LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 445

pour dire, qu'Elle ne fatigue pas. Le carrosse n'est pas une voiture assez douce pour un blessé, il faut une litière ou un brancard. Les carrosses à ressorts sont bien plus doux que les autres.

On dit aussi, qu'Un escalier est doux, qu'une montagne a une pente douce, pour dire, qu'Ils ne sont pas rudes, qu'il est facile de les monter.

Doux

Doux, en parlant De la constitution de l'air, signifie, Qui est d'une température agréable, qui n'est ni trop chaud, ni trop froid, et qui est calme. Un air doux. Un temps doux. Il fait bien doux. Une douce température de l'air.

On dit, Un doux zéphyr, pour dire, Un petit vent frais et agréable; et Une pluie douce, pour dire, Une pluie menue plus chaude que froide, qui tombe sans orage.

Il se prend aussi quelquefois pour Tranquille. Un doux sommeil. Le doux silence des bois. Un doux repos. Mener une vie douce. Il n'a plus ni fièvre ni douleur, il est maintenant dans un état plus doux, dans une situation assez douce.

On dit aussi: Une douce mélancolie. Une douce langueur. Une mort douce.

Doux

Doux, se dit aussi fig. De l'humeur et de l'esprit, et signifie, Humain, traitable, affable, bénin, clément; et il est opposé à rude, farouche, fâcheux, sévère, violent. Esprit doux. Humeur douce. Naturel doux. Homme doux et traitable, doux et affable. Il a les inclinations douces. Il est doux comme un agneau. C'est un homme d'une douce conversation, doux et complaisant. Les esprits doux se font aimer de tout le monde. Un châtiment doux. Une douce punition. De doux reproches. Une raillerie douce. Une gaîté douce.

On dit d'Un vin agréable à boire et fumeux, qu'Il est doux et traître.

On dit aussi d'Un homme qui a l'extérieur honnête et agréable, et l'esprit dangereux et méchant, qu'Il est doux et traître.

On dit, Un style doux, pour dire, Un style qui n'a rien de rude, qui est aisé et coulant. Cet Auteur a le style doux. Cela est assez bien écrit, le style en est doux et coulant. Ses vers ne sont pas si doux que sa prose.

On dit, Un Gouvernement doux, des peines douces, une Religion douce.

On appelle Une vue douce, Une vue qui a d'agréables repos, comme des prairies, de petits bois qui sont à une médiocre distance.

On appelle Billet doux, Un billet de galanterie.

On appelle Douces paroles, Des paroles obligeantes, flatteuses, ou de galanterie.

Doux, se dit encore De tout ce qui fait une impression agréable sur l'esprit. Il n'y a rien de si doux que de vivre avec ses amis. C'est une chose bien douce que l'indépendance. C'est quelque chose de bien doux que la liberté. Il est bien doux d'être en état de faire plaisir à tout le monde. Il m'est bien doux de voir que . . . Rien ne rend la vie si douce que la sociéte et le commerce de nos amis.

Doux

Doux, se dit aussi Des métaux dont les parties sont bien liées, et qui se plient aisément sans se casser. Le cuivre fin est doux, mais l'alliage le rend aigre. Le fer le plus doux est le plus propre à faire de l'acier.

Tout doux

Tout doux. Façon de parler adverbiale dont on se sert pour reprendre quelqu'un qui s'emporte trop. Tout doux, tout doux, s'il vous plaît.

On dit familièrement d'Un homme à qui l'on a fait quelque offense, et qui par bassesse d'àme n'en témoigne aucun ressentiment, qu'Il a avalé cela doux comme lait.

On le dit aussi d'Un homme vain qui ajoute aisément foi aux flatteries les plus excessives; et d'un homme simple à qui l'on fait aisément accroire les choses les plus éloignées de la vérité.

On dit, Filer doux, pour dire, Demeurer dans la retenue, dans la soumission à l'égard de quelqu'un que l'on craint, souffrir patiemment une injure. C'est un homme avec qui il faut filer doux. Je le ferai bien filer doux. Quand il s'entendit menacer, il fila doux.

Entre doux et hagard. Façon de parler proverbiale, pour dire, Moitié rude et moitié doux. Des yeux entre doux et hagard. Cela signifie aussi, Ni bien ni mal, et plus souvent encore, Avec un mécontentement déguisé sous une apparence de douceur. Comment l'a--t--il reçu? Entre doux et hagard.

DOUZAINE

DOUZAINE. s. f. collectif. Nombre de douze, assemblage de choses de même nature au nombre de douze. Une douzaine de chemises. Une douzaine d'assiettes. Vendre des serviettes par douzaine, à la douzaine. Nous étions une douzaine à table.

Il se prend dans le style familier, pour, Un nombre indéterminé. Une douzaine d'amis, de personnes.

On dit figurément et familièrement, À la douzaine, d'Une chose, d'une personne commune, de peu de valeur, de peu de considération. Un Poëte à la douzaine. Un Peintre à la douzaine.

On dit aussi, Il ne s'en trouve pas à la douzaine, ou, Il n'y en a pas treize à la douzaine, pour dire, Il ne s'en trouve pas communément.

DOUZE

DOUZE. adject. numéral des 2 g. Nombre qui contient dix et deux. Les douze Apôtres. Les douze mois de l'année. Les douze Signes du Zodiaque. Nous étions douze à table.

Quelquefois il se prend pour douzième. Nous avons aujourd'hui le douze du mois. Le douze de la Lune. On dit aussi, Louis douze, pour Louis douzième, qui est un de nos Rois. Ce mot n'est guère en usage en ce sens--là que dans ces exemples.

On dit en termes de Librairie, Un livre in--douze, Lorsque la seuille est pliée en douze feuillets.

On l'emploie aussi dans ce sens substantivement. C'est un in--douze.

DOUZIÈME

DOUZIÈME. adj. des 2 g. Qui est immédiatement après l'onzième. Le douzième du mois. La douzième année. Il est le douzième de la troupe.

Il est quelquefois substantif. Dans cette affaire il est pour un douzième.

DOUZIÈMEMENT

DOUZIÈMEMENT. adv. En douzième lieu.

DOY

DOYEN

DOYEN. s. mas. Le plus ancien en réception dans un Corps, dans une Compagnie. Le Doyen du Parlement. Le Doyen des Maîtres des Requêtes. Le Doyen des Docteurs en Théologie. Doyen de l'Académie Françoise.

On appelle Doyen du Sacré Collége, Le premier Cardinal Evêque.

Il se prend plus particulièrement pour Un titre de dignité ecclésiastique. Le Doyen d'un Chapitre. Doyen d'une Collégiale. Le Doyen de Notre--Dame.

Il se prend encore pour Un titre de dignité dans les Facultés de l'Université. Doyen de la Faculté de Théologie. Doyen de la Faculté de Médecine.

Il se prend aussi quelquefois pour Le plus ancien selon l'âge, le plus ancien dans une société. Si vous n'avez que l'âge que vous dites, je suis votre Doyen. On donne la plus belle chambre au Doyen de la pension.

DOYENNÉ

DOYENNÉ. s. masc. La dignité de Doyen dans une Église. Pourvu d'un Doyenné.

On appelle en quelques endroits, Doyenné, La maison du Doyen.

Il y a une espèce de Poires qu'on appelle Poires de Doyenné.

DRA

DRACHME

DRACHME. s. f. (On prononce et l'on peut écrire Dragme.) Espèce de monnoie d'argent dont se servoient les Grecs, et qui pesoit la huitième partie d'une once. On s'en sert présentement pour signifier ce poids. Une drachme de casse. Deux drachmes de séné. L'écu d'or pèse une drachme.

DRAGAN

DRAGAN. s. m. L'extrémité de la poupe d'une galère.

DRAGÉE

DRAGÉE. s. f. Amande, pistache, aveline et petits fruits couverts de sucre durci. Dragée musquée. Boîte de dragées.

On appelle aussi Dragée, Le menu plomb dont on se sert pour tirer aux oiseaux. Grosse dragée, petite dragée, menue dragée.

On appelle encore Dragée, Un mêlange de divers grains qu'on laisse croître en herbe pour le donner aux chevaux.

On dit d'Un fusil qui ne porte pas son plomb bien serré et bien ensemble, qu'Il écarte la dragée.

On dit figur. et populairem. Écarter la dragée, pour dire, Laisser échapper de petites parties de salive en parlant.

DRAGEOIR

DRAGEOIR. s. m. Espèce de boîte ordinairement d'argent, dans laquelle on servoit autrefois des dragées sur la fin du repas.

DRAGEON

DRAGEON. sub. mascul. Bouture, bourgeon qui pousse au pied des arbres et des plantes. Drageon de vigne, drageon d'oeillet.

DRAGEONNER

DRAGEONNER. v. n. Pousser des drageons.

DRAGOMAN

DRAGOMAN. s. m. V. Drogman.

DRAGON

DRAGON. s. m. Espèce de monstre à qui la Fable donne des griffes, des ailes et une queue de serpent. Le dragon qui gardoit le jardin des Hespérides.

On appelle fig. et fam. Dragon, Les

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