Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 868

HAUTBOIS. s.m. Instrument à vent & à anche, dont le ton est fort clair. Il joue du hautbois.

On appelle aussi Hautbois, Celui qui en joue. C'est un excellent Hautbois.

On dit proverbialement & en jouant sur le mot, Jouer du hautbois, pour dire, Abattre une futaie qu'il ne faudroit pas encore couper.

HAUT-BORD. s.m. On appelle Vaisseaux de haut-bord, Les grands vaisseaux, pour les distinguer des vaisseaux plats.

HAUTE-CONTRE. s.f. Celle des quatre parties de la Musique qui est entre le dessus & la taille. Chanter la haute-contre. Une voix de haute-contre.

On appelle aussi Haute-contre, Celui qui chante la haute-contre. C'est une haute-contre.

HAUT-DE-CHAUSSE, ou HAUT-DE-CHAUSSES. s.m. La partie du vêtement de l'homme, qui le couvre depuis la ceinture jusqu'aux genoux. Mettre son haut-de-chausse.

On dit proverbialement & figurément, qu'Une femme porte le haut-de-chausse, pour dire, qu'Elle est plus maîtresse, qu'elle a plus de pouvoir dans la maison que son mari.

HAUTE-LICE. s.f. Fabrique de tapisserie, dont la chaîne est tendue de haut en bas. Une tapisserie de haute-lice. Une haute-lice de grand prix. Une haute-lice rehaussée d'or.

HAUTE-LUTTE. s.f. Il ne se dit qu'au figuré. Emporter quelque chose de haute-lutte, pour dire, L'emporter d'autorité & avec grande supériorité.

HAUTE-PAYE. s.f. Une solde plus grande que la solde ordinaire. Il est à la haute-paye.

On appelle aussi Haute-paye, Celui qui la reçoit.

HAUTEMENT. adv. Il n'a guère d'usage au propre; mais au figuré il signifie, Hardiment, librement, résolument. Il ne le dissimula point, il le dit hautement. Je vous le déclare hautement. Je lui ai soutenu hautement.....

Il signifie aussi, Avec hauteur, avec vigueur, à force ouverte. Il le protége hautement. Il porte hautement les intérêts d'un tel. Se déclarer hautement pour quelqu'un.

HAUTESSE. s.f. Titre qu'on donne au Grand Seigneur ou Sultan des Turcs.

HAUTE-TAILLE. s.f. On appelle ainsi Une voix moyenne entre la taille & la haute-contre.

[alt p. 606] HAUTEUR. s.f. Étendue d'un corps en tant qu'il est haut. La hauteur d'une montagne, d'un clocher. Grande hauteur. La hauteur d'un mur. Une palissade à hauteur d'appui. Un mur à hauteur d'appui. Cet homme tomba de sa hauteur.

Il signifie aussi, Colline, éminence Les ennemis gagnèrent une hauteur. Il y avoit une hauteur qui commandoit la Place. La campagne étoit inondée, il prit son chemin par les hauteurs. Il fallut gagner les hauteurs.

Il signifie aussi Profondeur. Ils jetèrent la sonde pour prendre la hauteur de la mer en cet endroit-là. Elle avoit tant de brasses de hauteur.

On dit, La hauteur d'un bataillon, d'un escadron, pour exprimer la quantité des rangs dont il est composé. Ce bataillon étoit à six de hauteur. Cet escadron étoit à trois de hauteur.

HAUTEUR ou ÉLÉVATION DU POLE est l'arc du méridien compris entre le pole & l'horison du lieu où l'on est.

On dit, Prendre la hauteur du Soleil, ou simplement, Prendre hauteur, pour dire, Observer avec un instrument l'élévation du Soleil sur l'horison à l'heure de midi.

On dit sur la mer, qu'On est à la hauteur d'une Ile, d'une Ville, &c. pour dire, qu'On est dans le même parallèle, dans le même dégré de latitude. Nous étions à la hauteur de Malte, de Lisbonne.

On dit, qu'Un homme est tombé de sa hauteur, pour dire, qu'Étant debout, il est tombé de son long.

HAUTEUR se dit aussi dans les choses morales; & dans cette acception il signifie, Fermeté, quand on ne passe point les bornes de la raison & du devoir. L'Ambassadeur soutint les intérêts de son Maître avec beaucoup de hauteur. Il a agi en cette occasion avec beaucoup de hauteur. Mais quand on excède les bornes de la raison & du devoir, il signifie, Arrogance, orgueil. Il a parlé avec hauteur. Il l'a pris d'une étrange hauteur.

On dit, Faire quelque chose de hauteur, pour dire, De haute-lutte.

HÉ. (H s'aspire.) Interjection qui sert principalement à appeler, & dont alors on prononce l'E comme un E ouvert. Hé, viens-çà. Ce qui ne se dit qu'à des personnes fort inférieures.

Souvent cette interjection se confond avec EH, soit pour avertir de prendre garde à quelque chose, comme, Hé, qu'allez-vous faire? Soit pour témoigner de la commisération, Hé, mon Dieu! Hé, pauvre homme, que je vous plains! Soit pour marquer de la douleur, Hé, que je suis misérable!

HÉAUME. s.m. (H s'aspire.) Casque, habillement de tête d'un homme d'armes. Il est vieux.

HEBDOMADAIRE. adj. de t. g. Qui se renouvelle chaque semaine. Ouvrage, Journal hebdomadaire.

HEBDOMADIER. s.m. Chanoine qui est en semaine pour officier. L'Hebdomadier est ordinairement le Collateur des Bénéfices qui vaquent à la nomination de son Chapitre.

HÉBERGE. s.f. Terme de Palais, qui veut dire, La hauteur d'un bâtiment. On dit, Jusqu'à son héberge, pour dire, Jusqu'à son étage.

HÉBERGER. v.a. Recevoir chez soi, loger. Il nous hébergea. Nous avons été mal hébergés. Ce mot ne se dit qu'en plaisanterie.

HÉBERGÉ, ÉE, participe .

HÉBÉTER. v.a. Rendre stupide. La trop grande rudesse des maîtres est capable d'hébéter les enfans, de leur hébéter l'esprit. L'ivrognerie l'a tout hébété.

HÉBÉTÉ, ÉE, participe .

Il est aussi substantif. C'est un hébété.

HÉBRAÏQUE. adj. de t. g. Qui appartient aux Hébreux. Il se dit par rapport à la Langue. La Langue Hébraïque. Phrase Hébraïque. Grammaire Hébraïque. Bible Hébraïque.

HÉBRAÏSANT. s.m. Nom que l'on donne aux

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