AZAPES, s. m. pl. (Art milit.) sorte de milice
parmi les Turcs. Elle est composée de Turcs naturels
qu'on leve extraordinairement dans la Natolie,
en tel nombre que le besoin de l'état le demande,
pour servir sur terre & sur mer: ils ont la garde de
l'arsenal quand l'armée est à Constantinople; & sur
les frontieres on les employe à la garde des villes
conquises, tandis que les janissaires gardent les ciradelles.
Les généraux Turcs font si peu d'estime de cette
milice, qu'ils ne s'en servent que pour faciliter les
approches, & commencer les assauts des places assiégées,
ou pour ouvrir le passage des rivieres & des
défilés; en sorte qu'ils en prodiguent le sang pour ménager
les braves soldats, qu'on réserve pour les occasions
décisives. Ce n'est pas qu'il ne se rencontre
quelquefois dans ce corps des sujets qui donnent des
preuves de valeur: mais en général cette milice est
peu aguerrie.
Les Azapes portent un haut bonnet de laine rouge
à la marinesque, dont les oreilles refendues de
côté & d'autre pendent en pointe jusque sur les épaules. Ils ont pour armes l'arc, le cimeterre, & une
espece de javeline ou pertuisane. Leur paye est de
trois ou de cinq aspres par jour; ce qui se monte au
plus à deux sous & demi de notre monnoie. Ces troupes
sont plus propres sur les vaisseaux & pour les
combats de mer, que pour les batailles en terre ferme.
Guer, Moeurs des Turcs, tom. II. (Q)
AZARECAH
* AZARECAH, (Hist. mod.) hérétiques Musulmans qui ne réconnoissoient aucune puissance, ni
spirituelle ni temporelle. Ils se joignirent à toutes les
sectes opposées au musulmanisme. Ils formerent bientôt
des troupes nombreuses, livrerent des batailles,
& défirent souvent les armées qu'on envoya contr'eux. Ennemis mortels des Ommiades, ils leur donnerent
bien de la peine dans l'Ahovase & les Iraques
Babylonienne & Persienne. Iezid & Abdalmelek,
califes de cette maison, les resserrerent enfin dans la
province de Chorasan, où ils s'éteignirent peu - à - peu. Les Azarecah tiroient leur origine de Nafé - ben - Azrah. Cette secte étoit faite pour causer de grands
ravages en peu de tems: mais n'ayant par ses constitutions
même aucun chef qui la conduisît, il étoit
nécessaire qu'elle passât comme un torrent, qui pouvoit
entraîner bien des couronnes & des sceptres dans
sa chûte. Il n'étoit pas permis à une multitude aussi
effrénée de se reposer un moment sans se détruire
d'elle - même; parce qu'un peuple formé d'hommes
indépendans les uns des autres, & de toute loi, n'aura
jamais une passion pour la liberté assez violente &
assez continue, pour qu'elle puisse seule le garantir
des inconvéniens d'une pareille société; si toutefois
on peut donner le nom de société à un nombre d'hommes
ramassés à la vérité dans le plus petit espace possible,
mais qui n'ont rien qui les lie entr'eux. Cette
assemblée ne compose non plus une société, qu'une
multitude infinie de cailloux mis à côté les uns des
autres, & qui se toucheroient, ne formeroient un
corps solide.
AZARIA
* AZARIA, (Comm.) nom qu'on donne à Smyrne
à une espece de corail que les marchands d'Europe
y transportent. On ne nous apprend rien sur cette
sorte de corail.
AZARIMIT
* AZARIMIT, s. f. pierre qui se tire d'une mine
qui est au royaume de Cananor, & à laquelle on
attribue de belles propriétés contre la fievre, le flux
de sang, & la morsure des serpens, & qui sembleroit
par cette raison mériter une description bien exacte.
AZAY
* AZAY, (Géog.) petite ville de France dans la
Touraine, sur l'Indre. Long. 18. 5. lat 47. 18.
AZAY - LE - RIDEAU
AZAY - LE - RIDEAU, (Géog.) petite ville de
France en Touraine, généralité de Tours.
AZAZEL
AZAZEL. (Théolog.) Les interpretes de l'Ecriture, tant Juifs que Chrétiens, ne s'accordent pas entr'eux sur la signification de ce mot azazel, qui se
trouve au chap. xvj. du Lévitique; ce qui a fait que
plusieurs ont retenu dans leurs versions de l'Ecriture
le mot Azazel comme un nom propre. Quelques Rabins ont crû que c'étoit le nom de quelque montagne
où le sacrificateur envoyoit le bouc dont il est parlé
en ce lieu - là. Mais S Jérome traduit le mot azazel
par caper emissarius, bouc émissaire, en suivant les
Septante, qui en cet endroit on traduit A'W=OPOMW=AI=ON
dans ce même sens, comme l'expliquent Théodoret
& S. Cyrille; Aquilla & Symmaque ont aussi traduit,
le bouc renvoyé, ou mis en liberté. Le Juif David de
Pomis suit dans son Dictionnaire cette derniere interprétation.
Il remarque seulement que, selon le
sentiment de quelques auteurs, Azazel est le nom d'u<pb->
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