Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 765

FORESTIER. s.m. Qui a quelque charge, quelque fonction dans les forêts.

On appeloit Forestiers de Flandre, Les anciens Gouverneurs de Flandre, avant qu'il y eût des Comtes.

Il est quelquefois adjectif; & en ce sens on dit, Les Villes forestières d'Allemagne, en parlant des quatre Villes qui sont sur le Rhin au-dessus de Bâle, dans le voisinage de la Forêt Noire. Rhinfeld, Valdshut, Sechingen & Lauffenbourg.

FORÊT. s.f. Grande étendue de pays couvert de bois. Grande forêt. Forêt impraticable. Belle forêt. Épaisse forêt. Les routes, les laies d'une forêt. Les faux-fuyans d'une forêt. L'entrée d'une forêt. Le milieu d'une forêt. Le fond d'une forêt. Être en fin fond de forêt. Traverser une forêt. Percer une forêt. Abattre une forêt. Couper une forêt. La coupe d'une forêt. Dépeupler une forêt. Grand-Maître des Eaux & Forêts. Officiers des forêts. Garde de forêt.

FORET. s.m. Petit instrument de fer avec lequel on perce un tonneau. Mettre le foret dans un muid. Tirer du vin au foret.

FORFAIRE. v.n. Faire quelque chose contre le devoir. Il ne se dit guère qu'en termes de Pratique, & en parlant de la prévarication d'un Magistrat. Si un Juge vient à forfaire.

On dit, qu'Une fille, une femme a forfait à son honneur, pour dire, qu'Elle s'est laissé corrompre.

On dit en termes de Droit Coutumier, Forfaire un fief, pour dire, Le rendre confiscable de droit au profit du Seigneur Féodal; & en cet exemple, Forfaire est actif.

FORFAIT. s.m. Crime. Il a été puni pour ses forfaits.

FORFAIT se dit aussi d'Un trafic, d'un marché, par lequel un homme s'oblige de faire une chose pour un certain prix, à perte ou à gain. Faire un forfait d'une affaire de finance. Faire un forfait avec un Architecte pour un bâtiment. Prendre à forfait. Traiter à forfait.

FORFAITURE. s.f. Terme de Pratique. Prévarication d'un Magistrat. On ne peut destituer un Officier que pour forfaiture.

FORFANTE. s.m. Mot pris de l'Italien. [alt p. 535] Hableur, charlatan, fourbe. C'est un forfante. Il est du style familier.

FORFANTERIE. s.f. Hablerie, charlatannerie. On a enfin reconnu ses forfanteries.

FORGE. s.f. Lieu où l'on fond le fer quand il est tiré de la mine, & où on le met en barre. Forge de fer. Faire aller une forge. Entretenir une forge. Le fourneau d'une forge. Les soufflets d'une forge. Les forges sont d'une grande dépense. Les amas d'une forge.

FORGE se dit aussi De la boutique d'un Maréchal. Mener un cheval à la forge, un cheval qui revient de la forge. Et on dit, La forge d'un Maréchal. La forge d'un Serrurier. La forge d'un Armurier, &c. pour marquer le fourneau où ces sortes d'artisans chauffent leur fer, & l'enclume où ils le battent.

FORGER. v.a. Donner la forme au fer, ou autre métal, par le moyen du feu & du marteau. Forger un fer de cheval. Forger une barre de fer. Forger une épée. Forger des armes. Forger une cuirasse. Forger des assiettes d'argent, des cuilliers, des fourchettes.

On dit, qu'Un cheval forge, Lorsqu'en marchand il touche le fer des pieds de devant avec le fer des pieds de derrière.

FORGER signifie figurément, Inventer, supposer, controuver. Il a forgé cela dans sa tête. Forger un mensonge. Forger un dessein. Forger une calomnie, une malice. Forger une histoire. Forger des mots. Forger des nouvelles. Il a forgé une fable qu'il vouloit nous débiter comme une vérité.

On dit, Se forger des chimères, pour dire, S'imaginer des choses sans fondement, être visionnaire. Et, Se forger des monstres pour les combattre, pour dire, Se former des difficultés, soit de bonne foi & par crainte, ou par foiblesse d'esprit, soit à dessein, & pour faire paroître son esprit en les surmontant.

FORGÉ, ÉE, participe .

FORGERON. s.m. Qui travaille aux forges, & qui bat le fer sur l'enclume. Un bon forgeron.

On dit proverbialement, En forgeant on devient forgeron, pour dire, qu'À force de s'exercer à quelque chose, on y devient habile.

FORGETER. v.n. Il se dit d'un bâtiment qui s'avance hors de l'alignement.

FORGEUR. s.m. Qui forge. Forgeur d'épées, de couteaux, de ciseaux, de lancettes, &c.

Il se dit figurément De celui qui invente, qui controuve quelque fausseté. C'est un forgeur de contes, un forgeur de nouvelles, un forgeur de calomnies.

FORHUIR. v.n. Terme de Chasse. On dit, Forhuir du cor, du cornet, du huchet, C'est sonner du cor pour rappeler les chiens.

FORLANCER. v.a. Terme de Chasse. Faire sortir une bête de son gîte.

FORLANCÉ, ÉE, participe .

FORLANE. s.f. Espèce de danse gaie qui se bat à deux temps, & qui tient le milieu pour la vivacité du mouvement entre la loure & la gigue.

FORLIGNER. v.n. Dégénérer de la vertu de ses ancêtres, faire quelque action indigne de la vertu de ses aïeux. Il n'a pas suivi les traces de ses pères, il a forligné. Il est vieux.

Dans le style familier, & par plaisanterie, on dit d'Une fille qui a forfait à son honneur, qu'Elle a forligné.

FORLONGER. v.n. Se dit proprement Des bêtes qui étant chassées, s'éloignent du pays ordinaire. On le dit aussi Du cerf quand il a bien de l'avance sur les chiens. Ce cerf forlonge.

SE FORMALISER. v. récipr. S'offenser, trouver à redire, se scandaliser. Il se formalise de tout. Je lui ai parlé franchement, il ne s'en est point formalisé. Elle s'est extrêmement formalisée de la liberté qu'il a prise.

FORMALISTE. adj. de t. g. Qui se tient exactement aux formes, aux formalités. Grand formaliste.

Il signifie aussi, Façonnier, vétilleux dans les moindres choses qui regardent les devoirs de la vie civile. On ne peut vivre avec lui, il est trop formaliste. En ce sens il s'emploie aussi substantivement. C'est un formaliste, un grand formaliste.

FORMALITÉ. s.f. Formule de Droit. Manière formelle, expresse, ordinaire de procéder en

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