RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page 1:612
Le nom d'archevêché n'a guere été connu en occident
avant le regne de Charlemagne: & si l'on s'en
est servi auparavant, ce n'étoit alors qu'un terme de
distinction qu'on donnoit aux grands siéges, mais
qui ne leur attribuoit aucune sorte de jurisdiction; au
lieu qu'à présent ce titre emporte le droit de présider
au concile de la province. C'est aussi à son officialité
que sont portés les appels simples des causes
jugées par les officiaux de ses suffragans. Voyez
Le nom d'archevêque fut absolument inconnu dans les premiers siecles de l'Eglise: il l'étoit encore du tems du premier concile général de Nicée, & même de ceux d'Antioche & de Sardique, où il n'en est fait nulle mention dans les canons qui concernent les priviléges des premiers siéges, & les appels ecclésiastiques; ce titre d'honneur & de jurisdiction n'eût pas été oublié, s'il eût alors existé. Il paroît seulement par le trente - troisieme canon attribué aux Apôtres, que lorsqu'on vouloit marquer le prélat qu'on a depuis nommé archevêque, on disoit seulement le premier évêque d'une nation. C'est ainsi qu'Eusebe, Hist. eccles. liv. V. dit qu'Irenée évêque de Lyon étoit évêque des églises des Gaules, sur lesquelles il avoit l'intendance.
On croit que S. Athanase introduisit le premier ce terme dans l'Eglise vers le milieu du quatrieme siecle, en donnant par occasion ce titre à l'évêque d'Alexandrie. Mais ce nom dans son origine n'étoit qu'un terme dé vénération & de respect, & ne fut d'abord employé en orient qu'à l'égard des évêques les plus illustres par leur doctrine & par leur sainteté. C'est en ce sens que S. Grégoire de Nazianze qualifie d'archevêque S. Athanase lui - même. Ensuite ce titre fut donné par déférence aux évêques des villes les plus distinguées, mais sans y attacher aucun rapport aux priviléges qui pouvoient être attachés à leurs siéges. Tout l'orient assemblé dans le troisieme concile général d'Ephese, le donna au Pape S. Célestin & à S. Cyrille, sans prétendre égaler les prérogatives du siége d'Aléxandrie à celles du siége de Rome. Dans le concile général de Chalcédoine les Peres le donnerent aussi au pape S. Léon; & S. Epiphane en usa ainsi non - seulement à l'égard de S. Alexandre & de S. Pierre martyr, mais même de Melece auteur du schisme qui desola l'orient. Ce ne fut qu'après que l'évêque d'Alexandrie se fut attribué le nom d'archevêque, qu'il l'eut fait valoir contre les évêques de sa province, qui lui suscitoient des contestations injustes, qu'on le regarda comme un titre de prééminence & de jurisdiction. Alors on le restraignit particulierement aux métropolitains qui avoient des suffragans, au lieu qu'on l'avoit donné jusques - là à de simples évêques qui n'en avoient aucun. C'est donc à l'évêque d'Alexandrie qu'on doit proprement rapporter l'origine du nom d'archevêque dans le sens où l'on le prend aujourd'hui.
Mais quelqu'autorisée que fût l'église Greque à distinguer ainsi ses métropolitains, l'église Latine fut long - tems sans suivre son exemple. Celle d'Afrique surtout s'en éloigna jusqu'à proscrire dans le troisieme concile de Carthage, auquel assista S. Augus<cb->
Si les autres églises d'occident firent moins d'éclat que celle d'Afrique, il est certain que les principales, telles que celles de France & d'Espagne, n'avoient pas encore adopté ce titre dans le septieme siecle, comme il paroît par S. Isidore de Seville, qui vivoit en 625, & qui est le premier auteur Latin qui fasse mention des archevêques; & d'un grand nombre d'évêques qui souscrivirent au concile d'Orleans, tenu en 621, nul ne prend ce titre, quoique plusieurs prennent celui de métropolitain.
Ce que ce terme sembloit avoir d'odieux ayant disparu avec le tems, toute l'église d'occident l'a adopté aussi - bien que celle d'orient, comme un terme énergique & propre à exprimer le degré d'honneur & de jurisdiction dans l'épiscopat, qu'ont les métropolitains sur les évêques leurs suffragans. On ne distingue plus aujourd'hui la dignité de métropolitain d'avec celle d'archevêque. L'archevêque a droit de convoquer le concile de sa province & d'y présider, de juger par appel des causes des sujets de ses suffragans, de visiter même sa province, selon le concile de Trente, mais pour des raisons approuvées dans le concile provincial. Il joüit encore de plusieurs autres prérogatives dont on peut voir les fondemens & les preuves dans le P. Thomassin. Disciplin. de l'Eglise, liv. I. part. I. (G)
L'électeur de Brandebourg est archi - chambellan de l'Empire, comme il est porté par la bulle d'or, & en cette qualité il porte le sceptre devant l'empereur & marche à la gauche de l'électeur de Saxe. Dans le festin qui suit l'élection de l'empereur, il est à cheval comme les autres électeurs, & porte un bassin & une aiguiere d'argent avec une serviette sur le bras, pour donner à laver à ce prince: ce n'est guere qu'en cette occasion qu'il exerce les fonctions de sa charge, & même il peut être suppléé par un vice - gérent, qui est le prince d'Hoenzollern, aussi de la maison de Brandebourg. Heiss. hist de l'Emp.
On trouve cet office établi en France sous les rois
de la premiere & de la seconde race, & ensuite sous
les empereurs. Comme ils avoient trois différens
gouvernemens; savoir, l'Allemagne, l'Italie, & le
royaume d'Arles, ils avoient trois archichanceliers;
ce qui subsiste encore en Allemagne; l'archevêque
de Mayence est archichancelier d'Allemagne, celui
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.