LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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de toutes sortes d'affaires, qu'Il est
l'hôte et l'hôtellerie.
Hôte
Hôte, est un terme réciproque,
qui se dit aussi De ceux qui viennent
manger dans un cabaret, ou loger dans
une hôtellerie ou maison garnie. Ainsi
on dit, qu'On est logé chez un hôte
commode; et que Celui chez qui on loge,
a des hôtes commodes ou fâcheux.
Il se dit pareillement, tant De celui
qui loue à quelqu'un une portion de sa
maison, que de celui qui la tient à
loyer. Dans la première acception, on
dit, que L'hôte est tenu des grossesréparations;
et dans la seconde, le Propriétaire
dit, qu'Il a chez lui des hôtes,
ou commodes, ou incommodes.
En parlant De certaines parties de
plaisirs où chacun porte son plat pour
aller souper chez quelqu'un de la troupe,
on dit, qu'Il n'y en a point de plus
foulé que l'hôte, pour dire, Celui chez
qui on mange.
On dit proverbialement, Bon visage
d'hôte, pour dire, Bon accueil de celui
qui donne à manger chez lui.
Hòte
Hòte, se dit figur. pour Habitant.
Les hôtes des bois.
HÔTEL
HÔTEL. s. m. Grande maison d'un
Prince, d'un grand Seigneur, d'une
personne de qualité. L'Hôtel de Condé.
L'Hôtel de Conti. L'Hôtel des Ambassadeurs
extraordinaires.
On appelle L'Hôtel--Dieu, L'Hôpital
ordinaire des malades. Administrateur
de l'Hôtel--Dieu. Directeur de l'Hôtel--Dieu. Religieuse de l'Hôtel--Dieu. Il est
malade à l'Hôtel--Dieu. Tous les Hôtels--Dieu du Royaume.
On appeloit autrefois La Maison du
Roi, L'Hôtel. Eton dit encore: Grand
Prevôt de l'Hôtel. Maître des Requêtes
de l'Hôtel. Il a un procès aux Requêtes
de l'Hôtel. Il a ses causes commises aux
Requêtes de l'Hôtel.
On appelle Hôtelde Ville, La maison
publique où l'on s'assemble d'ordinaire
pour les affaires de la Ville; et Hôtel
des Monnoies, Le lieu où l'on fabrique
les monnoies.
Hòtel
Hòtel, se dit aussi d'Une grande
maison garnie. L'Hôtel de Hollande.
L'Hôtel de Venise. L'hôtel d'Angleterre,
etc.
Il se dit pareillement en style de
Pratique et dans les procès verbaux,
en parlant Du logis d'un Conseiller,
ou d'un autre Officier de Justice. Et
dans certains actes on appelle Hôtel
Abbatial, La maison destinée pour le
logement de l'Abbé.
Maître d'Hôtel
Maître d'Hôtel. sub. m. Officier
préposé pour avoir soin de ce qui regarde
la table d'un Prince, d'un grand
Seigneur, ou de riches Particuliers,
et qui sert ou fait servir sur table.
Premier Maître d'Hôtel du Roi, de la
Reine. Maître d'Hôtel ordinaire de chez
le Roi. Maître d'Hôtel ordinaire du Roi.
Maître d'Hôtel de quartier. Acheter une
Charge de Maître d'Hôtel chez le Roi.
Il a envoyé son Maître d'Hôtel pour faire
préparer à dîner.
HÔTELIER, IÈRE
HÔTELIER, IÈRE. substant. Celui
ou celle qui tient hôtellerie. Un bon
hôtelier.
On appelle aussi Hôtelier, dans quelques
Abbayes, Un Religieux chargé
de recevoir et de nourrir les hôtes,
les passagers.
HÔTELLERIE
HÔTELLERIE. s. f. Maison où les
voyageurs et les passans sont logés et
nourris pour leur argent. Grande hôtellerie.
Être logé à l'hôtellerie. Il est
allé descendre à cette hôtellerie.
Dans les grosses Abbayes, on appelle
Hôtellerie, Le corps de logis destiné
pour recevoir les étrangers.
HOTTE
HOTTE. s. f. (H s'aspire, et dans
les dérivés.) Sorte de panier qui est
ordinairement d'osier, et qu'on met
sur le dos avec des bretelles pour porter
diverses choses. Hotte à porter de la
terre, à porter du pain, à porter de la
viande. Porter du linge dans une hotte.
Porter la hotte.
On appelle Hotte poissée, Une hotte
enduite de poix, qui sert pour porter
le vin du pressoir dans les tonneaux.
On appelle Hotte de cheminée, La
pente d'un tuyau de cheminée en forme
de hotte renversée, depuis la barre
jusqu'au haut du plancher.
HOTTÉE
HOTTÉE. subst. fémin. Plein une
hotte. Hottée de terre. Hottée de fumier.
Hottée de pain. Hottée de fruits. Hottée
de vin.
HOTTEUR, EUSE
HOTTEUR, EUSE. subs. Celui ou
celle qui porte la hotte. En vendanges
le hotteur gagne le double des coupeurs. Il
y a cent hotteurs qui portent tous les
jours de la terre dans son jardin.
On appelle Hotteuses ou Porteuses,
Les femmes qui se tiennent à la Halle
ou dans les autres Marchés pour porter
dans leurs hottes ce que les particuliers
achètent.
HOU
HOUBLON
HOUBLON. subst. mas. (H s'aspire,
et dans les dérivés.) Plante
qui entre dans la composition de la
bière. Planter des perches pour appuyer
le houblon. Le houblon s'élève à la hauteur
des plus hautes perches. Manger du
houblon en salade. Cueillir du houblon.
HOUBLONNER
HOUBLONNER. v. a. Il ne se dit
qu'en parlant Du mélange du houblon.
Ainsi on dit, qu'On a trop houblonné
la bière, ou qu'on ne l'a pas assez houblonnée.
Houblonné, ée
Houblonné, ée. participe.
HOUBLONNIÈRE
HOUBLONNIÈRE. s. fém. Champ
planté de houblon. Une grande houblonnière.
Entrer dans une houblonnière.
L'Infanterie s'étoit postée dans une houblonnière.
HOUE
HOUE. s. f. (H s'aspire.) Instrument
de fer large et recourbé, qui a
un manche de bois, et avec lequel on
remue la terre en la tirant vers soi.
Vigne labourée à la houe. Faire un fossé
avec une houe. Labourer des arbres avec
une houe.
HOUER
HOUER. v. a. Labourer une terre
avec la houe. Il faut houer cette terre,
ce jardin.
Il est aussi neutre. Ce vigneron ne fait
que houer toute la journée.
Houé, ée
Houé, ée. participe.
HOUILLE
HOUILLE. s. f. (H s'aspire.) Sorte
de charbon de terre, qu'on tire principalement
dans le Pays de Liége. Tirer
de la houille. Brûler de la houille. Un bateau
de houille.
HOULE
HOULE. s. f. (H s'aspire, et dans
le dérivé.) Terme de Marine. On
appelle ainsi La vague qui reste à la
mer, après que la tempête est passée.
La houle étoit encore fort grosse.
HOULETTE
HOULETTE. s. fém. (H s'aspire.)
Bâton que porte un Berger, et au bout
duquel il y a une plaque de fer faite
en forme de gouttière pour jeter des
mottes de terre aux moutons qui s'écartent,
et les faire revenir. La houlette
d'un Berger. La houlette d'une Bergère.
On dit proverbialement et figurément,
Depuis le sceptre jusqu'à la houlette,
pour dire, Depuis ce qu'il y a
de plus grand parmi les hommes,
jusqu'à ce qu'il y a de moins considérable.
On appelle aussi Houlette, Un ustensile
qui est fait en forme de houlette
avec un bâton fort court, et dont
les Jardiniers se servent pour lever de
terre les ognons de fleurs.
HOULEUX, EUSE
HOULEUX, EUSE. adj. Terme de
Marine. Agité, bouillonnant. La mer
étoit houleuse, et annonçoit une tempête.
HOUPER
HOUPER. v. (H s'aspire.) Terme
de Chasse. Appeler son compagnon.
Houpé, ée
Houpé, ée. participe.
HOUPPE
HOUPPE. s. fém. (H s'aspire.) Assemblage
de plusieurs filets de laine
ou de soie liés ensemble comme par
bouquets. La houppe d'une pomme de
lit. La houppe d'une ceinture. La houppe
d'un bonnet carré. Mettre des houppes
à des chevaux de carrosse. Une houppe à
poudrer.
HOUPPELANDE
HOUPPELANDE. s. f. (H s'aspire.)
Sorte de casaque. Houppelande grise.
Houppelande de gros drap.
HOUPPER
HOUPPER. v. a. Faire des houppes.
Houpper de la laine, La peigner.
Houppé, ée
Houppé, ée. participe.
HOURAILLER
HOURAILLER. v. n. (H s'aspire.)
Chasser avec des hourets.
HOURAILLIS
HOURAILLIS. s. masc. Terme de
Chasse. Meute de mauvais chiens de
chasse.
HOURDAGE
HOURDAGE. s. m. (H s'aspire.)
Maçonnage grossier. On dit aussi,
Hourder, v. act. dans le même sens.
HOURET
HOURET. s. m. (H s'aspire.) On
appelle ainsi Un mauvais petit chien
de chasse. Il n'avoit pour chiens de chasse
que trois ou quatre hourets galeux.
HOURI
HOURI. s. f. (H s'aspire.) Nom que
les Mahométans donnent aux femmes
qui doivent dans le Paradis contribuer
aux plaisirs des élus de Mahomet.
HOURQUE
HOURQUE. s. fém. (H s'aspire.)
Sorte de vaisseau Hollandois en forme
de flûte.
HOURVARI
HOURVARI. s. m. (H s'aspire.)
Terme dont les Chasseurs se servent
pour faire revenir les chiens sur leurs
premières voies, quand ils sont tombés
en défaut.
Il se dit aussi familièrement pour Un
grand bruit, un grand tumulte. Il y a
eu là un étrange hourvari.
HOUSARD
HOUSARD. Voyez Houssard.
HOUSE, EE
HOUSE, EE. adject. (H s'aspire.)
Crotté, mouillé. Il est arrivé tout housé.
Crotté, housé. Il est vieux.
HOUSEAUX
HOUSEAUX. s. m. plur. (H s'aspire.
) Sorte de chaussure de jambes
contre la pluie et la crotte, comme
sont les guêtres, etc. Il est vieux, et
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