Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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ÉVANGÉLIAIRE. n. m. Volume qui contient
les évangiles qu'on lit ou qu'on chante
à la messe.

ÉVANGÉLIQUE. adj. des deux genres.
Qui est de l'Évangile, qui est selon l'Évangile.
Doctrine évangélique. Douceur, charité
évangélique. Morale évangélique. Mener une
vie évangélique.

Il signifie encore, particulièrement, Qui est
de la religion réformée. Ministre évangélique.
La Suisse a des cantons catholiques et des cantons
évangéliques.
Substantivement, Les évangéliques.

ÉVANGÉLIQUEMENT. adv. D'une manière
évangélique. Vivre, prêcher évangéliquement.

ÉVANGÉLISATEUR, TRICE. n. Celui, celle
qui évangélise le premier, la première un pays.
Les Jésuites furent les évangélisateurs de la
Chine.

ÉVANGÉLISATION. n. f. Action d'évangéliser
ou Résultat de cette action.

ÉVANGÉLISER. v. tr. Amener par la prédication,
par le livre à accepter la doctrine évangélique.
Lorsque saint Paul commença à évangéliser
les gentils. Évangéliser les nations.

ÉVANGÉLISME. n. m. Tendances religieuses
de la Réforme à ses débuts. L'Évangélisme
allemand. L'Évangélisme français.

ÉVANGÉLISTE. n. m. Auteur de l'un des
quatre Évangiles. Les quatre évangélistes sont
saint Matthieu, saint Marc, saint Luc et saint
Jean.

ÉVANGILE. n. m. La loi de JÉSUS-CHRIST,
sa doctrine. Lorsque Notre-Seigneur JÉSUS-
CHRIST commença à prêcher son Évangile.
Annoncer, prêcher l'Évangile. La prédication
de l'Évangile. La lumière de l'Évangile. Les
promesses de l'Évangile.

Il se dit aussi des Livres qui contiennent la
vie et les doctrines de JÉSUS-CHRIST et dont
la réunion forme le Nouveau Testament.
Les quatre Évangiles. Livre des Évangiles. Les
deux princes jurèrent la paix sur les Évangiles,
en touchant les Évangiles.

Il se dit absolument du Nouveau Testament,
du recueil des quatre Évangiles. Lire
l'Évangile. Jurer sur l'Évangile. Présenter
l'Évangile à baiser.

Fam., Il croit cela comme l'Évangile, Il le
croit fermement.

Fig. et fam., Tout ce qu'il dit n'est pas parole
d'Évangile,
Il ne faut pas croire tout ce qu'il
dit.

Il se dit en outre de Livres relatifs à la vie
et à la doctrine de JÉSUS-CHRIST, mais qui
n'ont pas été admis par l'Église ou de Livres
de piété consacrés à l'usage d'une certaine
classe de lecteurs et où la doctrine de l'Évangile
est mise à leur portée. Les évangiles
apocryphes. L'Évangile de l'enfance.

Il se dit encore de Cette partie des Évangiles
que le prêtre lit à la messe. La messe est bien
avancée, l'évangile est dit.

Le dernier Évangile, L'évangile qui se dit
à la fin de la messe.

Le côté de l'évangile, Le côté gauche de
l'autel, en faisant face à l'autel.

Figurément, ÉVANGILE se dit du Livre, du
document essentiel et symbolique d'une doctrine
quelconque. Les livres de Karl Marx
sont l'évangile du Communisme.

Fig. et fam., C'est l'évangile du jour, se
dit de Quelque chose de nouveau dont tout
le monde s'entretient et aussi d'une Doctrine
à la mode.

ÉVANOUIR (S'). v. pron. Tomber en faiblesse,
perdre connaissance. Cette femme s'évanouit
en apprenant la mort de son mari. Elle
s'est évanouie à cette nouvelle.

Il signifie aussi, en parlant des Choses.
Disparaître sans laisser de traces. Ce météore
n'a fait que paraître un moment et s'est évanoui.
Tous les grands biens qui étaient dans cette

famille se sont évanouis. Mon bonheur s'est
évanoui comme un songe. Une gloire évanouie.

En termes d'Algèbre, Faire évanouir une
inconnue,
La faire disparaître d'une équation.

ÉVANOUISSANT, ANTE. adj. T. d'Algèbre.
Qui diminue indéfiniment, en parlant d'une
Quantité. Une quantité évanouissante.

ÉVANOUISSEMENT. n. m. Action de s'évanouir.
Un long évanouissement. Il est revenu
de son évanouissement. Avoir de fréquents évanouissements.

Fig., L'évanouissement de ses
illusions.

En termes d'Algèbre Évanouissement d'une
inconnue, d'une quantité, d'un dénominateur.

ÉVAPORATION. n. f. Transformation plus
ou moins lente d'un liquide en vapeur. L'évaporation
de l'eau et de toutes sortes de liquides
se fait naturellement, soit par la seule action de
l'air, soit par la chaleur du soleil.

ÉVAPORATOIRE. adj. des deux genres.
T. d'Arts. Qui a rapport à l'évaporation ou
qui sert à l'évaporation. Appareil, procédé
évaporatoire.

ÉVAPORER (S'). v. pron. Se résoudre en
vapeur. L'esprit-de-vin s'évapore aisément.
Faire évaporer une liqueur à feu lent.

Par extension, il signifie Se dissiper. Sa
colère s'évapore en menaces. Cette folle ardeur
ne tardera pas à s'évaporer. Au milieu de ces
vaines subtilités, la raison, le bon sens s'évapore.

Dans cette acception, on l'emploie quelquefois
transitivement dans le sens de Faire
se dissiper. Évaporer sa bile, sa mauvaise
humeur.

S'ÉVAPORER signifie figurément Montrer de
la légèreté, une certaine légèreté, se dissiper.
Il s'emploie surtout au participe passé comme
nom. C'est une évaporée.

ÉVASEMENT. n. m. Action d'évaser ou
État de ce qui est évasé. Évasement des arches
d'un pont.

ÉVASER. v. tr. Élargir, rendre une chose
plus large à son ouverture. Il faut évaser
davantage ce tuyau, l'ouverture de ce tuyau.
Un verre trop évasé.

En termes de Jardinage, Évaser un arbre,
Lui faire prendre plus de circonférence. On
dit de même qu'Un arbre s'évase, ne s'évase
pas assez, s'évase trop.

ÉVASIF, IVE. adj. Qui sert à éluder. Moyen
évasif. Réponse évasive.

ÉVASION. n. f. Action de s'évader. Après
son évasion, il se retira en lieu sûr. Favoriser
l'évasion d'un prisonnier.

ÉVASIVEMENT. adv. D'une manière évasive.
Répondre évasivement.

ÉVASURE. n. f. Ouverture d'un vase;
et, par extension, Élargissement pratique à
l'extrémité d'un conduit, d'un pont, etc.

ÉVÊCHÉ. n. m. Diocèse, partie de territoire
soumise à l'autorité spirituelle d'un
évêque. L'évêché de Chartres. Toutes les paroisses,
toutes les cures d'un évêché. Obtenir
un évêché.

Il se dit en outre d'une Ville où il y a un
siège épiscopal, c'est-à-dire qui est la Résidence
d'un évêque. Orléans est un évêché, est
évêché. On érigea telle ville en évêché.

Il désigne encore la Demeure de l'évêque.
Il est logé à l'évêché. Cette réunion se tient à
l'évêché.

ÉVEIL. n. m. Action d'éveiller ou de s'éveiller.
On dit plutôt aujourd'hui RÉVEIL.

Il signifie par extension Alarme. Une fois
l'éveil donné, tout le camp fut sur pied.

Il s'emploie surtout au figuré pour signifier
Avertissement que l'on donne de bien
veiller, d'être sur ses gardes. Donner l'éveil.
Je n'en ai eu l'éveil que tout à l'heure.

En éveil, Sur ses gardes, aux aguets. Être
en éveil. Tenir en éveil. Une jalousie, une
charité toujours en éveil.

Il signifie aussi figurément Action de
s'éveiller. L'éveil de l'intelligence, de la sensibilité,
des sens, de la nature.

ÉVEILLÉ, ÉE. adj. Qui est gai, vif. Vous
êtes bien éveillé aujourd'hui. C'est un petit
garçon bien éveillé. Il a l'esprit éveillé, l'air
éveillé, la mine éveillée. Les yeux bien éveillés.

Fig. et fam., Il est éveillé comme une potée de
souris,
se dit d'un Jeune enfant fort vif, fort
remuant et fort gai.

ÉVEILLER. v. tr. Tirer du sommeil. Quand
il est une fois endormi, on ne peut l'éveiller. Le
moindre bruit l'éveille. On est venu m'éveiller
ce matin à cinq heures.

Prov. et fig., Il ne faut pas éveiller le chat
qui dort.
Voyez CHAT.

S'ÉVEILLER signifie Sortir du sommeil. Il
s'éveille tous les jours à une certaine heure. Elle
s'est éveillée en sursaut. On emporterait la
maison, qu'il ne s'éveillerait pas. S'éveiller au
bruit. Vous paraissez tout endormi, éveillez-

vous. En ces différents sens, on dit plutôt
aujourd'hui RÉVEILLER. On dit toutefois, au
sens figuré, Son intelligence commence à
s'éveiller.

ÉVEILLEUR. n. m. Celui qui éveille. Il ne
se dit que figurément. Cet écrivain fut un
éveilleur d'idées.

ÉVÉNEMENT. n. m. Ce qui arrive, ce qui
survient. Événement heureux, funeste, inattendu,
étrange. Un événement de la plus grande importance.
Les grands événements de ce règne.
Cet événement aura des suites fâcheuses. Tous
les événements de notre vie. Le cours des événements.
Une longue suite d'événements. J'ai
entendu plusieurs fois le récit de cet événement.

Faire événement, Produire une forte sensation.
Son apparition fit événement.

C'est un événement, C'est une chose inattendue,
c'est une grande affaire. Ce fut un
événement dans son existence. Que me dites-
vous là? Quel événement!

Il se dit aussi dans le sens d'Incidents, faits
racontés ou mis en action au théâtre, dans un
roman, etc. Les événements se pressent, se multiplient
dans cet acte. Ce roman est plein d'événements
inattendus qui excitent la curiosité.

Il se dit aussi de l'Issue, du succès bon ou
mauvais de quelque chose. L'événement fit
voir qu'il ne s'était pas trompé. L'événement lui
donna tort. Il ne faut pas juger des choses, des
conseils, des entreprises par l'événement. Se
préparer à tout événement.

En termes de Guerre, il désigne parfois la
Dernière phase d'une bataille, la manoeuvre
finale qui doit décider de la victoire. L'entrée
en ligne de la réserve produisit l'événement
de la journée.

À tout événement, À tout hasard, quoi qu'il
arrive.

ÉVENT. n. m. Exposition au vent, à l'air.
Mettre des marchandises, des hardes à l'évent.

Par analogie, Donner de l'évent à une pièce
de vin,
Y donner de l'air en faisant une petite
ouverture par en haut.

Fig. et fam., Avoir la tête à l'évent, Avoir
l'esprit léger, être évaporé. On dit de même
C'est une tête à l'évent, C'est une personne
étourdie et d'un esprit léger.

Il se dit aussi de l'Odeur et de la saveur
particulières que donne parfois aux aliments
et aux liqueurs le contact prolongé de l'air.
Du vin qui sent l'évent, qui a de l'évent.

Il se dit encore de l'Ouverture par laquelle
certains cétacés rejettent l'eau qu'ils ont
aspirée.

Il se dit, en termes d'Arts, des Conduits que
l'on ménage dans la fondation des fourneaux
des fonderies pour que l'air y circule.

Il se dit aussi des Ouvertures ménagées
dans un moule pour l'échappement des gaz
au moment de la fonte.

Il signifie aussi Défaut de fabrication d'un
canon de fusil, défectuosité d'une mine, qui

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