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Le mot baptême en général signifie lotion, immersion, du mot Grec
Le baptême de l'Eglise chrétienne est appellé dans
les Peres de plusieurs noms relatifs à ses effets spirituels,
comme adoption, renaissance, régénération, remission
des péchés, renouvellement de l'esprit, vie éternelle, indulgence, absolution; & par les Grecs, tantôt
La définition que nous avons donnée au commencement
de cet article ne convient donc au baptême,
qu'entant qu'il est le premier des sacreméns de la loi
nouvelle: sa matiere éloignée est l'eau naturelle,
comme de riviere, de fontaine, de pluie, &c. par
conséquent toute autre liqueur, soit artificielle, soit
même naturelle, telle que le vin, ne peut être employée
comme matiere dans ce sacrement; & les
exemples qu'on cite au contraire, ou sont apocryphes,
ou partoient d'une ignorance grossiere, justement
condamnée par l'Eglise. Voyez
Sa forme dans l'Eglise Greque consiste en ces paroles: baptisatur servus vel serva Dei N in nomine Patris, & Filii, & Spiritus sancti; & dans l'Eglise Latine, le prêtre en versant de l'eau naturelle sur la tête de la personne qu'il baptise, la nomme d'abord par le nom que lui ont donné ses parrein & marrei<cb->
Le baptême a été rejetté totalement par plusieurs anciens hérétiques des premiers siecles, tels que les Ascodrutes, les Marcosiens, les Valentiniens, les Quintilliens, qui pensoient tous que la grace qui est un don spirituel, ne pouvoit être communiquée ni exprimée par des signes sensibles. Les Archontiques le rejettoient comme une mauvaise invention du Dieu Sebahoth, c'est - à - dire, du Dieu des Juifs, qu'ils regardoient comme un mauvais principe. Les Seleuciens & les Hermiens ne vouloient pas qu'on le donnât avec de l'eau: mais ils y employoient le feu, sous prétexte que S. Jean - Baptiste avoit assûré que le Christ baptiseroit ses disciples dans le feu. Les Manichéens & les Pauliciens le rejettoient également, aussi bien que les Massaliens. Le nombre des hérétiques qui ont altéré ou corrompu la forme du baptême, n'est pas moindre: Menandre baptisoit en son propre nom: les Eluséens y invoquoient les démons; les Montanistes y joignoient le nom de Montan leur chef, & de Priscille leur prophétesse, aux noms sacrés du Pere & du Fils. Les Sabelliens, les Marcosiens, les disciples de Paul de Samosate, les Eunomiens, & quelques autres hérétiques ennemis de la Trinité, ne baptisoient point au nom des trois Personnes divines; c'est pourquoi l'Eglise rejettoit leur baptême: mais, comme nous l'avons dit, elle admettoit celui des autres hérétiques, pourvû qu'ils n'altérassent point la forme preserite, quelles que fussent d'ailleurs leurs erreurs sur le fond des mysteres.
La discipline de l'Eglise sur la maniere d'administrer
ce sacrement, n'a pas toûjours été la même: autrefois
on le donnoit par une triple immersion; &
cet usage a duré jusqu'au XII
Les Ecrivains ecclésiastiques parlent de plusieurs cérémonies qu'on pratiquoit au baptême, qui sont aujourd'hui abolies, ou dont il ne reste que de légeres traces; comme de donner aux nouveaux baptisés du lait & du mièl dans l'Eglise d'orient; & dans celle d'occident, du miel & du vin, de les revêtir d'une robe blanche, &c. de ne baptiser qu'à jeûn, de donner immédiatementaprès le baptême la confirmation & l'eucharistie, &c.
Les Théologiens distinguent trois sortes de baptême; le baptême d'eau, dont nous venons de parler;
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