Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Il se dit aussi, en termes de Chirurgie, de
Certaines sondes.

ÉPUCER. v. tr. Débarrasser un animal de
ses puces. Épucer un chien. Un chat qui s'épuce.

ÉPUISABLE. adj. des deux genres. Qui
peut être épuisé. Il est peu usité.

ÉPUISEMENT. n. m. Action d'épuiser, en
tout ou en partie, les eaux amassées en quelque
endroit ou Résultat de cette action. On
travaille depuis plusieurs jours à l'épuisement
des eaux de la mine.

Il signifie, par extension, Perte considérable
de telle ou telle partie des forces de l'organisme
et en général Dissipation de forces.
L'épuisement où il est tombé est la rançon de
ses excès. Les jeûnes et les veilles l'ont réduit
à l'épuisement. Mourir d'épuisement.

Il se dit aussi figurément, surtout en parlant
des Finances, lorsqu'elles ont été épuisées
par des dépenses excessives. L'épuisement
du Trésor contraignit de recourir à des moyens
extraordinaires.

ÉPUISER. v. tr. Mettre à sec en puisant.
Épuiser une fontaine à force d'en tirer de l'eau.
Cette source s'est épuisée. L'armée était si
nombreuse que partout où elle campait elle
épuisait les fontaines et les ruisseaux.

Il se dit aussi en parlant du Sang et de
tout ce qui contribue à l'entretien des forces
du corps. On l'a trop saigné, on l'a épuisé.
À son âge, une trop grande application épuise
le cerveau. Ses débauches ont épuisé ses forces.
S'épuiser à force de travail. S'épuiser à force
de crier, à crier. S'épuiser en efforts inutiles.

Épuiser un sol, une terre, En absorber tous
les sucs nourriciers. Cette plante épuise le sol
où elle se propage.

Par extension, Épuiser une mine, En extraire
tout ce qu'elle contient.

Il signifie au figuré Consommer, absorber,
employer certaines choses de manière à n'en
plus laisser du tout. Ils avaient épuisé toutes
leurs munitions. Leurs ressources étaient épuisées.
Épuiser les richesses d'un pays. Nos provisions
commençaient à s'épuiser. Cette guerre
épuisa le trésor public. Épuiser une province
d'hommes et d'argent. Épuiser la bourse de
quelqu'un. Après avoir épuisé tous les moyens
de conciliation. Édition épuisée,
Dont il ne
reste plus aucun exemplaire à vendre chez
l'éditeur.

Fig., Épuiser une matière, un sujet, Ne
rien oublier de tout ce qui peut être dit sur
la matière, sur le sujet qu'on traite. Cet
auteur a épuisé la matière. Il a épuisé son
sujet.

Fig., Un esprit épuisé, une imagination
épuisée,
Un esprit, une imagination usés, qui
ne peuvent plus rien produire de nouveau.

ÉPUISETTE. n. f. Sorte de filet de pêche
en forme de sac, monté sur un cerceau et
adapté à un manche.

Il est aussi synonyme d'ÉCOPE. Voyez ce
mot.

ÉPULIDE ou ÉPULIE. n. f. T. de Médecine.
Excroissance de chair qui se forme sur les
gencives.

ÉPURATION. n. f. Action d'épurer. L'épuration
du sang. L'épuration des métaux. L'épuration
des huiles.
Fig., Épuration des moeurs.
Épuration de la langue. Épuration du théâtre.
Épuration d'un corps politique, d'un personnel
administratif.

ÉPURE. n. f. T. d'Architecture. Dessin de
quelque édifice, ou de quelque partie d'un édifice,
qu'on trace sur une muraille, sur un
plancher, sur une surface bien unie, dans les
dimensions que doit avoir l'édifice, ou la
partie d'édifice, afin d'y prendre les mesures
nécessaires. L'épure d'une église, d'une voûte,
d'une colonne. L'épure d'une charpente.

Il se dit, par extension, du Même dessin
réduit d'après une échelle et des dessins en
petit que l'on fait pour s'exercer à tracer
des épures en grand.

Il désigne aussi, en termes de Géométrie
descriptive, un Dessin au trait qui représente
sur un plan l'ensemble des proportions des
différents points ou lignes d'une figure.

ÉPURER. v. tr. Rendre pur, rendre plus
pur. Il faut épurer ce sirop. Épurer de l'eau
bourbeuse en la filtrant. Le feu épure les métaux.

Fig., Épurer la langue, Rendre la langue
plus correcte. On dit aussi Épurer son style.

Épurer un auteur, Retrancher des ouvrages
d'un auteur ce qu'il y a de trop libre et de
choquant.

Épurer le théâtre, Faire en sorte qu'il n'y
ait rien dans les pièces de théâtre qui puisse
blesser les moeurs.

Épurer le goût, Le rendre plus sûr et plus
délicat.

Épurer le coeur, l'âme, les sentiments de
quelqu'un,
Chasser de l'esprit et du coeur
de quelqu'un les pensées, les sentiments
contraires à la religion, aux bonnes moeurs,
à l'honneur. Des lectures qui épurent l'âme.
On dit aussi, dans le style de la Chaire, Épurer
son coeur de toute affection terrestre.

Épurer les moeurs, Faire qu'elles soient
plus pures, plus régulières.

Épurer une assemblée, En éliminer les
membres qui sont jugés indignes d'y siéger.

S'ÉPURER signifie, tant au propre qu'au
figuré, Devenir plus pur. Il faut laisser reposer
cette liqueur, elle s'épurera avec le temps.
L'or s'épure dans le creuset. La langue commençait
à s'épurer. Les moeurs s'épurent. Le
goût s'épure par de bonnes lectures.

ÉPURGE. n. f. T. de Botanique. Plante
de la famille des Euphorbiacées, dont les
semences donnent une huile purgative. Le
ricin commun se nomme aussi grande épurge.

ÉQUANIMITÉ. n. f. Égalité d'âme.

ÉQUARRIR. v. tr. Tailler à angles droits.
Équarrir une poutre, une pierre, un bloc de
marbre. Une pièce de bois équarrie.

Équarrir une glace, La rendre carrée en
se servant du diamant et des pinces.

Il se dit aussi de l'Action de dépecer les
bêtes mortes ou que l'on abat. Équarrir un
cheval.

ÉQUARRISSAGE. n. m. Action d'équarrir
ou État de ce qui est équarri. Cette poutre
a vingt-cinq centimètres d'équarrissage,
c'est-à-
dire vingt-cinq centimètres en tous sens.

Bois d'équarrissage, Le bois qui doit avoir
au moins seize centimètres d'équarrissage.

Il signifie aussi Action d'écorcher, de dépecer
les bêtes de somme ou de trait, comme les
chevaux, les ânes.

ÉQUARRISSEMENT. n. m. T. d'Arts. Action
d'équarrir ou État d'une chose équarrie.
L'équarrissement d'une pierre, d'un morceau de
bois. Tailler une pierre, un morceau de bois en
équarrissement.

ÉQUARRISSEUR. n. m. Celui qui fait métier
de tuer et d'écorcher les bêtes de somme
ou de trait.

ÉQUATEUR. (QUA se prononce COUA dans
ce mot et dans les deux suivants.) n. m. Le plus
grand des cercles de la sphère, qui est également
distant des deux pôles et qu'on appelle
aussi Ligne équinoxiale, équatoriale, ou simplement
Ligne. Équateur terrestre. Équateur
céleste.
Le plan de l'équateur terrestre, prolongé
indéfiniment dans l'espace, constitue
l'équateur céleste, que le soleil traverse deux
fois dans l'année, aux temps des équinoxes.
C'est en parlant du cercle idéal tracé par ce
plan sur la sphère céleste que l'on peut dire :
Les peuples qui habitent sous l'équateur. Les
régions situées sous l'équateur.

Les astronomes disent quelquefois dans
un sens analogue L'équateur de Jupiter, de
Saturne, etc.

ÉQUATION. n. f. T. d'Algèbre. L'expression
de la condition d'égalité établie entre
deux quantités algébriques. Équation du premier
degré, du second degré. Les racines d'une
équation. Les membres, les variables, les inconnues
d'une équation. Résoudre, vérifier une
équation.

En termes d'Astronomie, il se dit de la
Quantité variable, mais déterminable par le
calcul, qu'il faut ajouter ou ôter aux mouvements
moyens pour obtenir les mouvements
vrais. L'équation des temps est le nombre
variable de minutes et de secondes qu'il faut
ajouter chaque jour à l'époque du midi moyen
pour avoir le midi vrai. Pendule à équation.

ÉQUATORIAL, ALE. adj. Qui appartient
à l'équateur. Contrées équatoriales. Plantes
équatoriales. La ligne équatoriale,
L'équateur.

En termes d'Astronomie, Étoiles, constellations
équatoriales,
Étoiles, constellations voisines
de l'équateur.

Il s'emploie comme nom masculin pour
désigner l'Instrument dont on se sert pour
suivre le mouvement des astres, pour déterminer
leur ascension droite et leur déclinaison.
Les équatoriaux de l'Observatoire de
Paris.

ÉQUERRE. n. f. Instrument qui sert à
tracer un angle droit et qui est principalement
à l'usage des mathématiciens, des géomètres,
des charpentiers, des menuisiers, des maçons,
etc. Fait à l'équerre. Poser l'équerre. Dresser à
l'équerre.

Il se dit aussi de Ce qui est à angle droit,
de ce qui a la forme d'une équerre. Ce bâtiment
n'est pas d'équerre. Bâti à fausse équerre.
Mettre d'équerre. Disposer en équerre.

ÉQUERRER. v. tr. Façonner une pièce de
bois à l'aide de l'équerre, suivant un modèle
appelé Gabarit.

ÉQUESTRE. adj. des deux genres. Qui
représente une personne à cheval. Statue
équestre, figure équestre.

En termes d'Histoire, il signifie Qui concerne
l'ordre des chevaliers. L'ordre équestre
de Rome, de Pologne.

ÉQUIANGLE. adj. des deux genres. T. de
Géométrie
. Dont tous les angles sont égaux
entre eux. Le carré est une figure équiangle.

Il se dit aussi d'une Figure qui a ses angles
égaux à ceux d'une autre. Deux figures
équiangles entre elles.

ÉQUIDIFFÉRENCE. n. f. T. d'Arithmétique.
Résultat de la différence de deux
nombres quand ce résultat se trouve égal à
la différence de deux autres nombres.

ÉQUIDISTANT, ANTE. adj. T. de Géométrie.
Qui dans toutes ses parties est également
éloigné des parties d'un autre corps. Les
lignes parallèles sont équidistantes.

ÉQUILATÉRAL, ALE. adj. T. de Géométrie.
Qui a ses côtés égaux entre eux, en parlant
d'une Figure. Triangle équilatéral. Polygones
équilatéraux.

ÉQUILATÈRE. adj. des deux genres. T. de
Géométrie
. Dont les deux symptotes sont rectangulaires,
en parlant d'une Hyperbole.

ÉQUILIBRE. n. m. État des corps maintenus
en repos sous l'influence de plusieurs
forces qui se contrebalancent exactement.
Cela est en équilibre. Dans un juste équilibre.
Cela fait l'équilibre. L'équilibre des liquides.
Équilibre stable. Équilibre instable.

Mettre une chose en équilibre, Faire que
son poids se partage également des deux
côtés d'un point d'appui, en sorte qu'elle
reste immobile et ne penche ni de l'un ni
de l'autre côté. On dit dans le même sens
Être, se tenir en équilibre. Garder, perdre
l'équilibre. Déranger l'équilibre. Se tenir en
équilibre sur un seul pied.

Fig., Faire l'équilibre, Rendre les choses
égales.

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