ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"246"> deux sortes: l'une, que les gens du pays nommoient zythum; & l'autre, carmi. Elles ne différoient que dans quelque façon, qui rendoit le carmi plus doux & plus agréable que le zythum. Elles étoient, selon toute apparence, l'une à l'autre, comme notre bierre blanche à notre bierre rouge. L'usage de la bierre ne tarda pas à être connu dans les Gaules, & ce fut pendant long - tems la boisson de ses habitans. L'empereur Julien gouverneur de ces contrées, en a fait mention dans une assez mauvaise épigramme. Au tems de Strabon la bierre étoit commune dans les provinces du nord, en Flandre, & en Angleterre. Il n'est pas surprenant que les pays froids, où le vin & le cidre même manquent, ayent eu recours à une boisson faite de grain & d'eau; mais que cette liqueur ait passé jusqu'en Grece, ces beaux climats si fertiles en raisin, c'est ce qu'on auroit de la peine à croire, si des auteurs célebres n'en étoient garans. Aristote parle de la bierre & de son ivresse; Théophraste l'appelle OI=NOS2 KRIQH=S2, vin d'orge; Eschyle & Sophocle, ZUQO\S2 BRU/TOG. Les Espagnols bûvoient aussi de la bierre au tems de Polybe. Les étymologies qu'on donne du mot bierre sont trop mauvaises pour être rapportées; nous nous contenterons seulement de remarquer qu'on l'appelloit aussi cervoise, cervitia; quant à ses propriétés, ses especes, & la maniere de la faire. Voyez l'article Brasserie.

BIERVLIET (Page 2:246)

* BIERVLIET, (Géog.) forteresse avec port, dans une île de la Flandre Hollandoise, à peu de distance de l'Ecluse. Long. 21. 12. lat. 51. 25.

BIES - BOS (Page 2:246)

* BIES - BOS, (Géog.) on nomme ainsi une grande étendue d'eau, formée autrefois par une inondation de la mer; elle est entre Dordrecht & Gertruydemberg, dans la Hollande méridionale.

BIESE (Page 2:246)

* BIESE, (Géog.) riviere d'Allemagne, dans la vieille marche de Brandebourg, qui se jette dans l'Aland.

BIESENTHAL (Page 2:246)

* BIESENTHAL, (Géog.) petite ville entre Berlin & Bernau.

BIES - SCADI (Page 2:246)

* BIES - SCADI, (Géog.) c'est une partie des monts Krapacks, qui séparent la Russie d'avec la Transilvanie.

BIESSEN (Page 2:246)

* BIESSEN, (Géog.) ville de la haute Alsace, à peu de distance du Rhin.

BIETALA (Page 2:246)

* BIETALA, (Géog.) ville & forteresse de la grande Tartarie, sur les frontieres du royaume de Barantola; c'est le lieu de la résidence du grand lama ou pontife des Tartares.

BIETIGHEIM (Page 2:246)

* BIETIGHEIM, (Géog.) petite ville avec un château sur l'Ens, dans le duché de Wirtemberg.

BIEVRE (Page 2:246)

BIEVRE. Voyez Castor.

Bievre (Page 2:246)

Bievre, oiseau. Voyez Harle. (I)

Bievre (Page 2:246)

* Bievre, (Géog.) petite riviere de l'île de France, qui se jette dans la Seine près de Paris.

BIEZ (Page 2:246)

BIEZ, s. m. (Arts méchaniq. & Hydrauliq.) est un canal élevé & un peu biaisé, qui conduit les eaux pour les faire tomber sur la roue d'un moulin; sa figure qui approche d'une bierre, fait croire que son nom en est tiré.

On appelle arriere - biez les canaux qui sont au - delà en remontant. (K)

BIFERNO (Page 2:246)

* BIFERNO, (Géog.) riviere du royaume de Naples, dans le comté de Molise; elle se jette dans le golse de Venise.

BIFFER (Page 2:246)

BIFFER, en terme de Palais & même dans le langage ordinaire, est synonyme à rayer ou effacer. (H)

BIFORMIS (Page 2:246)

* BIFORMIS, adj. (Mythol.) épithete que l'on donnoit à Bacchus, parce qu'on le représentoit tantôt jeune tantôt vieux, avec de la barbe ou sans barbe; à moins qu'on n'aime mieux la faire venir des effets du vin, qui rend les uns tristes & furieux, les autres aimables & gais.

BIFRE (Page 2:246)

BIFRE. Voyez Castor. (I)

BIGAME (Page 2:246)

BIGAME, adj. pris subst. (Droit canoniq.) qui a été marié deux fois, du Grec DIGAMOS2, dont la racine est GAMEI=N, se marier.

Selon la discipline la plus constante de l'Eglise, les bigames sont irréguliers & inhabiles à être promûs aux ordres sacrés: ils ne peuvent pas même exercer les fonctions des ordres mineurs, selon le concile de Gironne.

On a quelquefois donné le nom de bigames à ceux qui ont épousé une veuve, une femme publique ou une femme répudiée; & ils n'étoient pas moins censés irréguliers, que ceux qui avoient épousé successivement deux femmes, parce qu'on pensoit qu'une espece d'incontinence dans une veuve qui convole, ou le deshonneur certain de la femme, rejaillissoit sur le mari. Harmenopule met au nombre des bigames, ceux qui après s'être fiancés à une fille, contractent mariage avec une autre ou épousent la fiancée d'un autre homme. S. Thomas décide que l'évêque peut dispenser de la bigamie pour les ordres mineurs & les bénéfices simples: mais Sixte V. & le concile de Trente ont décidé le contraire. Les clercs qui contractent un mariage après avoir reçû les ordres sacrés, sont aussi appellés bigames par ressemblance, quoiqu'il n'y ait point de véritable mariage. Le pape Alexandre III. permet de rétablir dans les fonctions de leur ordre ceux qui sont tombés dans cette faute, après la leur avoir fait expier par une longue & rigoureuse penitence. Thomass. discipl. de l'égl. part. I. liv. II. ch. viij. & part. IV. liv. II. ch. xx. Le terme bigame se prend encore dans un autre sens. Voy. Bigamie. (G)

BIGAMIE (Page 2:246)

BIGAMIE, s. f. (Jurisp.) est la possession de deux femmes vivantes en même tems, contractée par le mariage. Voyez Mariage.

Ceux qui étoient convaincus de bigamie chez les Romains, étoient notés d'infamie; & anciennement ils étoient punis de mort en France. V. Polygamie.

Ce terme, en Droit, s'entend aussi de deux mariages successifs, ou du mariage de celui qui épouse une veuve. Ce sont, selon les canonistes, deux empêchemens de parvenir aux ordres ou à un évêché, à moins qu'on n'en ait dispense. Ce point de discipline est fondé sur ce que dit S. Paul, qu'un évêque n'ait qu'une seule femme, I. Timoth. iij. 2. Apost. const. 17. 18.

Il y a deux sortes de bigamie: la réelle, quand un homme se marie deux fois; & l'interprétative, quand un homme épouse une veuve ou une femme débauchée, ce qui est regardé comme un second mariage. C'est pourquoi le P. Doucine distingue & remarque qu'Irenée ayant été marié deux fois, doit avoir été en ce sens coupable de bigamie, & qu'il fut évêque de Tyr, contre la disposition expresse des canons. Il montre, avec S. Jérome, que ceux qui épousent deux femmes, après qu'ils ont été baptisés, sont bigames: mais S. Ambroise & S. Augustin disent expressément que celui - là est bigame, qui épouse une femme qui avoit déjà été mariée, soit avant soit après le baptême. Hist. du Nestorianisme.

Les canonistes prétendent même qu'il y a bigamie qui opere l'irrégularité, si un homme, après que sa femme est tombée en adultere, a commerce avec elle, ne fût - ce qu'une fois.

Il y a une autre sorte de bigamie par interprétation, comme quand une personne, qui est dans les ordres sacrés ou qui s'est engagée dans quelque ordre monastique, se marie. Le pape en peut dispenser, du - moins y a - t - il des occasions où il le fait. Il y a aussi une sorte de bigamie spirituelle, comme quand une personne possede deux bénéfices incompatibles, comme deux évêchés, deux cures, deux chanoineries, sub eodem tecto, &c. (H)

BIGARRADIER (Page 2:246)

BIGARRADIER, s. m. (Jardinage.) est une espece d'oranger, dont les fruits d'un goût amer, que l'on appelle bigarrades, sont chargés de cornes & d'ex<pb-> [p. 247] croissances: la maniere de les élever & de les cultiver est la même que pour les orangers. (K)

BIGARRÉ (Page 2:247)

BIGARRÉ, adj. en termes de Blason, se dit du papillon & de tout ce qui a diverses couleurs.

Ranerolles en Picardie, de gueules à un papillon d'argent, miraillé & bigarré de sable. (V)

BIGARREAU, BIGARREAUTIER (Page 2:247)

BIGARREAU, BIGARREAUTIER, cerasa duracina; c'est une espece de cerisier. Voyez Cerisier. (K)

BIGARRURE, DIVERSITÉ, VARIETÉ, DIFFÉRENCE (Page 2:247)

* BIGARRURE, DIVERSITÉ, VARIETÉ, DIFFÉRENCE, (Gramm.) tous ces termes supposent pluralité de choses comparées entr'elles. La difference suppose une comparaison de deux ou plusieurs choses, entre lesquelles on apperçoit des qualités communes à toutes, par lesquelles elles conviennent, & des qualités particulieres à chacune & même peut - être opposées, qui les distinguent. Diversité, marque assemblage ou succession d'êtres différens & considérés sans aucune liaison entr'eux. Cet univers est peuplé d'êtres divers. Variété, se dit d'un assemblage d'êtres différens, mais considérés comme parties d'un tout, d'où leur différence chasse l'uniformité, en occasionnant sans cesse des perceptions nouvelles. Il regne entre les fleurs de ce parterre une belle variété. Bigarrure ne differe de variété, que comme le bien & le mal; & il se dit d'un assemblage d'êtres différens, mais considérés comme des parties d'un tout mal assorti & de mauvais goût. Quelle différence entre un homme & un autre homme! Quelle diversité dans les goûts! quelle bigarrure dans les ajustemens!

BIGARRURES (Page 2:247)

BIGARRURES, s. f. (en Fauconnerie) sont des taches rousses ou noires, ou des diversités de couleur, qui rendent le pennage d'un oiseau de proie bigarré; on dit ce faucon a beaucoup de bigarrures.

BIGE (Page 2:247)

BIGE, s. m. (Hist. anc.) chariot à deux chevaux de front. Les Romains le nommoient bijga, parce que les deux chevaux y étoient unis par le même joug. La course des chars à deux chevaux fut introduite dans les jeux olympiques en la xciii. olympiade; mais l'invention en étoit beaucoup plus ancienne: puisque dans l'Iliade les héros combattent sur ces sortes de chars. (G)

BIGEN (Page 2:247)

* BIGEN, (Géog.) royaume & ville dépendans de l'empire du Japon, dans l'île de Niphon.

BIGENIS (Page 2:247)

* BIGENIS, (Géog.) ville de Sicile, dns le val de Démona, sur la riviere de Castro - réale.

BIGNET ou BEIGNET (Page 2:247)

BIGNET ou BEIGNET, s. m. (Pâtissier) sorte de pâtisserie friande qui se fait de la maniere suivante. Prenez un litron de fleur de farine, six oeufs, de l'eau, ou de la bierre, ou du lait, la valeur d'un demi - septier; délayez le tout ensemble; ajoûtez du sel convenablement; prenez des pommes de reinette, une demi-douzaine des plus belles; pelez - les; coupez - les par ruelles; ôtez les pepins & la pépiniere; trempez vos ruelles dans la pâte, ayez du sain - doux fondu tout prêt, jettez vos ruelles de pommes enduits de pâte dans le sain - doux; faites cuire; saupoudrez de sucre, & servez. Il y en a qui mettent le suere dans la pâte.

On peut se passer de pommes, & faire des beignets avec la pâte seule, dont on enduit les tranches de pommes. Au reste, il y a une infinité de façons de faire des beignets.

BIGNONE (Page 2:247)

BIGNONE, s. f. (Hist. nat.) bignonia genre de plante, dont le nom a été dérivé de celui de M. l'abbé Bignon, bibliothécaire du roi. La fleur des plantes de ce genre est monopétale irréguliere en forme de tuyau ouvert par les deux bouts, & ressemblante aux fleurs labiées. Le pistil sort du calice & est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur. Ce pistil devient dans la suite un fruit ou une silique partagée en deux loges par une cloison mitoyenne, & remplie de semences applaties pour l'ordinaire, & garnies de deux ailes membraneuses. Tournefort. Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

BIGONZO (Page 2:247)

* BIGONZO (Hist. mod. Commerce) on nomme ainsi à Venise une mesure de vin qui y est en usage; le bigonzo contient 4 quarti ou 16 secchi, ou environ 63 livres de liquide: mais lorsqu'il s'agit d'eau - devie, un bigonze ne vaut que 14 secchi ou 56 livres.

BIGORNE (Page 2:247)

BIGORNE, s. f. (dans les Arts méchaniques en métaux, comme fer, cuivre, argent, or, acier, &c.) c'est tantôt la partie d'une enclume, tantôt une enclume dont le corps est long & menu; à sa partie supérieure sont deux branches qui font une espece de T avec le corps; une de ces branches ou bras est en cone, & l'autre en pyramide. Son pié dont la partie supérieure est en embase, se termine en pointe & se fiche dans un billot sur lequel la bigorne est posée. Le milieu d'entre les branches forme une table quarrée, qui fait la fonction d'enclume. Il y a des bigornes de différentes grosseurs. Les grosses servent à tourner & contourner à chaud les grosses pieces de fer, qui ne peuvent recevoir la forme circulaire sur la bigorne de l'enclume; parce que le corps de l'enclume qui lui sert de base est trop gros. Les petites bigornes qui se posent sur les établis servent à tourner & contourner à froid les pieces petites. Voyez nos Pl. d'Orfévre, de Coutelier, de Serrurier, de Taillandier, & vous y trouverez & des enclumes à bigornes, & des bigornes séparées en cent endroits.

Bigorne (Page 2:247)

Bigorne de Charron: cette bigorne n'a rien de particulier; elle est placée sur un billot de bois, & sert aux charrons pour former les têtes des vis, quand ces têtes sont percées, & d'autres ouvrages de la même nature.

Bigorne (Page 2:247)

Bigorne à chantepure, outil de Ferblantier; c'est une bigorne qui n'a qu'une gouge longue d'environ quatorze ou quinze pouces, grosse à la base d'un bon pouce, & finissant en pointe; cette bigorne sert aux Ferblantiers pour arrondir & former en cone la queue d'une chantepure: Voyez la fig. 7. Pl. du Ferblantier.

Bigorne (Page 2:247)

Bigorne grosse, autre outil de Ferblantier. Cette bigorne n'a qu'une gouge: mais cette gouge est ainsi que la précédente, grosse de six pouces, longue de deux piés, & sert aux Ferblantiers pour forger en cone les marmites & les grosses caffetieres. Voyez Pl. du Ferblantier, fig. 9.

Bigorne (Page 2:247)

Bigorne, autre outil de Ferblantier; c'est un morceau de fer monté par le milieu sur un pivot aussi de fer, de façon que la bigorne forme deux bras, dont l'un est rond, & l'autre est à vive quarte, c'est à - dire plat. Les Ferblantiers s'en servent à différens usages de leur métier: au milieu de cette bigorne est aussi percé un trou qui sert pour river; & il y a ver la partie quarrée plusieurs entailles un peu cteuses aites dans le large de la bigorne, du côté plat ou à ve quarre, qui servent pour plier les bords d'une piece de fer - blanc. Voyez les fig. 5. 6. & 7. Pl. du Ferblantier, qui représentent trois sortes de bigornes.

La bigorne des Fourbisseurs est aussi une enclume à deux longs bras, finissant en pointe, & servant à tourner en rond les grosses pieces.

Bigorne (Page 2:247)

Bigorne, Pl. XII. de l'Horlogerie, espece d'enclume, dont les Horlogers, les Orfevres & d'autres artistes se servent. La partie C de cet outil se met dans l'étau, & les cornes A B servent à forger des viroles ou des pieces coutbées.

Bigorne (Page 2:247)

Bigorne à noeuds (en terme d'Orfevrerie) sont des Bigornes sur lesquelles on restraint les noeuds d'une piece, voyez Noeuds; ses deux bras se terminent par un bouton recourbé en haut, sur lequel s'appuie la partie de la piece où l'on veut former le noeud.

Bigorne (Page 2:247)

Bigorne à pot à l'eau & autres vaisseaux de la même espece, c'est parmi les Orfevres en grosserie, une bigorne dont une des extrémités est un peu arrondie sur le dessus seulement, & forme un petit coude pour s'insinuer plus aisément dans le vaisseau pendant qu'on en retraint le ventre. L'autre extrémité est recourbée environ d'un pouce; c'est sur celle - ci

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