Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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ÉTUDIER est aussi verbe actif, et alors il signifie, S'appliquer à apprendre une science, un art, à entendre un auteur, à connaître toutes les circonstances d'une affaire, les causes d'un phénomène, etc. Étudier la physique, l'histoire, l'architecture, la navigation. C'est un auteur que j'ai peu étudié. Il étudie sans cesse l'Écriture sainte. Il sait bien cette affaire, il l'a beaucoup étudiée. Étudier une classe de phénomènes. Étudier la nature. Étudier les maladies des enfants.

Il signifie particulièrement, Tâcher de fixer dans sa mémoire, d'apprendre par coeur. Étudier une leçon. Étudier un sermon, un discours, un compliment. Étudier son rôle.

Étudier un discours, un compliment, signifie quelquefois, Le méditer, le préparer, le composer avec soin. Cette partie de votre discours demandait à être plus étudiée. On dit dans le même sens, Il fait des contes plaisants, mais il les étudie.

En Peinture et en Sculpture, Étudier une draperie, une pose, l'agencement d'un groupe, Se bien assurer de leur effet, avant l'exécution définitive.

En Archit., Étudier un projet, un plan, Vérifier si toutes les parties en sont combinées avec ordre et justesse, et s'il s'accorde bien avec les moyens d'exécution.

ÉTUDIER signifie par extension, Observer avec soin l'humeur, le génie, les façons de faire, les inclinations d'une personne. J'ai longtemps étudié cet homme-là, et je ne le connais pas encore bien. Un bon courtisan étudie les inclinations du prince. Étudier le monde. On dit dans un sens analogue, avec le pronom personnel, S'étudier soi-même.

ÉTUDIER avec le pronom personnel, et suivi de la préposition à, signifie, S'appliquer, s'exercer à faire quelque chose, méditer de quelle manière on peut s'y prendre. Il ne s'étudie qu'à faire du mal. Je m'étudierai toujours à vous plaire, à vous servir.

ÉTUDIÉ, ÉE. participe Il signifie adjectivement, Feint, recherché, affecté. Il n'est point naturel, il est étudié. Une joie, une douleur étudiée. Des larmes étudiées. Langage étudié. Geste étudié. Maintien étudié. Le jeu de cet acteur est trop étudié.

Il signifie aussi, Fait avec soin et application, bien travaillé, bien fini. Un tableau bien étudié.

ÉTUDIOLE. s. f. Petit meuble à plusieurs tiroirs, qui se place sur une table, pour y serrer des papiers d'étude, ou autre chose. Ce mot est maintenant peu usité.

ÉTUI. s. m. Sorte de boîte qui sert à mettre, à porter, à conserver quelque chose, et dont la forme et la grandeur varient selon les objets qu'elle est destinée à contenir. Étui de chapeau. Étui de ciseaux, de couteaux. Étui à aiguilles. Étui à épingles. Étui de harpe. Étui de bois, de carton, de cuir, d'or, d'argent, d'ivoire.

Étui de mathématique, Boîte contenant des instruments de mathématique.

ÉTUI se dit, par extension, de L'enveloppe coriace et dure qui recouvre et protége les ailes de certains insectes, tels que le hanneton, l'escarbot, etc. C'est ce que les entomologistes nomment les élytres.

ÉTUVE. s. f. Lieu clos dont on échauffe plus ou moins la température, pour faire transpirer. Son salon est chaud comme une étuve. Aller aux étuves. Étuve humide, ou Bain de vapeurs. Étuve sèche. Les étuves sont bonnes pour ce mal.

Il se dit aussi d'Une espèce de four où l'on fait sécher différentes substances. Il y a une étuve dans cette office. Faire sécher du sucre, des grains, des raisins dans une étuve.

Par exagérat., Cette chambre est une étuve, se dit D'une chambre bien close, qui est très-chaude en hiver.

ÉTUVÉE. s. f. T. de Cuisine. Certaine manière de cuire, d'assaisonner des viandes, du poisson. Mettre du veau, une carpe à l'étuvée. Cela sera bon à l'étuvée.

Il se dit aussi Des viandes mêmes assaisonnées et cuites de la sorte. Étuvée de veau, de pigeonneaux. Faire une étuvée de carpe, ou simplement, Faire une étuvée.

ÉTUVEMENT. s. m. Action d'étuver.

ÉTUVER. v. a. Laver en appuyant doucement. Il ne se dit guère qu'en parlant D'une plaie, d'une partie malade. Il faut bien étuver cette plaie. Étuver avec de l'eau tiède, avec de l'eau-de-vie, avec du vin.

ÉTUVÉ, ÉE. participe

ÉTUVISTE. s. m. Celui qui tient des bains et des étuves. On dit maintenant, Baigneur.

ÉTYMOLOGIE. s. f. Origine d'un mot; dérivation d'un mot formé d'un ou de plusieurs autres. Rechercher l'étymologie d'un mot, en donner l'étymologie. Véritable, fausse étymologie. La science des étymologies.

Il se dit quelquefois de La science des étymologies. S'occuper d'étymologie. Les règles de l'étymologie.

ÉTYMOLOGIQUE. adj. des deux genres Qui concerne les étymologies. Un dictionnaire étymologique. La science étymologique. Explication étymologique.

ÉTYMOLOGISTE. s. m. Celui qui s'occupe d'étymologie, qui sait les étymologies. C'est un grand, un savant étymologiste.

EUBAGES. s. m. pl. Nom d'une classe de druides ou d'anciens prêtres gaulois, dont la principale occupation était l'étude de la physique, de l'astronomie et de la divination.

EUCHARISTIE. s. f. (On prononce Eukaristie.) Le saint sacrement du corps et du sang de JÉSUS-CHRIST, contenus sous les espèces du pain et du vin. Le mystère de l'eucharistie. Le sacrement de l'eucharistie. Recevoir l'eucharistie. Adorer Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST dans l'eucharistie.

EUCHARISTIQUE. adj. des deux genres (On prononce Eukaristique.) Qui appartient à l'eucharistie. Les espèces eucharistiques.

EUCOLOGE. s. m. Nom d'un livre où se trouve tout l'office des dimanches et des principales fêtes de l'année. On m'a donné un bel eucologe.

EUCRASIE. s. f. T. de Médec., qui signifie, Un bon tempérament.

EUDIOMÈTRE. s. m. T. de Chimie. Instrument dont on se sert pour mesurer le degré de pureté de l'air atmosphérique, la quantité d'oxygène qu'il contient.

EUDIOMÉTRIE. s. f. Art de reconnaître par des procédés chimiques la proportion d'oxygène qui existe dans l'air atmosphérique.

EUDIOMÉTRIQUE. adj. des deux genres Qui a rapport à l'eudiométrie. Expérience eudiométrique. Instrument eudiométrique.

EUFRAISE. s. f. T. de Botan. Petite plante annuelle qu'on employait beaucoup autrefois contre les maladies des yeux.

EULOGIES. s. f. pl. T. de Liturgie. Choses bénites.

EUMÉNIDE. s. f. T. de Mythologie. Voyez FURIE.

EUNUQUE. s. m. Celui à qui on a coupé les parties nécessaires à la génération. Il ne se dit que De l'homme. Les princes d'Orient confient la garde de leurs femmes à des eunuques. Eunuque noir. Eunuque blanc. Les eunuques du sérail. On le fit eunuque.

EUPATOIRE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes à fleurs composées, dont l'espèce commune se nomme Eupatoire d'Avicenne.

EUPHÉMISME s. m. Adoucissement d'expression par lequel on déguise des idées désagréables, ou tristes, ou déshonnêtes, sous d'autres plus douces, plus décentes, qui laissent deviner les premières.

EUPHONIE. s. f. Son agréable d'une seule voix, ou d'un seul instrument. Il est opposé à Symphonie, qui se dit Du mélange de plusieurs sons.

Il est aussi terme de Grammaire, et signifie, Ce qui rend la prononciation plus douce et plus coulante. C'est par euphonie qu'on dit, Si l'on, pour si on; Viendra-t-il, pour viendra-il; Ton amitié, pour ta amitié.

EUPHONIQUE. adj. des deux genres T. de Gram. Qui produit l'euphonie. Dans cette phrase, Viendra-t-il, le t est une lettre euphonique.

EUPHORBE. s. m. T. de Botan. Genre de plantes qui renferme un très-grand nombre d'espèces, à suc laiteux, âcre et corrosif. Les tithymales sont des euphorbes. La gomme-résine d'euphorbe est un drastique violent.

EUROPÉEN, ENNE. adj. Qui appartient à l'Europe. Les nations européennes. Les moeurs européennes.

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