Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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pour dire, Que les passages des teintes font suffisamment liés.

FONTENIER. s.m. Celui qui a charge de conduire & de faire aller les fontaines, de les entretenir, & de les faire jouer. Maître Fontenier.

FONTICULE. s.m. Terme d'Anatomie. Petit ulcère artificiel pratiqué par le Chirurgien, soit avec un instrument tranchant, soit avec un caustique, dans quelque partie du corps, pour procurer un écoulement des humeurs peccantes.

FONTS. s. m. plur. On appelle ainsi Un grand vaisseau de pierre ou de marbre, où l'on conserve l'eau dont on a accoutumé de baptiser. Bénir les Fonts. Les Fonts baptismaux.

On dit, Tenir un enfant sur les Fonts, pour dire, En être Parrain ou Marraine. Et on dit fig. & fam. Tenir quelqu'un sur les Fonts, pour dire, Parler de lui. Et cela se dit presque également en bonne & en mauvaise part.

FOR. s.m. Juridiction, Tribunal de Justice. Il n'a d'usage au propre que dans ces phrases, For Ecclésiastique, For extérieur, qui se disent De la Juridiction Ecclésiastique en certains cas. Traduire au For Ecclésiastique. Être absous dans le For extérieur.

On dit, Le For intérieur, le For de la conscience, pour dire, Le jugement de la propre conscience. Tel homme est absous dans le For extérieur, qui ne l'est pas pour cela dans le For intérieur, dans le For de la conscience.

FORAIN, AINE. adj. Qui est de dehors, qui n'est pas du lieu. Il n'a guère d'usage qu'en cette phrase, Marchand forain. On dit au féminin, Traite foraine, pour dire, Le droit d'impôt & de péage qu'on prend sur les marchandises qui entrent dans le Royaume, ou qui en sortent. Commis aux Traites foraines.

FORBAN. s.m. Corsaire qui exerce la piraterie sans commission d'aucun Prince, & qui attaque également ami & ennemi. Les Forbans sont traités comme voleurs.

FORÇAGE. s.m. Terme de Monnoie. Excédent que peut avoir une pièce au-dessus du poids prescrit par les Ordonnances.

FORÇAT. s.m. Esclave qui sert sur les Galères, ou Criminel que la Justice a condamné à y servir. Il y a tant de Forçats sur cette Galère. On délivra les Forçats.

FORCE. s.f. Vigueur, faculté naturelle d'agir vigoureusement. Il se dit proprement du corps. Force naturelle. Grande force. Force extraordinaire. Force de corps. Force de bras. Frapper de toute sa force. Y aller de toute sa force. Manquer de force. Il est dans sa force.

On dit d'Un homme d'une complexion délicate, que C'est un homme qui n'a ni force ni vertu. Et la même chose se dit d'Un homme qui n'est bon à rien, qui n'est capable de rien.

On dit au pluriel, Réparer ses forces. Recouvrer ses forces. Reprendre ses forces. Sentir augmenter ses forces. Sentir affoiblir ses forces. Perdre ses forces. Prendre de nouvelles forces. Ses forces diminuent, reviennent. Les forces lui manquent. Ses forces s'épuisent. Et dans toutes ces phrases, Force se prend pour La vigueur de la constitution naturelle.

On dit au pluriel, Se fier à ses forces. Entreprendre par-dessus ses forces. Mesurer ses forces. Connoître ses forces, &c. Et alors dans ces exemples & dans quelques autres semblables, Forces se dit non-seulement au propre De la vigueur naturelle du corps, mais aussi au figuré De celle de l'esprit; & du pouvoir, du bien, du crédit, de l'autorité qu'on a dans le monde.

FORCES se dit aussi au pluriel, pour signifier Les troupes d'un État. Mettre des forces sur pied. Assembler ses forces. Avec toutes ses forces. À forces égales. De nouvelles forces. Joindre ses forces. Combattre avec toutes ses forces. Toutes ses forces ne sont pas encore rassemblées. Les forces de terre. Les forces navales.

FORCE signifie aussi Puissance. La force de cet État consiste non-seulement dans la multitude de ses habitans, mais encore dans leur industrie. La force de ce peuple consiste dans son commerce.

On dit aussi, Les forces d'un État, pour dire, Tout ce qui contribue à rendre un État puissant.

FORCE signifie aussi Impétuosité. La force de l'eau, du courant. La force du vent.

Il signifie encore, Solidité, pouvoir de résister. La force d'une poutre. La force d'un bâtiment. La force de la toile. La force de cette étoffe vient de ce qu'elle est extrémement serrée.

On appelle La force du bois, L'abondance & la vigueur de sa séve. C'est la force du bois qui a fait pousser ces rejetons.

FORCE signifie aussi Violence, contrainte. User de force. Employer la force. Céder à la force.

On dit, Force m'est, force lui est, &c. pour marquer la nécessité absolue & indispensable de faire quelque chose. Je voudrois bien demeurer, mais force m'est de partir. Force lui fut de se taire. Il est du style familier.

On appelle Maisons de force, Des maisons où l'on enferme les gens indisciplinables, de mauvaises moeurs, & qu'on veut corriger. On l'enferma dans une maison de force. Bicêtre est une maison de force.

On dit, Faire force de rames, pour dire, Faire ramer la Chiourme de toute sa force. Et, Faire force de voiles, pour dire, Se servir de toutes les voiles, afin de prendre plus de vent, & d'aller plus vîte.

Il se dit aussi au figuré & familièrement, [alt p. 534] pour dire, Faire ses efforts.

FORCE se dit quelquefois pour Équivalent. Toutes ces présomptions n'ont pas la force d'une preuve.

FORCES MOUVANTES se dit De la force qui produit un mouvement, & de l'instrument mécanique qui aide & qui redouble cette force. De toutes les forces mouvantes, celle du lévier & de la poulie sont les plus ordinaires.

On appelle Force majeure, Une puissance supérieure à laquelle on ne peut résister. L'autorité du Prince, du Magistrat, du Général est une force majeure. Il faut céder à la force majeure. Les ennemis qui sont maîtres d'un pays, sont une force majeure.

On dit, La force de la vérité, pour dire, Le pouvoir que la vérité a sur l'esprit des

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