ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ou de gafon, selon la commodité qu'on en a. Quand l'armée est en quartier d'hyver, les soldats font ordinairement des baraques; en été ils se contentent de leurs tentes. (Q)

BARASA

* BARASA, (Géog. sainte.) ville de la Palestine, dans la tribu de Gad.

BARAT

BARAT, s. m. (Commerce.) vieux mot Francois & hors d'usage, qui signifioit autrefois tromperie, fourbe, mensonge. C'est de barat que vient le terme de baraterie, dont il y a un titre dans les ordonnances de la Marine. (G)

BARATHRE

BARATHRE, s. m. (Hist. anc.) gouffre, lieu très profond dans l'Attique, où l'on avoit coûtume de précipiter les scélérats. Il étoit revêtu de pierre de taille, en forme de puits; & dans le mur de revêtissement, on avoit scellé d'espace en espace, des crampons de fer crochus, dont quelques - uns avoient la pointe enhaut, & d'autres de côté, pour accrocher & déchirer les criminels dans leur chûte. Ce nom chez les Grees est encore commun à toute sorte de gouffres, d'abîmes, & de concavités de la terre. (G)

BARATTE

BARATTE, s. f. (OEconomie rustiq.) vaisseau fait de douves, plus étroit par en - haut que par en - bas, & qui sert à battre la crême dont on fait le beurre.

L'ouverture de la baratte se couvre avec une sebille troüée qui s'y emboîte, & par le trou de laquelle passe un long bâton qui sert de manche au bat - beurre.

Le bat - beurre est un cylindre de bois épais d'environ deux pouces, percé de plusieurs trous, & emmanché de plat au bout d'un long bâton; les trous du cylindre servent à donner passage au lait de beurre à mesure que le beurre s'avance.

Ce sont les Tonneliers qui fabriquent & vendent les barattes; & elles sont à l'usage des habitans de la campagne.

BARATTERIE

BARATTERIE, s. f. (Commerce.) malversation, tromperie. Voyez Barat.

Barratterie de Patron

Barratterie de Patron, (Commerce.) en termes de commerce de mer, signifie les larcins, déguisemens, & altérations de marchandises que peuvent causer le maître & l'équipage d'un vaisseau, & généralement toutes les supercheries & malversations qu'ils mettent assez souvent en usage pour tromper le marchand chargeur & autres intéressés.

On trouve dans l'ordonnance de la Marine du mois d'Août 1681, liv. II. & III. les détails des différentes baratteries que peuvent commettre les patrons ou maîtres de vaisseau, & les peines decernées contr'eux dans ces occasions. (G)

BARBA

* BARBA, (Géog.) petite ville du royaume d'Alger, en Barbarie.

BARBACANNE

BARBACANNE, s. f. (en Architecture.) c'est une ouverture étroite & longue en hauteur, qu'on laisse aux murs qui soûtiennent des terres, pour y donner de l'air, ou pour en faciliter l'entrée & la sortie des eaux; on la pratique sur - tout lorsque l'on bâtit en des lieux sujets à l'inondation; elle se nomme aussi canonniere & ventouse, & en latin colluviarium. (P)

Barbacanne

Barbacanne, s. f. c'est ainsi qu'on appelle en Fortification, les ouvrages avancés d'une place ou d'une citadelle; le principal usage de la barbacanne, est d'être le boulevard des portes ou des murailles. Voyez Défense.

Ce nom rend le promurale, ante murale, murus exterior des Romains, & ce que les François nomment contre - mur. Il dénote aussi un fort à l'entrée d'un pont ou à la sortie d'une ville, avec une double muraille, comme celle que l'on voit à Roüen à l'un des bouts de son pont de bateaux. C'est pourquoi plusieurs lui donnent encore le nom de barbacanne. Il étoit d'usage aussi pour signifier une ouverture des murailles, par où l'on tire des coups de mousquet sur l'ennemi; mais on ne s'en sert plus à présent. Voyez Créneau & Embrasure. (Q)

BARBADE

* BARBADE, (Géog.) ile de l'Amérique, & l'une des Antilles. Long. 318. 40. lat. 13. 20.

BARBANÇON

* BARBANÇON, (Géog.) principauté dans le Hainault.

BARBANDA

* BARBANDA, (Géog. anc.) ville jadis considérable de la haute Egypte; il n'en reste plus que quelques ruines entre Girgio & Asna.

BARBARA

* BARBARA, (Log.) terme par lequel on défigne le premier mode d'argument de la premiere figure: un fyllogisme en barbara a ses trois propositions universelles affirmatives. Voyez Syllogisme.

BARBARCA

* BARBARCA, (Hist. nat. bot.) plante qui pousse plusieurs tiges à la hauteur d'un pie & demi, branchues, creuses, plus petites que celles de la rave, & ayant quelque ressemblance à celles du cresson, vertes, noirâtres & luisantes; ses fleurs sont petites, jaunes, à quatre feuilles disposées en croix. Il leur succede de petites gousses tendres, rondes & longues, qui contiennent des semences rougeâtres: fa racine est oblongue, mediocrement groste, & d'un goût acre. Elle croît dans les champs, & on la cultive dans les potagers.

Elle contient du sel essentiel & de l'huile; elle est détersive & vulnéraire; elle excite l'urine; elle est salutaire dans le scorbut, les maladies de la rate & la néphrétique.

BARBARES

BARBARES, (Philosophie.) adj. c'est le nom que les Grecs donnoient par mépris à toutes les nations, qui ne parloient pas leur langue, ou du moins qui ne la parloient pas aussi - bien qu'eux. Ils n'en exceptoient pas même les Egyptiens, chez lesquels ils confessoient pourtant que tous leurs philosophes & tous leurs législateurs avoient voyagé pour s'instruire. Sans entrer ici avec Brucker, dans les différentes étymologies de ce terme, ni sans examiner s'il est composé du bar des Arabes, qui signifie desert, ou s'il est derivé du terme par lequel les Chaldéens rendent le foris ou l'extra des Latins; je remarquerai seulement que dans la suite des tems, les Grecs ne s'en servirent que pour marquer l'extrème opposition qui se trouvoit entr'eux & les autres nations, qui ne s'étoient point encore dépouillées de la rudesse des premiers siecles, tandis qu'eux - mêmes, plus modernes que la plûpart d'entr'elles, avoient perfectionné leur goût, & contribué beaucoup aux progrès de l'esprit humain. Ainsi toutes les nations étoient réputées barbares, parce qu'elles n'avoient ni la politesse des Grecs, ni une langue aussi pure, aussi féconde, aussi harmonieuse que celle de ces peuples. En cela ils furent imités par les Romains, qui appelloient aussi barbares tous les autres peuples, à l'exception des Grecs, qu'ils reconnoissoient pour une nation savante & policée. C'est à peu - près comme nous autres François, qui regardons comme grossier tout ce qui s'éloigne de nos usages. Les Grecs & les Romains étoient jaloux de dominer plus encore par l'esprit, que par la force des armes, ainsi que nous voulons le faire par nos modes.

Lorsque la religion Chrétienne parut, ils n'eurent pas pour elle plus de ménagement qu'ils en avoient eu pour la philosophie des autres nations. Ils la traiterent elle - même de barbare; & sur ce pié ils oserent la mépriser. C'est ce qui engagea les premiers Chrétiens à prendre contre les Grecs & les Romains, la défense de la Philosophie barbare. C'étoit un détour adroit dont ils se servoient pour les accoûtumer peu - à - peu à respecter la religion Chrétienne, sous cette enveloppe grossiere qui leur en deroboit toute la beauté, & à lui soûmettre leur science & leur orgueil. Tatien de Syrie, & disciple de S. Justin, leur a prouvé qu'ils n'avoient rien inventé d'eux - mêmes, & qu'ils étoient redevables à ces mêmes hommes, qu'ils traitoient de barbares, de toutes les connoissances dont ils étoient si fort enorgueillis. « Quelle est,

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