque par la conduite; le Bandit, par le coeur et par la probité. GIR. Syn.
   *VAGABONER, faire le vagabond, est une expression populaire.

VAGISSEMENT


VAGISSEMENT, s. m. [Vagiceman: 3e e muet.] Mot qui exprime le cri des enfans. = Rollin dit, dans une note de son Hist. Anc. "La Langue Latine a un mot propre pour exprimer le cri des enfans, vagitus; {C771b~} comme elle en a aussi pour marquer le cri des boeufs, vaches, taureaux, mugitus; et celui des lions en colère, rugitus. Notre Langue a adopté les deux derniers mots, mugissement, rugissement. Je ne sais pas pourquoi elle n'en feroit pas autant à l'égard du premier, et pourquoi elle ne diroit pas vagissement, qui est dans la même analogie. Ce mot choqueroit dabord par la nouveauté: on s'y acoutumeroit peut-être insensiblement, comme on s'est acoutumé aux aûtres. Pour moi, qui ne me sens pas assez d'autorité dans le Public, je n'ai pas osé le hazarder. = Voltaire a employé vagissement, et l'Académie l'a adopté, peut-être en conséquence de la remarque de Rollin. Il est dans Trév. et dans le Richelet Port.

VAGUE


VAGUE, adv. VAGUEMENT, adj. VAGUER, v. n. [Vaghe, gheman, ghé: 2e e muet aux deux prem., é fer. au 3e: l'u est muet: il n'est mis là que pour doner au g un son fort qu'il n'a pas devant l'e.] Vague, indéfini, indéterminé. "Lieux, espaces vagues. — Terres vaines et vagues; incultes, et qui ne raportent rien. = Fig. Pensées, discours, raisonemens, propositions, promesses vagues; qui n'ont rien de fixe et de déterminé. = Vaguement ne se dit que dans le figuré: d'une manière vague. "Il n'en a parlé; il ne l'a promis que vaguement. = Vaguer, au contraire, ne se dit qu'au propre, et selon l'Académie, il est de peu d'usage. Errer çà et là; aller de côté et d'aûtre à l'aventûre: Vaquer par les champs. * Bossuet l'a employé au figuré: "Celui-ci laisse vaguer ses pensées, sans que vos discours arrêtent son esprit distrait. = M. Linguet a dit aussi: la Couronne d'Angleterre n'a cessé de vaguer de maison en maison. — M. Demende (de Demandolx Acad. de Marseille)s'en est servi au propre. "Le premier (des moyens pour réprimer la mendicité) empêcher les mendians de vaguer. D'aûtres Écrivains modernes l'ont employé. Il parait que ce mot prend faveur, et qu' on l'emploiera bientôt sans dificulté.
   VAGUE, s. f. et masc. Il est fémin. quand il signfie l'eau de la mer, d'un lac, d'une rivière agitée par les vents. "Les vagues ont pensé les abimer. "Les vagues écumantes s'élevoient autour du vaisseau comme des montagnes. L. F. Poème de S. Grég.
   Ainsi que la vague rapide,

Next page


Copyright © 2003 GEHLF, École normale supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.