Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Une corniche ornée de festons, de festons de
fleurs.

Il se dit également de Découpures en forme
de festons. Découper en festons les bords d'une
collerette. Ruban à festons.

FESTONNER. v. tr. Dessiner, broder ou
découper en festons. Festonner une collerette.
Festonner les bords d'une draperie.

Il s'emploie aussi intransitivement, dans
la langue familière, en parlant de la Démarche
titubante d'un homme ivre.

FESTOYER. ( Il se conjugue comme BROYER.)
v. tr. Recevoir à une fête, à un festin. Festoyer
ses amis.
Il est familier.

Il est aussi intransitif avec le sens de
Prendre part à une fête, à un festin. Il tomba
malade pour avoir trop festoyé.

FÊTE. n. f. Jour consacré particulièrement à
des actes de religion; ou Cérémonies religieuses
par lesquelles on célèbre ce jour. Fête solennelle.
Célébrer une fête. Les fêtes religieuses de
l'antiquité. Les païens célébraient la plupart
de leurs fêtes par des sacrifices et des jeux.

Il se dit, dans la Religion catholique, de
la Célébration du service divin en commémoration
de quelque mystère, ou en l'honneur de
quelque saint. Les fêtes reconnues par l'Église.
Les fêtes de Pâques, de Noël. Les dimanches
et fêtes. Les quatre grandes fêtes de l'année.
Fête de saint Pierre. Fête de sainte Geneviève.
Fête annuelle, simple, double, semi-double.
C'est aujourd'hui fête. Sanctifier les jours de
fête. Célébrer la fête d'un saint.

La Fête-Dieu, ou La Fête du Saint Sacrement,
La fête que l'on célèbre en l'honneur
du Saint Sacrement. Le jour de la Fête-Dieu.

La fête des morts, Le jour que l'Église
consacre à la commémoration des morts.

Fam., Fête carillonnée. Voyez CARILLONNER.

Fête mobile. Voyez MOBILE.

La fête d'une personne. Le jour de la fête
du saint dont cette personne porte le nom.
C'est demain votre fête. Souhaiter une bonne fête
à quelqu'un. Souhaiter à quelqu'un sa fête.

La fête patronale, la fête d'un lieu, d'un
village,
Le jour de la fête du saint sous l'invocation
duquel est l'église principale du lieu.
Par extension, La fête nationale se célèbre le
14 juillet et la fête de l'Armistice le 11 novembre.

Il se dit aussi des Réjouissances publiques
qui se font en certaines occasions extraordinaires;
et, dans ce sens, on l'emploie souvent
au pluriel. Les fêtes du mariage de ce prince,
Celles qui eurent lieu à l'occasion de son
mariage. Les fêtes données à l'occasion de la
paix. On lui fit, on lui donna de très belles
fêtes, à son passage dans telle ville. La fête en
l'honneur du passage du chef de l'État fut très
brillante. Les fêtes ont duré trois jours. Une fête
de village. Il vint beaucoup de monde à la fête.
Un feu d'artifice termina la fête.

Il se dit également des Réjouissances qui
se font dans des assemblées particulières. Fête
de famille. C'est un homme que l'on se dispute,
il n'y a pas de fête sans lui. Vous serez tous de
la fête. Être de fête.

Fig. et fam., Il ne se vit jamais à telle fête,
à pareille fête,
Il ne pouvait s'attendre à ce
qui lui est arrivé d'heureux.

Prov., Ce n'est pas tous les jours fête, On
n'a pas tous les jours du bonheur.

Troubler la fête, Troubler la joie, les plaisirs
d'une réunion. Aucun incident n'a troublé la
fête. Trouble-fête.
Voyez ce mot à son ordre
alphabétique.

Fam., Se faire une fête de quelque chose,
S'en promettre beaucoup d'amusement, de
plaisir, de joie. Il se faisait une fête de vous
recevoir chez lui. Il se fait une fête de ce voyage.

Faire fête à quelqu'un, Lui faire un accueil
empressé.

Par extension et familièrement, Faire la
fête,
Mener une vie de plaisir et de désordre.

FÊTER. v. tr. Célébrer une fête. On fête
aujourd'hui tel saint. Fêter le jour des Rois.

Fêter quelqu'un, Célébrer la fête de quelqu'un,
ou Lui donner une fête, des fêtes. Il
signifie, au figuré, Accueillir quelqu'un avec
empressement. À son arrivée, tout le monde le
fêta. C'est un homme universellement fêté.

FÉTICHE. n. m. Nom qu'on donne aux
objets chers aux peuples primitifs ou aux choses
qui sont chez eux un objet de culte. Porter
un fétiche au cou. Le culte des fétiches.
Adjectivement,
Les arbres fétiches. Les pierres fétiches.

Par extension, il signifie Objet auquel,
même chez les peuples civilisés, certaines
personnes attribuent une influence capable
d'attirer la fortune ou de conjurer le mauvais
sort.

Il désigne encore Tout objet auquel on
attribue avec superstition la propriété de
porter bonheur. Ce bracelet est pour elle un
fétiche.

FÉTICHISME. n. m. Culte des fétiches.
Ce peuple en est encore au fétichisme.

Figurément, il signifie Confiance aveugle,
sans limite, que certaines personnes inspirent
à leurs disciples, à leurs partisans, à leurs
troupes. Ce n'est pas du respect qu'ils ont pour
leurs chefs, c'est du fétichisme.

FÉTICHISTE. adj. des deux genres. Qui
pratique le fétichisme. Peuple fétichiste.

FÉTIDE. adj. des deux genres. Qui a une
odeur répugnante et nauséabonde. Des émanations
fétides. Huile fétide.
On dit aussi
Odeur fétide.

FÉTIDITÉ. n. f. Qualité de ce qui est
fétide. Une fétidité insupportable. La fétidité
de l'haleine.

FÉTU. n. m. Brin de paille. Ramasser un fétu.

Fam. et par exagération, Je n'en donnerais
pas un fétu, cela ne vaut pas un fétu,
se dit
d'une Chose dont on ne fait nul cas.

FEU. n. m. Dégagement de lumière et de
chaleur produit par la combustion. Les anciens
regardaient le feu comme un des quatre
éléments. Le culte du feu. Les adorateurs du
feu. La nature, les propriétés du feu. L'action
du feu sur un corps. Le feu volatilise l'eau.
Faire jaillir du feu d'un caillou. Un globe de
feu. Une pluie de feu. Le feu des volcans. Un
feu souterrain.

Feu central, Le foyer de chaleur qu'on
suppose exister au centre du globe terrestre.

Fig., C'est le feu et l'eau se dit de Deux choses
tout à fait contraires, de deux personnes
qui sont de natures, de caractères entièrement
opposés.

Faire feu se dit d'un Corps qui en choquant
contre un autre produit du feu, des étincelles.
Les pieds des chevaux font souvent feu sur le
pavé.

Fig. et fam., Faire feu des quatre pieds,
Employer tous ses efforts pour réussir en
quelque affaire.

Fig., Le feu lui sort des yeux, Ses yeux sont
étincelants de colère.

Fig. et fam., N'y voir que du feu, Être tellement
ébloui, qu'on n'y voit rien. Par extension,
il signifie Ne rien comprendre à quelque
chose, ne pas s'apercevoir d'une supercherie,
d'un vol, etc.

Il signifie encore Combustion du bois ou
autres matières. Feu clair, vif, ardent. Feu
à rôtir un boeuf. Feu de charbon, de bois, de
tourbe, de paille. Les feux d'un bivouac. Une
étincelle de feu. Le feu sacré qui brûlait dans
le temple de Vesta. Faire du feu, un bon feu,
un grand feu. Le feu commence à prendre, à
s'allumer. Le feu ne peut pas brûler. Allumer,
souffler, attiser, entretenir, éteindre, couvrir le
feu. Faire cuire quelque chose à petit feu. S'approcher
du feu pour se chauffer. Tourner le dos
au feu. Mettre le pot au feu. Ces allumettes ne
prennent pas feu facilement.

Demander du feu ou Donner du feu se dit
du Service que se rendent les fumeurs pour
allumer leurs pipes, cigares ou cigarettes.

En termes de Marine, Pousser les feux,
Activer la combustion pour augmenter la
pression dans la chaudière.

Il se dit particulièrement du Feu considéré
comme agent de destruction. Le feu est à tel
endroit. On a mis le feu à cette maison. Le feu
avait couvé pendant plusieurs jours. Le feu a
pris à cette poutre. Le feu a gagné le plancher,
a gagné le toit. La ville était toute en feu. Crier
au feu
et elliptiquement Au feu! Courir au
feu. Arrêter les progrès du feu. Se rendre maître
du feu. Le feu a tout dévoré. Les ravages du
feu. Feu de cheminée. Toute la forêt fut bientôt
en feu. Le feu se mit à sa robe, dans ses cheveux.

Mettre le feu à une mine, Faire exploser une
mine.

Faire la part du feu se dit, dans un incendie,
quand on laisse brûler ce qu'on désespère
de sauver, afin de mieux protéger les parties
qui peuvent être préservées. Il s'emploie
aussi figurément. Dans certaines circonstances
il faut faire la part du feu,
Il faut sacrifier
quelque chose pour ne pas tout perdre.

On y court comme au feu, se dit des Spectacles,
et, en général, de tout ce qui attire un
grand concours de monde.

Mettre un pays à feu et à sang, Exercer,
dans ce pays, toutes les cruautés, toutes les
atrocités de la guerre.

Fig. et fam., Il se jetterait dans le feu pour
lui,
Il ferait tout pour lui prouver son affection,
son dévouement.

Fig. et fam., Mettre le feu aux poudres,
Déterminer une explosion de sentiments violents;
faire éclater une haine, une discorde,
une sédition qui couvaient; provoquer une
discussion.

Fig., Prendre feu, S'émouvoir, s'enflammer,
s'irriter; dans une discussion, ne souffrir
aucune contradiction, aucune contrariété.
Vous prenez feu bien aisément. C'est un homme
qui prend feu tout de suite, qui prend feu sur
les moindres choses.
Il se dit aussi de Quelqu'un
que l'amour enflamme subitement.

Fig., Jeter feu et flamme, Se livrer à de grands
emportements de colère, annoncer l'intention
de tout bouleverser. En apprenant cette nouvelle,
il jeta feu et flamme. À son entrée en
fonction il avait jeté feu et flamme : ce beau
zèle se refroidit très vite. Jeter son feu, jeter
tout son feu,
Faire et dire tout ce qu'inspire
la colère, après quoi l'on devient plus calme.

Armes à feu, Les fusils, les revolvers.
Coup de feu, Détonation d'une arme à feu
et blessure que fait son projectile.

Bouche à feu. Voyez BOUCHE.

Il se dit absolument des Coups que l'on
tire avec des armes à feu, avec de l'artillerie.
Faire feu sur quelqu'un. Il était sous le feu de
l'ennemi. Soutenir le feu, essuyer le feu de la
place, le feu du canon, de l'artillerie. Feu rasant.
Feu croisé. Feu de file
ou de deux rangs. Feu
roulant. Feu bien nourri.
En termes de Marine,
Faire feu des deux bords. Feu de tribord. Feu
de bâbord.
Dans les commandements militaires,
on dit elliptiquement Feu, pour ordonner
aux soldats de tirer.

Aller au feu, Aller à un combat où l'on
se sert d'armes à feu. Voir le feu, Assister,
prendre part à un combat de ce genre. Ce
soldat n'a pas encore vu le feu.

Fig., Recevoir le baptême du feu. Voyez
BAPTÊME.

Éteindre le feu ou les feux de l'ennemi,
Démonter ses canons, les empêcher de tirer
en leur opposant une artillerie supérieure
par le nombre ou par l'habileté.

Être entre deux feux, être pris entre deux feux,
se dit d'un Corps de troupes enveloppé par
l'ennemi et qui est exposé à son tir de deux
côtés. Il signifie figurément Être exposé à deux
embarras, à deux dangers également menaçants.

Faire long feu se dit d'un Fusil, d'un canon
dont le coup est lent à partir et n'atteint pas
son but. Il se dit figurément et familièrement

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