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Il y a bien d'autres pierres qui ont la propriété de s'imbiber de la lumiere, & de la comerver pendant long - tems.
Il suffit d'en mettre dans un creuset qu'il faut couvrir, & de faire chauffer le tout par un teu augmenté peu - à - peu, jusqu'à ce qu'il égale celui qui fond l'argent, & de les laisser en cet état, environ une demi-heure. Si ces pierres ne deviennent point lumineuses, ou le sont peu, il faut les chauffer une seconde, ou une troisieme fois, & elles le paroîtront. Si pourtant on ne réussissoit pas en les faisant chausser ainsi, comme il arrive avec la craie, la marne, le moilon, la pierre de taille de Paris, &c. Il faut broyer de ces pierres tendres, & les mettre à dissoudre dans des liqueurs acides, par exemple, dans de l'eau forte, ou dans de l'esprit de salpêtre, en les y jettant peu - à - peu jusqu'à ce que la fermentation ait cessé. Alors cette liqueur étant versée par inclination dans une terrine de grès, il faut l'y faire evaporer jusqu'à ce qu'il reste une matiere seche. Un peu de cette matiere est mise dans un creuset, qui n'en soit qu'à demi - plein & découvert; après l'avoir placé parmi des charbons ardens à un feu qui ne soit que comme pour fondre du plomb, cette matiere se fond, bouillonne, & devient seche. Le creuset étant refroidi, il est exposé à la lumiere; ensuite porté dans un lieu obscur, la matiere qu'il contient paroît lumineuse & rougeâtre comme un charbon ardent, & s'éteint après quelques minutes. Cette propriété y est remarquée pendant quelques semaines: on prétend que les cendres dissoutes dans l'eau forte, & préparées comme les pierres tendres, deviennent lumineuses. Il y a lieu de croire que toutes les pierres qui peuvent être dissoutes par l'eau forte peuvent devenir lumineuses; & que celles qui ne peuvent être dissoutes par l'eau forte, peuvent devenir lumineuses, après avoir été chauffées fortement, même par un feu de forge. Enfin, toutes les chaux différentes s'impregnent facilement d'une lumiere de diverses couleurs. Concluons par une remarque qui regarde généralement tous les phosphores; c'est que pour les voir dans leur beauté, il faut avoir fermé les yeux pendant un peu de tems,
Le vrai dental, décrit par M. Tournefort, est fait en forme de tuyau ou de cône, & d'environ trois pouces de long: sa couleur est éclatante, & d'un blanc verdâtre. Cette pierre est creuse, légere, & divisée dans toute sa longueur par des lignes paralleles qui vont depuis les bas jusqu'en haut. Elle est environ de la grosseur d'une plume, & a quelque ressemblance avec la dent d'un chien.
Elle est fort rare; c'est pour cela qu'on emploie souvent à sa place une sorte de coquille de diverses couleurs qu'on trouve dans le sable quand la mer est retirée, mais qui n'est point cannelée comme le dental.
M. Lister, dans les Transact. philosoph. parle de deux especes de dental: la premiere se trouve assez facilement aux environs de l'île de Guernesey; elle est longue, mince, ronde, & creuse à chaque extrémité: d'où lui est venu le nom de dentalium, ou pierre semblable à la dent d'un chien. L'autre est proprement appellée entalium; elle est plus longue & plus épaisse que la premiere, & outre cela rayée & sillonnée; d'où est venu le mot italien intaglia.
Les auteurs ne s'accordent guere sur l'origine de
ces pierres figurées. Voyez leurs différentes opinions
aux articles
On sait comment ces pierres font du feu; en les battant avec un morceau d'acier, on détache de petites particules d'acier, qui se fondent en globules par la collision; c'est ce que l'on voit évidemment en faisant l'expérience sur une feuille de papier blanc, & en regardant par le microscope ce qui y tombe. M. Hook fut le premier qui fit cette expérience, & il trouva qu'une particule noire, qui n'étoit pas plus grosse que la tête d'une épingle, paroissoit comme une bale d'acier poli, & refléchissoit fortement l'image de la fenêtre voisine. Il est aisé de séparer les particules de fer fondu, d'avec les particules de la pierre, par un couteau aimanté. (D. J.)
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