Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:880

autres, sur lesquels on appuie les broches pour les faire tourner.

HÂTIF, IVE adj. (H s'aspire.) Précoce, par opposition à Tardif. Il se dit proprement, en termes de Jardinage, Des fruits, des fleurs, etc., qui viennent avant le temps ordinaire. Fruit hâtif. Pois hâtifs. Cerises hâtives. Fleurs hâtives. On dit en des sens analogues: Croissance hâtive. Terrain hâtif.

Il s'applique, dans une acception plus étendue, À tout ce qui est susceptible d'accroissement. Le développement du corps ne doit pas être trop hâtif. Les esprits hâtifs ne sont pas toujours ceux qui réussissent le mieux dans la suite.

HÂTIVEAU s. m. (H s'aspire.) Sorte de poire lisse et d'un jaune brun, qui mûrit des premières. Du hâtiveau. Une poire de hâtiveau. On le dit aussi Des pois hâtifs.

HÂTIVEMENT adv. (H s'aspire.) Avant le temps ordinaire. Il ne se dit que Des fruits hâtifs et des fleurs hâtives. Il a l'art de faire venir des fleurs et des fruits plus hâtivement qu'aucun autre jardinier.

HÂTIVETÉ s. f. (H s'aspire.) Croissance hâtive. Il ne se dit que Des fruits, des fleurs et des plantes qui viennent avant le temps ordinaire. Le plus ou le moins de hâtiveté des fleurs et des fruits dépend du plus ou du moins de soin qu'on apporte à les cultiver. Il est peu usité.

HAUBANS s. m. pl. (H s'aspire.) T. de Marine. Gros cordages qui vont, en forme d'échelles, de la tête des mâts au bord du navire ou des hunes, où ils sont fixés avec la roideur convenable, et qui servent principalement à soutenir les mâts contre l'effort du roulis. Les grands haubans ou haubans du grand mât. Haubans de misaine, d'artimon, de hune, etc.

HAUBERGEON s. m. diminutif (H s'aspire. ) Petit haubert.

Prov. et fig., Maille à maille se fait le haubergeon, En travaillant peu à peu, mais constamment, à une chose, on parvient à l'achever.

HAUBERT s. m. (H s'aspire.) Sorte de cuirasse ancienne, ou de cotte de mailles.

En Jurispr. féodale, Fiefs de haubert, Fiefs qui obligeaient ceux qui les possédaient d'aller servir le roi à la guerre, avec droit de porter le haubert.

HAUSSE s. f. (H s'aspire.) Ce qui sert à hausser. Mettre une hausse à des souliers, à des bottes. Mettre des hausses aux pieds d'une table, d'une armoire, etc.

Il signifie figurément, Augmentation, en parlant Du cours des changes, de la valeur des effets publics. La hausse des effets publics. Les fonds tendent à la hausse, sont à la hausse, sont en hausse. Une hausse de fonds. Une hausse subite.

Jouer à la hausse, Acheter et promettre de payer au prix du cours actuel, à une époque déterminée, des effets ou papiers de crédit public, dans l'espoir de les revendre alors à un prix supérieur.

HAUSSE-COL s. m. (H s'aspire.) Ornement imité d'une des pièces de l'ancienne armure; petite plaque en forme de croissant et bombée, ordinairement de cuivre doré, que les officiers d'infanterie portent au-dessous du cou, lorsqu'ils sont de service actuel. Des hausse-cols.

HAUSSEMENT s. m. (H s'aspire.) Action d'élever, de hausser quelque chose. Il se dit particulièrement Du mouvement qu'on fait des épaules, pour marquer de l'indignation ou du mépris. Il a fait un haussement d'épaules.

Fig., Le haussement des monnaies, L'augmentation de leur valeur numéraire. Le haussement du prix des denrées, Leur renchérissement. Ces locutions sont maintenant peu usitées.

HAUSSER v. a. (H s'aspire.) Élever, exhausser, rendre plus haut. Hausser une muraille. J'ai fait hausser ma maison. Je l'ai haussée d'un étage.

Il signifie aussi, Lever en haut. Hausser le bras, la jambe. Hausser les épaules. Cela se baisse et se hausse à volonté. Haussez-le d'un cran.

Il s'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se hausser sur la pointe des pieds.

Hausser les épaules, signifie particulièrement, Témoigner en haussant les épaules qu'une chose déplaît, qu'elle choque, et plus souvent qu'elle n'inspire que du mépris. Quand il dit cela, tout le monde haussa les épaules. Cela fait hausser les épaules. Il n'y a rien à répondre à cela, il n'y a qu'à hausser les épaules. On dit quelquefois, Hausser les épaules de pitié, de mépris.

Prov. et pop., Hausser le coude, Boire beaucoup. Il aime à hausser le coude. On voit bien qu'il a haussé le coude, il n'est pas ferme sur ses jambes. On a dit dans le même sens, Hausser le temps.

Fig., Hausser le coeur, hausser le courage à quelqu'un, Lui donner du coeur, lui élever le courage. Cette alliance, cette place, cette succession lui a bien haussé le coeur. Ces phrases vieillissent.

Prov. et fig., C'est un homme qui ne se hausse ni ne se baisse, Il ne s'émeut de rien, il est toujours égal.

Le temps se hausse, Il commence à s'éclaircir.

HAUSSER se dit aussi en parlant De la voix, du son des instruments. Hausser la parole. Hausser sa voix. Hausser la voix, le ton. Cette guitare est montée trop bas, il faut la hausser.

Fig., Hausser le ton, Prendre, dans ses discours, un ton de menace ou de supériorité; élever ses prétentions. Loin de fléchir, il hausse le ton. On dit aussi, familièrement, Hausser d'un ton.

HAUSSER signifie figurément, Augmenter. Hausser la paye du soldat, les gages d'un domestique. Hausser les impôts. Hausser le prix du pain.

Hausser la monnaie, le prix des monnaies, En augmenter la valeur numéraire.

HAUSSER est aussi verbe neutre, et signifie, Devenir ou être plus haut. La rivière a haussé cette nuit.

Avoir une épaule qui hausse, Avoir une épaule plus haute que l'autre.

Fig. et fam., Hausser d'un cran, se dit De certaines choses qui augmentent d'une très-petite quantité. Sa fortune, son crédit n'a pas haussé d'un cran.

HAUSSER neutre se dit figurément, Des choses dont la valeur, dont le prix augmente. Le prix du blé a bien haussé. Le change hausse. Les actions haussent. Le cours du change, des actions, de la rente a haussé depuis quelques jours.

HAUSSÉ, ÉE. participe Il se dit, en termes de Blason, Du chevron et de la fasce, quand ils sont placés plus haut qu'à l'ordinaire.

HAUSSIÈRE s. f. (On écrit aussi, et même plus ordinairement, Aussière.) Cordage qui est composé de trois ou quatre torons, et dont la grosseur varie de trois à six pouces. L'haussière s'emploie spécialement pour le touage, l'évitage et l'amarrage des navires.

HAUT, HAUTE adj. (H s'aspire.) Élevé. Il est opposé à Bas et à Petit, et se dit D'un objet considéré par rapport à tous les autres objets du même genre, ou seulement par comparaison à un ou à plusieurs autres. Une haute montagne. Les plus hautes montagnes. Haute tour. Haut clocher. Cet arbre est très-haut. Cette chaise-ci est moins haute, est aussi haute que celle-là. Cette table n'est pas assez haute. Porter des talons hauts. La forme de ce chapeau est très-haute. Avoir le front haut et découvert. Un mur haut de sept pieds. Il est plus haut que moi d'un pouce. Être de haute stature, de haute taille. Avoir une haute taille, une haute stature. Le chameau est haut de jambes.

Il se dit également De certaines choses qui sont situées au dessus d'autres. Le plus haut étage d'une maison. Les hautes voiles d'un vaisseau. Au plus haut degré. Le plus haut point. Loger dans une chambre haute. Les hautes régions de l'air. On dit dans un sens analogue: L'aigle a le vol très-haut, Les oiseaux de haut vol.

Arbres à haute tige, ou simplement. Hautes tiges, se dit de Certains arbres fruitiers dont on laisse la tige s'élever.

Haute futaie, se dit Des bois de grands chênes, de grands hêtres, etc., qui ne sont pas réglés en coupe ordinaire, comme les bois taillis. Bois de haute futaie. Arbres de haute futaie.

Haut dais, Endroit élevé où le roi et la reine sont assis dans les assemblées publiques, soit qu'il y ait un dais, soit qu'il n'y en ait point.

Hauts lieux, se dit, dans l'Écriture sainte, Des collines, des montagnes où l'on sacrifiait à Baal. Sacrifier sur les hauts lieux.

En termes de Marine, Ce bâtiment est haut de bord, Son bord supérieur est fort élevé au-dessus de l'eau.

Vaisseau de haut bord, se disait autrefois de Tout bâtiment qui naviguait au long cours. On ne le dit plus aujourd'hui que d'Un bâtiment de guerre à plusieurs ponts.

Fig., Prendre un vol trop haut, S'élever plus qu'on ne doit, prendre des manières au-dessus de son état, de sa condition, faire plus de dépense qu'on ne doit ou qu'on ne peut. Il a pris un vol trop haut.

Le carême est haut, se dit Lorsque le carême ne commence qu'au mois de mars.

Fig. et fam., Mettre le carême bien haut, Exiger des choses trop difficiles. Ce docteur débite une morale sévère, il nous met le carême bien haut. Il signifie aussi, Promettre une chose qui n'arrivera pas de longtemps.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.