ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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de soufre, de même que les marcassites. Pendant sa préparation une partie de ce soufre est dissipée par le feu; ce qui en reste dans la pierre, est beaucoup dilaté & principalement celui qui est resté dans les pores vers la surface, est devenu fort subtil & semblable à une légere teinture de couleur jaunâtre. Ce soufre est si inflammable, qu'étant exposé à la lumiere du jour il s'allume, parce que la lumiere du jour est un véritable feu dispersé dans l'air; une multitude de ces fort petites flammes étant disposées aux ouvertures des pores de la surface de cette pierre, la rendent lumineuse, quand même le ciel seroit couvert de nuages; il suffit seulement que le soleil soit levé. Il sort continuellement de cette pierre ainsi préparée, une odeur semblable à celle du soufre ordinaire, & encore plus semblable à l'odeur de l'orpiment dissous en eau de chaux. Cette vapeur soufreuse est jointe à un peu d'acide rongeant, semblable à de l'esprit de soufre commun, mais beaucoup plus actif; puisque cette vapeur, de même que celle d'un peu de soufre ordinaire enflammé, tache les métaux; elle noircit la surface de l'argent, & de plus elle blanchit celle du cuivre, &c. Cette derniere remarque fait croire qu'il y a de petites parties d'arsenic ou d'orpiment mélées dans cette vapeur. Au reste, la pierre de Boulogne préparée, n'est lumineuse que pendant quelques années; parce qu'enfin ces particules actives & sulphureuses se dissipent. On prétend que pour lui rétablir certe propriété, il faut encore la mettre au feu, comme auparavant, après l'avoir couverte de la poudre de semblables pierres, de même que la premiere fois.

Il y a bien d'autres pierres qui ont la propriété de s'imbiber de la lumiere, & de la comerver pendant long - tems.

Il suffit d'en mettre dans un creuset qu'il faut couvrir, & de faire chauffer le tout par un teu augmenté peu - à - peu, jusqu'à ce qu'il égale celui qui fond l'argent, & de les laisser en cet état, environ une demi-heure. Si ces pierres ne deviennent point lumineuses, ou le sont peu, il faut les chauffer une seconde, ou une troisieme fois, & elles le paroîtront. Si pourtant on ne réussissoit pas en les faisant chausser ainsi, comme il arrive avec la craie, la marne, le moilon, la pierre de taille de Paris, &c. Il faut broyer de ces pierres tendres, & les mettre à dissoudre dans des liqueurs acides, par exemple, dans de l'eau forte, ou dans de l'esprit de salpêtre, en les y jettant peu - à - peu jusqu'à ce que la fermentation ait cessé. Alors cette liqueur étant versée par inclination dans une terrine de grès, il faut l'y faire evaporer jusqu'à ce qu'il reste une matiere seche. Un peu de cette matiere est mise dans un creuset, qui n'en soit qu'à demi - plein & découvert; après l'avoir placé parmi des charbons ardens à un feu qui ne soit que comme pour fondre du plomb, cette matiere se fond, bouillonne, & devient seche. Le creuset étant refroidi, il est exposé à la lumiere; ensuite porté dans un lieu obscur, la matiere qu'il contient paroît lumineuse & rougeâtre comme un charbon ardent, & s'éteint après quelques minutes. Cette propriété y est remarquée pendant quelques semaines: on prétend que les cendres dissoutes dans l'eau forte, & préparées comme les pierres tendres, deviennent lumineuses. Il y a lieu de croire que toutes les pierres qui peuvent être dissoutes par l'eau forte peuvent devenir lumineuses; & que celles qui ne peuvent être dissoutes par l'eau forte, peuvent devenir lumineuses, après avoir été chauffées fortement, même par un feu de forge. Enfin, toutes les chaux différentes s'impregnent facilement d'une lumiere de diverses couleurs. Concluons par une remarque qui regarde généralement tous les phosphores; c'est que pour les voir dans leur beauté, il faut avoir fermé les yeux pendant un peu de tems, afin que la prunelle se dilate; ensuite les ouvrant, elle reçoit plus de cette lumiere, dont l'impression devient plus forte. Article de M. Formey.

Pierre dentale

Pierre dentale, dentalis lapis, ou dentalium, sorte de coquille, que les Apothicaires pulvérisent, & qu'ils emploient dans différens médicamens, comme un excellent alkali.

Le vrai dental, décrit par M. Tournefort, est fait en forme de tuyau ou de cône, & d'environ trois pouces de long: sa couleur est éclatante, & d'un blanc verdâtre. Cette pierre est creuse, légere, & divisée dans toute sa longueur par des lignes paralleles qui vont depuis les bas jusqu'en haut. Elle est environ de la grosseur d'une plume, & a quelque ressemblance avec la dent d'un chien.

Elle est fort rare; c'est pour cela qu'on emploie souvent à sa place une sorte de coquille de diverses couleurs qu'on trouve dans le sable quand la mer est retirée, mais qui n'est point cannelée comme le dental.

M. Lister, dans les Transact. philosoph. parle de deux especes de dental: la premiere se trouve assez facilement aux environs de l'île de Guernesey; elle est longue, mince, ronde, & creuse à chaque extrémité: d'où lui est venu le nom de dentalium, ou pierre semblable à la dent d'un chien. L'autre est proprement appellée entalium; elle est plus longue & plus épaisse que la premiere, & outre cela rayée & sillonnée; d'où est venu le mot italien intaglia.

Pierre a eeu

Pierre a eeu, est une sorte de pierre qui est utile, & dont on se sert pour les cheminées, les âtres, les fours, les étuves, &c. Voyez Pierre.

Pierres figurées

Pierres figurées, chez les Naturalistes; ce sont de certains corps, que l'on trouve en terre, lesquels n'étant purement que de pierre, de caillou, ou de spath, ont néanmoins beaucoup de ressemblance avec la figure extérieure des muscles, des pétoncles, des huîtres, ou d'autres coquilles, plantes, ou animaux.

Les auteurs ne s'accordent guere sur l'origine de ces pierres figurées. Voyez leurs différentes opinions aux articles Fossile, Coquille, Pierre, Barre de bois .

Pierre a fusil

Pierre a fusil, (Lythologie.) les paroisses de Meunes & de Coussy dans le Berry, à deux lieues de Saint - Aignan, & à demi - lieue du Cher, vers le midi, sont les endroits de la France qui produisent les meilleures pierres à fusil, & presque les seules bonnes. Aussi en fournissent - ils non - seulement la France, mais assez souvent les pays étrangers. On en tire de - là sans relâche depuis long - tems, peut - être depuis l'invention de la poudre; & ce canton est fort borné; cependant les pierres à fusil n'y manquent jamais; dès qu'une carriere est vuide on la ferme, & plusieurs années après on y trouve des pierres à fusil, comme auparavant.

On sait comment ces pierres font du feu; en les battant avec un morceau d'acier, on détache de petites particules d'acier, qui se fondent en globules par la collision; c'est ce que l'on voit évidemment en faisant l'expérience sur une feuille de papier blanc, & en regardant par le microscope ce qui y tombe. M. Hook fut le premier qui fit cette expérience, & il trouva qu'une particule noire, qui n'étoit pas plus grosse que la tête d'une épingle, paroissoit comme une bale d'acier poli, & refléchissoit fortement l'image de la fenêtre voisine. Il est aisé de séparer les particules de fer fondu, d'avec les particules de la pierre, par un couteau aimanté. (D. J.)

Pierre de Florence

Pierre de Florence, (Lythologie.) les pierres de Florence, qu'on trouve dans le voisinage de cette ville, & qui représentent des ruines, des paysages, des arbres, sont entre les mains de tout le monde; les agates appellées dendrites, & sur lesquelles on

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