Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Des objets qui ne présentent qu'une façade. La devanture d'une maison.

Il se dit aussi Du revêtement de boiserie qui garnit le devant d'une boutique, d'une alcôve, etc. Faire la devanture d'une boutique, d'une alcôve.

Il se dit au pluriel Des plâtres que les couvreurs mettent au devant des souches de cheminées pour raccorder les tuiles ou les ardoises.

DÉVASTATEUR, TRICE. adj. Qui dévaste. Un torrent dévastateur. Une armée dévastatrice.

Il se dit aussi substantivement. Les Espagnols furent les dévastateurs du nouveau monde.

DÉVASTATION. s. f. Action de dévaster, ou Le résultat, l'effet de cette action. La dévastation des provinces de l'Occident fut causée par l'invasion des barbares. Ils mirent un terme à ces dévastations. Les dévastations causées par le débordement du fleuve.

DÉVASTER. v. a. Désoler, ravager, ruiner. Il se dit surtout en parlant D'un pays, d'un lieu ravagé par la guerre ou par quelque autre grand fléau. Les ennemis ont dévasté cette province. Ces campagnes furent dévastées par un ouragan.

DÉVASTÉ, ÉE. participe Un pays dévasté. Des campagnes dévastées.

DÉVELOPPÉE. s. f. T. de Géom. On appelle ainsi La courbe par le développement de laquelle on peut supposer qu'une autre courbe est formée.

DÉVELOPPEMENT. s. m. Action de développer, de se développer; ou Le résultat de cette action. Il s'emploie au propre et au figuré. Le développement d'une pièce d'étoffe, d'une tapisserie roulée. Le développement d'un bourgeon. Avant que le corps arrive à son entier développement. Le développement d'un germe. Le développement de l'intelligence, des facultés. Le développement d'une maladie. Le développement d'un plan d'architecture. Le développement d'un système, d'une doctrine. Le développement des caractères dans une pièce de théâtre.

Il se dit souvent au pluriel d'Une exposition plus ou moins détaillée, par opposition aux Vues, aux considérations générales. Cela exigerait d'assez longs développements. Entrer dans les développements.

En Peinture, Cette figure présente de beaux développements, se dit D'une figure dont la pose laisse voir une suite de parties qui forment une ligne étendue et d'un aspect agréable.

DÉVELOPPEMENT en Géométrie, se dit d'Une figure de carton ou de papier dont les parties, étant pliées et rejointes, composent la surface d'un solide.

DÉVELOPPER. v. a. Ôter l'enveloppe de quelque chose, ou Déployer une chose enveloppée, pliée. Développer une tapisserie. Développer du drap, des habits. Développer un paquet de linge.

Il signifie figurément, tant au sens physique qu'au sens moral, Faire qu'une chose prenne de l'accroissement, son accroissement. La chaleur développe les germes des plantes. Des exercices propres à développer le corps. Développer l'intelligence d'un enfant. Il développa son talent.

DÉVELOPPER signifie en outre, surtout en Architecture, Représenter sur un plan les diverses faces d'un objet.

Il signifie aussi, Exposer, présenter, faire voir quelque chose en détail. Développer le plan, le sujet d'un ouvrage. Développer un système. On dit à peu près de même, Développer les caractères dans une pièce de théâtre, dans un roman.

Il signifie encore figurément, Débrouiller. Développer une affaire bien embrouillée. Développer une difficulté.

DÉVELOPPER s'emploie aussi avec le pronom personnel, dans quelques-uns des sens indiques. Les bourgeons commencent à se développer. Cet enfant se développe. Les traits, la taille de cette jeune personne se développent. L'action de cette pièce ne se développe que lentement. À cet âge, la raison se développe. Son génie se développa tout à coup. L'intrigue se développe.

Il signifie également, S'étendre. L'armée se développa dans la plaine. À l'extrémité de cette vallée, le fleuve se développe majestueusement.

DÉVELOPPÉ, ÉE. participe Un enfant bien développé.

DEVENIR. v. n. (Il se conjugue comme Venir.) Commencer à être ce qu'on n'était pas; passer d'une situation, d'un état à un autre. Devenir grand. Devenir maigre. Devenir sage, savant, jaloux, dévot, etc. De riche qu'il était, il devint pauvre. Cela est devenu tout blanc en peu de temps. Ces fruits deviennent rouges en mûrissant. Cela commence à devenir fatigant. Cet homme est fait pour devenir quelque chose. Il est devenu ministre. Il devint l'objet de l'admiration générale. Son bien est devenu la proie d'un intrigant.

Devenir à rien, se dit Des choses, et signifie, Se réduire considérablement, s'évaporer. Cela est devenu à rien en cuisant. On dit quelquefois, Cet homme, cet enfant devient à rien, Il devient excessivement maigre.

DEVENIR signifie particulièrement, surtout dans les phrases qui marquent doute, conjecture, etc., Avoir tel ou tel sort, tel ou tel résultat, telle ou telle issue. Que deviendrai-je? Que vais-je devenir? Je ne sais ce que tout ceci deviendra. On pouvait dès lors prévoir ce que tout cela deviendrait. Que deviendra tout le bien qu'il a amassé? Que deviendront vos promesses, si vous m'abandonnez? Que sont devenus vos serments? Que deviendraient tant de belles espérances, s'il venait à mourir?

Qu'est devenue telle personne, telle chose, Où est-elle? où a-t-elle passé? Qu'est devenu monsieur votre frère? Il était près de nous il n'y a qu'un instant, je ne sais ce qu'il est devenu. Qu'étiez-vous donc devenu? nous vous cherchions partout. Cette façon de parler s'emploie quelquefois lorsqu'il s'agit Des choses morales. Vous tremblez, qu'est donc devenu votre courage?

Que devenez-vous? Où allez-vous? que voulez-vous faire? Que voulez-vous devenir? Quel parti voulez-vous prendre? quelle profession voulez-vous embrasser? On dit dans un sens analogue, Que devenir? et, Ne savoir que devenir.

Que devins-je, à cette vue, à ce discours, etc.? Quelle ne fut pas ma douleur, quel ne fut pas mon étonnement, mon effroi, lorsque je vis, lorsque j'entendis cela!

DEVENU, UE. participe

DÉVERGONDAGE. s. m. Libertinage effronté, scandaleux.

On dit figurément, Dévergondage d'esprit, d'imagination.

DÉVERGONDÉ, ÉE. adj. Qui mène publiquement une vie licencieuse, qui ne met aucune retenue dans son libertinage. Un jeune homme dévergondé. Cette fille est bien dévergondée. Il est familier.

Il se prend aussi substantivement. C'est une dévergondée, une grande dévergondée.

DEVERS. préposition de lieu Du côté de. Il est allé quelque part devers Lyon. Il est d devers Toulouse. Il demeure en Languedoc, devers Montpellier. Il est vieux: aujourd'hui on emploie Vers ou près de. Il est allé vers Lyon. Il demeure près de Montpellier.

DEVERS se joint quelquefois avec la préposition Par; alors il n'est guère usité qu'avec les pronoms personnels, et sert à marquer possession. Retenir des papiers par devers soi. Tenir le bon bout par devers soi.

En termes de Procédure, Se pourvoir par devers le juge, Se pourvoir à son tribunal.

DÉVERS, ERSE. adj. Il se dit, en termes d'Arts, De tout corps qui n'est pas d'aplomb. Ce mur est dévers.

Il est aussi substantif, comme dans cette phrase, Il faut marquer ce bois suivant son dévers, Suivant sa pente ou son gauchissement.

DÉVERSER. v. n. Pencher, incliner, devenir courbe. Un mur qui déverse. Une pièce de bois qui déverse.

Il est quelquefois actif, comme dans cette phrase, Déverser une pièce de bois, La pencher, l'incliner.

DÉVERSÉ, ÉE. participe Du bois déversé.

DÉVERSOIR. s. m. Endroit de la conduite de l'eau d'un moulin, où l'eau se perd quand il y en a trop.

DÉVÊTIR. v. a. (Il se conjugue comme Vêtir.) On ne l'emploie guère qu'avec le pronom personnel, et il signifie, Se dégarnir d'habits. Il est dangereux de se dévêtir sitôt.

Il signifie figurément, en Jurisprudence, Se dessaisir d'un bien, l'abandonner au donataire ou à l'acquéreur. Se dévêtir d'un héritage.

DÉVÊTU, UE. participe

DEVÊTISSEMENT. s. m. T. de Jurispr. Dessaisissement. Le dévêtissement de ses biens en faveur de ses enfants.

DÉVIATION. s. f. Mouvement, action par laquelle un corps se détourne de sa direction. J'ai descendu la rivière sans aucune déviation. Les déviations de la colonne vertébrale.

Il se dit aussi figurément. Il a suivi ce principe sans déviation, dans toute sa conduite.

DÉVIDER. v. a. Mettre en écheveau le fil qui est sur le fuseau. Dévider le fil que l'on a filé.

Il signifie aussi, Mettre en peloton le fil qui est en écheveau. Elle a dévidé trois écheveaux dont elle n'a fait qu'un peloton.

DÉVIDÉ, ÉE. participe

DÉVIDEUR, EUSE. adj. et s. Ouvrier, ouvrière qui dévide des fils, des laines,

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