Barbares (Lois) Jurisprudence; ce sont celles qui
furent faites lots de la décadence de l'empire Romain, par les differens peuples qui le démembrerent,
tels que les Goths, les Visigoths, les Ripuariens, les
Francs - Allemands, Anglo - Saxons, &c. Voyez au mot
Code.
On voit par ces lois la forme qui s'observoit dans
les jugemens. Ils se rendoient dans de grandes assemblées,
où toutes les personnes de distinction se trouvoient.
Pour les preuves, on se servoit plus de témoins
que de titres, par la raison qu'on ne faisoit
presqu'aucun usage de l'écriture, sur - tou> dans les
commencemens. Faute de preuves on employoit le
combat, ou l'on faisoit des épreuves par les élemens.
Voyez Combat & Epreuve.
La principale matiere de ces lois étoient les crimes,
& sur - tout ceux qui étoient les plus fréquens parmi
ces peuples brutaux, tels que le vol, le meurtre, les
injures, en un mot tout ce qui se commet par violence: ce qui regarde les successions & les contracts
y étoit traité très - succinctement.
La qualité des peines qu'elles prononçoient est remarquable.
Pour la plûpart des crimes elles n'ordonnoient
que des amendes pécuniaires, ou pour ceux
qui n'avoient pas de quoi payer, des coups de foüet.
On ne punissoit point alors de mort les criminels, à
moins qu'il ne fût question de crimes d'état. Aussi ces
peines étoient - elles nommées compositions, comme
n'étant qu'une taxe de dommages & intérêts, faite
avec une exactitude surprenante: on y distinguoit la
partie blessée ou mutilée, la profondeur, la largeur
de la plaie, ou le nombre des plaies.
Ces lois sont écrites d'un style si simple & si court,
qu'il seroit fort clair si tous les termes étoient latins:
mais elles sont remplies de mots barbares, soit faute
de mots latins qui fussent propres, soit pour leur servir
de glose. (H)
BARBARICAIRE
BARBARICAIRE, s. m. (Peinture & Tapisserie.)
Le barbaricaire est un peintre qui exécute des représentations
d'hommes & d'animaux en tapisserie ou
avec des soies de différentes couleurs. La tapisserie
est un genre de peinture, & l'on ne doit pas être surpris
que je donne le nom de peintre à ces excellens
artistes, qui font avec l'aiguille des tableaux aussi
beaux que tous ceux que les peintres font avec le
pinceau. Voyez
Lisse haute & basse
BARBARICENS
* BARBARICENS (les) s. m. pl. (Géog.), peuple
de l'île de Sardaigne, dans les montagnes; on appelle
leur quartier les barbarias: il est divisé en trois
parties, la Barbaria - Bervi, au quartier de Valence;
la Barbaria - Lolaï, au même quartier; mais l'un plus à
l'orient, & l'autre plus au septentrion: la Barbaria - Sevoli, dans les monts.
BARBARIE
* BARBARIE, s. f. (Géog.) grande contrée d'Afrique, enfermée entre l'Océan Atlantique, la mer
Méditerranée, l'Egypte, la Nigritie, & la Guinée.
Sa longueur de l'orient à l'occident est considérable,
mais sa largeur varie. Ses parties principales sont les
royaumes de Tripoli, de Tunis, d'Alger, de Fez, de
Maroc, de Tafilet, & le Zara ou Desert. Ces états
ont un grand nombre'de ports sur la Méditetranée,
& les royaumes de Fez & de Maroc en ont même
quelques - uns sur l'Océan: ce sont ceux de Tripoli,
de la Goulette, de Tunis, d'Alger & de Salé, où l'on
fait le plus de commerce. Il y a à Alger des marchands
de toutes les nations; les Juifs y ont un quartier.
La marine des Algériens est très - forte. On peut
tirer de - là des grains. Le commerce est le même à
Couco: il se fait en grains, olives, huiles, figues,
raisins secs, miel, & cire. On y trouve aussi du fer,
de l'alun, & de petits bestiaux. Il y a peu de négoce
à Tripoli. Il vient de Barbarie des plumes d'autruche,
de l'indigo, de l'or en poudre, des dattes,
des raisins de damas, des cuirs tannés & non tannés,
du cuivre, de la cire, de l'étain, des laines, des
peaux de chevre, du corail, qui se pêche au bastion
de France; des grains, comme blés, orges, féves,
millet; des chevaux. On charge pour ces côtes des
draps, de l'écarlate, des velours, des taffetas, des
mousselines, des soies apprêtées; des épiceries, des
drogues, du coton, du tabac, du sucre, du bois de
campeche, du tartre, de l'alun, du soufre, de la
cochenille, du papier, de l'acier, du fer, du plomb,
toutes sortes de quincaillerie. Il y a beaucoup d'avantage
d'aller acheter de ces voleurs, tout ce qui
n'est pas à leur usage, & qu'ils revendent de leurs
prises. Il n'y a en Barbarie presque que des monnoies
étrangeres. Ils ont pourtant leurs burbas, leurs doublas,
leurs rubics, & quelques - autres pieces. Le
commerce est le même par - tout sur cette côte, excepté
à Salé & au bastion de France. L'or & l'ivoirè
qui viennent de Salé en Europe, y sont apportés de
Sudan & de Gago en Guinée par des ca>illas Arabes.
Les plumes d'autruches viennent de Sara. Le commetce
de Tamboucton, capitale de Gago, se fait fingulierement,
c'est un échange d'or en sel. Le marchand
met son sel à terre sur des nattes de jonc & se
retire: le Negre vient, il examine le tas de sel qui
lui convient, il met à côté la poudre d'or qu'il en
veut donner, & se retire à son tour: le marchand se
rapproche; si la quantité d'or lui convient, il prend
une poignée de sel qu'il met à côté de l'or; fi elle
ne lui convient pas il ne met rien; il se retire ensuite: le Negre se rapproche & emporte son sel ou
augmente la quantité d'or, ou retire son or, & tout
cela se fait sans parler. Le silence est ordonné par la
loi, comme le seul moyen de prevenir les querelles
entre les marchands, & il s'observe rigoureusement.
Le bastion de France fait faire la pêche du corail,
& en trafique particulierement. Voyez à l'article Corail cette pêche & ce commerce.
Barbarie
* Barbarie (mer de), Géog. c'est ainsi qu'on appelle
toute la partie de la Méditerranée, qui baigne
les côtes des royaumes de Tunis, d'Alger, & de Fez,
& qui s'étend jusqu'aux îles de Sicile & de Sardaigne.
On ne comprend quelquefois sous ce nom, que ce
qui baigne les côtes d'Alger & de Fez.
Barbarie
* Barbarie (les seiches ou basses de), Géog. anc.
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