Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:308

Ne pas parler d'une chose. Je mets
de côté tous les reproches que j'aurais à vous
faire.

Mettre, laisser une chose, une personne de
côté,
Abandonner, au moins pour un temps,
une chose, une personne, négliger de s'en
occuper. J'ai laissé mon travail de côté pour
venir ici. Peut-on laisser de côté un si bon
officier?

De côté et d'autre, De divers côtés.

COTEAU. n. m. Colline peu élevée. Il se
dit spécialement des Collines plantées de
vignes. Les coteaux du Beaujolais.

CÔTELÉ, ÉE. adj. Qui a des raies en saillies
régulières, des cannelures. Étoffe côtelée.

CÔTELETTE. n. f. Côte détachée d'un
animal et à laquelle on a laissé tenir une certaine
quantité de viande. Côtelette de mouton.
Côtelette de veau en papillote.

COTER. v. tr. Marquer suivant l'ordre des
lettres ou des nombres, numéroter. Coter des
pièces. Les notaires ont coté et paraphé ces
pièces. Coter un registre par première et dernière.
Coter à la marge.

Coter un chapitre, un article, un verset, etc.,
Marquer le numéro d'un chapitre, d'un article,
d'un verset, etc.

Il signifie aussi Indiquer par un chiffre
la hauteur, le niveau, la mesure dans un
plan, sur une carte, etc.

Il signifie aussi Indiquer le prix, le taux
de quelque chose. Coter le prix d'une marchandise,
le cours des effets publics, de la rente.
Coter la rente, le change, etc. La rente a été cotée
à tant. Valeur cotée à la Bourse,
Qui figure
sur la cote officielle de la Bourse.

Il signifie par extension Placer quelqu'un
au rang qui lui convient d'après son mérite.
Il est bien coté dans son administration. Il est
familier.

COTERIE. n. f. Société de personnes qui
favorisent ceux qui font partie de leur groupe
et cabalent contre ceux qui sont en dehors de
ce groupe. Toute la ville était partagée en coteries
animées les unes contre les autres. Langage,
opinion de coterie. Coterie littéraire, politique.

COTHURNE. n. m. T. d'Antiquité. Sorte
de chaussure employée chez les Grecs. Il se
disait surtout d'un Brodequin de cuir qui
couvrait le pied et le bas de la jambe, avec
une semelle de bois, épaisse de plusieurs pouces,
dont les acteurs tragiques se servaient
sur la scène pour paraître d'une taille plus
élevée

Fig., Chausser le cothurne, Se mettre à composer
des tragédies. On le dit également d'un
Acteur qui s'essaie dans la tragédie. Il se
prend aussi en mauvaise part pour dire Enfler
son style.

CÔTIER, IÈRE. adj. Qui a la connaissance,
la pratique d'une côte, des côtes du bord de
la mer. Pilote côtier. Substantivement, Ce pilote
est bon côtier.

Navigation côtière, Celle qui se fait le long
des côtes, près des côtes.

Bateau côtier ou simplement comme nom
Un côtier, Celui qui suit les côtes.

Fleuve côtier, Celui dont la source est proche
de la côte.

Population côtière, Population qui habite le
long d'une côte.

Il signifie aussi Qui a rapport à une côte, à
une pente. Cheval côtier, Cheval de renfort
pour monter une côte.

Il s'emploie aussi comme nom pour désigner
Celui qui mène un cheval côtier.

CÔTIÈRE. n. f. Planche de jardinage, qui va
un peu en talus et qui est ordinairement
adossée à une muraille. Cette côtière est propre
pour des pois.
On dit plus ordinairement ADOS.

COTIGNAC. n. m. Sorte de confiture faite
avec des coings. Boîte de cotignac. Cotignac
d'Orléans.

COTILLON. n. m. Cotte ou jupe de dessous.
Il se dit plus particulièrement du Jupon des
femmes du peuple et des paysannes.

Fig. et pop., Courir le cotillon, Rechercher
les femmes de condition inférieure.

Il se dit aujourd'hui d'une Danse avec
figures variées qui termine certains bals.
Danser, conduire, mener le cotillon.

COTISATION. n. f. Action de se cotiser
pour un usage collectif. Ils firent entre eux
une cotisation qui produisit la somme nécessaire.
Envoyer sa cotisation au trésorier d'une
oeuvre. Verser sa cotisation. Réclamer les cotisations.

Il se dit quelquefois pour Quote-part. J'ai
donné tant pour ma cotisation.

COTISER (SE). v. pron. Donner, chacun
selon ses moyens, de quoi former une certaine
somme. Ils se cotisèrent tous et lui firent
la somme dont il avait un pressant besoin.

COTON. n. m. Sorte de bourre végétale,
composée de filaments longs, fins, soyeux,
qui enveloppe les graines d'un arbuste appelé
Cotonnier. Coton des Indes, de Géorgie, d'Égypte.
Coton longue soie. Coton courte soie. Coton brut.
Coton filé. Coton cardé. Coton épluché. Balle de
coton. Toile de coton. Étoffe de coton. Bas de
coton. Matelas de coton. Couverture de coton.
Chemise de coton. Bonnet de coton. Papier de
coton. Se boucher les oreilles avec du coton.

Fig. et fam., Élever un enfant dans du coton,
L'élever trop mollement.

Il se dit, par extension, d'une Espèce de
duvet formé de poils longs, entrecroisés et
crépus, qu'on observe à la surface des fruits,
des feuilles, etc., de certains végétaux.

Il se dit également de Certaine bourre qui
enveloppe le bourgeon de la vigne et de quelques
autres arbres.

Il se dit aussi figurément du Poil follet qui
vient aux joues et au menton des jeunes gens.
Son menton commençait à se couvrir du premier
coton.

Cette étoffe jette son coton, du coton, se dit
d'une Étoffe qui se couvre d'une espèce de
bourre, de duvet, semblable à du coton.

Fig. et fam., Filer un mauvais coton se dit
de Quelqu'un dont la santé décline au point
de donner les plus graves inquiétudes, et
aussi de Quelqu'un qui est sur une pente
dangereuse où il risque de perdre sa fortune
son crédit, sa réputation, sa probité.

COTON-POUDRE. Voyez FULMICOTON.

COTONNADE. n. f. Toute espèce d'étoffe
faite de coton. Une pièce de cotonnade.

COTONNER (SE). v. pron. Se couvrir d'un
léger duvet analogue au coton.

Il se dit principalement des Étoffes. Le
drap d'Espagne se cotonne. Cette toile s'est
cotonnée.
On dit aussi intransitivement Cette
étoffe cotonne.

Ces artichauts, ces raves, ces pommes, etc.,
se cotonnent,
Leur substance devient mollasse
et spongieuse comme du coton.

COTONNEUX, EUSE. adj. T. de Botanique.
Qui est couvert d'un duvet analogue au
coton. Tige cotonneuse.

Il signifie aussi, dans le langage ordinaire,
Qui est devenu mollasse et comme spongieux.
Pommes, pêches, poires cotonneuses. Fig., Un
style cotonneux.

COTONNIER. n. m. Arbuste de la famille
des Malvacées qui porte le coton.

COTONNIER, IÈRE. adj. Qui a rapport au
coton. Industrie cotonnière.

CÔTOYER. (Il se conjugue comme BROYER.)
v. tr. Aller tout le long de. Il faut côtoyer
toujours la forêt. Côtoyer la rivière. Leurs navires
côtoyaient le rivage.
Absolument, Ils n'osèrent
prendre le large et ne firent que côtoyer.

COTRE. n. m. T. de Marine. Petit bâtiment
de guerre à un mât dont la grande voile a
beaucoup d'étendue.

COTRET. n. m. Petit fagot composé de
morceaux de bois courts et de médiocre grosseur.
Cotret de bois rond, de bois de hêtre, de
chêneau, de bois blanc. Un cent, un millier de
cotrets.

Il se dit aussi de Chacun des bâtons dont
se compose le fagot. Un coup de cotret.

Fam., Être sec comme un cotret, Être maigre
et décharné.

Fig. et pop., De l'huile de cotret, Des coups
de bâton.

COTTAGE. n. m. Mot venu de l'anglais.
Petite et élégante maison de campagne. Il
habite un charmant cottage.

COTTE. n. f. Jupe courte, encore en usage
chez les femmes de la campagne.

Il désigne aussi une Sorte de blouse courte
ou de Pantalon de travail porté par les ouvriers.

Cotte d'armes, Casaque que les chevaliers,
les hommes d'armes mettaient autrefois par-
dessus leurs cuirasses.

Cotte de mailles, Chemise faite de mailles
ou petits anneaux de fer qui servait autrefois
d'arme défensive.

COTUTEUR, TRICE. n. Celui, celle qui
est chargé d'une tutelle avec un autre.

COTYLE. n. f. T. d'Antiquité. Mesure de
capacité pour les liquides et les choses sèches.
La cotyle attique valait, à peu près, le quart de
notre litre.

En termes d'Anatomie, il désigne la Cavité
d'un os dans laquelle un autre os s'articule.

COTYLÉDON. n. m. T. d'Anatomie. Chacun
des deux lobes qui forment le placenta.

Il se dit, par analogie, en termes de Botanique,
d'une Feuille insérée sur le premier
noeud de l'embryon végétal né de graine. Les
deux cotylédons d'une fève, d'un haricot, etc.

COTYLÉDONÉ, ÉE. adj. T. de Botanique.
Qui est pourvu d'un ou de plusieurs cotylédons.
Embryon cotylédoné.

COTYLÉDONES. n. f. pl. Genre de plantes
à feuilles charnues et concaves qui renferme
un grand nombre d'espèces.

COTYLOÏDE. adj. T. d'Anatomie. Qui a la
forme d'un cotyle. Cavité cotyloïde de l'os
iliaque,
Cavité où s'articule le fémur.

COU. (On dit quelquefois Col devant une
voyelle et dans certaines expressions.) n. m.
Partie du corps qui joint la tête aux épaules.
Les vertèbres du cou. Porter un enfant à son cou.
Appréhender quelqu'un au col.
Par extension,
Le cou d'un cheval, d'un chien. Le cou d'une
cigogne, d'un héron. Tordre le cou à un poulet.

Sauter au cou, se jeter au cou de quelqu'un,
L'embrasser avec beaucoup d'empressement,
de tendresse, d'affection. On dit aussi familièrement
Se pendre au cou de quelqu'un,
Avoir les bras passés autour de son cou et
l'embrasser à plusieurs reprises. Cet enfant
est toujours pendu au cou de sa mère.

Fig. et pop., Prendre ses jambes à son cou,
Partir au plus vite.

Couper le cou à quelqu'un. Voyez DÉCAPITER.

Fig., Tendre le cou, S'offrir en victime,
subir la violence et l'injustice sans résister.
Devant cette indigne persécution il ne sut que
tendre le cou.

Fam. et par exagération, Se casser le cou,
Se blesser en tombant.

Fig. et fam., Mettre la corde au cou à quelqu'un,
Le mettre sous sa sujétion. Se mettre
la corde au cou,
Se mettre sous la domination
de quelqu'un.

Fig. et fam., Être plongé jusqu'au cou dans
les affaires, dans les plaisirs,
Y être profondément
engagé.

Cou-de-pied, Partie supérieure et antérieure
du pied près de son articulation avec la jambe.

Le col ou le cou d'une bouteille, d'une cruche,
d'un matras, etc.,
Cette partie longue et étroite
par laquelle on emplit et on vide ces vases.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.