Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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l'emploie guère, dans ce sens, qu'en parlant D'une reine, d'une princesse, etc. Le premier écuyer de la reine. L'écuyer de la princesse.

Écuyer de main, par opposition à Écuyer cavalcadour, Celui qui donne la main au roi, pour l'aider à monter en voiture, etc.

Écuyer tranchant, Officier qui coupe les viandes à la table des rois et des princes.

Écuyer de bouche, de cuisine, Le maître cuisinier d'un prince ou d'un grand seigneur.

ÉCUYER se dit, par analogie, d'Une perche de bois fixée le long du mur d'un escalier, pour servir d'appui aux personnes qui montent ou qui descendent.

EDDA. s. f. Nom d'un célèbre recueil mythologique des anciens peuples du Nord. Un commentaire de l'Edda. L'Edda est un ouvrage de poésie plutôt qu'une histoire.

ÉDEN. s. m. (On prononce Édèn.) Nom que l'Écriture sainte donne au Paradis terrestre.

ÉDENTER. v. a. User, rompre les dents d'une scie, d'un peigne, etc. Il a édenté son peigne. Vous édenterez votre scie. On l'emploie avec le pronom personnel. Un peigne qui s'édente.

ÉDENTÉ, ÉE. participe Fam. Une vieille édentée, Une vieille qui n'a plus de dents.

ÉDIFIANT, ANTE. adj. Qui porte à la vertu et à la piété par l'exemple ou par le discours. Cela est édifiant. Il mène une vie, il a une conduite très-édifiante. C'est un livre édifiant. Il a fait un sermon fort édifiant. Il prêche d'une manière très-édifiante. Cela n'est guère édifiant. Rien n'est plus édifiant. Des paroles édifiantes.

ÉDIFICATEUR. s. m. Celui qui élève, qui construit un édifice. Il est peu usité.

ÉDIFICATION. s. f. Action de bâtir. Il ne se dit guère au propre qu'en parlant Des temples. L'édification du temple de Jérusalem fut réservée à Salomon.

Il se dit, au figuré, Des sentiments de piété et de vertu que l'on inspire par l'exemple ou par le discours. Il mène une vie pleine d'édification. Cela est de peu d'édification, de grande édification. Faire les choses pour la gloire de Dieu et pour l'édification du prochain. Dire un mot d'édification.

ÉDIFICE. s. m. Bâtiment. On ne l'emploie guère qu'en parlant Des temples, des palais et autres grands bâtiments. Bel édifice. Grand édifice. Superbe édifice. Les édifices publics. Élever un édifice. Construire un édifice. La structure d'un édifice.

Il se dit, figurément, de Certaines choses formées par l'assemblage, le concours, la combinaison de plusieurs autres. L'édifice social. L'édifice féodal s'écroulait de toutes parts. Un seul échec renversa tout l'édifice de sa fortune.

ÉDIFIER. v. a. Bâtir. On ne le dit guère qu'en parlant Des temples et autres grands bâtiments publics. Édifier un temple, un palais, etc.

Il signifie figurément, User de son autorité pour établir l'ordre et la paix; et alors on l'oppose ordinairement à Détruire, pris dans le sens de Bouleverser, mettre le désordre. Vous êtes envoyé pour édifier, et non pas pour détruire. Il détruit au lieu d'édifier.

ÉDIFIER signifie aussi figurément, Porter a la piété, à la vertu, par l'exemple ou par le discours. Édifier le prochain. Édifier ses domestiques. Édifier tout le monde par son exemple. Sa vie, ses actions, ses paroles, tout édifie en lui. La lecture de ce livre édifie beaucoup. Cet homme prêche d'une manière qui édifie.

Il signifie encore, Satisfaire par un bon procédé, donner bonne opinion de soi. La conduite qu'il a tenue dans cette affaire m'édifie extrêmement. Ce sens vieillit.

ÉDIFIÉ, ÉE. participe Touché. Il s'en retourna édifié, très-édifié du sermon. N'êtes-vous pas édifié de cette conduite? Avec la négation ou avec l'adverbe mal, il signifie, Scandalisé. Il sortit mal édifié d'un pareil discours. Il n'est pas trop édifié, fort édifié, il est assez mal édifié de ce qu'un tel a fait.

ÉDILE. s. m. Magistrat romain qui avait inspection sur les édifices publics, sur les jeux, etc. Édile curule. Édile plébéien.

ÉDILITÉ. s. f. Magistrature de l'édile. Obtenir l'édilité. Exercer l'édilité. La durée de l'édilité.

Il se dit également de L'exercice de cette magistrature. Pendant son édilité.

ÉDIT. s. m. Loi, ordonnance, constitution du souverain. Édit du prince. Les édits des empereurs romains. Un édit de Justinien.

Il s'est dit plus particulièrement, dans l'ancien régime, de Celles des ordonnances de nos rois qui ne statuaient que sur un seul point ou une seule matière. Vérifier, enregistrer un édit. Faire un édit. Révoquer un édit. Retirer un édit. Renouveler un édit. Interpréter un édit par une déclaration. Les édits du roi. La révocation de l'édit de Nantes. L'édit des contrôles, des duels, etc. Les déclarations étaient datées du jour, du mois et de l'année; les édits ne l'étaient que du mois et de l'année.

Chambre de l'édit, se disait, dans les anciens parlements, d'Une chambre instituée par l'édit de Nantes, pour connaître des affaires des protestants, et qui était mi-partie de catholiques et de calvinistes.

ÉDITEUR. s. m. Celui qui fait imprimer l'ouvrage d'autrui en se donnant quelques soins pour l'édition. Cet ouvrage paraît avec une préface de l'éditeur. Un éditeur anonyme. Par extension, les libraires prennent quelquefois le titre d'éditeurs des ouvrages qu'ils publient à leurs frais.

Éditeur responsable, Celui sous la responsabilité duquel paraît un journal, une feuille périodique.

ÉDITION. s. f. Impression et publication d'un livre, soit qu'il paraisse pour la première fois, soit qu'il ait déjà été imprimé; ou La collection des exemplaires qu'on imprime pour cette publication. La première, la seconde édition d'un ouvrage. Le saint Augustin de l'édition d'Érasme, de l'édition des bénédictins. Le Racine de l'édition de Didot. Le Tasse de l'édition de Florence. L'Homère, édition de 1488. Cet ouvrage a eu cinq éditions, en est à sa troisième édition, n'a eu qu'une seule édition. Nouvelle édition. Toute l'édition a été saisie. Une belle édition. Une édition fautive. Mauvaise édition. Édition correcte.

Édition princeps, La première édition d'un auteur ancien. L'édition princeps de Virgile Consulter une édition princeps.

ÉDREDON. s. m. Duvet d'une espèce de canard des pays septentrionaux, qui sert à faire des couvre-pieds, des couvertures. Un couvre-pied d'édredon.

Il se dit aussi d'Un couvre-pied d'édredon. Acheter un édredon.

ÉDUCATION. s. f. Action d'élever, de former un enfant, un jeune homme, de développer ses facultés physiques, intellectuelles et morales. Il signifie aussi, Le résultat de cette action. Éducation physique. Éducation morale. La première éducation. Éducation nationale. Système d'éducation. Traité d'éducation. Règle d'éducation. Se livrer, se consacrer à l'éducation de la jeunesse. Prendre soin de l'éducation des enfants. Bonne éducation. Éducation soignée. Mauvaise éducation. Faire l'éducation d'un jeune homme. Donner de l'éducation à ses enfants. Il n'a guère profité de son éducation. Son éducation a été négligée. Il se sent de la bonne éducation qu'il a reçue. La bonne éducation rectifie les dispositions vicieuses.

Maison d'éducation, Maison où l'on prend en pension des enfants, pour les instruire. Tenir une maison d'éducation pour les jeunes demoiselles.

ÉDUCATION signifie quelquefois, La connaissance et la pratique des usages de la société, relativement aux manières, aux égards, à la politesse. Il n'a point d'éducation. Il est sans éducation. Il manque tout à fait d'éducation.

ÉDUCATION se dit, par extension, en parlant De certains animaux, tels que le cheval, le chien, etc., et signifie, L'action de les dresser à certains exercices. L'éducation d'un cheval.

Il se dit également, surtout en Économie rurale, Du soin qu'on prend pour élever certains animaux, de l'art de les multiplier, et d'en tirer le plus grand avantage qu'il est possible. L'éducation des troupeaux. L'éducation des abeilles, des vers à soie. Ce fermier entend bien l'éducation des bêtes à laine.

Il se dit quelquefois, dans un sens analogue, en parlant Des végétaux. L'éducation de cette plante est difficile.

ÉDULCORATION. s. f. T. de Chimie et de Pharmacie. Action d'édulcorer.

ÉDULCORER. v. a. T. de Chimie. Verser de l'eau sur des substances en poudre, pour les dépouiller des parties salines, alcalines, acides, etc., qu'elles peuvent contenir.

ÉDULCORER en termes de Pharmacie, Adoucir un médicament en y ajoutant du sucre ou quelque sirop.

ÉDULCORÉ, ÉE. participe Tisane édulcorée.

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