Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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pour le mois prochain. Dans ce sens, il ne s'emploie guère que par plaisanterie.

FOURNIER, IÈRE. s. Celui, celle qui tient un four public, et qui y fait cuire le pain. Le fournier du village. La fournière.

FOURNIER se disait autrefois, au Jeu de billard, de Celui qui faisait passer sa bille sous l'archet ou la passe, par le côté du but. Vous êtes fournier, il faut repasser.

FOURNIL. s. m. (On ne prononce point l'L.) Le lieu où est le four et où l'on pétrit la pâte. Il est au fournil.

FOURNIMENT. s. m. Sorte d'étui dont les mousquetaires à pied se servaient, dans le XVIIe siècle, pour mettre leur poudre, et qui est également à l'usage des chasseurs. Chaque soldat avait un fourniment. Acheter un fourniment pour la chasse.

Il se dit aussi de Certains objets d'équipement à l'usage de chaque soldat, et particulièrement de la buffleterie. Nettoyer son fourniment.

FOURNIR. v. a. Pourvoir, approvisionner. On y joint souvent une idée d'habitude. Fournir l'armée de blé. Fournir de vivres. Ce marchand avait fourni cette maison de vin, de bois. C'est lui qui fournit cette maison. Neutralement, C'est lui qui fournit dans cette maison. On l'emploie souvent avec le pronom personnel. Se fournir des choses nécessaires. Il se fournit d'ordinaire chez ce marchand.

Il signifie particulièrement, Garnir. Fournir une maison de meubles. Fournir un magasin de toutes les marchandises nécessaires. Fournir un étui de toutes ses pièces.

Il signifie aussi, Livrer, donner, procurer, faire avoir. Fournir du blé à l'armée. C'est lui qui fournit le pain, la viande, etc. Un ouvrier qui s'oblige de fournir les matériaux. Fournir des armes. Fournir de l'argent à quelqu'un. Je fournirai les fonds nécessaires. Il est juste de lui rendre ce qu'il a fourni pour vous.

Il s'emploie figurément dans le même sens. Ce livre m'a fourni plusieurs autorités. Fournir des idées. Fournir des raisons. Il a promis de me fournir des renseignements. Je vous en fournirai les moyens. Cela peut nous fournir quelque lumière. Fournir un aliment à la curiosité publique. Fournir matière à des conjectures.

En Jurispr., Fournir et faire valoir une dette, une rente que l'on a transportée à quelqu'un, Garantir la dette, la rente, et la payer soi-même, au cas que le véritable débiteur devienne insolvable.

FOURNIR signifie particulièrement, Produire, exposer, établir, surtout en termes de Pratique et d'Administration. Fournir ses défenses, ses griefs. Il n'a pas fourni toutes ses pièces. J'en fournirai la preuve quand on le voudra.

En termes d'Escrime, Fournir à quelqu'un un coup d'épée, Lui donner un bon coup d'épée.

FOURNIR signifie aussi, Achever, parfaire. Il faut encore soixante francs pour fournir la somme entière.

En termes de Manége, Fournir la carrière, La parcourir tout entière. Ce cheval a bien fourni la carrière.

Fig., Il a bien fourni sa carrière, Il a vécu avec honneur et avec estime jusqu'à la fin.

FOURNIR signifie aussi neutralement, Subvenir, contribuer en tout ou en partie. Fournir à la dépense. Fournir aux frais. Fournir à l'appointement, aux appointements.

Il signifie encore, Suffire. Il n'y peut fournir. On ne saurait fournir à tout.

FOURNI, IE. participe Être abondamment fourni de tout. Une boutique bien fournie. Une table bien fournie. Une bibliothèque bien fournie.

Lance fournie, s'est dit d'Un homme d'armes ayant tout son accompagnement, qui consistait en un certain nombre de soldats, de valets et de chevaux.

FOURNI se dit quelquefois, adjectivement, De ce qui est épais, touffu. Un bois bien fourni. Une barbe, une chevelure bien fournie.

FOURNISSEMENT. s. m. T. de Commerce. Fonds que chaque associé doit mettre dans une société. Compte de fournissement.

Il se dit aussi, en Jurisprudence, Des choses qui, dans un partage, doivent être respectivement comptées entre les copartageants, en dépense ou en recette, en rapports et retours. Procéder à la composition des lots et aux fournissements.

FOURNISSEUR. s. m. Celui qui entreprend de faire la fourniture de quelque marchandise, de quelque denrée. Les fournisseurs des troupes. Fournisseur général de l'armée. Un tel est son fournisseur.

FOURNITURE. s. f. Provision fournie ou à fournir. On le dit aussi de L'action même de fournir, d'approvisionner. Fourniture de blé, de vin, de bois, etc. Ce marchand fait les fournitures de telle maison. Il y a encore assez de blé, de vin et d'huile pour ma fourniture. La fourniture de l'armée. Entreprendre une fourniture. Faire une fourniture. Il est chargé de cette fourniture.

Il se dit quelquefois, dans le Commerce, de Ce qu'on livre, de ce qu'on donne. Ce banquier a fait depuis peu une grosse fourniture d'argent en Italie. Ce sens vieillit.

Il se dit aussi de Ce que les tailleurs, tapissiers, et autres semblables artisans, ont coutume de fournir en employant l'étoffe, la matière principale. Le tailleur veut tant pour ses fournitures. Le tapissier a pris tant pour façon et fourniture.

Il signifie encore, Les petites herbes dont on accompagne les salades. La fourniture de cette salade est excellente.

FOURRAGE. s. m. coll. La paille, le foin et toute autre espèce d'herbe qu'on donne pour nourriture aux bestiaux, aux chevaux, etc., lorsqu'on ne les fait point paître. Donner du fourrage au bétail. Ils ne nourrissent leurs vaches que de fourrage. Provision de fourrage. Fourrage vert. Fourrage sec. De bon, de mauvais fourrage. Cette plante donne un très-bon fourrage; on la cultive comme fourrage, pour le fourrage. Les diverses qualités de fourrage. Du beurre qui sent le fourrage. Ration de fourrage.

Il se dit particulièrement, de L'herbe qu'on coupe et qu'on amasse, à l'armée, pour la nourriture des chevaux. Une trousse de fourrage. Un pays abondant en fourrage. Faire provision de fourrage. L'armée manquait de fourrage.

Mettre de la cavalerie en quartier de fourrage, L'établir dans un quartier, dans un pays où il y a abondance de fourrage.

FOURRAGE se dit, par extension, de L'action même de couper le fourrage. Ordonner un fourrage général. On fit un grand fourrage en présence des ennemis. Il fut tué au fourrage. Envoyer au fourrage. Aller au fourrage. Faire un bon fourrage. Revenir du fourrage.

Il se dit également Des troupes commandées, tant pour faire le fourrage que pour le soutenir. L'officier qui commandait le fourrage. Les ennemis attaquèrent le fourrage.

FOURRAGE en termes d'Artillerie, se dit Du foin ou de l'herbe dont on se sert pour bourrer le canon, etc.

FOURRAGER. v. n. Couper et amasser du fourrage. Il se dit principalement en termes de Guerre. Fourrager dans un champ, dans un village. L'armée a fourragé dans ce pays-là. On était contraint d'aller fourrager bien loin. Fourrager au vert. Fourrager au sec.

Fig. et fam., C'est un homme qui va fourrageant dans tous les livres, se dit D'un compilateur, ou D'un plagiaire.

FOURRAGER s'emploie aussi comme verbe actif, dans le sens de Ravager. Fourrager tout un pays. Le troupeau a fourragé dans cette pièce de blé. Les lapins ont fourragé mon jardin.

Fam., Fourrager des papiers, dans des papiers, Les mettre en désordre.

FOURRAGÉ, ÉE. participe

FOURRAGÈRE. adj. f. T. d'Agricult. Il se dit Des plantes propres à être employées comme fourrage. Plantes fourragères.

FOURRAGEUR. s. m. Celui qui va au fourrage. Soutenir les fourrageurs. Enlever des fourrageurs. Les ennemis tombèrent sur les fourrageurs.

FOURRÉ. s. m. Endroit d'un bois, d'un bosquet, etc., où il y a un assemblage épais d'arbrisseaux, d'arbustes, de broussailles. Entrer, pénétrer dans le fourré d'un bois, ou absolument, dans le fourré. Se réfugier, se cacher dans un fourré.

FOURREAU. s. m. Gaîne, étui, enveloppe. Fourreau de velours. Fourreau de cuir. Fourreau d'épée. Le bout du fourreau. Tirer l'épée hors du fourreau. Tirer l'épée du fourreau. Fourreau de baïonnette. Fourreau de parapluie. Fourreau de siége. Fourreau de chaise. Fourreau de pistolet.

Faux fourreau, Sorte de fourreau dont on couvre le véritable fourreau d'une épée, d'un pistolet, etc., pour le garantir de la poussière ou de la pluie.

Prov. et fig., Coucher dans son fourreau comme l'épée du roi, ou simplement, Coucher dans son fourreau, Coucher tout vêtu.

Prov. et fig., L'épée, la lame use le fourreau, se dit Des personnes en qui une grande activité d'âme ou d'esprit altère la santé.

FOURREAU se dit aussi de Certaines robes d'enfant.

Il se dit encore de La peau qui couvre le membre génital d'un cheval. Un cheval qui a mal au fourreau.

FOURRER. v. a. Introduire, faire entrer, placer en quelque endroit, mettre parmi d'autres choses. Fourrer les bras dans le lit. Fourrer la main dans sa poche. Fourrer son bras dans un trou. Cette étoffe, cette tapisserie

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