Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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On ne l'emploie guère que dans ces sortes de phrases.

ÉQUIPÉE. s. f. Action, entreprise indiscrète, irréfléchie, téméraire, dont les suites ne peuvent être que fâcheuses, désagréables. Vous avez fait là une belle équipée. Voilà une plaisante équipée. Cette équipée lui coûtera cher. Ce jeune étourdi est allé s'enrôler, ce n'est pas sa première équipée.

ÉQUIPEMENT. s. m. Action d'équiper. Il faut tant de temps pour l'équipement des nouveaux bataillons. Frais d'équipement.

Il se dit aussi, surtout en termes militaires, de Ce qui sert à équiper. Toutes les pièces de son équipement sont en bon état. Effets d'équipement.

Il signifie particulièrement, en termes de Marine, L'action de pourvoir un vaisseau, une flotte, etc., de tout ce qui est nécessaire à la manoeuvre, à la subsistance, à la défense et à l'attaque, etc. L'équipement de ce vaisseau a coûté beaucoup. On ordonna l'équipement de la flotte.

ÉQUIPER. v. a. Pourvoir quelqu'un des choses qui lui sont nécessaires, et surtout de vêtements. Équiper un soldat. Équiper un cavalier. Il a bien équipé son fils avant de l'envoyer au collége.

Il se dit aussi en parlant D'un vaisseau, d'une flotte, etc., qu'on pourvoit de tout ce qui est nécessaire à la manoeuvre, à la subsistance, à la défense et à l'attaque, etc. Équiper un vaisseau de ligne. Équiper une flotte.

Fig. et fam., Il a été bien équipé, Il a été maltraité, raillé comme il faut.

ÉQUIPER s'emploie aussi avec le pronom personnel. Il lui faut tant pour s'équiper.

Il signifie quelquefois familièrement, S'accoutrer. Peut-on s'équiper de la sorte?

ÉQUIPÉ, ÉE. participe Il arriva bien équipé.

Il se dit, en termes de Blason, D'un vaisseau qui a ses voiles et ses cordages. De gueules à la nef équipée d'argent.

ÉQUIPOLLENCE. s. f. (On prononce les L dans ce mot et dans les deux suivants.) T. de Logique. Il ne s'emploie guère que dans cette locution, L'équipollence des propositions, Propriété des propositions qui reviennent, qui équivalent l'une à l'autre.

ÉQUIPOLLENT, ENTE. adj. Égal en valeur à une autre chose. L'un est équipollent à l'autre. Le profit est équipollent à la perte. Cette raison est équipollente à l'autre. Quantités équipollentes. Il vieillit.

Il est aussi substantif, au masculin. Je lui ai rendu l'équipollent. Je lui ai rendu l'équipollent de ce qu'il m'a prêté.

À L'ÉQUIPOLLENT. loc. adv. À proportion, à l'avenant, selon la mesure et le rapport qu'une chose peut avoir avec une autre. Il a perdu mille écus dans cette affaire, et les autres à l'équipollent, à l'équipollent de ce qu'ils y ont mis. Il fait une dépense de prince, il a chiens, chevaux, pages, et tout le reste à l'équipollent. Cette locution a vieilli.

ÉQUIPOLLER. v. a. Valoir autant que. Le gain équipolle la perte. L'un équipolle l'autre. Il faut que le gain soit grand, pour équipoller la perte. Il a vieilli.

Il est aussi neutre. Une clause qui équipolle à l'autre. Une raison qui équipolle à une autre. Ce verbe et ses dérivés sont plus usités dans le Commerce et en Jurisprudence que dans le langage ordinaire.

ÉQUIPOLLÉ, ÉE. participe Balancé, comparé avec. La perte équipollée au gain.

En termes de Blason, Cinq points d'or équipollés à quatre d'azur, Neuf carrés mis en forme d'échiquier, dont il y en a cinq, savoir, ceux des quatre coins et du milieu, d'un émail différent de celui des quatre autres carrés.

ÉQUITABLE. adj. des deux genres Qui a de l'équité. Un homme équitable. Un juge équitable. Des gens peu équitables.

Il se dit aussi Des choses qui sont conformes aux règles de l'équité. Sentiment équitable. Jugement équitable. Partage équitable. Distribution équitable. Cela est équitable, n'est pas équitable.

ÉQUITABLEMENT. adv. D'une manière équitable, avec équité, avec justice. Il faut juger équitablement de toutes choses.

ÉQUITATION. s. f. (L'U se prononce.) Art de monter à cheval. Les règles de l'équitation. École d'équitation. Termes d'équitation.

Il se dit quelquefois, surtout en Médecine, de L'action de monter à cheval pour faire de l'exercice. L'équitation est recommandée par les médecins dans un grand nombre de maladies.

ÉQUITÉ. s. f. Justice naturelle, droiture. Il juge avec équité. Contre toute équité. En toute équité. Selon l'équité. Homme plein d'équité. C'est un homme sans équité, qui n'a point d'équité. Manquer à toutes les règles de l'équité. Violer les règles de l'équité.

Il signifie quelquefois, La justice exercée, non pas selon la rigueur de la loi, mais avec une modération et un adoucissement raisonnable. Il fut absous, parce qu'on eut plus d'égard à l'équité qu'à la justice rigoureuse. Les arbitres jugent plutôt selon les règles de l'équité que suivant la rigueur des lois. Les Anglais ont un tribunal appelé Cour d'équité.

ÉQUIVALENT, ENTE. adj. Qui est de même valeur, qui équivaut. Je lui donnerai un héritage équivalent. Une chose équivalente. Une expression équivalente à une autre.

Il est aussi substantif, au masculin. On n'a pu remettre ce prince en possession des villes qu'on lui avait prises, mais on lui en a donné l'équivalent. C'est un équivalent. Offrir des équivalents. Dédommager par un équivalent.

ÉQUIVALOIR. v. n. (Il se conjugue comme Valoir.) Être de même prix, de même valeur. Une once d'or équivaut à quinze onces d'argent.

Il se dit quelquefois De choses autres que celles qui ont un prix intrinsèque, une valeur matérielle, et signifie, Être à peu près le même que. Cette réponse équivaut à un refus. Cette expression équivaut à telle autre.

ÉQUIVOQUE. adj. des deux genres Qui a un double sens, qui peut recevoir plusieurs interprétations, et qui convient à différentes choses. Ce discours est équivoque. Parole, terme, mot équivoque. Cela est équivoque. Expression équivoque.

Il se dit aussi De toutes les choses sur lesquelles on peut porter des jugements opposés. Action équivoque. Réputation équivoque. Mérite équivoque. Vertu équivoque. Signe équivoque, non équivoque.

Par extension, Un homme équivoque, se dit d'Un homme à qui l'on ne peut se fier.

En Médec., Signe équivoque, Signe qui peut convenir à plusieurs maladies.

ÉQUIVOQUE se prend quelquefois substantivement dans le premier sens, et il est féminin. C'est une équivoque. Il se sert d'équivoques. Basses équivoques. Il faut éviter les équivoques. Équivoque grossière, fade. Plaisante équivoque. Autrefois il était indifféremment masculin ou féminin.

ÉQUIVOQUER. v. n. User d'équivoque. Il équivoque continuellement.

On l'emploie quelquefois avec le pronom personnel, dans le langage familier; et alors il signifie, Dire involontairement un mot pour un autre. Il s'est équivoqué plaisamment.

ÉRABLE. s. m. Genre d'arbres qui croissent naturellement dans les régions tempérées, et dont plusieurs espèces fournissent une liqueur qui peut être convertie en sucre au moyen de l'évaporation. L'érable a le bois extrêmement dur et veineux, et l'écorce fort raboteuse. Palissade d'érable. Racine d'érable. Broussin d'érable. Menuiserie d'érable. Le bois d'érable est bon pour faire des violons et d'autres instruments de musique. Le sycomore est une espèce d'érable. Érable à sucre. Sucre d'érable.

ÉRADICATION. s. f. T. didactique. Action de déraciner, d'arracher quelque chose par la racine.

ÉRAFLER. v. a. Écorcher légèrement, effleurer la peau. Cette épingle m'a éraflé. Cette épine m'a éraflé le visage. Il a reçu un coup d'épée qui n'a fait que lui érafler la peau. Il est familier.

ÉRAFLÉ, ÉE. participe

ÉRAFLURE. s. f. Écorchure légère. Il a une éraflure à la main. Une éraflure d'épingle, d'épine, etc. Il est familier.

ÉRAILLEMENT. s. m. Renversement des paupières en dehors. On l'appelle en Médecine Ectropion.

ÉRAILLER. v. a. Il se dit en parlant Des toiles et des étoffes de soie dont le tissu est relâché, effilé, ou comme écorché par une légère déchirure. Érailler du satin. On peut l'employer avec le pronom personnel. Ces étoffes sont sujettes à s'érailler.

ÉRAILLÉ, ÉE. participe Étoffe éraillée.

Avoir l'oeil éraillé, les yeux éraillés, Avoir naturellement des filets rouges dans l'oeil, ou Avoir les paupières plus ou moins renversées en dehors.

ÉRAILLURE. s. f. Marque qui reste à une étoffe de soie ou à une toile, quand elle est éraillée.

ÉRATER. v. a. Ôter la rate. On a ératé des chiens, pour savoir s'ils pouvaient vivre sans rate.

ÉRATÉ, ÉE. participe

ÈRE. s. f. T. de Chronologie. Point fixe d'où l'on commence à compter les années. L'ère de Nabonassar. L'ère des Séleucides. Fixer l'ère. La naissance de JÉSUS-CHRIST est l'ère des chrétiens, et la fuite de Mahomet est

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