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Page B342b
et traite ce mot de bâs. = L'Acad. ne le met point.
GOGUETTES
GOGUETTES, s. f. pl. [Goghète: 2eè
moy. 3e e muet.] Propôs joyeux. "Conter goguettes.
= Être en goguettes, en ses goguettes, (autrefois en
ses gogues) en humeur de rire et de se divertir. =
Chanter goguettes
à quelqu'un, se dit par contre--vérité;
c'est lui dire des injûres, des chôses fâcheûses.
= * On a dit anciènement goguelu, pour signifier un homme
qui aime à se réjouir.
GOINFRE
GOINFRE, s. m. GOINFRER,
v. n. GOINFRERIE, s. f. Ces trois mots sont populaires.
Celui, qui met tout son plaisir à manger. = Manger beaucoup et avidement.
= Gourmandise sans goût. "C'est un goinfre. "Il ne fait que
goinfrer.
"Il est adoné à la goinfrerie. — Voy. GOURMAND.
GOîTRE
GOîTRE, s. m. GOîTREUX,
EUSE,
adj. [Goâ-tre, treû,
treû-ze. On
trouve dans de très--bons livres gouetre. DICT. d'Orth.
= L'Acad. ne met que goître, et celui-ci est plus
conforme à l'analogie de l'usage actuel, où l'on n'écrit
plus boete, coefe, etc. mais
boite coife, etc.] Goître,
est une tumeur spongieûse, qui vient sous le menton. On la croit
causée par la mauvaise qualité des eaux qu'on boit. "Le
goître est comun en Savoie. = Goitreux, qui est de la
nature du goître.
GOLFE
GOLFE, s. m. [Plusieurs écrivent golphe.]
Mer qui entre et avance dans les terres. Le Golfe de Venise.
GOMME
GOMME, s. f. GOMMER, v. act.
GOMMEUX,
EûSE, adj. [Gome,
mé, meû,
meuze: 2e e muet au 1er, é
fer. au 2d, lon. aux 2 dern.] Gomme, est une substance qui coule
de quelques arbres, et qui se fond dans l'eau. Gommer, enduire
de gomme. Gommeux, qui jette de la gomme. "Arbre gommeux.
Matière gommeûse.
GOND
GOND, s. m. [On ne pron. point le d. On
l'écrit pourtant, même au pluriel. Richelet l'y retranche:
gons.]
Morceau de fer coudé, dont une partie est arrêtée dans
la feuillûre d'une porte, et l'autre apelée mamelon
entre dans les pentûres qu'on atache à cette porte. "Gonds
à bois. Gonds à plâtre. Fiche à gonds.
= On dit figurément et adverbialement (st. famil.) Hors
des gonds, hors de son assiète naturelle. "Mettre hors des
gonds. "Tous les jours par ses chicanes, il me met hors des gonds;
il me fait sortir hors des gonds. {B343a~}
GONDOLE
GONDOLE, s. f. GONDOLIER,
s. m. Petit bateau plat et fort long, et celui qui le conduit.
GONFLE
*GONFLE, adj. En Provence le grand nombre dit,
gonfle,
enfle, trempe, pour gonflé,
enflé,
trempé. "Je suis tout gonfle: elle est enfle
à faire peur; il est arrivé tout trempe. Ce sont des
barbarismes.
GONFLEMENT
GONFLEMENT, s. m. GONFLER,
v. act. [Gonfleman, flé: 2e e muet
au 1er, é fer. au 2d.] Gonfler, rendre
enflé. Gonflement, enflûre. "Les légumes gonflent
l'estomac. "Gonflement de rate, d'estomac, etc. = Gonfler,
est aussi n. et réc. "Dès qu'il a mangé,
l'estomac lui gonfle. "Sa rate se gonfle. = Le subst.
ne se dit qu'au propre; le verbe s'emploie élégamment
au figuré. "Sa fortune l'a gonflé d'orgueil.
Acad.
"L'orgueil dont nous sommes gonflés. LA BRUY. "Quoique
gonflé de sa victoire, il conserva toujours l'aparence de
la modération.
L'un est plein de respect, l'autre gonflé
d'audace.
Corn.
"Gonflé de son mérite, de l'amour de soi-même.
= Il est au figuré plus en usage au passif qu'à l'actif.
GONIN
GONIN, adj. m. Il ne se dit qu'en cette phrâse
proverbiale: c'est un maitre gonin; un homme rusé.
GORET
GORET, s. m. [Gorè. 2eè
moy.] Petit cochon. On le dérive avec assez de vraisemblance de
verres, dont on a fait veret et ensuite goret. LA
MONN.
GORGE
GORGE, s. f. GORGÉE,
s. f. GORGER, v. act. [2e e muet
au 1er, é fer. aux 2 aûtres; long au 2d.]
Gorge,
est 1°. la partie du devant du cou. Prendre quelqu'un
à
la gorge. "Chien qui prend un taureau à la gorge. = Il
se prend aussi pour le gosier. "Mal à la gorge ou
mal de gorge. On dit en ce sens gorgée pour la quantité
de liqueur, qu'on peut avaler à la fois. "Une gorgée
de bouillon; et gorger, pour doner à manger avec excès:
on les a gorgés de vin et de viandes; Fig.
On les a gorgés de biens. "Les soldats se gorgèrent
de butin. "Le Néron de l'Angleterre. (Henri VIII.) gorgé
de richesses éclésiastiques ne s'en trouva que plus
paûvre. Linguet.
2°. GORGE, signifie quelquefois
le sein d'une femme. "Elle a trop de gorge. Avoir la gorge
découverte. = 3°. Gorge de montagnes, détroit,
passage entre deux montagnes. = 4°. Gorge, (n°. 1°.)
entre dans {B343b~} beaucoup d'expression figurées, presque
toutes du style familier. = Suivant Ménage, on doit dire;
on lui a fait écrire cela le poignard à la gorge,
et non pas sur la gorge, comme dit Voitûre; mais l'
usage est pour le dernier; et l'Acad. dit, mettre, tenir le
poignard sur, et non pas à la gorge. = Prendre
un homme à la gorge, exiger quelque chôse de lui avec
violence. = Couper la gorge à quelqu'un, le ruiner. "Il
ne peut parler à M. Colbert: cela nous coupe la gorge. Sév.
Se
couper la gorge, dire ou faire quelque chôse de nuisible à
ses intérêts. — C'est aussi se battre en duel.
Pour de moindres sujets quelquefois on s'
égorge.
J'ai vu qu'en cas pareils on se coupoit
la gorge.
Barthe.
= Rire sous gorge ou sous cape, (le 2d est le plus usité)
rire tout bâs, et sans qu'il y paraisse. "M. de Lavardin rioit
sous gorge et contoit tout cela fort plaisamment. Sév.
On dit, dans le même sens, d'un ris forcé, qu'il ne pâsse
pas le noeud de la gorge. = Rire à gorge déployée,
c'est au contraire faire des éclats de rire. = Avoir un noeud
à la gorge, être triste au point de pouvoir à peine
parler. = Faire rendre gorge, forcer à restituer. Il se dit
ordinairement sans régime. d'Avrigni lui fait régir
l'ablatif: "Qu'avant six mois, il lui feroit rendre gorge de tout
ce qu'il avoit pris. Cette queûe était inutile et rendre
gorge sufisait. = Faire gorge chaûde d'une chôse,
s'en divertir, en faire son profit.
Elle en fera gorge chaûde et
curée.
La Font.
* Mentir par la gorge, vieille expression. "Si vous avez voulu
nous charger... que nous ayions fait chose, qu'un gentilhomme aimant son
honeur ne doive faire; nous disons que vous avez menti par la gorge.
Cartel de François I, à Charles V.
GORGèRE
*GORGèRE, GORGERETTE,
s. f. GORGERIN, s. m. [2e è
moy. au 1er, e muet aux 2 aûtres.] Gorgère,
collet antique de femme, qui couvrait la gorge et le cou. Les mots gorgerin
et gorgerette étaient plus en usage à Paris. En Province,
on disait plutôt gorgère. Les gorgères
des femmes avaient emprunté leur nom des gorgères
ou gorgerins des gens de guerre, lesquels faisaient partie de l'
armûre; et c'est ce qu'on a depuis nomé hausse-cou.
LA MON.
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GOSIER
GOSIER, s. m. [Go-zié: 2eé
fer.] 1°. Partie intérieure de la gorge. "Avoir
le gosier
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