Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 584

On dit proverbialement, Dire les nouvelles de l'école, pour dire, Découvrir quelque chose qui s'est passé dans une compagnie, & qu'il seroit à propos de taire.

On dit familièrement, Il faut aller à votre école pour savoir cela, pour dire, Il faut apprendre cela de vous. Et on dit, qu'Un homme est en bonne école, à bonne école, pour dire, qu'Il est avec des gens très-capables de l'instruire.

On dit au jeu du Trictrac, Faire une école, pour dire, Oublier à marquer les points qu'on gagne, ou en marquer mal-à-propos.

On dit dans le même Jeu, Envoyer à l'école, pour dire, Marquer pour soi autant de points que l'autre a oublié d'en marquer, ou qu'il en a marqué de trop.

On dit, qu'Un cheval a de l'école, pour dire, qu'Il a été dressé au manége.

ÉCOLE signifie aussi Les lieux où l'on enseigne la Théologie, la Philosophie, selon les principes & dans les termes reçus dans la plupart des Universités. Saint Thomas d'Aquin est appelé l'Ange de l'École. Ce sont des termes de l'école. C'est ainsi que l'école parle. Cela sent l'école.

On appelle École, Un vaisseau que le Roi fait armer pour l'instruction des jeunes Officiers & des Gardes-Marine.

ÉCOLE signifie encore Une secte ou doctrine de quelques particuliers. L'école d'Épicure, de Platon, d'Aristote. L'école de saint Thomas. L'école de Scot.

On dit aussi, L'École de Rome, de Lombardie, de Florence, pour dire, Les Peintres fameux de Rome, de Lombardie, &c. dont les disciples imitent la manière.

On appelle L'École du Titien, l'École de Raphaël, &c. Les Peintres qui ont appris sous eux, ou sous leurs disciples, l'art de peindre dans leur manière.

ÉCOLIER, IÈRE Celui, celle qui va à l'école, au Collége. Petit écolier. Écolier en Droit, en Philosophie, en Théologie, &c. Écolier de Rhétorique, de Philosophie, &c.

Il signifie aussi Celui qui apprend quelque chose sous un Maître. Le Maître & les écoliers. J'ai été son écolier. Il fait de bons écoliers. Ce Maître à danser a tant d'écoliers. C'est une de ses bonnes écolières.

On dit d'Un homme peu habile, peu avancé dans une profession, que Ce n'est qu'un écolier, qu'il est encore écolier.

On dit, qu'Un homme, un Général d'armée, un Ambassadeur, a fait une faute d'écolier, pour dire, qu'Il a fait une faute qui marque beaucoup d'incapacité.

On dit familièrement, Prendre le chemin des écoliers, pour dire, Prendre le chemin le plus long, selon la coutume des écoliers.

ÉCONDUIRE. v.a. Refuser à quelqu'un ce qu'il demande. Il ne se dit que des personnes. Il m'a éconduit tout net. Je lui avois fait une prière, mais j'ai été éconduit. Je ne saurois vous éconduire.

On dit proverbialement, en parlant à quelqu'un pour l'exciter à faire quelque demande, qu'Il ne sera pas battu & éconduit tout à la fois.

ÉCONDUIT, UITE, participe .

ÉCONOMAT. s.m. (On écrivoit autrefois OEconomat.) Charge, emploi, office d'Économe. Il n'a guère d'usage qu'en parlant de l'administration des revenus d'un Évêché, d'une Abbaye, & autres Bénéfices pendant la vacance. L'Économat des Bénéfices qui vaquent à la nomination du Roi, dépend du Roi. Il jouit des revenus de ce Bénéfice par Économat, en vertu de ses Lettres d'Économat. Prendre, obtenir des Lettres d'Économat.

ÉCONOME. adj. Ménager, ménagère, qui sait épargner la dépense. Il est extrêmement économe. Elle est fort économe.

ÉCONOME signifie encore au substantif, Celui ou celle qui a soin de la conduite d'un ménage, de la dépense d'une maison. Un sage Économe. Un habile Économe. Un grand Économe. C'est une bonne Économe.

En quelques Maisons Religieuses, on appelle Le Père Économe, la Mère Économe, Le Religieux ou la Religieuse qui a soin de la dépense du Monastère.

On appelle aussi Économe, Celui qui est nommé par le Roi pour administrer les revenus d'un Évêché, d'une Abbaye, &c. pendant la vacance. Établir un Économe. Le Roi a nommé un Économe à cette Abbaye.

ÉCONOMIE. s.f. L'ordre, la règle qu'on apporte dans la conduite d'un ménage, dans la dépense d'une maison. Avoir de l'économie. Entendre l'économie. Vivre avec économie, avec une grande économie. Il a de l'économie dans sa dépense. Il n'a point d'économie.

On dit, qu'Un homme vit avec trop d'économie, pour dire, qu'Il vit avec trop d'épargne. Et on dit des retranchemens qu'on fait mal-à-propos sur certaines petites choses, que C'est une économie mal entendue, une mauvaise économie.

ÉCONOMIE se dit figurément De l'ordre par lequel un Corps politique subsiste principalement. C'est renverser toute l'économie d'un État, d'une République. L'économie animale.

Il se dit aussi figurément De l'harmonie qui est entre les différentes parties, les différentes qualités du corps physique. Le déréglement des humeurs trouble toute l'économie du tempérament.

Il se dit encore figurément De la disposition d'un dessein, de la distribution d'un discours, d'une pièce d'Éloquence. L'économie d'un dessein, d'un discours, d'une pièce de Théâtre.

ÉCONOMIQUE. adj. de t. g. Qui concerne l'économie, le gouvernement d'une famille. Prudence économique. Sagesse économique.

Il est aussi substantif, & signifie Cette partie de la Philosophie morale qui regarde le gouvernement d'une famille. C'est une règle d'économique aussi-bien que de politique, qu'il faut....

ÉCONOMIQUEMENT. adv. Avec économie. Vivre économiquement.

ÉCONOMISER. v.a. Gouverner, administrer avec économie. Il a bien économisé les revenus de cette Terre, de cette Abbaye.

ÉCONOMISÉ, ÉE, participe Des revenus bien économisés.

ÉCOPE. s.f. Espèce de pelle creuse à rebords, dont on se sert pour vider l'eau des bateaux.

[alt p. 409] ÉCOPERCHE. s.f. Nom d'une machine qui sert à élever des pierres, des fardeaux, &c. &

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