Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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DÉBARQUEMENT. n. m. Action de débarquer.
Le débarquement des troupes. Le débarquement
des marchandises.

Des troupes de débarquement, Des troupes
qu'on destine à faire une descente sur une
côte.

Par analogie, on dit, en termes de Chemins
de fer, Quai de débarquement, aussi bien pour
les voyageurs que pour les marchandises.

Il se dit aussi de l'Action d'une personne
qui débarque. Il fut arrêté à son débarquement.

DÉBARQUER. v. tr. Tirer, ou faire sortir
d'un navire, d'un bateau, ce qu'il contient.
On le dit surtout en parlant d'un Bâtiment
parvenu à sa destination. Débarquer des passagers.
Débarquer une cargaison de blé.

Il s'emploie figurément et familièrement
pour signifier Écarter quelqu'un d'un poste
dont on le juge indigne. Ce ministre compromettait
le cabinet : ses collègues l'ont débarqué.

Il s'emploie aussi comme verbe intransitif
et signifie alors Quitter le navire, le bateau,
et descendre à terre. Nous débarquâmes en
tel endroit, à tel port. Le navire n'ayant pu
mettre à la voile, nous fûmes obligés de débarquer.

Il se prend quelquefois, par extension et
d'une manière générale, pour signifier Arriver
au lieu où l'on veut aller. Débarquer d'un
train.

L'infinitif s'emploie comme nom. Au débarquer,
Dans le temps même du débarquement.
On l'attendait au débarquer.

Le participe passé DÉBARQUÉ, ÉE, s'emploie
figurément comme nom, Un nouveau
débarqué,
Un homme nouvellement arrivé de
la province.

DÉBARRAS. n. m. Délivrance de ce qui
embarrassait, en parlant des Personnes aussi
bien que des Choses. Quel bon débarras! Les
voilà partis, c'est un grand débarras.

Il signifie aussi Endroit où l'on remise les
objets inutiles, encombrants. Ce cabinet sert
de débarras.

DÉBARRASSER. v. tr. Dégager de ce qui
embarrasse. Débarrasser les rues, les chemins.
Se débarrasser de son pardessus, de son chapeau,
de sa canne.
Fig., Il ne sait comment se débarrasser
de ses créanciers. Me voilà débarrassé
de cette affaire, de ce souci.

Débarrasser, se débarrasser de quelqu'un,
Éloigner de quelqu'un ou de soi une personne
qui gêne, et aussi, par euphémisme, la faire
mourir.

DÉBARRER. v. tr. Dégager de ce qui barre.
Débarrer une porte.

DÉBAT. n. m. Action de débattre. Être en
débat sur une question. Mettre quelque chose
en débat.

Il signifie, par extension, Contestation,
altercation. Vider un débat. Apaiser un débat.

DÉBATS, au pluriel, signifie spécialement
Discussion, en parlant des Assemblées politiques.
Les débats du Parlement d'Angleterre.

Il signifie, en termes de Jurisprudence civile
et criminelle, Discussion publique. Ouvrir,
fermer les débats. La clôture des débats. Les
débats ont duré plusieurs jours. Débats publics.
Les débats ont lieu quelquefois à huis clos.

DÉBÂTER. v. tr. Débarrasser d'un bât.
Débâter un mulet, un cheval, un âne.

DÉBÂTIR. v. tr. T. de Couture. Ôter les
bâtis d'une couture. Débâtir une jupe.

DÉBATTRE. (Il se conjugue comme BATTRE.)
v. tr. Discuter entre plusieurs personnes
dont chacune expose ses arguments. Débattre
une affaire. Débattre un compte, les articles
d'un compte. Débattre une question, une cause,
une opinion.

SE DÉBATTRE signifie spécialement Faire
beaucoup d'efforts pour résister, pour se
dégager. Se débattre comme un possédé, comme
un forcené. Se débattre des pieds et des mains.

Un cheval qui se débat. Un poisson qui se débat
au bout de la ligne. Un oiseau qui se débat
quand on le tient. Il s'est longtemps débattu
contre les agents qui l'ont arrêté.

DÉBAUCHAGE. n. m. Action de débaucher
un ouvrier.

DÉBAUCHE. n. f. Excès dans le boire et
dans le manger, et quelquefois Habitude,
goût de ce genre d'excès. Faire la débauche.
Faire débauche. Aimer la débauche.

Il s'applique, dans un sens moins défavorable,
à l'Action de se livrer un peu plus que
de coutume aux plaisirs de la table. Nous
avons fait hier une petite débauche.
Ce sens
est familier.

Il signifie aussi, d'une manière générale,
Dérèglement des moeurs. C'est un homme
qui a sombré dans la débauche, abruti par la
débauche, perdu de débauches.

Fig., Débauche d'esprit ou d'imagination,
Usage déréglé de l'esprit ou de l'imagination.
Cet ouvrage est une débauche d'esprit. Cet
auteur se livre à des débauches d'imagination.

DÉBAUCHER. v. tr. Jeter dans la débauche,
dans le vice. Les mauvaises compagnies l'ont
débauché. C'est la fainéantise qui l'a débauché.
Débaucher une fille.
Dans cette acception,
le participe passé DÉBAUCHÉ, ÉE, est employé
comme nom et désigne un Homme adonné
à la débauche. C'est un débauché, un grand
vieux débauché.

Il signifie également Provoquer à rompre
ses engagements, à manquer à son devoir,
en parlant d'Ouvriers, de soldats, etc. Débaucher
les ouvriers d'une usine. Débaucher des
hommes d'un régiment.

Par extension, il signifie Renvoyer des
ouvriers faute de travail à leur donner. On
débauche dans telle usine, chez tel industriel.

Il signifie encore familièrement Faire quitter
un travail, une occupation sérieuse pour un
divertissement honnête. Je viens vous débaucher,
pour vous débaucher. Nous voulons vous
débaucher un de ces jours.

DÉBAUCHEUR, EUSE. n. Celui, celle qui
excite à la débauche.

DÉBET. n. m. T. de Finance. Ce qui est
dû à quelqu'un après l'arrêté de son compte.
Le débet d'un compte. Rester en débet.

DÉBILE. adj. des deux genres. Qui manque
de forces. Un enfant débile. Un malade qui est
encore débile.
Par extension, Avoir l'estomac
débile, les jambes débiles. Avoir le cerveau,
l'esprit débile.
Par analogie, Un arbrisseau
débile. Une plante débile.

DÉBILEMENT. adv. D'une manière débile.

DÉBILITANT, ANTE. adj. T. de Médecine.
Qui est propre à débiliter. Un régime débilitant.
La diète est débilitante.
Substantivement, Ce
remède est un débilitant.

DÉBILITATION. n. f. Affaiblissement.
Débilitation de nerfs. Débilitation de l'estomac.

DÉBILITÉ. n. f. État de celui, de ce qui est
débile. Une grande débilité de nerfs, de jambes,
d'estomac. Débilité de cerveau.

DÉBILITER. v. tr. Rendre débile. Cette
nourriture lui a débilité l'estomac.

DÉBINE. n. f. État d'une personne qui fait
mal ses affaires. Il est tombé, il est dans la
débine.
Il est bas.

DÉBINER. v. tr. Décrier quelqu'un, le desservir
par des paroles malveillantes. Il est bas.

DÉBIT. n. m. Vente continue, répétée,
surtout au détail. Débit de draps, de dentelles.
Marchandises, étoffes de débit, de bon débit, de
mauvais débit. Ce magasin a un grand débit.

Débit de vins, de liqueurs, Commerce de vin,
de liqueurs, au détail et en boutique.

Il se dit particulièrement du Droit de vendre
certaines marchandises dont le gouvernement
s'est réservé le monopole. Il obtint un débit
de tabac.

Il désigne aussi l'Endroit où se vendent les
boissons, le tabac.

Il se dit, en termes d'Arts, de la Quantité
d'eau que débite une source, une fontaine;
du Fluide que débite un bec de gaz
et aussi du Nombre de pièces que peut produire
une machine, une usine dans une unité
de temps.

Il se dit encore de l'Exploitation du bois,
selon ses diverses destinations, comme lorsqu'on
le met en poutres, en merrains, en cerceaux,
etc. Le débit du châtaignier en planches,
en échalas, en bois à brûler.

Il signifie, au figuré, Manière de s'énoncer,
de réciter. Ce conférencier a le débit aisé, le
débit agréable. Un débit pénible, fatigant.

Il signifie, en termes de Musique, Récitation
précipitée qui ressemble à la parole.

DÉBIT. n. m. T. de Comptabilité. Compte
que l'on inscrit sur le grand livre des articles
payés ou fournis à quelqu'un ou pour quelqu'un.
Il s'oppose à Crédit.

Il signifie aussi Ce qui est dû par quelqu'un
dans un compte courant. Porter, inscrire au
débit.

DÉBITANT, ANTE. n. Celui, celle qui débite
quelque marchandise. Un débitant de tabac.

DÉBITER. v. tr. Vendre d'une façon
continue, répétée, surtout au détail. Débiter
des marchandises, des denrées, du drap.

Fig. et fam., Il débite bien sa marchandise,
Il fait valoir ce qu'il dit par la manière dont
il le dit.

Il signifie aussi figurément Réciter. Débiter
son rôle. Débiter un discours.

Il signifie particulièrement, en termes de
Musique, Précipiter l'exécution d'un passage,
de manière à y substituer l'accent de la parole
à l'accent musical. Récitatif débité.

Il signifie également Raconter, aller dire
une chose de côté et d'autre, ou la répéter
souvent. Débiter des nouvelles. Débiter des
mensonges. Il put alors débiter impunément
ses maximes pernicieuses.

Il signifie aussi Découper, tailler une matière
en morceaux tout prêts à être employés.
Débiter les bois en planches, en madriers. Il se
dit de même en parlant du Marbre, des
pierres, etc. Débiter à la scie.

DÉBITER. v. tr. T. de Comptabilité. Inscrire,
porter quelqu'un comme débiteur dans
un compte. Je vous ai débité de telle somme.

Il signifie aussi Inscrire, porter au débit
tel ou tel article dans un compte.

Il signifie encore Inscrire comme étant dû.

DÉBITEUR, EUSE. n. Celui, celle qui
débite, au figuré et en mauvaise part. C'est
un grand débiteur de nouvelles, de fariboles, de
sornettes. C'est une grande débiteuse de mensonges.

DÉBITEUR, TRICE. n. Celui, celle qui doit.
Il est opposé à Créancier. Débiteur solvable,
insolvable. Il est mon débiteur. Elle est votre
débitrice.
Adjectivement, Compte débiteur.

DÉBITRICE est employé abusivement pour
DÉBITEUSE pour désigner Celle qui, dans les
grands magasins, conduit les clients à la caisse.

DÉBLAI. n. m. Action d'enlever des terres,
des décombres pour mettre un terrain de
niveau, pour creuser des fondations, un
fossé, etc., ou Résultat de cette action. Travail
de déblai.

Cet endroit de la route, du canal est en déblai,
se dit de l'Endroit d'une route, d'un canal où
il a fallu faire un déblai pour donner le niveau
convenable.

Il se dit aussi des Terres mêmes, des décombres
qu'on enlève. On emploiera ce déblai, ces
déblais à combler le fossé voisin.

DÉBLAIEMENT. n. m. Action de déblayer.
Après cet accident de chemin de fer, le déblaiement
des voies fut rapidement exécuté.

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