Jean-François FÉRAUD: Dictionaire critique de la langue française. Marseille, Mossy,  1787-1788, 3 vol. Fol. 

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   DOIT, petite mesûre, qui contient à peu près l'épaisseur d'un pouce. Acad. de la grandeur d'un travers de doit. Trév. Rich. Port. "L'épée lui entra deux doigts dans le corps. "Un doigt de vin, un peu de vin. Donnez-moi du vin, je n'en veux qu' un doit.
   Les Poètes donent à l'Aurôre des doigts de rôse. "Quand l'Aurôre, avec ses doigts de rôse, entrouvrira les portes dorées de l'Orient, nous reprendrons l'Histoire de vos malheurs. Télém.
   DOIT entre dans plusieurs expressions du style familier. — Montrer au doit, qui était chez les Romains une marque d'estime: digito monstrarier hic est, est parmi nous, une marque de mépris. "Si vous faites cela, tout le monde vous montrera au doigt. — Toucher à quelque chôse du bout du doigt, en être bien proche. * Un Auteur moderne a dit. "Nous touchons à la victoire du bout du doigt. L' expression est bâsse. — Avoir de l'esprit au bout des doigts, être adroit de la main. — Faire toucher au doigt, rendre les chôses sensibles. "Le Soleil qui remonte tous les jours, me fait toucher au doigt ce temps. Sév. c. à. d. me le raproche. — Être à deux doigts de... être bien près, sur le bord: à deux doigts de la mort. — Doner, ou avoir sur les doigts, corriger ou être corrigé. — Compter sur ses doigts, compter à la manière du peuple. — Mettre le doigt dessus, deviner. — S'en mordre les doigts, s'en repentir. — Savoir sur le bout du doigt, savoir par coeur et parfaitement. Mde. de Sévigné dit de la soeur de M. de Pompone. "Elle sait notre Syndicat, notre Procureur... comme elle sait la Cour et les intérêts des Princes, c'est"à-dire, sur le bout du doigt. On l'apèle le petit Ministre. — Être servi au doigt et à l'oeil, ponctuellement. Voir au doigt et à l'oeil, évidemment. Cette montre va au doigt et à l'oeil; elle a besoin qu'on y touche souvent pour la mettre sur l'heûre qu'elle doit marquer.
   On dit, de deux bons amis, qu'ils sont les deux doigts de la main. "M. de Marseille (de Janson) vint hier au soir: nous dinons chez lui: c'est l'afaire des deux doits de la main. SÉV. — Des bons morceaux, on s'en lèche les doits. — On dit aussi: "Je voudrois qu'il m'en eût couté un doit et que cela ne fût pas. "Je n'en mettrois pas un doit au feu, je ne voudrois

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