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Page C770b
VACANCES. = Chambre des Vacations, qui administre la justice dans les Parlemens pendant les vacations.
VACARME
VACARME, s. m. [Dern. e muet.] Tumulte,
grand bruit de gens, qui se querellent ou qui se batent. = Vacarme,
Tumulte, (synon.) Le 1er emporte l'idée d'un
plus grand bruit, et le 2d, celui d'un plus grand désordre. Une
seule persone fait quelquefois du vacarme: mais le tumulte
supose toujours qu'il y a un grand nombre de gens. Girard, Synon.
— On peut ajouter que vacarme n'est que du style familier, et que
tumulte est de tous les styles.
VACATION
VACATION. Voy. VACANCES.
VACHE
VACHE, s. f. VACHER, ÈRE,
s. m. et f. VACHERIE, s. f. [2e e
muet au~ 1er et au dernier, é fer. au 2d, è
moy. et long au 3e.] Vache est la femelle du taureau.
Vacher, Vachère, celui, celle qui garde les vaches,
qui les mène paître. Vacherie, lieu destiné
à retirer les vaches. Celui-ci ne se dit qu'en certaines provinces.
= On apèle, proverbialement, la terre, le plancher des
vaches, par oposition à la mer et aux vaisseaux qui y naviguent.
"M. de Revel trouvera M. de Seignelai dans son bord; M. le Maréchal
d'Étrées sur le plancher des vaches. SÉV.
Il ne devait pas comander la flote. = Vache à lait, persone
dont on tire beaucoup de profit. "Mrs. les Médecins ont en vous
une bone vache à lait. MOL. Malade Imaginaire. — Manger
de la vache enragée, avoir bien de la peine, et souvent pour
avoir eu peu de conduite. On le dit sur-tout des jeunes gens. — Le diable
serait aux vaches; c. à. d. il y aurait bien du chagrin et du
vacarme. "Ils n'auront point le dégoût de voir venir les
troupes de Normandie à leur secours. Dieu veuille qu'ils n'en
aient aucun besoin; car comme nous conoissons la femme et le mari, le
diable seroit aux vaches. M. de Coul. Voy. GARDER,
RUER. — On dit d'une femme qui a trop d'embonpoint,
que c'est une vache, une vraie, une grôsse
vache.
VACILLANT
VACILLANT, ANTE, adj. VACILLATION,
s. f. VACILLER, v. n. [Vacillan, cil-la-cion,
cil-lé: on dit, dans le Dict. Gramm. qu'on mouille
les ll: c'est une erreur; on les prononce toutes les deux sans
les mouiller. Richelet pensait aparemment qu'on n'en prononçait
qu'une, puisqu'il écrit, vacilant, vacilation, vaciler.]
Ils expriment l'action de branler, chanceler. {C771a~} "La
main lui a vacillé. "La langue vacille aux ivrognes.
= Figurément, cet acusé a fort vacillé
dans ses réponses: il a répondu tantôt d'une façon,
tantôt d'une aûtre. "Pied vacillant, main, démarche
vacillante. — Fig. Esprit vacillant: témoins
vacillans dans leurs dépositions. "Les hommes ne sont inconséquens
dans leurs actions, que parce qu'ils sont vacillans dans leurs
principes. Duclos. — "La vacillation d'une barque. — Fig.
"Vacillation dans les sentimens, dans les projets. "La
vacillation des témoins.
Rem. Suivant l'Auteur des Réflexions (Andry)
ces mots ne se disent guère dans le propre; mais ils sont
assez usités dans le figuré: c'est un esprit vacillant:
la doctrine des hérétiques est vacillante: ses résolutions
ne vacillent plus. — Selon l'Académie, ils se disent
fort bien dans le propre: "La main lui a vacillé; la langue
lui a vacillé. L. T.
VACQUER
VACQUER: vieille ortographe. Voyez, VAQUER.
VAGABOND
VAGABOND, ONDE, adj. et subst.
[3e lon. le d final ne se pron. point au 1er.
— Plusieurs prononcent vacabond, mais mal.] Qui erre çà
et là. "Homme vagabond; femme vagabonde.
Je ne puis plus soufrir cette humeur vagabonde;
Et vous ferez tout seul le voyage du monde.
Le Méchant.
= Subst. "C'est un vagabond: les fainéans et
les vagabonds. = On le dit, au figuré des chôses.
"On s'est proposé de fixer l'imagination vagabonde des
concurrens, de les asujétir tous à ne s'ocuper que d'un
sujet déterminé. Linguet. "Des eaux la course vagabonde.
L. RAC. = M. l'Abé de Lille a dit, des crins vagabonds,
pour exprimer les crins flotans du cheval; mais des crins sont flotans,
sans être vagabonds: la chevelure d'une Bergère
peut être flotante: mais une chevelure vagabonde ferait
rire. Journ. de Mons. = Vagabond, Libertin, Bandit
(synon.) Le Libertin pèche contre les moeurs: le Vagabond
manque par la conduite; le Bandit, par le coeur et par la probité.
GIR. Syn.
*VAGABONER, faire le vagabond, est
une expression populaire.
VAGISSEMENT
VAGISSEMENT, s. m. [Vagiceman: 3e
e muet.] Mot qui exprime le cri des enfans. = Rollin dit,
dans une note de son Hist. Anc. "La Langue Latine a un mot propre
pour exprimer le cri des enfans, vagitus; {C771b~} comme elle en
a aussi pour marquer le cri des boeufs, vaches, taureaux, mugitus;
et celui des lions en colère, rugitus. Notre Langue a adopté
les deux derniers mots, mugissement, rugissement. Je ne sais
pas pourquoi elle n'en feroit pas autant à l'égard du premier,
et pourquoi elle ne diroit pas vagissement, qui est dans la même
analogie. Ce mot choqueroit dabord par la nouveauté: on s'y acoutumeroit
peut-être insensiblement, comme on s'est acoutumé aux aûtres.
Pour moi, qui ne me sens pas assez d'autorité dans le Public, je
n'ai pas osé le hazarder. = Voltaire a employé vagissement,
et l'Académie l'a adopté, peut-être en conséquence
de la remarque de Rollin. Il est dans Trév. et dans
le Richelet Port.
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VAGUE
VAGUE, adv. VAGUEMENT, adj.
VAGUER, v. n. [Vaghe, gheman, ghé:
2e e muet aux deux prem., é fer. au 3e:
l'u est muet: il n'est mis là que pour doner au g un
son fort qu'il n'a pas devant l'e.] Vague, indéfini,
indéterminé. "Lieux, espaces vagues. — Terres
vaines et vagues; incultes, et qui ne raportent rien. = Fig.
Pensées, discours, raisonemens, propositions, promesses vagues;
qui n'ont rien de fixe et de déterminé. = Vaguement
ne se dit que dans le figuré: d'une manière vague.
"Il n'en a parlé; il ne l'a promis que vaguement. = Vaguer,
au contraire, ne se dit qu'au propre, et selon l'Académie,
il est de peu d'usage. Errer çà et là;
aller de côté et d'aûtre à l'aventûre:
Vaquer par les champs. * Bossuet l'a employé au figuré:
"Celui-ci laisse vaguer ses pensées, sans que vos discours
arrêtent son esprit distrait. = M. Linguet a dit aussi: la
Couronne d'Angleterre n'a cessé de vaguer de maison en
maison. — M. Demende (de Demandolx Acad. de Marseille)s'en est
servi au propre. "Le premier (des moyens pour réprimer la mendicité)
empêcher les mendians de vaguer. D'aûtres Écrivains
modernes l'ont employé. Il parait que ce mot prend faveur, et qu'
on l'emploiera bientôt sans dificulté.
VAGUE, s. f. et masc. Il est fémin.
quand il signfie l'eau de la mer, d'un lac, d'une rivière agitée
par les vents. "Les vagues ont pensé les abimer. "Les
vagues écumantes s'élevoient autour du vaisseau comme
des montagnes. L. F. Poème de S. Grég.
Ainsi que la vague rapide,
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