Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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COTILLON s'est dit aussi d'Une sorte de danse. Danser le cotillon.

COTIR. v. a. Meurtrir. Il est populaire, et ne se dit qu'en parlant Des fruits. La grêle a coti ces poires, ces pommes.

COTI, IE. participe

COTISATION. s. f. Action de cotiser, ou Imposition faite par cote. Cotisation volontaire. Cotisation forcée. Cette cotisation a donné beaucoup de peine. Cette cotisation est mal faite. Le rôle des cotisations.

Il se dit aussi en parlant De plusieurs personnes qui se cotisent. Cette généreuse cotisation produisit une somme plus que suffisante pour les besoins du moment.

Il se prend quelquefois pour Quote-part. J'ai donné tant pour ma cotisation.

COTISER. v. a. Taxer, imposer à quelqu'un, régler la part qu'il doit payer de quelque somme. On l'a cotisé à tant.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Il faut que chacun se cotise selon ses facultés.

Il se dit également, avec le pronom personnel, De plusieurs personnes qui donnent, chacune selon ses moyens, de quoi former une certaine somme. Ils se cotisèrent tous, et lui firent la somme nécessaire pour son voyage.

COTISÉ, ÉE. participe

COTISSURE. s. f. Meurtrissure. Il ne se dit que Des fruits. La cotissure empêche que les fruits ne soient de garde.

COTON. s. m. Espèce de laine qui vient sur un arbuste appelé Cotonnier. Coton de Chypre. Coton des Indes. Coton fin. Coton délié. Coton filé. Coton cordé. Coton épluché. Balle de coton. Toile de coton. Bas de coton. Matelas de coton. Couverture de coton. Chemise de coton. Papier de coton. Mettre du coton dans une écritoire. Se boucher les oreilles avec du coton.

Fig. et fam., Élever un enfant dans du coton, L'élever trop mollement.

Fam. et par plaisanterie, Porte-coton, Valet de garde-robe.

COTON se dit, par extension, d'Une espèce de duvet formé de poils longs, entrecroisés et crépus, qu'on observe à la surface des fruits, des feuilles, etc., de certains végétaux.

Il se dit également de Certaine bourre qui enveloppe le bourgeon de la vigne et de quelques autres arbres.

COTON se dit quelquefois, figurément, Du poil follet qui vient aux joues et au menton des jeunes gens. Son menton commençait à se couvrir du premier coton.

Cette étoffe jette son coton, du coton, se dit D'une étoffe qui se couvre d'une espèce de bourre, de duvet, semblable à du coton.

Fig. et fam., Cet homme jette un vilain coton, Il perd son crédit, sa réputation. On dit ironiquement, dans le même sens, Il jette là un beau coton. On dit aussi D'un homme atteint d'une maladie qui le fait dépérir, Il jette un mauvais coton.

COTONNADE. s. f. Toute espèce d'étoffe faite de coton.

COTONNER (SE). v. pron. Il se dit Des choses qui se couvrent d'un léger coton ou duvet. Ses joues commencent à se cotonner. Il est peu usité en ce sens.

Il se dit plus particulièrement Des étoffes sur lesquelles s'élève certaine bourre. Le drap d'Espagne se cotonne. Cette toile s'est cotonnée. On dit aussi neutralement, Cette étoffe cotonne.

Ces artichauts, ces raves, ces pommes, etc., se cotonnent, Leur substance devient mollasse et spongieuse comme du coton.

COTONNÉ, ÉE. participe Cheveux cotonnés, Cheveux très-courts et très-frisés, comme ceux des nègres.

COTONNEUX, EUSE. adj. T. de Botan. Il se dit Des parties de certains végétaux qui sont couvertes d'un duvet épais et serré. Tige cotonneuse.

COTONNEUX signifie aussi, dans le langage ordinaire. Qui est devenu mollasse et comme spongieux Il se dit principalement Des raves, des artichauts, des pommes et autres fruits. Raves cotonneuses. Pommes cotonneuses. Pêches cotonneuses. Poires cotonneuses.

COTONNIER. s. m. Arbuste qui porte le coton. Il y a beaucoup de cotonniers aux Indes.

COTONNINE. s. f. Toile de gros coton, dont on fait des voiles pour certains bâtiments. Les galères avaient des voiles de cotonnine.

CÔTOYER. v. a. Aller côte à côte de quelqu'un. Il me côtoyait. Ne souffrez pas qu'il vous côtoie. Un vassal ne devait pas côtoyer son seigneur. Ce sens est peu usité.

Il signifie aussi, Aller tout le long de. Il faut côtoyer toujours la forêt. Côtoyer la rivière. L'armée ennemie côtoyait la nôtre. Leurs navires côtoyaient tel pays, côtoyaient le rivage. Ils n'osèrent prendre le large, et ne firent que côtoyer.

CÔTOYÉ, ÉE. participe

COTRE. s. m. T. de Marine. Voy. CUTTER.

COTRET. s. m. Petit fagot, composé de morceaux de bois courts et de médiocre grosseur, lié par les deux bouts. Cotret de bois rond, de bois de hêtre, de chêneau, de bois blanc. Cotret relié. Une charge de cotrets. Un cent, un millier de cotrets. Bâton de cotret.

Châtrer des cotrets, En ôter quelques bâtons.

COTRET se dit aussi de Chacun des bâtons dont se compose le fagot. Un coup de cotret.

Fam., Être sec comme un cotret, Être fort maigre et décharné. On dit dans le même sens, Des jambes de cotrets.

Fig. et pop., De l'huile de cotret, Des coups de bâton.

COTTE. s. f. Jupe, la partie de l'habillement des femmes, qui est plissée par le haut, et qui va depuis la ceinture jusqu'à terre. Il ne se dit plus que de L'habillement des femmes de basse condition; et même, dans ce sens, on ne l'emploie guère que par plaisanterie. Cotte de paysanne. Cotte de drap, de serge, etc. Mettre sa cotte.

Prov. et fig., Donner la cotte verte, Jeter une fille sur l'herbe en folâtrant avec elle.

Cotte d'armes, Casaque que les chevaliers, les hommes d'armes mettaient autrefois par-dessus leurs cuirasses, et que portent encore les hérauts d'armes. Un héraut revêtu de sa cotte d'armes.

Cotte de mailles. Chemise faite de mailles ou petits anneaux de fer, qui servait autrefois d'arme défensive. On l'appelait autrement, Jaque de mailles. Il était armé d'une cotte de mailles.

Cotte morte, parmi quelques religieux, Les habits et les meubles qu'un religieux laissait en mourant, ainsi que tout ce qui était provenu de ses épargnes. L'abbé avait la cotte morte des moines. Ce religieux a laissé une bonne cotte morte.

COTTERON. s. m. Petite cotte courte et étroite. Cotteron à pointes. Cotteron de frise. Il est vieux.

COTUTEUR. s. m. Celui qui est chargé d'une tutelle avec un autre.

COTYLE. s. f. T. d'Antiq. Mesure de capacité pour les liquides et les choses sèches. La cotyle attique valait, à peu près, le cinquième de notre litre.

COTYLE. s. m. T. d'Anat. Cavité d'un os dans laquelle un autre os s'articule.

COTYLÉDON. s. m. T. d'Anat. Chacun des deux lobes qui forment le placenta. Les cotylédons.

Il se dit, par analogie, en termes de Botanique, de Certains corps charnus que l'on remarque dans la plupart des semences, et qui accompagnent ordinairement la tige lorsqu'elle sort de terre, soit en conservant leur forme comme dans le haricot, soit en prenant l'apparence de feuilles, comme dans la belle-de-nuit. Les deux cotylédons d'une fève, d'un haricot, etc.

COTYLÉDON se dit aussi d'Un genre de plantes à feuilles charnues, dont une espèce, appelée Nombril de Vénus, orne les jardins d'agrément.

COTYLÉDONÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Il se dit Des végétaux pourvus de cotylédons.

COTYLOÏDE. adj. T. d'Anat. Il se dit De la cavité de l'os iliaque, dans laquelle l'os du fémur s'articule. La cavité cotyloïde.

COU. s. m. (Quelquefois on dit, par euphonie, Col, surtout en poésie.) La partie du corps qui joint la tète aux épaules. Il se dit De l'homme et des animaux. Long cou. Grand cou. Gros cou. Avoir un mal de cou. Avoir mal au cou. Mouchoir de cou. Un tour de cou. Avoir le cou de travers. Allonger le cou. Il a pensé se rompre le cou. Se casser le cou. Pencher le cou. Charger quelque chose sur son cou. Porter sur son cou, à son cou. Les vertèbres du cou. Le chignon du cou. La nuque du cou. Le cou d'un cheval, d'un chien, etc. Tordre le cou à un poulet. Le cou d'une cigogne, d'un héron, etc.

Fig., Un cou d'ivoire, d'albâtre, un col de lis, etc., Un cou bien fait et très-blanc. On dit de même, L'albâtre, les lis de son cou.

Fig. et fam., Avoir un cou de grue, le cou d'une grue, Avoir le cou long et grêle.

Prov., Avoir son cou chargé de quelque chose, En porter une charge considérable.

Sauter au cou, se jeter au cou de quelqu'un, L'embrasser avec beaucoup d'empressement, de tendresse, d'affection. On dit aussi, familièrement, Se pendre au cou de quelqu'un, Avoir les bras passés autour de son cou, et l'embrasser a plusieurs reprises.

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