Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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ÉBOURGEONNER. v. tr. T. d'Agriculture.
Débarrasser des bourgeons superflus. Voici
le moment d'ébourgeonner les vignes.

ÉBOURIFFANT, ANTE. adj. Qui ébouriffe.

ÉBOURIFFÉ, ÉE. adj. Dont le vent ou
quelque autre cause a mis les cheveux en
désordre. Vous êtes tout ébouriffé. Elle arriva
tout ébouriffée.

Il s'applique, dans un sens analogue, aux
Cheveux, à la coiffure même. Votre coiffure est
tout ébouriffée.

Il se dit, figurément, d'une Personne
agitée, troublée, et qui laisse voir son trouble,
son agitation. Il est familier.

ÉBOURIFFER. v. tr. Relever, rebrousser
les cheveux sur la tête, les mettre en désordre.
Le vent a ébouriffé vos cheveux, et, par extension,
vous a ébouriffé.

Il signifie, figurément et familièrement, Surprendre,
troubler par quelque chose d'inattendu.
Son langage, son attitude m'ébouriffe.

ÉBOUTER. v. tr. Débarrasser une chose
pointue d'un bout, d'une extrémité gênante
ou inutile. Ébouter une canne.

ÉBRANCHAGE. n. m. T. d'Arboriculture.
Action d'ébrancher.

ÉBRANCHER. v. tr. T. d'Arboriculture.
Dépouiller un arbre d'une partie de ses branches.

ÉBRANLEMENT. n. m. Action d'ébranler
ou Mouvement de ce qui est ébranlé, de ce qui
s'ébranle. Après un si grand ébranlement, il
est à craindre que cette muraille ne tombe.
L'ébranlement de cerveau causé par cette chute
lui affaiblit l'esprit. L'ébranlement des dents.

Fig., Les guerres civiles causent de grands
ébranlements dans les fortunes. L'ébranlement
du crédit. L'ébranlement des trônes, des États.

ÉBRANLER. v. tr. Amener par des secousses
une chose à ne plus être dans une ferme
assiette. Les vents ont ébranlé la maison. Ce
coup lui a ébranlé le cerveau. Les voûtes du
temple s'ébranlèrent.
Fig., Un empire que les
discordes ont ébranlé. Ébranler le pouvoir de
quelqu'un. Ébranler le crédit public.

En parlant des Personnes, il signifie Émouvoir
quelqu'un, faire qu'il soit moins ferme
dans la situation d'esprit où il était, dans ses
opinions, dans ses résolutions. Ces raisons
l'ont fort ébranlé. Les menaces ne sauraient
m'ébranler. Les malheurs, les disgrâces n'ont
point ébranlé son courage, sa constance. Une
fermeté qui ne s'ébranle jamais.
On dit de même
Ébranler la résolution de quelqu'un, ébranler
son espoir.

S'ÉBRANLER signifie particulièrement, en
termes de Guerre, Se mettre en mouvement,
commencer un mouvement. Des troupes qui
s'ébranlent.

ÉBRASEMENT. n. m. T. d'Architecture.
Action d'ébraser ou Résultat de cette action.
L'ébrasement d'une porte, d'une fenêtre. On dit
aussi dans le second sens ÉBRASURE.

ÉBRASER. v. tr. T. d'Architecture. Élargir
en dedans la baie d'une porte ou d'une fenêtre
suivant un plan oblique. Porte, fenêtre
ébrasée.

ÉBRASURE. n. f. Voyez ÉBRASEMENT.

ÉBRÉCHER. v. tr. Endommager par une ou
plusieurs brèches un instrument tranchant,
un ustensile friable. Ébrécher un couteau,
un rasoir. S'ébrécher une dent,
Se casser une
partie d'une dent. Mâchoire ébréchée.

Figurément et familièrement, il signifie
Diminuer, en parlant de la Fortune. Les folles
dépenses de ce jeune ménage ont fortement
ébréché son avoir.

ÉBRÉCHURE. n. f. État de ce qui est ébréché.
Il désigne aussi les Brèches elles-mêmes.

ÉBRIÉTÉ. n. f. Ivresse légère. Il était en
état d'ébriété.

ÉBROUEMENT. n. m. Action de s'ébrouer.

ÉBROUER. v. tr. T. d'Arts. Laver, passer
dans l'eau un tissu au sortir du métier. Ébrouer
une pièce d'étoffe, de toile.

ÉBROUER (S'). v. pron. Éternuer, en parlant
des Animaux domestiques lorsqu'ils dégagent
leurs naseaux de ce qui y cause de la gêne
ou de l'irritation.

Il se dit aussi d'un Cheval qui fait un ronflement
à la vue des objets qui le surprennent
ou qui l'effraient.

ÉBRUITER. v. tr. Divulguer, rendre public.
Il ne faut pas ébruiter cette affaire. Il faut
prendre garde que cette nouvelle ne s'ébruite, ne
vienne à s'ébruiter.

ÉBUARD. n. m. Coin de bois fort dur qui
sert à fendre des bûches.

ÉBULLITION. n. f. Mouvement d'un liquide
qui bout sur le feu. De l'eau en ébullition.
Fig., La foule était en ébullition. Il a le cerveau
en ébullition.

ÉBURNÉEN, ÉENNE. adj. Qui a l'apparence
de l'ivoire.

ÉCACHER. v. tr. Amincir en comprimant.
En termes d'Arts, Écacher une lame, La passer
à la meule. Écacher l'or, l'argent filé, Le
passer au laminoir.

Il signifie aussi Déformer en comprimant.
Écacher la lame d'un rasoir, d'un couteau,
L'émousser en appuyant. Il s'est écaché le doigt.

Fam., Un nez écaché, Un nez camus et
aplati. Il a vieilli.

ÉCAILLAGE. n. m. Action d'écailler.

ÉCAILLE. n. f. Chacune des petites lames
minces et plates qui couvrent la peau de certains
poissons et de certains reptiles. Les
écailles d'une carpe, d'un saumon, d'une morue.
Écailles dures, rondes, transparentes.

Il désigne aussi l'Enveloppe dure et calcaire
qui couvre et protège le corps des
mollusques bivalves. On le dit plus particulièrement
des Huîtres.

Écaille de tortue, ou, absolument, Écaille,
l'Enveloppe dure qui couvre le dos de la
tortue et dont on fait de petits objets précieux.
Tablettes couvertes d'écaille. Tabatière
d'écaille. Ce que vous prenez pour de la corne
est de l'écaille.

Il se dit pareillement, en termes de Botanique,
de Productions plates et plus ou moins
sèches, qui composent ou accompagnent
certaines parties des végétaux. Les bulbes
du lis, les cônes du sapin sont formés d'écailles.
Les boutons du marronnier d'Inde, la tige de
l'orobanche sont garnis d'écailles.

Il se dit encore, par analogie, des Lamelles
minces et légères qui se détachent de la peau
dans certaines affections cutanées. Sa peau se
soulevait par écailles.
Fig. et fam., Les écailles
lui sont tombées des yeux,
Ses yeux sont dessillés.

En termes de Peinture, Ce tableau tombe
en écailles, par écailles,
se dit d'un Vieux
tableau dont les couleurs desséchées se gercent
et se détachent de la toile par petites
plaques.

ÉCAILLÉ, ÉE. adj. Qui est couvert d'écailles.
Animaux écaillés.

ÉCAILLER. v. tr. Dépouiller des écailles
un poisson, un reptile, etc. Vous n'avez pas
bien écaillé cette carpe, ce brochet. Écailler des
huîtres.

S'ÉCAILLER signifie Se détacher par écailles,
par plaques minces. Ce tableau commence à
s'écailler. Cet enduit s'écaille. Cette émaillure
s'est écaillée.

ÉCAILLER, ÈRE. n. Celui, celle qui ouvre
des huîtres pour les vendre.

ÉCAILLEUX, EUSE. adj. Qui a des écailles.
Le corps de ce mammifère est écailleux. Par
analogie, Le bulbe du lis est écailleux. Ardoise
écailleuse,
Qui se détache par plaques minces.
En termes de Médecine, Dartre écailleuse, Qui
présente des plaques minces.

ÉCALE. n. f. Enveloppe extérieure qui
renferme la coque dure de certains fruits,
comme les noix.

Il se dit aussi de la Gousse des pois, des
fèves, des haricots.

ÉCALER. v. tr. Dépouiller de son écale.
Il se dit surtout des Noix. Pour les plantes
légumineuses, on dit plutôt DÉCORTIQUER.

ÉCARBOUILLER. v. tr. Écraser de façon
à morceler. Écarbouiller un limaçon, un crapaud.
Il en eut la cervelle écarbouillée.
Il est
populaire. On dit aujourd'hui abusivement
ÉCRABOUILLER.

ÉCARLATE. n. f. Couleur rouge et fort
vive. Teint en écarlate. Une belle écarlate.
Écarlate des Gobelins. Rouge comme écarlate,
comme de l'écarlate.

Il désigne aussi l'Étoffe teinte de cette
couleur. Manteau d'écarlate.

ÉCARLATE s'emploie aussi comme adjectif
et signifie Qui est d'un rouge vif. Une robe
écarlate. Du velours écarlate.

Figurément, il signifie Qui rougit par timidité
ou par honte. Elle en devint tout écarlate.

ÉCARQUILLER. v. tr. Ouvrir tout grands
les yeux, en signe d'attention ou d'étonnement.
Il est familier.

ÉCART. n. m. Action par laquelle deux
parties d'une chose s'écartent plus ou moins
l'une de l'autre. Faire le grand écart, Écarter
les jambes au point que les cuisses touchent le
sol.

En termes d'Art vétérinaire, il se dit d'une
Entorse de l'articulation antérieure du cheval,
du boeuf, etc. Ce cheval s'est donné un écart.

À L'ÉCART, loc. adv. À une certaine distance.
Se tenir à l'écart dans une conversation. Mettre,
tenir quelqu'un à l'écart. Tirer quelqu'un à
l'écart.

Par analogie, À l'écart de, se dit à propos
d'une Maison, d'une localité éloignée de l'agglomération
principale d'une commune. Sa villa
est à l'écart du village.

ÉCART signifie encore Action de s'éloigner
de la direction qu'on doit suivre. Son cheval
prit peur et fit un brusque écart.

En termes de Danse, Faire un écart, Porter
le pied de côté.

Il désigne aussi les Variations qui se produisent
dans un mécanisme. Les écarts d'une
montre, d'un thermomètre.

Il signifie au figuré Action de s'écarter de
la raison, de la morale, des bienséances. Les
écarts de l'imagination. Se permettre des écarts.
On avait à lui reprocher certains écarts de conduite.
Les écarts de la jeunesse.

ÉCART. n. m. T. de Jeu de Cartes. Action
d'écarter.

ÉCARTÉ. n. m. Jeu de cartes qui se joue
à deux et où l'on peut écarter tout ou partie
des cartes. Jouer à l'écarté. Table d'écarté.

ÉCARTÈLEMENT. n. m. Action d'écarteler.

ÉCARTELER. (J'écartèle; nous écartelons.)
v. tr. Mettre en quatre quartiers : sorte de
supplice qu'on faisait souffrir à des criminels
de lèse-majesté au premier chef, en les tirant
par les quatre membres, à quatre chevaux.

En termes de Blason, il signifie Partager
l'écu en quatre. Il écartèle de telles et telles
armes, de tels et tels émaux.

ÉCARTELURE. n. f. T. de Blason. Division
de l'écu en quatre quartiers ou l'Une de
ces divisions.

ÉCARTEMENT. n. m. Action d'écarter,
de s'écarter, ou Résultat de cette action.
L'écartement des jambes. L'écartement de deux
lignes.

Il signifie particulièrement Disjonction,
séparation de choses qui doivent être jointes.
Il y a eu de l'écartement dans ce mur.

ÉCARTER. v. tr. Séparer, éloigner. Écarter
les jambes. Écarter les branches qui empêchent

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