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Je voudrois bien savoir quelles vérités ces propositions peuvent nous faire connoître, que nous ne connussions pas auparavant? Tirons - en toutes les conséquences que nous pourrons, ces conséquences se réduiront toûjours à des propositions identiques, où une idée est affirmée d'elle - même; & toute l'influence de ces maximes, si elles en ont quelqu'une, ne tombera que sur ces sortes de propositions. Or chaque proposition particuliere identique est aussi évidente par elle - même, que les propositions les plus universelles, avec cette seule différence, que ces dernieres pouvant être appliquées à tous les cas, on y insiste davantage.
Quant aux autres maximes moins générales, il y en a plusieurs qui ne sont que des propositions purement verbales, & qui ne nous apprennent autre chose que le rapport que certains noms ont entr'eux; telle est celle - ci: le tout est égal à toutes ses parties; car, je vous prie, quelle vérité réelle sort d'une telle maxime? Un enfant, à qui l'on ôte une partie de sa pomme, le connoît mieux dans cet exemple particulier que par cette proposition générale, un tout est égal à toutes ses parties.
Quoique les propositions générales s'introduisent dans notre esprit à la faveur des propositions particulieres, cependant il prend après cela un chemin tout différent; car réduisant sa connoissance à des principes aussi généraux qu'il le peut, il se les rend familiers, & s'accoûtume à y recourir comme à des modeles du vrai & du faux; & les faisant servir ordinairement de regles pour mesurer la vérité des autres propositions, il vient à se figurer dans la suite, que les propositions plus particulieres empruntent leur vérité & leur évidence de la conformité qu'elles ont avec ces propositions générales.
Mais que veut - on dire, quand on dit communément
qu'il faut avoir des principes? Si l'on entend
par principes des propositions générales & abstraites,
qu'on peut au besoin appliquer à des cas particuliers;
qui est - ce qui n'en a pas? Mais aussi quel
mérite y a - t - il à en avoir? Ce sont des maximes vagues,
dont rien n'apprend à faire de justes applications.
Si l'on doit avoir des principes, ce n'est pas
qu'il faille commencer par - là, pour descendre ensuite
à des connoissances moins générales: mais c'est
qu'il faut avoir bien étudié les vérités particulieres,
& s'être élevé d'abstraction en abstraction jusqu'aux
propositions universelles. Ces sortes de principes sont
naturellement déterminés par les connoissances particulieres
qui y ont conduit; on en voit toute l'étendue,
& l'on peut s'assûrer de s'en servir toûjours avec
exactitude. Voyez
Il est bon pour nettoyer les dents: on l'applique
sur les ulceres corrosifs, sur la galle, en forme de dessiccatif: mais ce remede me paroît suspect & devoir
être proscrit de l'usage de la Medecine: elle ne manque
pas de remedes, qui sans être si violens, sont plus
sûrs, plus reconnus, & autant efficaces. Voyez
Quant aux biens esquels ils succedent à leurs petits - enfans morts sans enfans, Voyez
Observons seulement ici que les ayeuls ou ayeules succedent à leurs petits - enfans par têtes & non par souches; de sorte que si, par exemple, il y avoit ayeul & ayeule d'un côté, & ayeul seulement ou ayeule de l'autre, la succession du petit - sils ou de la petite - fille seroit partagée par tiers & non par moitié. Ainsi jugé par arrêt du 30 Mars 1702, lequel a été lû & publié au châtelet. (H)
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