Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 633

On dit figurément, La mémoire s'enrichit par la lecture.

ENRICHI, IE, participe .

ENRICHISSEMENT. s.m. Parure, ornement qui enrichit. L'enrichissement d'un habit, d'une tapisserie. L'or est un grand enrichissement dans les étoffes. Les peintures, les dorures sont d'un grand enrichissement dans une belle maison.

On le dit aussi au sens figuré. Il a ajouté à son discours des citations, des traits qui sont un grand enrichissement. Il a embelli son Poëme de belles descriptions qui y font un grand enrichissement. Il a bien travaillé à l'enrichissement de la Langue.

ENRÔLEMENT. s.m. Action d'enrôler, ou de s'enrôler. Les enrôlemens forcés sont défendus.

ENRÔLEMENT signifie aussi L'acte, la feuille où l'enrôlement est écrit. J'ai son enrôlement dans ma poche.

ENRÔLER. v.a. Mettre, écrire sur le rôle. Il se dit particulièrement des gens de guerre. Enrôler des soldats. Enrôler des matelots. On l'a enrôlé dans une compagnie d'Infanterie. On dit au réciproque, S'enrôler, pour dire, Se faire soldat. Il s'est enrôlé depuis deux jours.

On dit par extension & dans le style familier, qu'Un homme s'est enrôlé dans une Confrérie, dans une compagnie, dans une société.

ENRÔLÉ, ÉE, participe .

ENROUEMENT. s.m. État, incommodité de celui qui est enroué. Avoir un grand enrouement.

ENROUER. v.a. Rendre la voix rauque, moins nette & moins libre qu'à l'ordinaire. Le brouillard, le serein l'a enroué. Les efforts qu'il a faits pour se faire entendre de ses auditeurs l'ont enroué. La contention de voix enroue.

Il est aussi réciproque. S'enrouer à force de parler. À force de crier, la voix s'enroue. Je me suis enroué.

ENROUÉ, ÉE, participe Un homme enroué. Avoir la voix enrouée.

On dit, Il parle enroué; & Enroué se prend adverbialement dans cette phrase.

ENROUILLER. v.a. Rendre rouillé, engendrer de la rouille sur... L'humidité enrouille le fer.

Il est aussi réciproque. Le fer s'enrouille.

On dit figurément, La province enrouille un homme. L'oisiveté enrouille l'esprit.

ENROUILLÉ, ÉE, participe .

ENROULEMENT. s.m. Terme d'Architecture & de Jardinage. Ce qui est tourné en spirale. L'enroulement d'un chapiteau, d'un gason, &c.

ENRUE. s.f. Terme d'Agriculture. Sillon fort large, composé de plusieurs raies de terres relevées par la charrue. Labourer en enrue.

ENSABLEMENT. s.m. Amas de sable formé par un courant d'eau, ou par le vent. Il y a un ensablement qui gêne la navigation dans cette rivière. Le vent cause des ensablemens dans les déserts de l'Arabie.

ENSABLER. v.a. Faire échouer sur le sable. Il n'y avoit pas assez d'eau dans la rivière, le batelier nous a ensablés. Il ne se dit que sur les rivières.

Il est aussi réciproque. Le bateau s'est ensablé. Il s'ensable à tous momens.

ENSABLÉ, ÉE, participe .

ENSACHER. v.a. Mettre dans un grand sac. Ensacher des noix, des pommes, des grains, &c.

ENSACHÉ, ÉE, participe .

ENSAISINEMENT. s.m. Acte par lequel on ensaisine. Droit d'ensaisinement. L'ensaisinement est d'un tel jour. Ensaisinement d'un contrat.

ENSAISINER. v.a. Il n'a d'usage qu'en cette phrase, Ensaisiner un contrat; & se dit du Seigneur censier, lorsque par un acte il reconnoît un acquéreur pour son nouveau tenancier.

ENSAISINÉ, ÉE, participe .

ENSANGLANTER. v.a. Tacher de sang, souiller de sang. La blessure qu'il reçut ensanglante tout son habit. La terre étoit toute ensanglantée.

On dit figurément, qu'Un Prince a ensanglanté son règne, pour dire, qu'Il a été cruel, & qu'il a fait mourir beaucoup de monde.

On dit aussi figurément, qu'Il ne faut pas ensanglanter la scène, pour dire, qu'Il ne faut représenter aucun meurtre sur le théâtre.

ENSANGLANTÉ, ÉE, participe .

ENSEIGNE. s.f. Marque, indice servant à faire reconnoître quelque chose. Je le reconnus à l'enseigne qu'on m'en avoit donnée.

On s'en sert plus ordinairement au pluriel. J'ai été chez vous aux enseignes que... à telles enseignes que... Donner de bonnes enseignes, de fausses enseignes. Venir à bonnes enseignes, à fausses enseignes.

On dit aussi, À bonnes enseignes, pour dire, À bon titre, à juste titre.

ENSEIGNE signifie aussi Le tableau, la figure, ou autre chose que l'on attache ou que l'on pend à la maison d'un Marchand, d'un Artisan, d'un Cabaretier, pour la désigner. Il loge à une telle enseigne. N'y a-t-il point d'enseigne à votre logis? À l'enseigne de l'Écu de France, du Lion d'or, &c. Une maison où pend pour enseigne le cheval blanc.

On dit proverbialement d'Un méchant [alt p. 443] portrait, d'un méchant tableau, qu'Il n'est bon qu'à faire une enseigne à bière.

Il signifioit autrefois Les drapeaux que porte l'Infanterie, & qui servent à distinguer les corps, & à les faire reconnoître plus facilement aux soldats; mais il ne se dit plus guère en ce sens. On dit néanmoins encore, Tambour battant & Enseignes déployées. Combattre sous les Enseignes de quelqu'un, marcher sous ses Enseignes. Les Enseignes Romaines.

On dit figurément, Marcher sous les Enseignes de quelqu'un, pour dire, Suivre son parti.

Il signifie aussi La charge de celui qui porte le Drapeau, qu'on appeloit Enseigne. Le Roi a donné une Enseigne à un tel. Il a eu l'Enseigne de la Colonelle.

Il signifie aussi Celui qui a cette charge,a & qui porte le Drapeau dans les occasions; alors il est masculin. Un Enseigne aux Gardes a monté le premier à la brèche.

Il y au aussi des Officiers qu'on appelle Enseignes, dans la Gendarmerie, dans les Gardes du Corps & dans les Mousquetaires, sur les Galères & sur les Vaisseaux.

On appelle Enseigne de diamans, enseigne de pierreries, Plusieurs pierreries mises en ordre, en forme de rose, ou de quelqu'autre figure, dont on se servoit autrefois. Il portoit une enseigne

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