Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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Page B342b

et traite ce mot de bâs. = L'Acad. ne le met point.

GOGUETTES


GOGUETTES, s. f. pl. [Goghète: 2eè moy. 3e e muet.] Propôs joyeux. "Conter goguettes. = Être en goguettes, en ses goguettes, (autrefois en ses gogues) en humeur de rire et de se divertir. = Chanter goguettes à quelqu'un, se dit par contre--vérité; c'est lui dire des injûres, des chôses fâcheûses. = * On a dit anciènement goguelu, pour signifier un homme qui aime à se réjouir.

GOINFRE


GOINFRE, s. m. GOINFRER, v. n. GOINFRERIE, s. f. Ces trois mots sont populaires. Celui, qui met tout son plaisir à manger. = Manger beaucoup et avidement. = Gourmandise sans goût. "C'est un goinfre. "Il ne fait que goinfrer. "Il est adoné à la goinfrerie. — Voy. GOURMAND.

GOîTRE


GOîTRE, s. m. GOîTREUX, EUSE, adj. [Goâ-tre, treû, treû-ze. On trouve dans de très--bons livres gouetre. DICT. d'Orth. = L'Acad. ne met que goître, et celui-ci est plus conforme à l'analogie de l'usage actuel, où l'on n'écrit plus boete, coefe, etc. mais boite coife, etc.] Goître, est une tumeur spongieûse, qui vient sous le menton. On la croit causée par la mauvaise qualité des eaux qu'on boit. "Le goître est comun en Savoie. = Goitreux, qui est de la nature du goître.

GOLFE


GOLFE, s. m. [Plusieurs écrivent golphe.] Mer qui entre et avance dans les terres. Le Golfe de Venise.

GOMME


GOMME, s. f. GOMMER, v. act. GOMMEUX, EûSE, adj. [Gome, , meû, meuze: 2e e muet au 1er, é fer. au 2d, lon. aux 2 dern.] Gomme, est une substance qui coule de quelques arbres, et qui se fond dans l'eau. Gommer, enduire de gomme. Gommeux, qui jette de la gomme. "Arbre gommeux. Matière gommeûse.

GOND


GOND, s. m. [On ne pron. point le d. On l'écrit pourtant, même au pluriel. Richelet l'y retranche: gons.] Morceau de fer coudé, dont une partie est arrêtée dans la feuillûre d'une porte, et l'autre apelée mamelon entre dans les pentûres qu'on atache à cette porte. "Gonds à bois. Gonds à plâtre. Fiche à gonds. = On dit figurément et adverbialement (st. famil.) Hors des gonds, hors de son assiète naturelle. "Mettre hors des gonds. "Tous les jours par ses chicanes, il me met hors des gonds; il me fait sortir hors des gonds. {B343a~}

GONDOLE


GONDOLE, s. f. GONDOLIER, s. m. Petit bateau plat et fort long, et celui qui le conduit.

GONFLE


*GONFLE, adj. En Provence le grand nombre dit, gonfle, enfle, trempe, pour gonflé, enflé, trempé. "Je suis tout gonfle: elle est enfle à faire peur; il est arrivé tout trempe. Ce sont des barbarismes.

GONFLEMENT


GONFLEMENT, s. m. GONFLER, v. act. [Gonfleman, flé: 2e e muet au 1er, é fer. au 2d.] Gonfler, rendre enflé. Gonflement, enflûre. "Les légumes gonflent l'estomac. "Gonflement de rate, d'estomac, etc. = Gonfler, est aussi n. et réc. "Dès qu'il a mangé, l'estomac lui gonfle. "Sa rate se gonfle. = Le subst. ne se dit qu'au propre; le verbe s'emploie élégamment au figuré. "Sa fortune l'a gonflé d'orgueil. Acad. "L'orgueil dont nous sommes gonflés. LA BRUY. "Quoique gonflé de sa victoire, il conserva toujours l'aparence de la modération.
   L'un est plein de respect, l'autre gonflé d'audace.
       Corn.
"Gonflé de son mérite, de l'amour de soi-même. = Il est au figuré plus en usage au passif qu'à l'actif.

GONIN


GONIN, adj. m. Il ne se dit qu'en cette phrâse proverbiale: c'est un maitre gonin; un homme rusé.

GORET


GORET, s. m. [Gorè. 2eè moy.] Petit cochon. On le dérive avec assez de vraisemblance de verres, dont on a fait veret et ensuite goret. LA MONN.

GORGE


GORGE, s. f. GORGÉE, s. f. GORGER, v. act. [2e e muet au 1er, é fer. aux 2 aûtres; long au 2d.] Gorge, est 1°. la partie du devant du cou. Prendre quelqu'un à la gorge. "Chien qui prend un taureau à la gorge. = Il se prend aussi pour le gosier. "Mal à la gorge ou mal de gorge. On dit en ce sens gorgée pour la quantité de liqueur, qu'on peut avaler à la fois. "Une gorgée de bouillon; et gorger, pour doner à manger avec excès: on les a gorgés de vin et de viandes; Fig. On les a gorgés de biens. "Les soldats se gorgèrent de butin. "Le Néron de l'Angleterre. (Henri VIII.) gorgé de richesses éclésiastiques ne s'en trouva que plus paûvre. Linguet.
   2°. GORGE, signifie quelquefois le sein d'une femme. "Elle a trop de gorge. Avoir la gorge découverte. = 3°. Gorge de montagnes, détroit, passage entre deux montagnes. = 4°. Gorge, (n°. 1°.) entre dans {B343b~} beaucoup d'expression figurées, presque toutes du style familier. = Suivant Ménage, on doit dire; on lui a fait écrire cela le poignard à la gorge, et non pas sur la gorge, comme dit Voitûre; mais l' usage est pour le dernier; et l'Acad. dit, mettre, tenir le poignard sur, et non pas à la gorge. = Prendre un homme à la gorge, exiger quelque chôse de lui avec violence. = Couper la gorge à quelqu'un, le ruiner. "Il ne peut parler à M. Colbert: cela nous coupe la gorge. Sév. Se couper la gorge, dire ou faire quelque chôse de nuisible à ses intérêts. — C'est aussi se battre en duel.
   Pour de moindres sujets quelquefois on s' égorge.
   J'ai vu qu'en cas pareils on se coupoit la gorge.
       Barthe.
= Rire sous gorge ou sous cape, (le 2d est le plus usité) rire tout bâs, et sans qu'il y paraisse. "M. de Lavardin rioit sous gorge et contoit tout cela fort plaisamment. Sév. On dit, dans le même sens, d'un ris forcé, qu'il ne pâsse pas le noeud de la gorge. = Rire à gorge déployée, c'est au contraire faire des éclats de rire. = Avoir un noeud à la gorge, être triste au point de pouvoir à peine parler. = Faire rendre gorge, forcer à restituer. Il se dit ordinairement sans régime. d'Avrigni lui fait régir l'ablatif: "Qu'avant six mois, il lui feroit rendre gorge de tout ce qu'il avoit pris. Cette queûe était inutile et rendre gorge sufisait. = Faire gorge chaûde d'une chôse, s'en divertir, en faire son profit.
   Elle en fera gorge chaûde et curée.
       La Font.
* Mentir par la gorge, vieille expression. "Si vous avez voulu nous charger... que nous ayions fait chose, qu'un gentilhomme aimant son honeur ne doive faire; nous disons que vous avez menti par la gorge. Cartel de François I, à Charles V.

GORGèRE


*GORGèRE, GORGERETTE, s. f. GORGERIN, s. m. [2e è moy. au 1er, e muet aux 2 aûtres.] Gorgère, collet antique de femme, qui couvrait la gorge et le cou. Les mots gorgerin et gorgerette étaient plus en usage à Paris. En Province, on disait plutôt gorgère. Les gorgères des femmes avaient emprunté leur nom des gorgères ou gorgerins des gens de guerre, lesquels faisaient partie de l' armûre; et c'est ce qu'on a depuis nomé hausse-cou. LA MON.

GOSIER


GOSIER, s. m. [Go-zié: 2eé fer.] 1°. Partie intérieure de la gorge. "Avoir le gosier

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