LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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manière équitable, avec équité et justice.
Il faut juger équitablement de toutes
choses.
ÉQUITATION
ÉQUITATION. s. f. (l'U se prononce.
) L'art de monter à cheval. Il y
a des dissertations sur l'équitation ancienne
et moderne.
ÉQUITÉ
ÉQUITÉ. s. f. Justice, droiture. Il
juge avec équité. Contre toute équité. En
toute équité. Selon l'équité. Homme plein
d'équité. C'est un homme sans équité, qui
n'a point d'équité. Manquer à toutes les
règles de l'équité.
Il signifie aussi quelquefois La justice
exercée, non pas selon la rigueur
de la Loi, mais avec une modération
et un adoucissement raisonnable. On
l'a absous, parce qu'on a eu plus d'égard
à l'équité qu'à la justice rigoureuse. Les
arbitres jugent ordinairement plutôt selon
les règles de l'équité, que selon la
rigueur des Lois. Les Juges subalternes
sont des Juges de rigueur, et les Juges
supérieurs peuvent juger selon l'équité.
ÉQUIVALENT, ENTE
ÉQUIVALENT, ENTE. adj. Qui
est de même prix, de même valeur.
Je lui donnerai un héritage équivalent.
Une chose équivalente.
Il est aussi substantif. On n'a pu remettre
ce Prince en possession des Villes
qu'on lui avoit prises, mais on lui en a
donné l'équivalent. C'est un équivalent.
Offrir des équivalens. Dédommager par
un équivalent.
ÉQUIVALOIR
ÉQUIVALOIR. v. neut. (Il se conjugue
comme. Valoir.) Être de même
prix, de même valeur que quelque
chose. Une once d'or équivaut à quinze
onces d'argent. Il est de peu d'usage à
l'infinitif.
ÉQUIVOQUE
ÉQUIVOQUE. adj. des 2 g. Qui a
un double sens, qui peut recevoir plusieurs
interprétations, et qui convient
à différentes choses. Ce discours est
équivoque. Parole, terme, mot équivoque. Cela est équivoque. Expression
équivoque.
Il se dit aussi De toutes les choses
sur lesquelles on peut faire des jugemens
opposés. Action équivoque. Réputation
équivoque. Mérite équivoque. Vertu
équivoque. Signe équivoque.
On appelle en Médecine, Un signe
équivoque, Un signe qui peut convenir
à plusieurs maladies.
Équivoque
Équivoque, se prend quelquefois
substantivement dans le premier sens,
et il est féminin. C'est une équivoque. Il
se sert d'équivoques. Basses équivoques.
Il faut éviter les équivoques. Équivoque
grossière. Plaisante équivoque. Autrefois
ce mot étoit indifféremment masculin
ou féminin.
ÉQUIVOQUER
ÉQUIVOQUER. v. n. User d'équivoque.
Il équivoque continuellement.
s'Equivoquer
s'Equivoquer, avec le pronom personnel.
Dire un mot pour un autre.
Il s'est équivoqué plaisamment. Il n'est
que du style familier.
ERA
ÉRABLE
ÉRABLE. s. m. Espèce d'arbre du
genre de ceux qui ne portent point de
fruits. L'érable a le bois extrêmement dur
et veineux. L'érable a l'écorce fort raboteuse.
Palissade d'érable. Racine d'érable.
Menuiserie d'érable. Le bois d'érable est
fort bon pour faire des violons et autres
instrumens de musique. Sucre d'érable.
ÉRADICATIF, IVE
ÉRADICATIF, IVE, adj. se dit en
Médecine De certains remèdes violens
qui emportent la maladie et toutes ses
causes.
ÉRADICATION
ÉRADICATION. s. fém. Terme de
Physique, qui signifie L'action d'arracher
quelque chose par la racine.
ÉRAFLER
ÉRAFLER. v. a. Écorcher légèrement,
effleurer la peau. Cette épingle
m'a éraflé. Cette épine m'a éraflé le visage.
Il a reçu un coup d'épée qui ne lui a fait
qu'érafler la peau. Il est familier.
Éraflé, ée.
Éraflé, ée. participe.
ÉRAFLURE
ÉRAFLURE. s. fém. Écorchure légère.
Il a une éraflure à la main. Une
éraflure d'épingle, d'épine, etc.
ÉRAILLEMENT
ÉRAILLEMENT. s. m. Terme de
Médecine. Voyez Ectropion.
ÉRAILLER
ÉRAILLER. v. a. Il se dit Des toiles
et des étoffes de soie dont le tissu est
relâché ou effilé. Érailler du satin. Ces
étoffes sont sujettes à s'érailler.
Éraillé, ée.
Éraillé, ée. participe. De l'étoffe
éraillée.
On dit, qu'Un homme a l'oeil éraillé,
Lorsqu'il a naturellement des filets
rouges dans l'oeil.
ÉRAILLURE
ÉRAILLURE. s. f. La marque qui
reste à une étoffe de soie ou à une
toile, quand elle est éraillée.
ÉRATER
ÉRATER. v. a. _ter la rate. On a
ératé des chiens pour savoir s'ils pouvoient
vivre sans rate.
Ératé, ée.
Ératé, ée. participe.
ERE
ÈRE.
ÈRE. s. f. Terme de Chronologie.
Point fixe d'où l'on commence à compter
les années. L'>re d'Espagne est plus
ancienne que l'>re Chrétienne. L'>re de
Nabonassar. L'>re des Séleucides. Fixer
l'>re. La naissance de Jésus--Christ est
l'>re des Chrétiens; et celle des Mahométans
ou l'Hégire est la fuite de
Mahomet.
Il se dit aussi De la suite des années
que l'on compte depuis ce point fixe.
L'>re des Espagnols commence environ
38 ans avant l'>re des Chrétiens, et finit
vers 2352.
ÉRECTEUR
ÉRECTEUR. adj. Terme d'Anatomie.
C'est le nom qu'on donne aux
muscles qui servent à élever certaines
parties.
On le prend aussi substantivement.
Les érecteurs de la verge, les érecteurs
du clitoris.
ÉRECTION
ÉRECTION. s. f. Institution, établissement. L'érection d'un Parlement.
L'érection d'un Présidial. L'érection d'une
Commission, d'une Charge en titre d'Office.
L'érection d'une Terre en Duché.
Nouvelle érection. Ancienne érection. Il
n'est guère d'usage que dans ces sortes
de phrases.
On dit aussi, L'érection d'une statue,
d'un monument, pour dire, L'espèce
de consécration que l'on en fait en
l'honneur d'un Prince, ou de quelqu'autre personnage illustre.
Érection
Érection, est aussi un terme de
Médecine, qui se dit De l'action de
certaines parties du corps.
ÉREINTER
ÉREINTER. verbe actif. Fouler ou
rompre les reins. Si vous lui mettez un
fardeau si pesant sur le dos, vous l'éreinterez.
Il fit un si grand effort, qu'il
s'éreinta.
Éreinté, ée.
Éreinté, ée. participe.
ÉRÉMITIQUE
ÉRÉMITIQUE. adj. des 2 g. Il n'est
guère d'usage que dans cette phrase,
Vie érémitique, qui se dit De la vie que
mènent les Solitaires dans le désert,
par opposition à la vie cénobitique,
qui est celle des Religieux qui vivent
en commun.
ÉRÉSIE
ÉRÉSIE. s. fém. Genre de plante à
fleurs monopétales.
ÉRÉSIPÉLATEUX
ÉRÉSIPÉLATEUX. Voyez Érysipélateux.
ÉRÉSIPÈLE
ÉRÉSIPÈLE. Voyez Érysipèle.
ÉRÉTHISME
ÉRÉTHISME. s. m. Termo de Médecine.
Tension violente des fibres.
ERG
ERGO--GLU
ERGO--GLU. Façon de parler fa
milière, dont on se sert pour se moquer
des grands raisonnemens qui ne
concluent rien.
ERGOT
ERGOT. s. masc. Espèce de petit
ongle pointu, qui vient au derrière du
pied de quelques animaux. Les ergots
d'un coq, d'un chien.
On dit figurément et familièrement,
Se lever sur ses ergots, se tenir sur ses ergots,
monter sur ses ergots, pour dire,
Parler avec colère, et d'un ton fier et
élevé.
Ergot
Ergot, est aussi le nom d'une maladie
qui attaque le seigle, et qui en
rend le pain très--dangereux.
ERGOTE, ÉE.
ERGOTE, ÉE. adject. Qui a des
ergots. Un coq bien ergoté. Un chien
ergoté, Qui a un ongle de surcroît au
dedans et au dessus du pied. On dit,
Du seigle ergoté, ou du blé cornu.
ERGOTER
ERGOTER. v. n. Pointiller, contester
mal--à--propos et avec importunité,
chicaner dans la dispute. Il est
importun, il ne sait qu'ergoter. Il est
familier.
Il signifie figurément, Trouver à
redire à tout. Il ergote sur toutes choses.
ERGOTEUR, EUSE
ERGOTEUR, EUSE. sub. Pointilleux,
pointilleuse qui conteste mal--à--propos. Ce n'est qu'un ergoteur. C'est
une ergoteuse. Il est familier.
ERI
ÉRIDAN
ÉRIDAN. subst. masc. Nom d'une
constellation de l'hémisphère austral.
On la représente sur les globes par
la figure d'une rivière. C'est l'ancien
nom du Pô.
ÉRIGER
ÉRIGER. v. a. Consacrer, élever,
établir. Eriger une statue. Ériger un autel.
Ériger un trophée, des trophées. Eriger
une statue à quelqu'un. Ériger un
monument à la gloire de quelqu'un.
On dit, Ériger une Commission en titre
d'Office, pour dire, Faire d'une Commission
amovible, une Charge dont le
Prince donne des provisions.
On dit aussi, Ériger une Terre en
Comté, en Marquisat, en Duché, pour
dire, En faire un Comté, un Marquisat,
un Duché. Le Roi, par ses Lettres
patentes, a érigé cette Terre en Duché.
Il s'emploie avec le pronom personnel,
et signifie, S'attribuer une autorité,
un droit, une qualité qu'on n'a
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