RECHERCHE | Accueil | Aide-Mémoire | GEHLF | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page C303b
REM. Puer est bâs: on ne l'emploierait pas
aujourd'hui dans une Ode, comme a fait Malherbe.
Phlègre, qui les reçut, put
encore la foudre
Dont ils furent touchés.
Ronsard s'était déja servi de ce mot.
Si que le soufre, ami du foûdre,
Qui tomba lors sur les géans,
Jusqu'aujourd'hui noircit la poûdre,
Qui put par les champs phlégréans.
On a pu remarquer que Malherbe fait puer actif: put
encore la foûdre. Ainsi l'on dit, qu'un homme put le
vin. (Voy. EMPESTER et EMPOISONER),
qu'une chôse put le muse; et M. Linguet a dit au fig.
(st. critique et mordant) ce mot puë le Fontenelle et sa finesse.
On dit ordinairement, sent: mais, quand un mot ou une expression
sentent mauvais, puer est plus expressif.
Ah! ah! sollicitude
à mon oreille est rude;
Il put étrangement son ancienneté.
Mol.
= Neutre, il régit quelquefois le datif de la persone,
la chôse étant le sujet. On dit d'un homme, que la viande
lui
put; et au fig. fam. que la lectûre, la comédie
lui
put, quand il en est dégoûté. = En st. prov. on
dit sans régime, d'un homme qui sent fort mauvais, qu'il put
comme un rat mort, comme un bouc, comme une charogne,
comme
la peste.
PUÉRIL
PUÉRIL, ILE, adj.
PUÉRILEMENT,
adv. PUÉRILITÉ, s. fém. [Pu-éril,
rile, leman, lité. 2e é
fer. 4e e muet au 2d et au 3e. = L'Acad.
avait mis dabord puérile pour les deux genres. M. Linguet,
J. J. Rousseau et d'aûtres Auteurs ont employé cette
ortographe. Voy. IL,
ILE, sous
la lettre. I.] Puéril, est 1°. qui
apartient à l'âge, qui suit l'enfance. En ce sens, il ne
se dit que dans cette phrâse, l'âge puéril.
= 2°. Qui tient de l'enfance, soit dans le raisonement, soit dans
les actions. "Discours, raisonement, amusement puéril; manières,
excûses puériles, etc. Cet adjectif aime à suivre
le substantif. "Genève, dit J. J. Rousseau, ne brillera pas
de cet éclat, dont la plupart des yeux sont éblouïs,
et dont le puérile et funeste goût est le plus
mortel énemi du bonheur et de la liberté. Puérile
goût serait dur, mais à la faveur de funeste, qui
le suit, il marche devant sans dureté. — Voy. ENFANT.
{C304a~}
PUÉRILEMENT, d'une manière
puérile. "Raisoner, parler puérilement. — Puérilité,
discours, action puérile dans un homme fait. "Voilà une
grande puérilité: il ne dit, il ne fait que des
puérilités. "Il y a de la puérilité
dans ce raisonement, dans ce discours, etc.
PUGILAT
PUGILAT, s. m. Combat à coups de poingt,
en usage chez les Anciens.
PUîNÉ
PUîNÉ, NÉE,
adj. et subst. [Puî-né, né-e: 1re
lon. 2e é fer. Richelet écrit puisné,
et veut qu'on prononce l's: ce n'est plus l'usage.] Celui, celle,
qui est né ou née depuis un de ses frères
ou
une de ses soeurs. C'est mon frère puîné, ma
soeur puînée. = S. m. "C'est mon puîné.
"Dans certaines Coutumes, les puinés sont mal partagés.
= Suivant la Touche, le mot de cadet est plus usité.
L'Académie les disait également. Dans la dern. édition,
elle préfère celui-ci pour la conversation. Mais il y a,
à mon avis, une autre diférence. Avec le régime, ou
le pronom possessif qui en tient lieu, on dit puîné
dans la Pratique, et cadet dans le discours famil. Le puîné,
ou le cadet de M. un tel: c'est son puîné,
ou son cadet: mais quand on parle absolument; puîné
se dit relativement à celui qui est plus âgé, et cadet,
du plus jeune de tous. L'aîné, le puîné
et le cadet. "Jean est-il le cadet? — Non, c'est Pierre:
Jean
est un des puînés, ou le puîné,
suivant qu'il y en a plus de trois, ou trois seulement.
PUIR
PUIR, v. n. On le disait autrefois pour PUER.
La
Touche se contente de dire que ce dernier est plus usité. On
peut dire hardiment qu'il est le seul en usage. Voyez PUER.
PUIS
PUIS, adv. Ensuite. "Un tel était placé
le premier, puis un tel. = Je n'aime pas ce mot, en vers, dit Ménage,
et je crois que bien des gens pourront dire, ni moi non plus. Malherbe
s'en est servi plus d'une fois.
Puis, quand ainsi seroit, etc.
Puis, étant son mérite
infini, comme il est, etc.
Et puis, qui ne sait pas que, etc.
Il est plus suportable aprês la conjonction et.
PUISARD
PUISARD, s. m. [Pui-zar: on ne prononce
jamais le d final.] Espèce de puits, pratiqué pour
faire écouler les eaux.
PUISER
PUISER, v. act. [Pui-zé: 2eé
fer. devant l'e muet, ui est long: il puise,
puisera,
etc.] Prendre de l'eau avec un vaisseau qu'on plonge dans un amâs
d'eau. "Puiser de l'eau à la rivière, à
la fontaine. = V. n. Avec le seul régime du datif: puiser
au bassin, à la source, {C304b~} etc. = Fig.
"Cet Auteur a puisé dans la source ou dans les sources;
il a lu les Auteurs originaux sur les matières, dont il traite.
"Quelles sont donc les sources où doit puiser un Historiographe
de France? Moreau. = * La Bruyère et le P. Rapin
lui font régir l'ablatif, (la prép. de.) "C'est
une goutte d'eau que vous
puisez du Tibre. La Bruy.
"C'est de ce fonds si vaste et si riche qu'il puise ces
grands sentimens, etc. RAPIN. "Ce sont là les sources d'
où il faut puiser le discours. Id. — Il faut,
dans les deux premiers exemples, dans le Tibre, dans ce fonds
si vaste; et pour le 3e, où il faut puiser,
et non pas, d'où. = Le proverbe dit: il ne faut point puiser
aux ruisseaux, quand on peut puiser à la source. On dit
aussi qu'il n'est rien de tel que de puiser à la source,
pour dire qu'il faut remonter à l'origine des bruits, des nouvelles,
pour en être instruit.
PUISQUE
PUISQUE, conjonction. [Puis-ke; 2ee
muet.] Elle sert à marquer le motif, la raison pour laquelle on
agit. "Je le veux, puisque vous le voulez. = Quelquefois
on sépare puis de que: on le fait sur-tout avec l'
adverbe donc. "Puis donc que toutes ces chôses
s'établissent par la volonté des hommes, etc. Boss.
"Puis donc que chaque atome peut, selon vous, suivre indiféremment
l'une et l'aûtre direction, vous avouez qu'aucune des deux ne
lui essentielle. Bougainville. Avec d'aûtres adverbes, la
séparation de ces deux mots serait irrégulière. Puis
enfin que, puis cependant que, puis aprês
tout que, etc. Je crois qu'il vaut mieux mettre les adverbes devant,
et laisser les deux membres de puisque unis ensemble.
Next page
PUISSAMMENT
PUISSAMMENT, adv. PUISSANCE,
s. f. PUISSANT, ANTE, adj. [Puisa-man,
sance,
san, sante; 2e br. au 1er, lon. aux
aûtres.] Puissance, pouvoir, autorité. Puissant,
qui a beaucoup de pouvoir, Puissamment, avec pouvoir, d'une manière
puissante. "Puissant Prince, État, Empire: puissante
ville. Avoir de puissans amis. — "Puissance légitime,
ou
usurpée; souveraine, absolûe, indépendante; bienfaisante,
ou odieûse, tyrannique. "Secourir puissamment: Solliciter
puissamment: agir puissamment dans une afaire.
Puissance signifie encôre, 1°. Domination,
empire. "La puissance de ce Prince s'étend bien loin. "Les
Romains soumirent à leur puissance presque tout l'univers
connu. = 2°. État Souverain. "Les Puissances de l'Europe.
Copyright © 2003 GEHLF, École normale
supérieure de Paris
Direction scientifique du projet: Philippe Caron (Université
de Poitiers) et Louise Dagenais (Université de Montréal)
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.