LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 416

devant soi. Mettez cela devant le feu. tez--vous de devant mon jour.

Devant

Devant, est aussi préposition d'ordre, et il est opposé à Après. C'est mon Ancien, il marche devant moi. Il a le pas devant moi.

En ce sens il se dit souvent absolument. Courir devant. Si vous êtes si pressé, courez devant. Il a le pas devant. Mettez cela devant ou derrière, devant ou après.

On dit proverbialement, Les premiers vont devant, pour dire, que d'ordinaire Les plus diligens ont l'avantage.

Devant

Devant, signifie encore, En présence. Il a prêché devant le Roi. Cela fut dit devant plus de vingt personnes, devant des témoins. Ne dites rien devant lui, c'est un homme qui redit tout. Je vous jure devant Dieu. Nous comparoîtrons tous devant Dieu. Quand il fut devant ses Juges.

On dit, qu'Une affaire est devant tels ou tels Juges, pour dire, qu'Elle a été portée à leur Tribunal, qu'elle y est pendante. L'affaire a été portée devant les Maréchaux de France.

On dit, qu'Un homme est devant Dieu, pour dire, qu'Il est mort; et par une espèce de raillerie et de contre--vérité, on dit d'Un méchant homme qui est mort, que C'est une belle âme devant Dieu.

On dit adverbialement, Ci--devant, pour dire, Précédemment. Comme nous avons dit ci--devant.

Devant

Devant, est aussi substantif; et alors il signifie, La partie antérieure d'une chose, d'une personne. Il bâtit sur le devant de sa maison. Il est logé sur le devant. Votre cheval est blessé sur le devant. Le devant d'un carrosse. Le devant d'un pourpoint. Le devant d'un manteau, d'une jupe, d'une robe. Un devant d'Autel. Mettre le devant derrière. Mettre une chose sens devantderrière.

On dit, Aller, envoyer au devant de quelqu'un, pour dire, Aller, envoyer à la rencontre de quelqu'un. On alla, on envoya au--devant de lui pour le recevoir. Il vint au--devant de moi.

Aller au--devant

Aller au--devant, se dit figurém, pour dire, Prévenir. Aller au--devant du mal. Il va toujours au--devant de tout ce qu'on peut souhaiter de lui. Je sus que c'étoit une chose qu'il souhaitoit de moi, j'allai au--devant. Aller au--devant d'une objection.

On dit populair. d'Un homme qui grossit, qu'Il bâtit sur le devant.

On dit, Prendre le devant, gagner le devant, pour dire, Partir avant quelqu'un; et figurément, Prendre les devants, pour dire, Prévenir. Quand il sut que je me voulois plaindre, il prit les devants. Si vous ne prenez les devants dans cette affaire, vous êtes perdu.

DEVANTIER

DEVANTIER. sub. m. Tablier que portent les femmes de basse condition. Elle portoit des herbes dans sondevantier. Il est populaire.

DEVANTIÈRE

DEVANTIÈRE. s. f. Sorte de long tablier ou de jupe fendue par derrière, que les femmes portent quand elles montent à cheval jambe de--çà, jambe de--là.

DÉVASTATEUR, TRICE

DÉVASTATEUR, TRICE. adject. Qui dévaste. Un torrent dévastateur. Une armée dévastatrice. Il se dit aussi substantivement. Les Espagnols ont été les dévastateurs du Nouveau Monde.

DEVASTATION

DEVASTATION. s. f. Désolation, ruine d'un Pays. La devastation des Provinces d'Occident fut causée par l'invasion des Barbares.

DÉVASTER

DÉVASTER. v. a. Désoler, ruiner un Pays, le rendre inhabitable pour long--temps. Les Turcs dévastèrent la Grèce.

Dévasté, ée

Dévasté, ée. participe.

DÉVELOPPÉE

DÉVELOPPÉE. s. fém. Terme de Géométrie. On appelle ainsi La courbe par le développement de laquelle on peut supposer qu'une autre courbe est formée.

DÉVELOPPEMENT

DÉVELOPPEMENT. s. m. Action ou effet de développer. Il s'emploie au propre et au figuré. Le développement d'un plan par les faces et les profils. Le développement d'un système, etc.

DÉVELOPPER

DÉVELOPPER. v. a. _ter l'enveloppe de quelque chose, ou déployer une chose enveloppée. Développer une tapisserie. Développer du drap, des habits. Développer un paquet de linge.

Il signifie aussi figurément, Débrouiller. Développer une affaire bien embrouillée. Développer une difficulté. On a développé le mystère.

Développé, ée

Développé, ée. participe.

DEVENIR

DEVENIR. v. neut. (Il se conjugue comme Venir.) Commencer à être ce qu'on n'étoit pas. Devenir grand. Devenir maigre. De riche qu'il étoit, il devint pauvre. Il est devenu tout blanc en peu de temps. Devenir savant, jaloux, sage, dévot, etc. Devenir fâcheux.

On dit communément, Je ne sais ce que tout ceci deviendra, pour marquer L'incertitude où l'on est de ce qui doit arriver, de la chose dont on parle. Et on dit à peu près dans le même sens: Que deviendrai--je? Que deviendra tout le bien qu'il a amassé? Que deviendront vos promesses, si vous m'abandonnez? Que sont devenus vos sermens? Que deviendroient tant de belles espérances, s'il venoit à mourir? On dit aussi, Que devenez--vous? pour dire, Où allez--vous? que voulez--vous faire? Ou dit, Que voulez--vous devenir? pour dire, Quel parti voulez--vous prendre? quelle profession voulez -- vous embrasser? On dit, qu'Une chose devient à rien, pour dire, qu'Elle se réduit à rien, qu'elle s'évapore.

Devenu, ue

Devenu, ue. participe.

DÉVERGONDÉ, ÉE

DÉVERGONDÉ, ÉE. adject. Qui mène publiquement une vie licencieuse, qui ne met aucune pudeur dans son libertinage. Il est du style familier. Un jeune homme dévergondé. Cette fille est bien dévergondée. On dit substantivement, C'est une dévergondée, une grande dévergondée.

DEVERS

DEVERS. Préposition de lieu. Du côté de. Il est allé quelque part devers Lyon. Il est de devers Toulouse. Il demeure en Languedoc devers Montpellier.

Devers

Devers a vieilli; aujourd'hui on emploie Vers. Il est vers Lyon. Il demeure vers Toulouse.

Devers

Devers, se joint quelquefois avec la préposition Par; et alors il n'est guère d'usage qu'avec les pronoms personnels, et sert à marquer possession. Retenir des papiers pardevers soi. Tenir le bon bout pardevers soi.

On dit en termes de Pratique, Se pourvoir pardevers le Juge, pour dire, Se pourvoir à son Tribunal.

DÉVERS, ERSE

DÉVERS, ERSE, adj. Se dit en termes d'Arts, De tout corps qui n'est pas d'aplomb. Ce mur est dévers.

Dévers

Dévers, est aussi substantif. Il faut marquer ce bois suivant son dévers, c'est--à--dire, suivant sa pente ou son gauchissement.

DÉVERSER

DÉVERSER. v. n. Pencher, incliner. Un mur qui déverse.

Déverser

Déverser, est aussi actif. Déverser une pièce de bois, La pencher, l'incliner.

Déversé, ée

Déversé, ée. participe. Du bois déversé, est Du bois qui est gauche.

DÉVERSOIR

DÉVERSOIR. subst. masc. L'endroit de la conduite de l'eau d'un moulin, où l'eau se perd quand il y en a trop.

DÉVÊTIR

DÉVÊTIR. v. act. (Il se conjugue comme Vêtir.) Il n'est guère d'usage qu'avec le pronom personnel. Se dégarnir d'habits. Il est dangereux de se dévêtir sitôt.

Se dévêtir

Se dévêtir, se dit figurément, en style de Pratique, pour, Se dessaisir d'un bien, l'abandonner au donataire ou à l'acquéreur.

Dévêtu, ue

Dévêtu, ue. participe.

DÉVÊTISSEMENT

DÉVÊTISSEMENT. s. m. Terme de Jurisprudence. Démission. Le dévêtissement de ses biens en faveur de ses enfans.

DÉVIATION

DÉVIATION. s. f. Détour, action par laquelle un corps se détourne de son chemin. J'ai descendu la rivière sans aucune déviation. Il se dit figurément dans le même sens. Il a suivi sans déviation, dans toute sa conduite, les principes qu'il s'est faits.

DÉVIDER

DÉVIDER. v. a. Mettre en écheveau le fil qui est sur le fuseau. Dévider le fil que l'on a filé.

Il signifie aussi, Mettre en peloton le fil qui est en écheveau. Elle a dévidé trois écheveaux dont elle n'a fait qu'un peloton.

Dévidé, ée

Dévidé, ée. participe.

DÉVIDEUR, EUSE

DÉVIDEUR, EUSE. adj. et subst. Ouvrier, ouvrière qui dévide des fils, des laines, des soies, ou en pelotons, ou en écheveaux.

DÉVIDOIR

DÉVIDOIR. s. m. Instrument dont on se sert pour dévider. Mettre un écheveau sur le dévidoir.

DÉVIER

DÉVIER. v. n. Se détourner, être détourné de la route qu'on a prise. Il se dit figurément. Il n'a jamais dévié des principes de la justice.

Il s'emploie quelquefois dans le même sens avec le pronom personnel. Se dévier de la bonne route.

DEVIN

DEVIN. sub. m. Celui qui se donne pour prédire les choses à venir, et découvrir les choses cachées. Consulter les Devins. Aller au Devin. Les Devins sont des imposteurs. On dit proverbialement d'Une chose qui est assez connue, qu'Il ne faut pas aller au Devin pour en être instruit. On excommunioit autrefois au Prône les Devins et lesDevineresses.

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