LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 668

GUÉRISON

GUÉRISON. s. f. Récouvrement de la santé. Guérison entière, parfaite, imparfaite. Le Médecin travaille à sa guérison. La guérison de ces sortes de maladies est difficile. Il doit sa guérison à un tel Médecin, à un tel remède. C'est de Dieu seul qu'il doit attendre sa guérison.

GUÉRISSABLE

GUÉRISSABLE. adj. des 2 genres. Qu'on peut guérir, qui n'est pas incurable. Ce mal n'est pas guérissable.

GUÉRITE

GUÉRITE. s. f. Petite loge, petit réduit où une sentinelle se met à couvert contre les injures du temps. Un boulet de canon donna dans la guérite, et tua la sentinelle.

On dit proverbialement et figurément, Gagner la guérite, pour dire, S'enfuir.

Guérite

Guérite, se dit aussi De certains petits cabinets ouverts de tous côtés, qu'on fait quelquefois au haut des maisons pour y prendre l'air, et découvrir de loin. Il a fait faire une petite guérite au haut de sa maison.

GUERRE

GUERRE. substant. féminin. Querelle, différent entre deux Princes, entre deux Souverains, qui se poursuit par la voie des armes. Guerre sanglante. Guerre juste. Guerre injuste. Longue guerre. Guerre étrangère. Guerre à'outre--mer. Gens de guerre. Le métier de la guerre. Les lois de la guerre. Le droit de la guerre. Ruse de guerre. Munitions de guerre et de bouche. Préparatifs de guerre. Machine de guerre. Place de guerre. Conseil de guerre. En temps de guerre. Vaisseau de guerre. Vaisseau armé en guerre. C'est un grand homme de guerre. Les malheurs de la guerre. Les fruits de la guerre. Avoir guerre. Avoir la guerre. Déclarer la guerre. Entreprendre la guerre. Soutenir la guerre. Entretenir la guerre. Ces deux Princes sont en guerre, en guerre ouverte, se font la guerre. Aller à la guerre. Allumer la guerre dans un État. Porter la guerre dans le coeur d'un pays. Savoir bien la guerre. Entendre bien la guerre, l'art de la guerre, la guerre de campagne, la guerre de siége, la guerre de chicane. C'est un homme qui entend bien la guerre, qui a le génie de la guerre. Faire la guerre à outrance. Faire la guerre à feu et à sang.

On appelle Guerre Sainte, La guerre qui s'est faite autrefois contre les Infidèles pour reconquérir la Terre--Sainte.

On appelle Guerre civile, et guerre intestine, La guerre qui s'allume entre les peuples d'un même état.

On appelle figurément, Foudre de guerre, Un grand homme de guerre, qui a fait de grands exploits et donné des preuves d'une valeur extraordinaire.

On appelle Flambeau de la guerre, Celui qui est cause de la guerre.

Aller à la petite guerre, C'est aller en petite troupe butiner en Pays ennemi.

Faire bonne guerre, C'est garder dans la guerre toute l'humanité et toute l'honnêteté que les lois de la guerre permettent.

On dit aussi figurément, Faire bonne guerre à quelqu'un, pour dire, En user honnêtement et sans supercherie dans la discussion des intérêts qu'on a à démêler avec lui, quoiqu'on le poursuive vivement.

On dit, qu'Une chose est de bonne guerre, pour dire, qu'Elle est conforme aux lois et aux usages de la guerre. Et figurément on le dit De toutes les actions de la vie civile, où l'on prend ses avantages, sans blesser aucune des bienséances et des règles que l'honnêteté prescrit.

On dit anssi figurément dans le jeu, dans le commerce, dans les affaires, que Quelque chose n'est pas de bonne guerre, pour dire, qu'Il y a de la surprise, de la mauvaise foi.

Nom de guerre, C'est le nom que chaque soldat prend en s'enrôlant. On le dit aussi d'Un nom supposé que l'on prend pour se déguiser, et s'empêcher d'être connu.

Il se dit aussi figurément Des sobriquets qu'on donne par plaisanterie.

On dit, que Le fort de la guerre est en quelque endroit, en quelque Pays, pour dire, que C'est là qu'on fait les plus grands efforts contre les ennemis.

On dit proverbialement, que La guerre nourrit la guerre, pour dire, que Ce qu'on prend sur les ennemis sert a entretenir les armées.

On dit proverbialement, Guerre et pitié ne accordent point ensemble.

On d aussi proverbial. Qui terre a, guerre a, pour dire, que Quand on a du bien, on a des affaires; des procès.

On dit proverbialement et figurément, A la guerre comme à la guerre, pour dire, qu'Il faut s'accommoder au temps où l'on est, quelque fâcheux qu'il puisse être.

On dit figurément, Faire la guerre à l'oeil, pour dire, Observer avec soin toutes les démarches de ceux avec qui on a quelque chose à demêler, afin de profiter des conjonctures.

On dit encore, Faire la guerre à quelqu'un, pour dire, Prendre à tâche de le contrarier. Il parle toujours le langage de sa Province, faites--lui--en un peu la guerre. Comme j'ai su qu'il alloit dans ce lieu là, je lui en ai bien fait la guerre.

On dit figurément et familièrement, qu'On a fait une chose de guerre lasse, pour dire, qu'On l'a faite après avoir long--temps résisté. Il s'est long--temps refusé à cet arrangement; enfin de guerre lasse, il y a consenti.

Guerre

Guerre, se dit aussi en parlant Des bêtes qui en attaquent d'autres pour en faire leur proie. Le loup fait la guerre aux brebis. Le renard fait la guerre aux poules.

Il se dit encore figurément dans les choses morales, et plus généralement De tout ce qui a quelque air de combat. Il faut faire la guerre à ses passions. Il y a guerre perpétuelle entre l'esprit et la chair, entre les sens et la raison, etc.

Guerre

Guerre. Nom d'un jeu qui se joue sur un billard.

GUERRIER, IÈRE

GUERRIER, IÈRE. adjectif. Qui appartient à la guerre. Actions guerrières. Travaux guerriers. Exploits guerriers.

Il signifie aussi, Qui est propre a la guerre. Courage guerrier. Humeur guerrière. Nation guerrière.

On dit, qu'Un homme a l'air guerrier, la mine guerrière, pour dire, qu'Il a l'air, le maintien, la contenance d'un homme de guerre.

Il est aussi substantif, et signifie, Qui fait la guerre, et qui s'y plaît. C'est un grand guerrier. Les plus fameux guerriers.

On le fait aussi substantif dans le féminin, en parlant d'Une Amazone. La vaillante guerrière.

GUERROYER

GUERROYER. v. neutre. Faire la guerre. Il est vieux.

GUERROYEUR

GUERROYEUR. s. mas. Qui fait la guerre. Il est vieux.

GUET

GUET. s. m. La fonction d'un soldat mis en sentinelle, ou d'une troupe de gens de guerre qui fait la ronde pour empêcher les surprises des ennemis, et pour la sûreté d'une Place, d'une Ville. Celui qui faisoit le guet au haut du beffroi. Asseoir le guet. Poser leguet. Être au guet. Guet à pied, à cheval. En cette Ville, ce sont les Bourgeois qui font le guet. Sa charge l'exempte de guet et de garde. Les Archers du guet. Le Chevalier du guet. Le Lieutenant du guet.

On appelle Mot du guet, Le mot qui se donne à ceux qui font le guet, afin que ceux du même parti se puissent reconnoître.

Guet

Guet, se prend aussi pour Ceux qui font le guet, qui composent le guet. Le guet vient de passer. Le guet a pris cette nuit tant de voleurs. On cria au guet.

On dit figurément d'Un homme qui est dans un lieu d'où il observe ce qui se passe, qu'Il est au guet, qu'il a l'oeil au guet, qu'il a l'oreille au guet; et que Des gens se sont donné le mot du guet, pour dire, qu'Ils sont d'intelligence ensemble.

Il se dit en parlant De quelques animaux. Ce chat est au guet d'une sourisCe chien aboie à propos, il est de très--bon guet.

On appelle Le guet, chez le Roi, Le détachement des Gardes du Corps qui demeure près de la personne du Roi pour le garder.

On appelle Droit de guet et garde, Le droit qu'ont certains Seigneurs de faire garder leurs Châteaux ou leurs Villes par leurs vassaux.

GUET--APENS

GUET--APENS. s. masc. Embûche dressée pour assassiner quelqu'un, ou pour lui faire quelque grand outrage. Ce n'est point une rencontre ni un duel, c'est un guet--apens. On l'a tué de guetapens. Il vient de l'ancienne façon de parler, Guet appensé, pour dire, Guet prémédité.

Il se prend aussi figurément pour Tout dessein prémédite de nuire. C'est une affaire qu'il m'a faite de guet--apens. On prit le temps de son absence pour faire juger son procès, c'est un guetapens, un vrai guet--apens.

GUÉTRE

GUÉTRE. s. f. Sorte de chaussure qui sert à couvrir la jambe et le dessus du soulier. Guétre de grosse toile. Guétre de treillis, etc. Porter des guétres au lieu de bottes.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.