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EPIGONES (Page 5:793)
*EPIGONES, s. m. pl. (Myth.) c'est ainsi qu'on appelle les enfans des sept capitaines qui assiégerent en vain la ville de Thebes. Les épigones, dix ans après l'expédition malheureuse de leurs peres, marcherent contre Thebes sous la conduite d'Alcméon, vengerent la mort de leurs parens & la honte de la premiere expédition; prirent Thebes; firent un butin considérable, & emmenerent l'aveugle Tirésias avec sa fille Manto, à qui ils confierent l'administration du temple de Delphes.
EPIGRAMME (Page 5:793)
EPIGRAMME, s. f. (Belles - Lettres.) petit poëme ou piece de vers courte, qui n'a qu'un objet, & qui finit par quelque pensée vive, ingénieuse, & saillante.
D'autres définissent l'épigramme une pensée intéressante, présentée heureusement & en peu de mots; ce qui comprend les divers genres d'épigrammes, telles que les anciens les ont traitées, & telles qu'elles ont été connues par les latins & par les modernes.
Les épigrammes, dans leur origine, étoient la même chose que ce que nous appellons aujourd'hui inscriptions. On les gravoit sur les frontispices des temples, des arcs de triomphe, sur les pié - d'estaux des statues, les tombeaux, & autres monumens publics. Elles se réduisoient quelquefois au monogramme: on leur donna peu - à peu plus d'étendue; on les tourna en vers pour les rendre plus faciles à être retenues par mémoire. Hérodote & d'autres nous en ont conservé plusieurs.
On s'en servit depuis à raconter brievement quelque. fait, ou à peindre le caractere des personnes; & quoiqu'elles eussent changé d'objet, elles conserverent le même nom.
Les Grecs les renfermoient ordinairement dans des bornes assez étroites; car quoique l'Anthologie en renferme quelques - unes assez longues, elles ne passent pas communément six ou au plus huit vers. Les Latins n'ont pas été si scrupuleux à observer ces bornes, & les modernes se sont donnés encore plus de licence. On peut pourtant dire en général que l'épigramme n'étant qu'une seule pensée, il est difficile qu'elle communique ce qu'elle a de pieuant à un grand nombre de vers.
M. le Brun, dans la préface qu'il a mise à la tête de ses épigrammes, définit l'épigramme un petit poëme susceptible de toutes sortes de sujets, qui doit finir par une pensée vive, juste, & inattendue; ces trois qualités, selon lui, sont essentielles à l'épigramme, mais sur - tout la briéveté & le bon mot. Pour être courte, l'épigramme ne doit se proposer qu'un seul objet, & le traiter dans les termes les plus concis; c'étoit le sentiment de M. Despreaux:
L'épigramme plus libre, en son tour plus borné, N'est souvent qu'un bon mot de deux rimes orné.
On est divisé sur l'étendue qu'on peut donner à l'épigramme; quelques - uns la fixent depuis deux jusqu'à vingt vers, quoique les anciens & les modernes en fournissent qui vont bien au - delà de ce dernier nombre; mais on convient que les plus courtes sont souvent les meilleures & les plus parfaites. Les sentimens font aussi partagés sur la pensée qui doit terminer l'épigramme: les uns veulent qu'elle soit saillante; inattendue comme dans celles de Martial, tout le reste, disent - ils, n'étant que préparatoire; d'autres prétendent que les pensées doivent être répandues & se soûtenir dans toute l'épigramme, & c'est la maniere de Catulle; d'autres enfin adoptent également ces deux genres.
Si l'on consulte l'Anthologie, les épigrammes greques ne nous offriront guere de ce qu'on appelle bons mots; elles ont seulement un certain air d'in<cb->
Selon quelques modernes, c'est le bon mot qui caracterise
l'épigramme, & qui la distingue du madrigal.
Le P. Mourgues dit que c'est par le nombre des
vers & par le bon mot, que ces deux especes de petits
poëmes sont distingués entr'eux dans la versification
moderne; que dans l'épigramme le nombre des vers
ne doit être ni au - dessus de huit ni au - dessous de six,
mais rien n'est moins fondé que cette regle; ce qu'il
ajoûte est plus vrai, que la fin de l'épigramme doit
avoir quelque chose de plus vif & de plus recherché
que la pensée qui termine le madrigal. Voyez
L'épigramme est encore régardée comme le dernier & le moins considérable de tous les ouvrages de poésie; & quelqu'un qui n'y réussissoit apparemment pas, dit que les bonnes épigrammes sont plutôt un coup de bonheur qu'un effet du génie. Le P. Bouhours a prétendu qu'élles tiroient leur principal mérite de l'équivoque. Mais considérer l'épigramme par ses rapports, c'est faire le procès à ses défauts sans rendre justice aux beautés réelles qu'elle peut renfermer, & l'on en pourroit citer un grand nombre de ce genre tant anciennes que modernes.
Selon quelques autres une des plus grandes beautés de l'épigramme, est de laisser au lecteur quelque chose à suppléer ou à deviner, parce que rien ne plaît tant à l'esprit que de trouver dequoi s'exercer dans les choses qu'on lui présente. Mais d'un autre côté on demande pour le moins avec autant de fondement, si une épigramme peut être louche, & si c'est la même chose qu'une énigme.
La matiere de l'épigramme est d'une grande étendue; elle exprime ce qu'il y a de plus grand & de plus noble dans tous les genres, elle s'abaisse à ce qu'il y a de plus petit, elle loue la vertu & censure le vice, peint & fronde les ridicules. Il semble pourtant qu'elle se trouve mieux dans les genres simples ou médiocres que dans le genre élevé, parce que son caractere est la liberté & l'aisance.
Comme l'épigramme ne roule que sur une pensée, il seroit ridicule d'y multiplier les vers; elle doit avoir une sorte d'unité comme le drame, c'est - à - dire ne tendre qu'à une pensée principale, de même que le drame ne doit embrasser qu'une action. Néanmoins elle a nécessairement deux parties; l'une qui est l'exposition du sujet, de la chose qui a produit ou occasionné la pensée: & l'autre, qui est la pensée même ou ce qu'on appelle le bon mot. L'exposition doit être simple, aisée, claire, libre par elle - même & par la maniere dont elle est tournée.
Sans parler de la malignité & de l'obscénité, que la raison seule reprouve, les défauts qu'on doit éviter dans l'épigramme, sont la fausseté des pensées, les équivoques tirées de trop loin, les hyperboles, les pensées basses & triviales. (G)
Une des meilleures épigrammes modernes, est celle de M. Piron contre le Zoïle de notre siecle; puisse - t - elle servir de leçon à ses semblables! Une anecdote très - plaisante à ce sujet, c'est que M. Piron l'a fait écrire en sa présence par le Zoïle même: la voici; elle est à deux tranchans. [p. 794]
Cet écrivain si fécond en libelles, Croit què sa plume est la lance d'Argail; Sur le Parnasse entre les neuf Pucelles Il s'est placé comme un épouvantail: Que fait le bouc en si joli bercail? Y plairoit - t - il? chercheroit - il à plaire? Non, c'est l'eunuque au milieu du serrail: Il n'y fait rien, & nuit à qui veut faire.
EPIGRAPHE (Page 5:794)
* EPIGRAPHE, s. m. (Hist. anc.) On appelloit ainsi dans Athenes, des especes de commis qui tenoient les registres des impôts, ou des livres où chaque citoyen pouvoit s'instruire de ce qu'il devoit à l'état, selon l'estimation de ses facultés.
Epigraphe (Page 5:794)
Hoc legite, austeri, crimen amoris abest.
Les épigraphes ne sont pas toûjours justes, & promettent quelquefois plus que l'auteur ne donne. On ne court jamais de risque à en choisir de modestes. (G)
Epigraphe (Page 5:794)
On nomme encore épigraphe, toute inscription qu'on grave au - haut ou au - bas d'une estampe pour en indiquer l'esprit & le caractere. L'abbé de Choisy, connu par son ambassade de Siam, par la vie de quelques - uns de nos rois, & par des ouvrages de piété, dédia sa traduction de l'imitation de Jesus - Christ à madame de Maintenon, & fit graver pour épigraphe au - bas de la taille - douce, qui représente cette dame à genoux au pié du crucifix, les V 11 & 12 du Ps.xljv. suivant la vulgate, & xlv. selon l'Hébreu: Audi filia, & inclina aurem tuam, & obliviscere domum patris tui; & concupiscet rex decorem tuum. On dit qu'on retrancha cette épigraphe dans la seconde édition; mais elle existe dans la premiere, & c'est pour cette raison qu'on la recherchoit très - curieusement du tems de Louis XIV. Voyez M. Dupin, bib. des aut. ecclés. du xvij. siecle, tom. VII. & Amelot de la Houssaye, tom. II.
Il seroit à souhaiter, comme M. l'abbé du Bos l'a fort bien remarqué, que les Peintres qui ont un si grand intérêt à nous faire connoître les personnages dont ils veulent se servir pour nous toucher, accompagnassent toûjours leurs tableaux d'histoire d'une courte épigraphe. Le sens des peintres gothiques, tout grossier qu'il étoit, leur a fait connoître l'utilité des épigraphes pour l'intelligence du sujet des tableaux. Il est vrai qu'ils ont fait un usage aussi barbare de cette connoissance, que de leurs pinceaux. Ils faisoient sortir de la bouche de leurs figures, par une précaution bisarre, des rouleaux sur lesquels ils écrivoient ce qu'ils prétendoient faire dire à ces figures indolentes; c'étoit - là véritablement faire parler ces figures.
Les rouleaux gothiques se sont anéantis avec le goût gothique: à la bonne heure; mais en corrigeant la maniere on peut en retenir l'idée, & dans certaines occasions on ne sauroit s'en passer; aussi les plus
Enfin tous les peintres dont on grave les ouvrages
ont senti l'utilité de ces épigraphes, & ils en mettent
au bas des estampes qui se font d'après leurs tableaux.
On peut donc suivre le même usage pour les tableaux
mêmes; car les trois quarts des spectateurs, qui sont
d'ailleurs très - capables de rendre justice à l'ouvrage,
ne sont point assez lettrés pour deviner le sujet
d'une estampe ni d'un tableau: ces sujets sont souvent
pour les spectateurs une belle personne qui plaît,
mais qui parle une langue qu'ils n'entendent point:
on s'ennuie bien - tôt de la regarder, parce que la
durée des plaisirs où l'esprit ne prend point de part est
bien courte. Art. de M. le Chevalier
EPILANCE (Page 5:794)
* EPILANCE, s. f. (Fauconnerie.) espece d'épilepsie à laquelle les oiseaux sont sujets. Quand ils en sont attaqués, ils tombent subitement du poing ou de la perche; ils restent quelque tems comme morts; ils ont les yeux clos, les paupieres enflées, l'haleine puante, & s'efforcent d'émeutir. Ces accès les prennent deux fois par jour: on prétend que cette maladie est contagieuse.
EPILENIE (Page 5:794)
* EPILENIE, s. f. (Hist. anc.) danse pantomime des Grecs, dans laquelle ils imitoient ce qui se passe dans la foule des raisins.
EPILEPSIE (Page 5:794)
EPILEPSIE, s. f. (Medecine.) est une espece de maladie convulsive qui affecte toutes les parties du corps, ou quelques - unes en particulier, par accès périodiques ou irréguliers, pendant lesquels le malade éprouve la privation ou une diminution notable de l'exercice de tous sos sens & des mouvemens volontaires.
Le mot épilepsie,
L'épilepsie admet plusieurs différences, ou par les
divers accidens qu'elle produit, ou par les différens
siéges de sa cause: celles - là consistent en ce que la
maladie peut être plus ou moins violente, récente
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