ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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fourni de dents, plus elles doivent être minces &
étroites, conséquemment que le fil de fer doit être
proportionné. On passe ce fil de fer sous la meule,
c'est - à - dire, entre deux rouleaux d'acier semblables
à ceux qui servent à battre ou écacher l'or & l'argent.
Quand le fil de fer est applati jusqu'au point
convenable, on le passe dans une filiere de mesure
pour la dent qu'on desire, qui ne lui laisse que sa largeur
& son epaisseur, après quoi on coupe le fil de
fer de la longueur de 9 pouces ou de trois dents; on
met ces parties dans un sac de peau avec de l'émeri
& de l'huile d'olive, ensuite on le roule sur une grande
table où elles se polissent. L'opération finie, on
coupe ces parties à trois pouces de longueur, & on
monte le peigne de la même façon que ceux dont les
dents sont de roseau. Mais comme les peignes de cette
espece seroient éternels, pour ainsi dire, s'ils ne
manquoient pas par >e lien, qui n'est qu'une quantité
de fils poissés, plus ou mois grosse, selon la largeur
ou le resserrement qu'il faut donner à la dent; les
Anglois ont trouvé le secret de les faire aussi justes
sans se servir de liens ni de jumelles, qui sont deux
baguettes entre lesquelles les dents sont arrêtées avec
le fil. Cette façon de monter les peignes est d'autant
plus singuliere, qu'ils en ont encore plus d'égalité,
le défaut ordinaire des peignes d'acier étant de n'avoir
pas les dents rangées aussi également que l'étoffe l'exigeroit,
soit par le défaut de l'inégalité du fil, soit par
celui qui le fait, qui ne frappe pas avec la même justesse.
Quand les Anglois veulent monter un peigne de
quelque compte qu'on le desire, ils ont soin d'avoir
autant de dents de refente que de dents ordinaires
pour le peigne, toutes du même calibre; on donne le
nom de dents de. refente à celles qui n'ont que deux
pouces de longueur, & celui de dents ordinaires, à
celles qui en ont trois, parce que les deux jumelles
en retiennent ordinairement un demi - pouce de chaque
côté. Sur une bande de fer polie de deux pouces
moins deux ou trois lignes de large, & de lon<cb->
gueur de deux piés plus ou moins, ils commencent à
poser de champ une dent ordinaire & une dent de refente,
& continuent alternativement jusqu'à ce que le
nombre de dents que le peigne doit avoir soit complet,
ayant soin de laisser un demi - pouce de chaque côté
entre les dents ordinaires pour celles de refente. Le
nombre de dents complet, on le resserre avec une
vis, jusqu'au point de jauge ordonné pour la largeur
des étoffes, qui ordinairement est de 20 pouces pour
celles qui sont des plus riches & des plus en usage.
Les dents étant bien arrêtées, ils bordent un côté
avec de la terre battue, de façon qu'ils puissent jetter
une composition d'étain & de cuivre à un demi-pouce
d'élevation, & arrêter toutes les dents ordinaires
qui se trouvent prises dans la matiere. Ce côté
fini, ils font la même opération de l'autre, après quoi
ils lâchent la vis, qui donne la liberté aux dents de
refente de tomber & de laisser un vuide de la largeur
de leur calibre, après quoi ils polissent & unissent ou
égalisent des deux côtés la composition, qui, par la
façon dont on vient d'expliquer, ne retient que les
dents dont la longueur étoit supérreure à celles de
refente. Il n'est pas possible de faire des peignes plus
justes, & s'il se trouvoit quelques défauts dans ceuxci,
ce ne seroit que dans le cas où la dent de resente
ne seroit pas de calibre, ce qui ne sauroit arriver.
Avant cette derniere façon de faire les peignes justes,
il arriveroit que l'inégalité des dents causeroit un défaut
essentiel dans l'étoffe fabriquée, sur - tout dans
l'unie; en ce que l'étoffe fabriquée rayoit dans sa longueur,
ce qui ne se rencontroit pas dans le peigne
de canne ou roseau travaillé de même, attendu que
dans ce dernier la flexibilité de la dent se trouve rangée
par l'extension du fil de la chaîne; au lieu que la
roideur de cette même dent dans le premier, rangeant
les sils avec la même inégalité qui lui est commune,
il s'ensuit un défaut irréparable; de façon qu'il
convient beaucoup mieux pour la perfection de l'étoffe,
que la chaîne range la dent du peigne, que si
cette même dent range la chaîne.
[omission: image; to see, consult fac-similé version]
Peigne de Vénus
Peigne de Vénus, scandix; (Bot.) genre de
plante à fleur en rose & en ombelle composee de plusieurs
pétales disposés en rond, & soutenue par un
calice qui devient dans la suite un fruit composé de
deux parties qui ressemblent chacune à une aiguille,
& qui renferment une semence. Tournefort, inst. rei
berb. Voyez Plante.
Peigne
Peigne, en terme de Cornetier, se dit d'un ustencile
de toilette dont l'usage est de faire tomber la poudre
de la téte & de démêler les cheveux. Il y en a
encore de buis & d'os dont personne n'ignore l'usa>
Les peignes se sont d'un morceau degalin taillé de la
largeur, grosseur & épaisseur qu'on veut leur
donner. Quand ces morceaux sont dressés, on les
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