LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 55

ques oiseaux, comme des perroquets, et des oiseaux de Fauconnerie.

Main d'oeuvre

Main d'oeuvre. s. f. Le travail de l'ouvrier. La main d'oeuvre de cet ouvrage a beaucoup coûté. Il n'a point de pluriel.

Main de papier

Main de papier. Ce sont vingt--cinq feuilles de papier blanc pliées ensemble. Il a vingt mains à la rame. Il a barbouillé trois mains de papier.

En termes de Botanique, on appelle Mains, Ces productions menues et filamenteuses, par lesquelles la vigne et plusieurs plantes s'attachent aux corps qui en sont près. On nomme aussi ces productions, Vrilles, parce qu'elles sont repliées sur elles--mêmes, comme cet instrument.

Mainlevée

Mainlevée. s. f. Permission, liberté qu'on obtient en Justice, de disposer des choses qui avoient été saisies. Il a eu, il a obtenu mainlevée, On dit, Donner mainlevée, pour dire, Faire un acte par lequelon se désiste de la saisie.

Mainmise

Mainmise. s. f. Terme de Palais. Saisie. Il se disoit particulièrement de la saisie féodale.

On dit aussi familièrement, User de mainmise, pour dire, User de voies de faits, frapper quelqu'un, mettre la main sur quelqu'un.

MAINMORTABLE

MAINMORTABLE. adject. des 2 g. Terme de Palais. Qui est de mainmorte. Les Communautés sontmainmortables.

MAINMORTE

MAINMORTE. s. f. État de ceux qui ne peuvent pas rendre les devoirs, ou les services auxquels les Fiefs obligent, et dont les biens ne sont pas sujets à mutation, tels que les Gens d'Église. Les Communautés, les Hôpitaux, etc. sont gens de mainmorte.

On appelle aussi Gens de mainmorte, Les habitans de certains lieux, qui sont dans quelque sorte de servitude.

On dit, que Des biens sont en mainmorte, qu'ils sont tombés en mainmorte, pour dire, qu'Ils sont en la possession de gens de mainmorte.

MAINT, AINTE

MAINT, AINTE. adj. collectif, qui signifie Plusieurs. Il n'est en usage que dans la Poésie familière, et dans la conversation. Maint homme, maintes fois. Il se répète, Par maints et maints travaux. Mainte et mainte conquêtes.

MAINTENANT

MAINTENANT. adv. de temps. À présent, à cette heure, au temps où nous sommes. J'ai achevé l'ouvrage que vous m'aviez ordonné; que voulez--vous maintenant que je fasse? Maintenant il faut... Maintenant je n'en ai pas le loisir.

MAINTENIR

MAINTENIR. v. a. Tenir au même état, en état de consistance. Cette barre de fer maintient la charpente. Il vous a établi dans cette charge, et vous y maintiendra. Il a été maintenu en possession par Arrét du Parlement. Maintenir les Lois de l'État. Maintenir la discipline. Maintenir quelqu'un dans les bonnes grûces d'un autre. Se maintenir dans les bonnes grâces du Prince.

Maintenir

Maintenir, signifie aussi, Affirmer, soutenir qu'une chose est vraie. Je vous maintiens que cela est vrai. Je le maintiendrai par--tout. Je maintiens cela bon.

On dit en termes de Chasse, Maintenir le change, Quand les chiens con<-> tinuent de chasser la bête qu'on leur a donnée.

Se Maintenir

Se Maintenir. Demeurer en état de consistance. Toutes ces pièces de charpenterie se maintiennent bien. Ce cheval ne maigrit point, il se maintient. Toutes les Lois se maintiennent en vigueur dans ce Royaume. La discipline s'y est toujours maintenue.

Maintenu, ue

Maintenu, ue. participe.

MAINTENUE

MAINTENUE. s. f. Terme de Pratique. Confirmation par autorité de Justice dans la possession provisoire de quelque chose. On vouloit m'obliger à déguerpir, mais j'ai eu un Arrêt demaintenue.

En matière bénéficiale, on appelle Pleine maintenue, Un jugement qui maintient définitivement celui qui étoit troublé dans la possession d'un Bénéfice, en sorte que le Bénéfice est déclaré lui appartenir. Dans cette matière, la maintenue provisoire s'appelle Récréance.

MAINTIEN

MAINTIEN. s. m. Conservation. Le maintien des Lois, de la discipline. Pour le maintien de l'autorité publique.

Il signifie aussi Contenance, l'air du visage, et le port du corps. Grave maintien, noble maintien. Bon maintien. Maintien sérieux. On connoît à son maintien que....

On dit, N'avoir point de maintien, pour dire, Avoir l'air gauche et embarrassé.

MAJOR

MAJOR. s. m. Officier de guerre, qui donne aux autres Officiers de son corps les ordres qu'il a reçus des Commandans. Le Major d'un Régiment, le Major de la Place. Sergent--Major.

On appelle Major général de l'armée, Un Officier qui reçoit immédiatement les ordres du Général, et qui les distribue ensuite aux Majors de chaque Brigade d'Infanterie, etc. Et Major de Brigade, Un Officier qui reçoit l'ordre du Major général ou du Maréchal général des Logis de la Cavalerie, et qui le donne aux Majors de chaque Régiment.

Major

Major, se dit aussi adjectivement; et l'on appelle État Major, L'état dans lequel sont compris les Officiers qui commandent un Régiment en général, ou qui sont pour le service de ce Régiment. Le Colonel, le Lieutenant--Colonel, le Major, l'Aide--Major, l'Aumônier, le Chirurgien, etc. sont de l'État Major. La paie de l'État Major. Aide--Major, Chirurgien--Major, Tambour--Major.

L'État Major

L'État Major d'une Place de guerre est composé du Gouverneur, du Lieutenant de Roi, du Major de la place, de Aide--Majors et des Capitaines des portes.

MAJORAT

MAJORAT. s. m. Droit d'aînesse en Espagne.

MAJORDOME

MAJORDOME. s. m. Terme qu'on a pris d'Italie, et qui signifie Un Maître d'hôtel. On ne s'en sert qu'en parlant des Officiers qui servent en cette qualité à la Cour de Rome, dans les autres Cours d'Italie, et en Espagne. Le Majordome du Pape. Le Majordome du Roi, de la Reine d'Espagne.

MAJORITÉ

MAJORITÉ. s. f. L'état de celui qui est majeur, qui a atteint l'âge compé<-> tent pour jouirpleinement de ses droits. Il atteint l'âge de majorité. On remit cette affaire à la majorité du Roi.

Il signifie aussi La place de Major. Le Roi lui a donné la Majorité d'un tel Régiment, d'une telle Place.

MAIRAIN

MAIRAIN. Voyez Merrain.

MAIRE

MAIRE. s. m. Le premier Officier d'une Maison de Ville ou d'une Commune. Dans quelques grandes Villes du Royaume, on l'appelle Prévôt des Marchands. Maire perpétùcl. Maire électif.

Maire du Palais

Maire du Palais. C'étoit, sous la première race de nos Rois, le premier et principal Officier qui avoit l'administration de toutes les affaires de l'État, sous le nom du Roi. Maire du Palais d'Austrasie, de Neustrie. Il fut Maire du Palais sous un tel Roi.

MAIRIE

MAIRIE. s. f. Charge et dignité de Maire. La Mairie de Bordeaux. Il parvint, il fut élevé à la Mairie du Palais.

Il se prend aussi pour le temps qu'on exerce cette Charge. Pendant sa Mairie.

MAIS

MAIS. Conjonction adversative. Elle sert à marquer contrariété, exception, différence. Il est fort honnête homme, mais il a un--tel défaut. Vous pouvez faire un tel marché, mais prenez garde qu'on ne vous trompe. Elle n'est pas si belle qu'une telle, mais elle a plus d'esprit.

On s'en sert encore en rendant raison de quelque chose dont on se veut excuser. Il est vrai, je l'ai maitraité, mais j'en avois sujet.

Elle sert aussi à marquer l'augmentation ou la diminution. Non--seulement il est bon, mais encore il est brave. Il a fait, il a dit telle et telle chose, mais bien plus, mais qui plus est, il est allé, etc. Elle est bien faite, mais elle n'est pas grande.

On dit aussi Mais dans la conversation, en commencant une phrase qui a quelque rapport à ce qui a précédé. Mais ne cesserez--vous jamais de parler de ces choses--là? Mais dites--nous, quand est--ce que vous nous satisferez? Mais ne vous ôterez--vous pas de là? Mais pourquoi vous en prenez--vous à moi? Mais encore, mais enfin que dites--vous de cela? Mais qu'ai--je fait? Mais qu'ai--je dit? Mais qu'avez--vous dit, qu'avez--vous fait?

Il sert quelquefois de transition, pour revenir à un sujet qu'on avoit laissé, ou pour quitter celui dont on parloit. Mais revenons à notre propos. Mais c'est trop parler de cela. Mais il est temps de finir. Mais encore faut--ils'entendre.

Il est quelquefois adverbe; et alors il se joint toujours avec le verbe Pouvoir, par la négative, ou en interrogeant. Je n'en puis mais. Le fils a fait une faute, mais le père n'en peut mais. Puis--je mais de vos sottises? Si cela est arrivé, en puis--je mais? On ne s'en sert que dans le style familier, pour signifier, Ce n'est pas ma faute, je n'en suis pas la cause.

Mais

Mais, se prend quelquefois substantivement. Il ne loue guère sans quelque mais. Il y a toujours avec lui des si et des mais.

MAÏS

MAÏS. s. mas. Voyez Blé de Turquie.

MAISON

MAISON. s. f. Logis, bâtiment pour y loger, pour y habiter. Maison com-

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