Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Il signifie aussi Qui ne présente point toutes
les qualités requises. Manière d'écrire défectueuse.
Raisonnement défectueux.

DÉFECTUOSITÉ. n. f. État de ce qui est
défectueux. Les défectuosités de cet ouvrage
sont choquantes.

DÉFENDABLE. adj. des deux genres. Qui
peut être défendu. Cette place, ce poste n'est
pas défendable.
Fig., L'opinion, la thèse que
vous soutenez est défendable.

DÉFENDEUR, ERESSE. n. T. de Procédure.
Celui, celle à qui on fait une demande en
justice, la partie à laquelle le procès est
intenté. Il est opposé à Demandeur.

DÉFENDRE. v. tr. Protéger une personne
contre une attaque. Défendre quelqu'un au
péril de sa vie. Défendre ses concitoyens, sa
patrie.
Par extension, Défendre sa vie, son
honneur, les intérêts de son ami.

Prov. et fig., Bien attaqué, bien défendu.
Voyez ATTAQUER.

À son corps défendant. Voyez CORPS.

Défendre une place, un poste, etc., Résister
à ceux qui veulent s'en rendre maîtres, s'opposer
aux ennemis qui l'attaquent. Il défendit
ce passage à lui seul contre une vingtaine
d'assaillants.

Il signifie particulièrement, en termes de
Guerre, Empêcher que l'ennemi ne puisse,
sans risquer beaucoup, entrer dans un lieu
ou en approcher. Une batterie défend l'entrée
du port, en défend les approches. La frontière
est défendue de ce côté par plusieurs places fortes.

SE DÉFENDRE signifie Repousser une
attaque, une agression quelconque, y résister.
Il se défendit vaillamment. Se défendre contre
un ennemi, contre un assassin, contre un voleur.
Il l'a tué en se défendant. Ils se défendirent dans
ce poste pendant un jour et une nuit.

Il signifie aussi Garantir, tant au propre
qu'au figuré. La montagne défend cette maison
du froid, des vents du nord. Qui le défendra des
séductions du monde, contre les séductions du
monde? Porter un manteau pour se défendre
du froid. Il est difficile de se défendre de quelque
partialité pour ses proches.
On dit dans
le même sens et familièrement Ce vieillard
se défend,
Il résiste aux atteintes de l'âge.

Cette place se défend d'elle-même, Elle est
facile à défendre et difficile à attaquer. On
dit, dans le sens contraire, qu'Une place n'est
pas en état de se défendre.

Défendre quelqu'un signifie spécialement Soutenir
son innocence contre ceux qui l'accusent.
Cet avocat a très habilement défendu son
client. Cet accusé a voulu se défendre lui-même.
On ne lui a pas permis de se défendre.
Par
extension, Défendre une cause.

En termes de Procédure, il s'emploie
absolument dans le sens de Fournir des défenses
aux demandes de la partie adverse.
Il a été condamné faute de défendre.

SE DÉFENDRE signifie encore Se disculper,
nier quelque chose qu'on vous reproche. On
l'accuse de telle chose, mais il s'en défend.

Il signifie encore S'excuser de faire quelque
chose à quoi on voudrait vous obliger. On
voulait le forcer d'aller dans cette maison, il s'en
est défendu. On voulait lui donner cette mission,
il s'est toujours défendu de l'accepter.

DÉFENDRE signifie aussi Prohiber, interdire
quelque chose. Défendre les duels. Défendre
quelque chose sous peine de la vie. Défendre
sa maison, sa porte à quelqu'un. La viande est
défendue en carême deux jours par semaine. Il
est défendu de passer en tel endroit. La raison
nous défend de faire une injustice. On lui défendit
le vin. J'ai défendu que vous fissiez telle
chose. Livres défendus. Des marchandises défendues.
Armes défendues. Adam mangea du fruit
défendu.

DÉFENS. n. m. T. d'Eaux et Forêts. Bois
en défens,
Bois jeune où dans lequel il n'est
pas permis de faire entrer des bestiaux.

DÉFENSE. n. f. Action de défendre, de se
défendre. Prendre les armes pour la défense
de son pays, de la religion. S'armer pour la
commune défense, pour sa propre défense. Être
dans le cas de légitime défense.

Se mettre en défense, en état de défense, Se
mettre en état de se défendre.

Il se dit particulièrement, en termes de
Guerre, de l'Action ou de la Manière de
défendre une place, un poste, etc., de s'y
défendre. La défense de cette place lui fut confiée.
Traité de l'attaque et de la défense des
places fortes. Ligne de défense.

Fig. et fam., Faire une belle défense, Résister
longtemps à quelque proposition, à quelque
sollicitation, etc.

Au pluriel, il se dit de Ce qui sert à garantir,
à couvrir une place. Démolir les défenses d'une
place.

Fam., Il n'est pas de défense ou Il n'a pas
de défense,
Il ne sait pas se défendre contre
les railleurs, la malveillance, la séduction.

En termes d'Eaux et Forêts, Ce bois est
en défense,
Il est en tel état de force qu'on
n'a plus besoin d'empêcher les bestiaux d'y
aller.

Il se dit spécialement de l'Action de défendre
quelqu'un contre une accusation soit en
justice, soit dans les rapports sociaux. La défense
de sa cause. Prendre la défense de l'accusé. Il
fut chargé de la défense de cet accusé. Qu'avez-
vous à dire pour votre défense? On ne voulut
point écouter ma défense.

Il signifie, en termes de Procédure, Ce
qu'on répond, par écrit et par ministère
d'avoué, à la demande de sa partie. Donner,
fournir, faire signifier ses défenses.

Il se dit en outre de Chacune des deux
longues dents, canines ou incisives, qui sortent
de la bouche de certains quadrupèdes
et dont ils se servent pour se défendre. Les
défenses du sanglier, de l'éléphant.

Il signifie encore Prohibition, interdiction.
On lui a fait défense de récidiver. Défense
expresse de passer en tel endroit, de toucher à
telle chose.

Spécialement, en termes de Procédure, Jugement,
arrêt de défense, de défenses,
ou simplement
Défenses, Jugement qui défend de procéder,
de passer outre à l'exécution de quelque
chose. Obtenir des défenses. Faire lever des
défenses.

DÉFENSEUR. n. m. Celui qui défend quelqu'un
ou quelque chose qui est attaqué. Les
défenseurs de la patrie, du peuple, des opprimés.
Défenseur de la foi, de la justice. Vous avez
en lui un bon défenseur.

Il se dit spécialement de Celui qui est
chargé de défendre un accusé en justice.
Donner un défenseur à un accusé. Un défenseur
nommé d'office.

DÉFENSIF, IVE. adj. Qui est fait pour la
défense. La cuirasse, le bouclier étaient des
armes défensives. Position défensive. Attitude
défensive. Alliance, ligue défensive.

Il se dit, comme nom féminin, de la Disposition
à se défendre, à ne faire simplement
que se défendre. Être sur la défensive. Se tenir
sur la défensive.

DÉFÉQUER. v. tr. T. de Pharmacie. Rendre
claire une liqueur, en la dégageant de ses impuretés.

Il s'emploie aussi intransitivement et
signifie Expulser les matières fécales.

DÉFÉRENCE. n. f. Respect qui porte à
se conformer à la volonté, aux désirs, aux
sentiments de quelqu'un. Avoir de la déférence
pour quelqu'un, de la déférence pour
l'âge, pour le mérite, pour la dignité de quelqu'un.
Il a une grande déférence pour vos avis,
pour vos jugements. Il ne répondit rien par
déférence. Témoigner, marquer, montrer de la
déférence à quelqu'un. C'est une marque de
déférence.

DÉFÉRENT, ENTE. adj. Qui défère, qui
cède. Esprit doux et déférent.

DÉFÉRER. v. tr. Décerner une des dignités,
un des honneurs dont un État ou un corps
dispose en faveur d'une personne. Les Romains
ont déféré les honneurs divins à la plupart
des empereurs. Le peuple romain déféra
avant l'âge le consulat à Scipion et l'honneur
du triomphe à Pompée. Les cardinaux lui
déférèrent le pontificat.

Il signifie aussi, en termes de Jurisprudence,
Traduire devant une autorité, un tribunal.
Déférer quelqu'un en justice, à la justice.
Cet ouvrage fut déféré à la Cour de Rome.

Déférer le serment à quelqu'un, Lui demander
d'affirmer par serment ce qu'il prétend être
vrai.

Il s'emploie souvent comme verbe intransitif
et alors il signifie Accorder par respect
quelque chose à quelqu'un. Déférer à quelqu'un.
Déférer au jugement, à l'avis de quelqu'un.
Par
extension, Déférer à l'âge, à la dignité, à la
qualité, au mérite de quelqu'un.

DÉFERLER. v. tr. T. de Marine. Déployer
les voiles.

Employé intransitivement, il signifie Se
déployer avec impétuosité et se résoudre en
écume, en parlant des Vagues.

DÉFERRER. v. tr. Dégarnir une chose du
fer qui y a été appliqué. Déferrer une caisse.
Déferrer une porte, une roue. Ce lacet s'est
déferré.

Il se dit spécialement des Bêtes de somme
dont on garnit le sabot de fers. Un cheval
déferré.

Il signifie, figurément et familièrement,
Rendre muet, déconcerter, interdire. C'est
un homme qu'on déferre malaisément, qui se
déferre facilement.

DÉFERVESCENCE. n. f. T. de Chimie.
Absence ou diminution d'effervescence.

En termes de Médecine, il signifie Décroissance
ou disparition de la fièvre.

DÉFET. n. m. T. de Librairie. Une des
feuilles superflues et dépareillées d'un ouvrage
qui ne peuvent servir à former des exemplaires
complets.

DÉFEUILLER. v. tr. Dépouiller de ses
feuilles. Cet arbre se défeuille.

DÉFI. n. m. Action de défier. Un cartel de
défi. Envoyer un défi à quelqu'un. Porter un
défi. Un insolent défi. Accepter le défi.
Fig.,
Cette opinion, cette décision, cette mesure est
un défi au bon sens.

Mettre quelqu'un au défi de faire une chose,
L'en défier, lui déclarer qu'on regarde comme
impossible qu'il la fasse. Je vous mets au défi
de le prouver.

DÉFIANCE. n. f. Sentiment de celui qui se
défie de quelqu'un ou de quelque chose. Être
dans la défiance. Entrer en défiance. Ressentir
de la défiance pour quelqu'un. Avoir une juste
défiance de ses propres forces. Avoir une grande
défiance de soi-même.

Prov., Défiance est mère de sûreté, Pour
éviter d'être trompé, il faut ne pas donner
légèrement sa confiance.

DÉFIANT, ANTE. adj. Qui est porté à se
défier d'autrui. Être défiant. Avoir un caractère
défiant.

DÉFIBRER. v. tr. Dépouiller de ses fibres.
Défibrer la canne à sucre.

DÉFICELER. (Je déficelle; nous déficelons.)
v. tr. Dégager un objet empaqueté des ficelles
qui l'entourent. Déficeler une boîte, un paquet.

DÉFICIENT, ENTE. adj. T. didactique. Où
il y a un manque. En termes de Mathématiques,
Nombre déficient, Nombre dont les
parties sont inférieures au nombre lui-même.

DÉFICIT. (On prononce le T.) n. m. Mot
emprunté du latin. T. de Comptabilité. Ce
qui manque dans une caisse publique ou

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