Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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= 3° Ceux qui possèdent les premières dignités de l'État. "Avoir du crédit auprês des Puissances. En ce sens, il n'est que du style fam. * Fléchier, dit de M. de Lamoignon, que la réputation qu'il s'était acquise, fut la seule sollicitation auprês des Puissances. — Cela est un peu bâs pour une Oraison Fun. — 4°. On parle plus rârement aujourd'hui des Puissances de l'âme, de ses facultés, comme l'entendement, la mémoire, la volonté: et on ne l'a guère dit aûtrefois qu'en général et au pluriel. Je doute qu'on aprouvât un Orateur, qui dirait comme Fléchier, que: l'esprit est une puissance orgueilleuse, qui est souvent contraire à l'humilité. Voyez FACULTÉ.
   De puissance absolûe, expression adverbiale. Elle et un peu vieille. L'Acad. l'employa dans ses sentimens sur le Cid. "Pour l'obliger, de puissance absolûe, de la réparer. = On dit, avec le verbe être impersonel, en ma puissance, en sa puissance, et encôre mieux, en mon pouvoir, en son pouvoir. "Quand il m'aurait entièrement oublié, il ne seroit pas en ma puissance de retrancher rien de la passion que j'ai pour lui. Voit. Mais on ne dit point, être en puissance de faire. "Je ne sollicite point un ami, qui est en puissance de me faire du bien. Blondel, Traduct. d'Horace. — L'Académie dit seulement: avoir quelque chôse en sa puissance. "S'il a envie de vous obliger, il en a la puissance. — Je crois que, il en a le pouvoir, est beaucoup mieux dit. = Être en puissance de père et de mère, ne pouvoir disposer de son bien sans le consentement de son père et de sa mère.
   PUISSANT, au plur., est quelquefois substantif: L'on doit se taire sur les puissans. Il y a presque toujours de la flaterie à en dire du bien: il y a du péril à en dire du mal, pendant qu'ils vivent; et de la lâcheté, quand ils sont morts. La Bruy. "Les Pasteurs sont les dépositaires de la doctrine de la Religion; les Princes et les Puissans, les protecteurs de sa vérité. Mass. — Mais on ne le dit point au singulier, ni au pluriel fém. On ne dit point un puissant, une puissante, ni les puissantes. = Outre sa signification ordinaire, puissant signifie, ou extrêmement riche: c'est le plus puissant Négociant de la ville; cet homme est puissant en fonds de terre, en argent comptant; ou grâs et replet. "Ils sont puissans et bien proportionés dans leur tâille.

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