LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 610

il s'emploie neutralement. Il n'y peut fournir. Il ne sauroit fournir à tout.

Fourni, ie

Fourni, ie. participe.

On dit, Un bois bien fourni, pour dire, Un bois fort touffu, fort épais. On dit aussi: Une boutique bien fournie. Une table bien fournie. Une Bibliothèque bien fournie. Une chevelure bien fournie.

FOURNISSEMENT

FOURNISSEMENT. s. m. Terme de Commerce. Fonds que chaque associé doit mettre dans une société. Compte de fournissement.

FOURNISSEUR

FOURNISSEUR. s. mas. Celui qui entreprend de faire la fourniture de quelque marchandise. Les fournisseurs des troupes.

FOURNITURE

FOURNITURE. s. fém. Provision. Fourniture de blé, de vin, de bois, d'avoine, etc. Il y a encore assez de blé, de vin et d'huile pour ma fourniture. Ce Marchand fait les fournitures d'une telle maison.

Il signifie aussi Ce qui est fourni. Ce Banquier a fait depuis peu une grosse fourniture d'argent en Italie, c'est--à--dire, A fourni, a fait tenir une grosse somme d'argent en Italie.

Il se dit aussi De ce que les Tailbeurs, Tapissiers, et autres semblables Artisans ont coutume de fournir en employant la principale étoffe. Le Tapissier a pris tant pour façon et fourniture. Le Tailleur veut tant pour ses fournitures.

On appelle aussi Fourniture, Les petites herbes dont on accompagne les salades. La fourniture de cette salade est excellente.

FOURRAGE

FOURRAGE. s. masc. collectif. La paille et l'herbe qu'on donne l'hiver aux bestiaux. Donner du fourrage au bétail. Quand les bestiaux ne vont plus aux champs, il faut les nourrir de fourrage. Fourrage vert, fourrage sec. De bon fourrage, de mauvais fourrage. Du beurre qui sent le fourrage. Ration de fourrage.

Il se dit aussi De toute l'herbe qu'on coupe et qu'on amasse à l'armée pour la nourriture des chevaux. Une trousse de fourrage. Un pays abondant en fourrage. Faire provision de fourrage. L'armée manquoit de fourrage.

On dit, Mettre de la Cavalerie en quartier de fourrage, pour dire, L'établir dans un quartier, dans un pays où il y a abondance de fourrage.

Fourrage

Fourrage, se dit aussi De l'action de couper le fourrage. Faire un bon fourrage. Ordonner un fourrage général. On fit un grand fourrage en présence des ennemis. Il fut tué au fourrage. Envoyer au fourrage. Aller au fourrage. Revenir du fourrage.

Il se dit aussi Des troupes commandées, tant pour faire le fourrage que pour le soutenir. Le Maréchal de Camp qui commandoit le fourrage. Les ennemis attaquèrent le fourrage.

Fourrage

Fourrage, en termes d'Artillerie, se dit Du foin ou de l'herbe qu'on fourre dans le canon, etc.

FOURRAGER

FOURRAGER. v. neut. Couper et amasser du fourrage. Fourrager dans un champ, dans un village. L'armée a fourragé dans ce pays--là. On étoit contraint d'aller fourrager bien loin. Fourrager au vert. Fourrager au sec.

Il se prend aussi pour, Rayager; et alors il est actif. Fourrager tout un pays. Le troupeau a fourragé toute cette pièce de blé. Les lapins ont fourragé mon verger.

Fourragé, ée

Fourragé, ée. participe.

FOURRAGEUR

FOURRAGEUR. s. mas. Celui qui va au fourrage. Soutenir les fourrageurs. Enlever des fourrageurs. Les ennemis tombèrent sur les fourrageurs.

FOURREAU

FOURREAU. s. m. Gaine, étui, enveloppe. Fourreau de velours. Fourreau de cuir. Fourreau d'épée. Le bout du fourreau. Tirer l'épée hors du fourreau. Les fourreaux des colonnes d'un lit. Fourreau de siége. Fourreau de chaise. Fourreau de pistolet.

On appelle Fourreau, Certaines robes d'enfant.

On dit proverbialem. Coucher dans son fourreau, pour dire, Coucher tout vêtu.

On dit proverbialement et figurément De ceux qui ont l'esprit trop actif, que L'épée, la lame use le fourreau.

Fourreau

Fourreau, se dit aussi De la peau qui couvre le membre d'un cheval. Un cheval qui a mal au fourreau.

Faux--fourreau

Faux--fourreau. s. mas. Ce qui se met sur le véritable fourreau de l'épée pour le garantir de la pluie.

FOURRER

FOURRER. v. a. Introduire, faire entrer, mettre en quelque endroit parmi d'autres choses. Fourrez cela dans votre cassette. Fourrez ce livre avec les autres. Fourrer les bras dans le lit. Fourrer la main dans sa poche. Se fourrer sous un lit. Fourrer son bras dans un trou. Il lui a fourré son épée dans le ventre. Il s'est fourré une écharde dans le doigt. Cette étoffe, cette tapisserie est toute perdue, il y a des trous à y fourrer la main.

On dit proverbialem. d'Un homme qui a fait ou dit quelque chose de mal--à--propos, et qui en a de la confusion, Il est si honteux qu'il ne sait où se fourrer, pour dire, qu'Il ne sait où se cacher.

Et l'on dit proverbialement et populairement d'Un gourmand, qu'Il fourre tout dans son ventre.

Fourrer

Fourrer, signifie aussi Donner en cachette et souvent, comme fait une mère à quelqu'un de ses enfans qu'elle aime plus que les autres. Cette mère fourre toujours de l'argent à sa fille. Elle gâte cet enfant, elle lui fourre toujours à manger. Cette Gouvernante gâtera ses enfans, elle ne fait que leur fourrer des confitures et du fruit.

Fourrer

Fourrer, signifie aussi, Insérer hors de propos. Fourrer quelque chose dans son discours. Il a fait un livre où il a fourré tout ce qu'il savoit. Il fourre toujours du Latin dans ses Plaidoyers.

On dit figurément, Fourrer quelque chose dans l'esprit, dans la tête de quelqu'un, pour dire, Lui faire comprendre quelque chose avec peine. Il est si stupide, si hébêté, qu'on ne lui sauroit rien fourrer dans la tête, dans l'esprit. On eut bien de la peine à lui fourrer dans la tête qu'il falloit..... Vous vous fourrez dans la tête mille choses qui ne sont pas.

Fourrer

Fourrer, signifie aussi, Introduire quelqu'un dans une maison, le faire entrer dans une affaire. En ce sens il se prend ordinairement en mauvaise part. Je ne sais qui l'a fourré dans cette maison, dans cette affaire.

Il se met aussi avec le pronom personnel. Il se fourre partout. Il se fourre à la Cour. Il se fourre dans toutes les compagnies. Je ne sais comment il s'est fourré dans cette affaire. Il a commencé à se fourrer dans les affaires de finance.

On dit proverbialem. d'Un homme qui cherche quelque emploi, quelque condition, et qui a peine à en trouver, qu'Il cherche quelque trou à se fourrer.

On dit proverbialem. et figurément d'Un homme inconsidéré, qui veut s'ingérer de tout, avoir part aux affaires, aux secrets de tout le monde, qu'Il fourre son nez partout. Pourquoi vient--il fourrer son nez où il n'a que faire?

On dit aussi, Se fourrer dans une affaire, pour dire, S'engager d'honneur, d'intérêt, d'affection dans une affaire. Il s'est fourré dans cette querelle, dans cette affaire jusqu'au cou, jusqu'aux oreilles. Il s'y est fourré par--dessus la tête. Il s'y est fourré bien avant. Pourquoi s'y fourroit--il?

Ce verbe dans toutes les acceptions précédentes est du style familier.

Fourrer

Fourrer, signifie aussi, Garnir de peau avec le poil. Fourrer une robe de martre. Fourrer d'hermine. Fourrer de petit--gris.

On dit, Se fourrer, se bien fourrer, pour dire, Se vêtir bien chaudement, se garnir beaucoup. Il s'est bien fourré. Il faut se bien fourrer en hiver.

Fourré, ee

Fourré, ee. participe.

On appelle Pays fourré, Un pays rempli de bois, de haies, etc. L'armée marchoit par un pays fourré.

On dit aussi d'Un bois qui est fort garni de brossailles et d'épines, que C'est un bois fourré.

On appelle Coups fourrés, Des coups portés et reçus de part et d'autre en même temps.

Il se dit aussi figurément, pour dire, Les mauvais offices que deux personnes se rendent mutuellement et en même temps.

Il se dit encore figurément, pour signifier Un mauvais office caché, et dont on ne se défie pas.

On appelle Paix fourrée, Une paix, une réconciliation feinte et faite à la hâte, à dessein de se tromper mutuellement.

On dit, qu'Une médaille, qu'une pièce d'or ou d'argent est fourrée, Quand le dessus est d'or ou d'argent, et que le dedans est de cuivre.

On dit, que Des bottes de foin, des bottes de paille sont fourrées, Lorsque parmi de bon foin et de bonne paille on y en a mêlé de moindre qualité.

On appelle Langues fourrées, Des langues de boeuf, de cochon, de mouton, recouvertes d'une autre peau que la leur, et avec laquelle on les fait cuire.

On dit proverbialement, Un innocent fourré de malice, pour dire, Un homme qui paroît simple, et qui est fin et malicieux.

FOURREUR

FOURREUR. s. m. Marchand Pelletier, artisan qui travaille en Pelleterie. Maître Fourreur.

FOURRIER

FOURRIER. s. m. Officier qui sert

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