Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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Dans le sens négatif, le de fait fort bien; mais il faut que l'adjectif ou le participe précède le substantif, et soit aussi près de il n'y a, qu'il est possible. "Il n'y a d'intéressant dans cette Pièce que la 3e Scène du 2d Acte. Au contraire, le de fait assez mal, quand l'adjectif ou le participe suit le substantif. "Il n'y a que les âmes vertueûses de sensibles. Volt. — Dans le sens afirmatif, le de fait un mauvais éfet. "Il y eut dix Parlemens de convoqués sous Henri VIII, et vingt-trois séances de tenuës. Hist. d'Angl. Retranchez de. — La plupart des Auteurs n'ont pas de règle là-dessus. Le P. d'Avrigni, par exemple, tantôt met le de, tantôt il le suprime, lors même qu'il est nécessaire: "Il y en eut six mille tués ou pris. Mettez, de tués ou de pris, à cause du pronom en, qui tient la place du mot hommes ou soldats.
   8°. Il y a, avec les noms de jour, mois, année, siècle, etc. signifie depuis. "Il y a six semaines qu'on me souhaite; il y a beaucoup de jours que j'atends, etc. Mais quand le que n'y est pas, cette expression ne vaut rien. "Je m'en vais à Brevanes.... M. de Coulanges m'y souhaite il y a six semaines. SÉV. "J' atends avec impatience, il y a beaucoup de jours, que vous me fassiez l'honneur de faire réponse à la lettre que je vous ai écrite. Voit. Il faut dire: il y a six semaines que; il y a plusieurs jours que, etc. — Remarquez encôre que, quand cette manière de parler est à la tête du membre de la phrâse, la conjonction que est encôre plus nécessaire. "Il y a six semaines, l'Allemagne étoit en paix. Linguet. Ajoutez que: l'Imprimeur l'a sans doute oublié. = Il y en a, régit l'article indéfini de, et non pas du, ou de la. "Borax.... Il y en a de noir, de jaune et de blanc; et non pas du noir, etc.
   9°. Il y a, se joint à des noms au nominatif, et régit à et l'infinitif. "Il y a de la cruauté à lui refuser les secours qu'il demande. "Il y auroit à méconnoître nos avantages, ou une fausse modestie, ou une grande ingratitude (envers Dieu.) Pluche.
   N'y eut-il que.... Quand il n'y aurait que, etc. "N'y eût-il que cette raison; c'en est assez pour vous convaincre.
   AVOIR, est aussi verbe auxiliaire. Il sert, 1°. à se conjuguer lui-même: "J'ai eu, j'avois eu, etc. 2°. à conjuguer le verbe être, Il a été, il avoit été, etc. 3°. à conjuguer tous les verbes actifs, et presque tous les

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