ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ser d'introduire des combles apparens, il faudroit se garer de pratiquer sous ces combles de pareils étages, malgré l'usage fréquent qu'on en fait dans nos bâtimens à la place des mansardes; ce qui rend à la vérité les étages supérieurs beaucoup plus praticables.

Ces especes d'étages sont souvent décorés d'un ordre d'architecture qui n'a rien de commun avec la proportion des cinq especes d'ordonnances, toscane, dorique, ionique, corinthienne; & composée: mais cependant il doit y avoir quelque rapport avec le genre d'architecture qui le reçoit; c'est - à - dire, que chacun des cinq ordres a sa proportion particuliere, qui exprime le genre rustique, solide, moyen, délicat, & composé; & que l'ordre attique, à lui seul, doit emprunter de chacun de ces ordres le caractere qui lui convient, selon qu'il est placé sur l'un d'eux, sans pour cela avoir plus de cinq diametres au moins, ou six diametres au plus, & se distinguer principalement par la richesse ou la simplicité, selon que l'exige la convenance du bâtiment.

La plûpart des architectes sont d'avis contraires sur la hauteur qu'on doit donner à cet ordre, par rapport à celui de dessous. Ce qu'ils ont trouvé de plus parfait dans les exemples antiques, n'a pû les accorder: les uns lui donnent les deux tiers de la hauteur de l'ordre qui les soûtient; les autres ne lui en donnent que la moitié. Je suis de ce dernier avis, & conviens néanmoins que cette proportion peut varier de quelque chose, selon que l'édifice est plus ou moins élevé; ce qui ne peut se déterminer qu'à la faveur des regles de l'optique, sans lesquelles on ne peut que tâtonner, risquer de faire des fautes monstrucuses, ou réussir par un heureux hasard.

Jamais il ne faut employer cet ordre en colonne, sa proportion raccourcie ne pouvant jamais faire un bon effet; & quand il se trouve des colonnes dans l'ordonnance d'un bâtiment que l'on veut couronner d'un attique, il faut reculer ce dernier ordre à - plomb des pilastres de dessous, & couronner les colonnes de devant avec des figures, comme a Versailles, à S. Cloud, à Clagny, &c. Il faut savoir aussi que les croisées que l'on pratique dans ces étages doivent être quarrées, ou tout au plus que leur largeur doit être à leur hauteur, comme 4 est à 5, & sur - tout éviter de les faire barlongues, forme, consacrées aux soûpiraux. Voyez Abajour.

Les balustrades qui couronnent cet étage, doivent aussi se ressentir de sa proportion raccourcie, & avoir environ un cinquieme moins de hauteur que celles qui couronnent un ordre régulier.

On pratique souvent des attiques sans ordre & sans croisée: ils sont destinés à recevoir seulement des inscriptions au lieu de balustrades, tels qu'on voit ceux de la porte S. Denys, S. Martin, S. Bernard, & à la plûpart des fontaines publiques; alors ces attiques prennent le nom de l'architecture qui les reçoit, & de la diversité des formes qui les composent; ce qui fait appeller attique continu, celui qui entoure toutes les faces d'un bâtiment sans interruption; attique circulaire, celui qui sert d'exhaussement à un dôme, à une coupole, à une lanterne, &c. attique interposé, celui qui est situé entre deux grands étages; attique de comble, celui qui est construit de pierre ou de bois, revêtu de plomb, servant de parapet à une terrasse, plate - forme, &c. attique de cheminée, le revêtissement de marbre ou de menuiserie, depuis le dessus de la tablette, jusqu'environ la moitié de la hauteur du manteau; ces derniers étoient fort usités dans le dernier siecle, avant l'usage des glaces: Versailles, Trianon, & Clagny, nous en fournissent des exemples, que l'on imite encore aujourd'hui dans les grandes pieces, où la dépense & la décoration des glaces seroient superflues. (P)

ATTIRAGE

ATTIRAGE, (Poids d') c'est ainsi que les sileurs d'or appellent les poids employés dans leur roüet. Voyez à l'article Filer l'or, dans la description du roüet, l'usage de ces poids. Voyez aussi l'explication du même mot au Moulin a fil.

Les fileurs d'or donnent aussi le nom de cordes d'attirage, aux cordes qui soûtiennent les poids d'attirage.

ATTISE

ATTISE, s. f. nom que l'on donne dans les Brasseries au bois que l'on met dans les fourneaux sous les chaudieres.

ATTISONNOIR

ATTISONNOIR, s. m. les Fonders appellent ainsi un outil crochu dont ils se servent pour attiser le feu.

ATTITUDE

ATTITUDE, s. f. en terme de Peinture & de Sculpture, est la position ou l'action de figures en général: néanmoins il semble convenir particulierement à celles qu'on a mises dans une position tranquille. On dit l'attitude, & non l'action d'un corps mort.

On dit: cette figure est bien dessinée, bien coloriée: mais l'attitude en est desable. (R)

Attitude

Attitude, en Ecriture, se dit de la position du corps & de la tête quand on écrit.

Il y a deux sortes d'attitude, selon la sorte d'écriture; on a la tête un peu panchée sur la gauche pour la batarde & la coulée; on l'a droite pour la ronde.

ATTOCK

* ATTOCK, (Royaume d') Géog. province d'Asie dans l'empire du Mogol, vers la grande Tartarie & les sources de l'Inde, entre les provinces de Cachemire, Penback, Multant, Hujacan, & Cabul. Le Send & l'Inde sont ses principales rivieres.

ATTOMBISSEUR

ATTOMBISSEUR, s. m. terme de Fauconnerie, oiseau qui attaque le héron dans son vol: il faut savoir qu'on en lâche plusieurs sur lui, & qu'il y en a qui lui donnent la premiere attaque, d'autres la seconde. On dit: ce faucon est bon attombisseur.

ATTOUCHEMENT

ATTOUCHEMENT, s. m. (Géom.) point d'atteuchement, qu'on appelle aussi point de contct ou de contingence, est le point dans lequel une ligne droite touche une ligne courbe, ou dans lequel deux courbes se touchent. Voyez Contingence.

On dit ordinairement en Géométrie, que le point d'attouchement vaut deux points d'intersection, parce que la tangente peut être regardée comme une sécante qui coupe la courbe en deux points infiniment proches. En effet, disent les géometres, concevons par exemple une ligne droite indéfinie qui coupe un cercle en deux points; imaginons ensuite que cette ligne droite se meuve parallélement à elle - même vers le sommet du cercle; les deux points d'intersection se rapprocheront insensiblement, & enfin se confondront, ou ne feront plus qu'un point, lorsque par ce mouvement la sécante sera devenue tangente, c'est - à - dire, ne fera plus que toucher ou raser le cercle.

Comme il n'y a point réellement de quantités infiniment petites, & que par conséquent l'on ne sauroit concevoir deux points infiniment proches (Voy. Infini & infiniment Petit), il est très - important de se former une idée nette de cette façon de parler, que le point d'attouchement vaut deux points d'intersection infiniment proches. Elle signifie seulement que le point d'attouchement est la limite ou le terme de tous les doubles points d'intersection des sécantes paralleles à la tangente; c'est - à - dire, que si on mene parallelement à la tangente une ligne qui coupe en deux points la courbe, par exemple, le cercle, on peut toûjours imaginer cette ligne à une telle distance de la tangente, que la distance des deux points d'intersection soit aussi petite qu'on voudra: mais que cette distance ne deviendra pourtant jamais absolument nulle, à moins que la sécante ne se confonde absolument avec la tangente. Cette idée des limites est très - nette, & très - utile pour réduire la

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