ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
Previous page
Page 11:144
toria Germanioe inferioris, & une vie de Philippe de
Bourgogne. Les réticences & les palliatifs qu'on remarque
dans ce dernier ouvrage, doivent nous apprendre
à nous défier des histoires composées par
des domestiques comblés des bienfaits de leurs maîtres.
Canisius (Henri) s'est acquis une gloire durable
entre les savans hommes de son siecle. On loue
beaucoup son traité du droit canon, summa juris
canonici; mais ses antiquoe lectiones, imprimées en
4 vol. in - fol. forment un recueil de littérature bien
autrement recherché & véritablement instructif.
Henri Canisius étoit neveu du jésuite de ce nom; il
mourut en 1609.
Noodt (Gérard) célébre professeur en Droit à Nimegue, lieu de sa naissance, ensuite à Francker, &
enfin à Leyde, a publié d'excellens ouvrages de
jurisprudence, recueillis & imprimés en 1724, en
2 vol. in - folio. Il a porté dans ces matieres un esprit
philosophique, & ne s'est pas borné comme font
d'autres, à la simple étude des lois romaines, comme
si toute la sagesse y étoit renfermée, ou plutôt
comme si le droit consistoit en décisions arbitraires.
Il est mort en 1725 à soixante - dix - huit ans. (D. J.)
Nimegue
Nimegue, le quartier de, (Géog.) contrée de la
Gueldre, bornée au N. par le quartier de Velwen, à
l'orient par le comté de Bergue & le duché de Clèves; au midi, par le Brabant; & à l'occident, par
la Hollande. Cette contrée est partagée en six préfectures;
elle contient cinq forteresses où on tient
garnison, plusieurs terres seigneuriales, & deux villes,
qui sont Tiel & Bommele. (D. J.)
NIMETACUM
NIMETACUM, (Géog. anc.) l'itinéraire d'Antonin met cette ville entre Minariacum & Cameracum,
à 18 mille pas de la premiere, & à 14 mille de la
seconde: Meyer prétend que ce soit Mainy dans la
châtellenie de Lille, mais Ortélius est mieux fondé
à dire que ce doit être Lens en Artois. (D. J.)
NIMETULAHIS ou NIMETULAHITES
NIMETULAHIS ou NIMETULAHITES, s. m. pl.
(Hist. mod.) sorte de religieux Turcs ainsi nommés
de Nimetulahi, leur premier chef ou fondateur. Ils
s'assemblent la nuit tous les lundis pour célébrer par
des cantiques l'unité de Dieu, & glorifier son nom.
Ceux qui veulent être reçus dans leur ordre passent
quarante jours de suite renfermés dans une chambre,
& réduits à trois ou quatre onces de nourriture
par jours. Pendant cette retraite, ils s'imaginent
voir Dieu face à face, & que toute la gloire
du paradis leur est révélée. Lorsque le tems de leur
solitude est expiré, les autres freres les menent dans
une prairie, où ils dansent autour d'eux & les font
aussi danser. Si dans cet exercice le novice a quelque
vision, ce que le mouvement jointe à la foiblesse
de cerveau causée par le jeûne, ne manque
jamais d'occasionner; il jette son manteau en arriere
& se laisse tomber la face contre terre, comme
s'il étoit frappé de la foudre. Le supérieur s'approche,
fait quelque priere pour lui, & lorsque le sentiment
lui est revenu, il se releve les yeux rouges
& égarés, avec la contenance d'un ivrogne ou d'un
insensé, & communique sa vision au supérieur ou
à quelqu'autre personnage versé dans la Théologie
mystique, après quoi, il est censé du nombre des
nimetulahis. Guer. moeurs des Turcs, tom. I.
NIMPTSCH
NIMPTSCH, (Géog.) petite ville d'Allemagne,
au duché de Silésie, dans la principauté de Brieg,
entre Franckenstein & Breslau. Elle se défendit bien
vaillamment en 1431 & 1434, contre les troupes
de Sigismond. Long. 34. 38. lat. 51. 10.
Lohenstein (Daniel Gaspar de) naquit dans cette
ville en 1635, & mourut en 1683; c'est le Corneille des Allemands, & le premier qui ait élevé
la tragédie allemande au point où elle est aujourd'hui. (D. J.)
NINGAMECHA
NINGAMECHA, (Hist. mod.) c'est le titre que
l'on donne au Monomotapa, à celui qui est revêtu
de la plus éminente dignité de l'état, qui répond à
celle de grand visir chez les Turcs. Ce mot signifie
gouve neur du royaume.
NINIVE
NINIVE, (Géog. anc.) les latins disent Ninos ou
Ninus, ville capitale de l'Assyrie, fondée par Ninus, suivant les historiens prophanes, & par Assur
fils de Sem ou Nemrod fils de Chus, selon les écrivains sacrés.
C'étoit une des plus anciennes & des plus grandes
villes du monde. Par les mesures de Diodore
de Sicile évaluées aux nôtres, Ninive avoit 7 lieues
de long, environ trois de large, & dix huit de circonférence;
mais il faut remarquer qu'elle renfermoit
dans son enceinte quantité de jardins,de champs
labourables, de prés, & d'autres lieux qui n'étoient
point habités. Pline, Strabon, Ptolomée & les autres
Géographes la mettent sur le Tigre. Arbacès &
Bélesus la prirent sur le roi Sardanapal vers le
tems de la fondation de Rome. Elle fut prise une
seconde fois par Astyagès & Nabopolassar, sur Chinaladan, roi d'Assyrie, deux cens vingt - six ans avant
l'ere vulgaire. Strabon, l. XVI. p. 737. dit qu'aussitôt
après la destruction de l'empire des Syriens
(Assyriens), la ville de Ninive fut ruinée; & elle l'étoit
tellement du tems de Lucien de Samosate qui
vivoit sous Adrion, qu'on n'en voyoit plus aucuns
vestiges, & qu'on ignoroit même le lieu où elle
avoit éte bâtie. Cependant il est à croire, qu'après
la destruction de Ninive par les Mèdes, il se forma
de ses ruines une nouvelle ville dans le voisinage,
à laquelle on donna le nom de la premiere qui subsistoit
du tems des Romains; car Ptolomée parlo
de Ninive comme subsistante, quoi qu'il soit certain
que l'ancienne Ninive avoit été détruite depuis très long - tems. Ce fut cette derniere Ninive que les Sarrasins ruinerent vers le septieme siecle, selon l'illustre
Marsham. (D. J.)
NIN - O
NIN - O, (Hist. anc. Chron.) c'est ainsi que les Japonois nomment l'ere ou l'époque la plus usitée
parmi eux; elle commence au regne de Sin - mu,
fondateur de leur monarchie, qui regnoit environ
six cens soixante ans avant l'ere chrétienne. Les
Japonois ont une seconde époque appellée nen - go,
c'est une suite de période, instituée en divers tems
par les dairi ou empereurs ecclésiastiques, qui ont
pris une époque particuliere pour chacun de leurs
regnes; on emploie cette époque en y ajoutant toujours
les années du nin - o, ce qui empêche la confusion: les Japonois ont encore des cycles ou périodes
de soixante ans, dont chaque année est désignée
par un caractere particulier.
NINOE
NINOE, (Géog. anc.) ville de la Carie, qui s'appeiloit
Aphrodiria, selon Suidas & Etienne le géographe.
Elle avoit été bâtie par les Pélasges Léleges, & reçut dans la suite le nom de Mégalopolis.
(D. J.)
NINOVE
NINOVE, (Géog.) ancienne petite ville des Paysbas dans la Flandre autrichienne, sur la Deure, à
2 lieues d'Alost. Long. 21. 36. lat. 50. 50.
Jean Despautere, célebre grammairien latin du
seizieme siecle, étoit de cette ville; & après avoir
enseigné en plusieurs lieux, il mourut à Comines en
1520. (D. J.)
NINZIN
NINZIN (Botan. exot.) plante des montagnes de
la Corée. Le ninzin qu'il ne faut pas confondre avec
le ginseng, a différens noms. Il s'appelle ninzin dans
les boutiques. Sin, siin, nisii, nindsin, &c. sont chinois;
soasai est de la langue tartare; sisarum montanum
coroeense, radice non tuberosa, par Koempf. Amoen.
exot. fasc. 5. sii species; Linn. gen. plant. 219, sium
folio infimo cordato, caulinis ternutis, omnibus crenatis. Gronow, flor. Virg.
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the
French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et
Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division
of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic
Text Services (ETS) of the University of Chicago.
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.