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On se sert aussi du terme de proclamation pour exprimer la nomination publique qui a été faite de quelqu'un à une haute dignité; comme quand on dit qu'un tel prince fut proclamé roi ou empereur. (A)
C'est dans cette île que nâquit Aristée, en latin Aristeus, personnage qui joue un grand rôle dans les légendes du Paganisme. On peut voir dans Hérodote, l. IV. c. xiij. & xiv. le détail des prodiges qu'on lui attribuoit. Après avoir disparu subitement de Proconnese sa patrie, il y reparut, disoit - on, sept ans après; assura ses concytoyens que pendant son absence, il avoit accompagné Apollon chez les Hyperboréens, & leur récita son poëme sur ces peuples; après quoi il disparut encore. Les habitans de Métaponte en Italie ajoutoient que 370 ans après cette apparition, dans la place de Proconnese, Aristée se remontra dans
Plutarque s'est mocqué de tous ces contes, & Strabon nous donne Aristée pour un des plus grands enchanteurs qui furent jamais; c'est pour cela qu'on lui a attribué un ouvrage rempli de fables sur l'origine des dieux, & un poëme contenant l'histoire des Arimaspes, peuples fabuleux, dont on debitoit d'étranges absurdités. On ne sait point quand a vécu cet homme singulier; Suidas le met au tems de Cyrus & de Cresus, mais il devoit être encore plus ancien, suivant Hérodote.
Les consuls après leur élection se partageoient d'abord le gouvernement des provinces selon que le sort en disposoit; mais l'empire romain devint si étendu, & les guerres qu'il fallut entreprendre furent si fréquentes & si considérables, qu'on fut obligé de changer la forme du gouvernement, & de donner à des particuliers l'autorité nécessaire pour conduire les armées, commander dans les provinces, & tenir la place des consuls qu'ils représentoient.
Comme la maxime de la république étoit à mesure qu'elle faisoit des conquêtes d'en former des gouvernemens, ce qu'elle appelloit réduire en province; elle commençoit d'abord par ôter à ces pays conquis leurs lois & leurs magistrats particuliers, les assujettissoit à recevoir les lois romaines, & y envoyoit pour gouverner, selon que la province étoit plus ou moins considérable, un proconsul ou un préteur, ou un propréteur, qui leur rendoit la justice, & commandoit les troupes; elle y joignoit un questeur, pour avoir soin de faire payer les tributs qu'on leur avoit imposés. La Sicile fut le premier pays hors de l'Italie qui fut réduit en province.
Appien, de bell. civ. l. I. raconte qu'avant la guerre des alliés, les provinces étoient désignées à des proconsuls. Ces gouverneurs n'étoient nommés que pour un an, après lequel le sénat en envoyoit d'autres. Si un gouvernement se trouvoit sur la frontiere où il y cût quelque guerre, dont on eût confié la conduite au gouverneur, il arrivoit quelquefois qu'on prolongeoit le tems de son administration, afin qu'il pût terminer cette guerre. Mais cela ne se faisoit que par un édit du peuple romain assemblé en comices.
Les proconsuls, les préteurs & les propréteurs, avoient des lieutenans sous eux dans leurs gouvernemens, quelquefois jusqu'à trois, selon son étendue; car en décernant ces provinces, le sénat marquoit l'étendue de chacune, régloit le nombre des troupes, assignoit des fonds pour leur paye & leur subsistance, nommoit les lieutenans que le gouverneur devoit avoir, & pourvoyoit à la dépense sur la route, ainsi qu'à leur équipage, qui consistoit en un certain nombre d'habits, de meubles, de chevaux, mulets & tentes, qu'on leur faisoit délivrer lorsqu'ils partoient pour leur gouvernement, ce qu'on appelloit viaticum, afin qu'ils ne fussent point à charge aux provinces.
Il paroît par un passage de Suétone, que du tems
de la république, les mulets & les tentes qu'on leur
fournissoit, étoient seulement loués aux dépens du
public, & qu'ils devoient les rendre après le tems
de leur gestion. Cette précaution de la république
n'empêchoit pas lorsque ces magistrats étoient intéressés,
qu'ils n'exigeassent encore de grosses sommes
des provinces, comme il paroît par le reproche que
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