Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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d'un diocèse, etc. Il veut enclaver cette pièce de terre dans son parc. Il voulut s'opposer au traité qui enclavait la plus belle de ses provinces dans le royaume voisin. On peut l'employer avec le pronom personnel, comme dans cette phrase, Une pièce de terre qui s'enclave dans une autre, Qui avance dans une autre, qui s'y prolonge.

ENCLAVÉ, ÉE. participe Deux diocèses enclavés l'un dans l'autre.

ENCLIN, INE. adj. Porté de son naturel à quelque chose. Il est enclin au bien. On le dit plus ordinairement Du mal que du bien. Il est enclin au mal, à l'ivrognerie. Enclin à mal faire, à médire. La nature de l'homme est encline au mal.

ENCLITIQUE. s. f. T. de Gram. Il se dit De certains mots de la langue grecque, qui s'appuient sur le mot précédent, et qui semblent ne faire qu'un avec ce mot. Une enclitique.

ENCLORE. v. a. (Il n'a que les temps de Clore, dont il est composé.) Clore de murailles, de haies, de fossés, etc. Il faut enclore ce champ. Enclore un jardin de murailles. Enclore sa maison de fossés.

Il signifie aussi, Comprendre dans un clos, dans une étendue que l'on enceint. Il a enclos ce pré, ce bois dans son parc.

Enclore les faubourgs dans la ville, Donner une plus grande enceinte à la ville, en sorte que les faubourgs en fassent partie.

ENCLOS, OSE. participe

ENCLOS. s. m. Espace contenu dans une enceinte de maisons, de haies, de murailles, de fossés, etc. L'enclos de la Muette. Grand enclos. Enfermer dans l'enclos. Comprendre dans l'enclos. Il y a un bel enclos à la suite du jardin.

Il se prend aussi pour L'enceinte même. Un enclos de murailles, de haies, etc. Faire un enclos. Réparer son enclos.

ENCLOUER. v. a. Piquer, par maladresse, un cheval jusqu'au vif avec un clou, quand on le ferre. Ce cheval est aisé à enclouer. Le maréchal l'a encloué.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel, et se dit Lorsqu'un cheval rencontre, en marchant, un clou qui lui entre dans le pied. Mon cheval s'est encloué.

ENCLOUER signifie en outre, Enfoncer de force un clou dans la lumière d'un canon, pour empêcher que les ennemis ne s'en servent. Nous fîmes une sortie, et nous enclouâmes trois canons. Ils abandonnèrent leur canon, après l'avoir encloué. Enclouer une pièce.

ENCLOUÉ, ÉE. participe

ENCLOUURE. s. f. Le mal, l'incommodité d'un cheval encloué. Cette enclouure est dangereuse. Ce cheval est boiteux d'une enclouure. Il n'est pas encore bien guéri de son enclouure.

Il signifie figurément et familièrement, Empêchement, obstacle, noeud d'une difficulté. Voilà où est l'enclouure. Ce n'est pas là l'enclouure. J'ai découvert l'enclouure.

ENCLUME. s. f. Masse de fer, ordinairement portée par un bloc de bois, sur laquelle on bat le fer, l'argent et les autres métaux, pour leur donner une certaine forme, ou pour les écrouir. Enclume de maréchal. Enclume de serrurier. Enclume d'orfévre. Battre sur l'enclume. Frapper sur l'enclume. Plus dur qu'une enclume.

Prov. et fig., Être entre le marteau et l'enclume, Se trouver froissé entre deux partis, entre deux personnes qui ont des intérêts contraires.

Prov. et fig., Il faut être enclume ou marteau, se dit dans des circonstances où il est presque inévitable de souffrir du mal ou d'en faire. Il vaut mieux être marteau qu'enclume, Il vaut mieux battre que d'être battu.

Fig. et fam., Remettre un ouvrage sur l'enclume, Lui donner une autre forme, une meilleure forme.

ENCLUME en termes d'Anatomie, se dit d'Un osselet de l'oreille auquel on a cru trouver de la ressemblance avec une enclume.

ENCLUMEAU ou *ENCLUMOT. s. m. Petite enclume à main.

ENCOCHER. v. a. Mettre la corde d'un arc dans la coche d'une flèche. Encocher une flèche.

ENCOCHÉ, ÉE. participe Flèche encochée.

ENCOFFRER. v. a. Enfermer dans un coffre. Il ne se dit ordinairement qu'en parlant Des choses que l'on serre par avarice ou par friponnerie. Il pourrait tenir une bonne maison, il aime mieux encoffrer presque tout son revenu. Il devait distribuer cet argent à ses compagnons, mais il l'a tout encoffré. Il est familier.

ENCOFFRÉ, ÉE. participe

ENCOIGNURE. s. f. (Plusieurs écrivent Encognure, parce qu'on ne prononce plus l'i.) Endroit où aboutissent deux murailles qui font un coin. On a ménagé un cabinet dans cette encoignure. Pierre d'encoignure.

Il se dit, par extension, d'Un petit meuble en forme d'armoire ou de buffet, propre à être placé dans les coins des appartements. Acheter une encoignure. Une encoignure de bois de cerisier.

ENCOLLAGE. s. m. Action d'encoller, ou Le résultat de cette action. Faire un encollage.

Il se dit également de L'apprêt avec lequel on encolle. Encollage blanc.

ENCOLLER. v. a. Étendre, appliquer sur quelque chose un apprêt fait de colle, de gomme, ou de quelque autre matière semblable. Encoller des moulures, des sculptures, avant de les dorer. Encoller une toile sur laquelle on veut peindre. Encoller une étoffe.

ENCOLLÉ, ÉE. participe

ENCOLURE. s. f. La partie du cheval qui s'étend depuis la tête jusqu'aux épaules et au poitrail. Belle encolure. Vilaine encolure. Ce cheval a l'encolure fine, l'encolure de cygne, l'encolure chargée, déchargée. Il est chargé d'encolure. Il a l'encolure d'un cheval anglais, d'un barbe, etc.

Il se dit, figurément et familièrement, en parlant Des personnes, pour désigner L'air, l'apparence; et il se prend ordinairement en mauvaise part. Il a l'encolure d'un sot. C'est un fripon, et il en a toute l'encolure.

ENCOMBRE. s. m. Empêchement, embarras, accident. Je suis arrivé sans encombre. Il est familier.

ENCOMBREMENT. s. m. Action d'encombrer, ou Le résultat de cette action. Pour éviter l'encombrement, les voitures entreront par un côté, et sortiront par l'autre.

ENCOMBRER. v. a. Obstruer, embarrasser, combler. Une foule de voitures encombraient le passage. Les matériaux qui encombrent une rue.

ENCOMBRÉ, ÉE. participe Ces fossés, ce puits, sont encombrés.

ENCONTRE (À L'). Locution qui n'est guère usitée que dans cette phrase familière, Aller à l'encontre de quelque chose, S'y opposer, y être contraire. Je ne vais point à l'encontre de ce que vous dites. On dit aussi absolument, Aller à l'encontre, comme dans cette phrase, Cela est juste, personne ne va à l'encontre. On disait autrefois, au Palais, Plaider pour un tel, à l'encontre d'un tel, Pour un tel, contre un tel.

ENCORBELLEMENT. s. m. T. d'Archit. Construction en saillie du plan vertical d'un mur, soutenue par un assemblage de corbeaux.

Par extension, Balcon, galerie en encorbellement, Balcon, galerie tenus en saillie du mur, sur le prolongement des solives du plancher intérieur, ou seulement par des consoles de fer.

ENCORE. adv. de temps Il s'emploie pour marquer que l'action ou l'état dont il s'agit se continue, se continuera ou s'est continué jusqu'au temps indiqué par le verbe ou par les autres circonstances du discours. Elle vit encore. Il vivra encore dans vingt ans. Il régnait encore il y a vingt ans. Il est encore au lit. Il n'est pas mort, il respire encore. Il n'est encore que sous-officier.

ENCORE avec la négation, suivie de pas ou de point, sert à indiquer que, jusqu'au moment dont il s'agit, une certaine chose n'existe pas ou n'a pas eu lieu, mais qu'elle doit, devrait ou pourrait exister, avoir lieu. Il n'est pas encore jour, encore nuit. Il n'était pas encore venu. Comment, vous n'êtes pas encore habillé! Il n'est pas encore en âge. Il n'est pas encore temps d'agir. On ne l'a pas encore vu s'impatienter. Êtes-vous prêt à partir? Pas encore, c'est-à-dire, Je ne suis pas encore prêt à partir.

Il signifie aussi, De nouveau. Donnez-nous encore à boire. Je veux encore essayer si je pourrai réussir.

Il signifie aussi, De plus. Outre l'ordre qu'on lui avait donné, on lui commanda encore de... On ajoute encore à cela que...

Il s'emploie quelquefois avec la conjonction Mais, par opposition à Non-seulement. Non-seulement il est libéral, mais encore il est prodigue.

Il se joint également à l'adverbe Plus, lorsqu'on veut exprimer qu'une qualité, qu'une chose enchérit sur une autre. Il est encore plus riche que son frère. Ils ont déjà beaucoup obtenu, mais ils veulent plus encore. Ils exigent encore plus, encore davantage. On le joint d'une façon analogue à certains verbes qui marquent augmentation ou diminution. Cela augmentait encore sa tristesse. Cela réduit encore son revenu, déjà si modique.

Il se place de même au commencement d'une phrase où l'on exprime une restriction qui enchérit sur ce qu'on vient de dire. Ce mot n'est guère usité que dans telle science, encore ne l'emploie-t-on que rarement.

Il signifie quelquefois, Du moins. Encore

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